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10 novembre 2012

A. de Musset : Lorenzaccio

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Ah que coucou !

 

Est-il nécessaire encore de présenter ce grand écrivain du Romantisme français ? (attention le Romantisme français ne ressemble pas au Romantisme dans les autres pays).

 

Au cas où vous avez oublié vos classiques voici une courte biographie tirée d’un dictionnaire de la littérature française :

 

Né en 1810, Alfred de Musset fut un enfant doué et un élève brillant. Entré en 1828 dans le « cénacle romantique » » hugolien où il amuse et scandalise tout à la fois avec ses Contes d’Espagne et d’Italie (1830), il se tourne assez vite vers l’écriture théâtrale (La Coupe et les Lèvres, A quoi rêvent les jeunes filles, 1830, Les Caprices de Marianne, 1833, Le Chandelier, 1835). Cet amant passionné et inquiet (Rolla, 1833) rencontre en 1833 la romancière George Sand pour une brève et orageuse liaison. Des douleurs de la séparation naîtront les poèmes des Nuits (1835 – 1837), le drame de Lorenzaccio (1834) et le roman intitulé La Confession d’un enfant du siècle (1836). En 1840 Musset, qui n’a que 30 ans, aura pratiquement terminé sa carrière d’écrivain. Les dix-sept années qui lui restent à vivre jusqu’en 1857 ne seront qu’une lente et amère descente vers la mort, dans la maladie et la solitude.

 

Aujourd’hui je vous propose un livre que je croyais avoir zappé et qui va certainement faire plaisir à Baba :

 

Lorenzaccio

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

Format : pdf

Langue : français

 

que de nombreux spécialistes qualifient de « Chef-d’œuvre du théâtre romantique ».

 

Au départ, je dois avouer que je ne parvenais pas à lire cette pièce dans laquelle je me perdais parmi tous les personnages et toutes les conversations qui débutaient mais ne se terminaient pas. Et j’avoue que je ne parvenais pas à comprendre ce qui m’arrivait… alors, pour m’encourager à continuer cette lecture qui m’énervait au fil des minutes qui passaient, j’ai décidé d’ouvrir mon dictionnaire de la littérature française et là j’y ai découvert mes notes de lecture que j’avais écrites quand j’étais en classe de 1ère et je compris soudain d’où venait ce « blocage » : de la prof de français que j’avais à l’époque et dont la spécialité première a été de me dégoûter de la littérature ! Après ce constat j’ai compris aussi pourquoi je ne me souvenais plus d’avoir lu cette pièce ;)…

 

Si vous êtes dans mon cas, je ne vais pas ici recopier mes notes de lecture de cette époque mais ce qu’y en est dit par les Docteurs ès-Lettres en général, qui, je dois l’avouer, m’ont plus donné l’envie de continuer la lecture de cette pièce que les notes que j’avais faites ;)…

 

Sans négliger ses comédies brillantes et subtiles (Les Caprices de Marianne, 1833– que je vous conseille si ce n’est encore fait -, On ne badine pas avec l’amour– cette pièce est un délice suprême -,1834) ni oublier les nombreuses piécettes de son théâtre « dans un fauteuil », il est logique de voir en Lorenzaccio (1834) le chef d’œuvre théâtral de Musset, et sûrement même l’une des pièces maîtresses de la dramaturgie romantique. Ce drame est en effet l’œuvre qui applique le plus strictement les consignes que, dès 1825, Stendhal donnait dans son Racine et Shakespeare : mêler les genres comique et tragique, développer largement l’intrigue au fil du temps et en des lieux aussi divers que possible, utiliser enfin, chose que ne fera pas Hugo, la prose de préférence au vers, comme étant plus conforme au génie « moderne ».

 

Florence au XVIe siècle vit sous la tyrannie du Duc Alexandre de Médicis, dont le jeune cousin, Lorenzo, semble être le complice. En réalité le jeune homme n’a suivi le Duc dans la voie de la débauche et du crime que pour déjouer sa méfiance et l’assassiner dès qu’il en aura l’occasion. C’est ce choix et ce but qu’il explique au vieux Philippe Strozzi, chef du parti républicain : le chemin du vice doit mener pour lui à la liberté ; pourtant son pessimisme profond lui fait douter du sens même de son dérisoire héroïsme.

 

[…]

 

La fin de la pièce donne raison à Lorenzo. Son scepticisme philosophique, son incrédulité politique sont cautionnés par les faits. Personne n’a cru à son héroïsme. Personne n’a profité du meurtre du Duc pour tenter de mettre fin à la tyrannie et de restaurer la démocratie. Un Médicis va succéder à un autre Médicis et, comble de dérision, Lorenzo lui-même périt, misérablement assassiné au bord de la lagune de Venise après avoir appris par courrier le décès de sa propre mère. Vanité de la vertu, « nullité » de l’héroïsme, mesquinerie et couardise de l’humanité, la pièce de Musset s’achève sur un constat particulièrement pessimiste. Dans sa brutalité, le drame n’a même plus ici la grandeur de la noblesse des tragédies classiques. Tout y est ruines, oubli, faillites ; le héros ne survit pas à son histoire, et l’histoire, privée de héros, n’a plus de sens.

 

Qu’ajouter d’autre ?

 

Et bien, un merci à Baba qui m’a rappelé que Musset avait écrit une pièce que j’avais effacé totalement de ma mémoire. Et, après l’avoir lue à nouveau, je dois avouer que j’ai surmonté ce dégoût que ma prof voulait me donner de cette œuvre (cf mes notes de lecture), ce qui est la preuve que j’ai mûri, non ;) ?

 

Et merci aussi à Sylvie pour m’avoir confié ce livre ;)… et oui, il ne sort de ma bibliothèque, mais de celle de Sylvie ;).

 

En conclusion : Ne laissez jamais un prof de français vous faire haïr cette pièce, parce qu’elle est réellement géniale !

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : maintenant que j’ai ressorti ce dico d’un carton je vais pouvoir regarder de quels livres elle m’a dégoûté encore pour les reprendre un à un et les lire à nouveau ;).

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7 novembre 2012

06 : Babeth a des ennuis…

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Ah que coucou !

 

Maintenant que Babeth parvient à vivre à sa convenance dans le château de ses parents le méchant roi Brokmar et la très méchante reine Dragui, de nombreux sorciers et sorcières commencent à être excédés par les faits et gestes de Babeth et le manque de réactions dignes du monde des Sorciers dont font preuve ses parents. Rak-Rek, un sorcier puissant cherchant à détrôner le méchant roi Brokmar, regroupe autour de lui de plus en plus de partisans issus des sorciers et des sorcières mécontents du comportement de Babeth, du roi et de la reine… et ensembles ils commencent à préparer une révolution visant à destituer le méchant roi Brokmar et la très méchante reine Dragui. Heureusement, parmi ses partisans se trouvent les parents de Mille Deux Cent Neuf – vous vous souvenez, les enfants, de ce petit sorcier avec qui Babeth jouait quand elle fréquentait la garderie ? - et bien, ses parents, une fois avertis que Mille Deux Cent Neuf était un ami de la princesse royale Babeth, ont décidé de soutenir le très méchant roi Brokmar et la méchante reine Dragui pour espérer tirer de nombreux avantages de cette amitié entre leurs deux enfants. Mais cela n’est pas aussi simple dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières où l’Amitié est bannie et où la reconnaissance n’existe pas dans les mœurs…

 

Alors l’idée leur vint d’envoyer Mille Deux Cent Neuf jouer avec Babeth… ainsi Mille Deux Cent Neuf préviendrait Babeth du complot qui vise ses parents, et le méchant roi Brokmar et la très méchante reine Dragui seraient sauvés et Babeth, sachant ce que signifient les mots Amitié et Reconnaissance, ne manquerait pas d’encourager ses parents à les récompenser.

Ils décidèrent donc d’encourager Mille Deux Cent Neuf à appeler Babeth pour l’inviter à jouer et à faire l’école buissonnière. Et c’est ainsi que la Sorcière, maîtresse d’école personnelle de Babeth, vit Babeth se mettre à disparaître de tous ses cours, et c’est ainsi aussi que le maître d’école de Mille Deux Cent Neuf vit apparaître une fille dans son cours réservé aux garçons qui disparaissait aussi vite qu’elle était apparu en emmenant avec elle Mille Deux Cent Neuf. Evidemment ces apparitions et ces disparitions ne pouvaient pas restées longtemps ignorés et de la Direction de l’école où allait Mille Deux Cent Neuf et du méchant roi Brokmar et de la très méchante reine Dragui qui, à la nouvelle, fit exploser cette maîtresse incapable à surveiller correctement une petite sorcière comme Babeth !

 

Cette fois, c’en était trop pour le roi Brokmar et la méchante reine Dragui qui décidèrent de supprimer tous les pouvoirs magiques de Babeth. Ils se mirent donc à rechercher dans les archives comment faire… mais voilà… jamais dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières on a supprimé à un sorcier ou à une sorcière ses pouvoirs malfaisants. Alors des envoyés du méchant roi Brokmar et de la très méchante reine Dragui partirent à la rencontre des vieux sorciers et des vieilles sorcières afin de savoir s’il existe quelque part dans les vieux grimoires une méthode pour supprimer les pouvoirs de Babeth.

 

Un très vieux sorciers, que tous les sorciers et les sorcières laissaient en paix parce qu’il était devenu complètement gaga (il ne cessait de faire apparaître des perroquets et échangeait avec eux des histoires qui faisaient rire et le vieux sorcier et les oiseaux), les avertis qu’il y avait dans le grimoire originel une recette pour supprimer les pouvoirs à un sorcier ou à une sorcière…

 

Quand la très méchante reine apprit que cette information provenait de ce vieux sorcier, elle se mit à foudroyer le messager qui avait osé aller interroger un vieux fou ; mais comme Babeth continuait à disparaître au lieu de suivre ses cours, elle décida d’envoyer quelques Sorciers et quelques Sorcières prendre le grimoire originel. Pour cette mission, elle nomma responsable le sorcier Rak-Rek… eh oui, les enfants, les parents de Mille Deux Cent Neuf n’ayant pas encore récolté suffisamment d’informations, n’avaient pas encore averti le Roi et la Reine du complot que préparaient Rak-Rek et les siens…

 

Rak-Rek évita de laisser échapper sa joie à l’annonce de sa nomination et de nombreux sorciers et sorcières le plainèrent de devoir partir pour une quête impossible car personne ne savait où se trouvait le grimoire originel et même s’il existait…

 

Rak-Rek commença son enquête auprès du vieux sorcier et faillit en perdre la raison à cause des propos sans queue ni tête du vieil homme. Quand Rak-Rek comprit qu’il ne parviendrait à rien tirer de lui, il le fit exploser pour calmer ses nerfs.

 

Rak-Rek chercha alors une formule dans son grimoire pour retrouver le grimoire originel, mais rien n’était noté à ce sujet… alors il décida d’aller voir dans le plus ancien des grimoires de la bibliothèque, rien n’était noté sauf cette phrase incompréhensible : « la plus jeune et la plus puissante saura quand il faudra ».

 

Rak-Rek décida alors de consulter toutes les archives royales. Il ne trouva rien sauf « son nom n’est connu que d’une fée. »

 

Rak-Rek prit alors la lourde décision de s’envoler pour les royaumes des fées afin de découvrir où était le grimoire originel…

 

Et pendant ce temps-là, Babeth, insouciante, continuait ses excursions avec Mille Deux Cent Neuf…

 

Bisous,

@+

Sab

5 novembre 2012

Généalogie : Actes de Champsanglard

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Ah que coucou !

 

Ca y est. J’ai terminé de dépouiller les périodes qui intéressaient ma généalogie et voilà, ci-dessus le résultat des recherches du week-end… à cela, il ne faut pas oublier d’ajouter la liste grandissante des grands-oncles et tantes ainsi que leur descendance. En d’autres termes, l’arbre s’est étoffé d’environ 200 personnes… dommage qu’il n’existe aucun acte de cette commune entre 1737 et 1697 car cela m’empêche de relier les Guillemot de mon arbre aux Guillemot dont la présence est signalé dans ce dernier recueil de la fin du 17e siècle…

 

J’ai profité aussi de l’occasion pour aller faire un tour dans les archives de Genouillac… alors que j’ai bien découvert l’acte de naissance de mon aïeule Jeanne Dumas, je me retrouve avec un point d’interrogation pour celui de mon autre aïeule Magdeleine Bonnier alors que la date et le lieu ont été trouvés sur son acte de mariage. Est-ce parce que son patronyme est en fait : Boisnier (de nombreux Boisnier sont présents dans cette commune) ? Est-ce parce que, comme dans d’autres communes, les noms de famille ont été tronqués par des employés de l’Etat Civil peu scrupuleux de faire un bon travail (il n’y a aucun Chauviat à Genouillac) ? Est-ce parce que la personne ayant tenu les archives à jour à cette époque-là écrivait si mal que je n’ai pas pu lire le nom de cette aïeule sur aucun des actes qui sont passés sous mes yeux ? Pour de nombreux actes, les noms sont tellement illisibles que parfois je m’y reprenais à plusieurs reprises pour tenter de les lire et inutile d’utiliser les informations inscrites dans la marge qui sont sensées aider le lecteur car plusieurs fois j’ai remarqué que l’employé ayant réécrit les noms s’était lourdement trompé… en plus, il voulait écrire tant de chose dans les marges qu’il devient parfois impossible de comprendre ce qui y est mentionné (parfois l’ordre est patronyme, prénom, sous-lieu ; l’acte suivant l’ordre est sous-lieu, prénom, patronyme ; l’acte d’après c’est type d’acte, sous-lieu, patronyme, prénom, bref c’est du fait n’importe comment), comme le fait de vouloir utiliser les tables annuelles et décennales : les patronymes n’étant pas classés dans l’ordre alphabétique, il faut lire tous les patronymes pour retrouver trace de l’acte recherché, donc, perte de temps précieux au lieu de gain de temps génial ;).

 

Bisous,

@+

Sab

3 novembre 2012

Les ancêtres à Champsanglard

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Ah que coucou !

 

Si vous me cherchez, vous me trouverez avec certains de mes ancêtres paternels : la branche maternelle à mon père, la famille Guillemot… Pour le moment cette branche est originaire de ce petit village creusois, au nord de Guéret : Champsanglard… Ceux sont les grands-parents paternels de ma grand-mère paternelle (Antoine Guillemot & Marie-Thérèse Terrasson) qui ont quitté cette région pour aller dans la Marne (Champagne) en bifurquant par Paris…

 

C’est entre 1876 et 1879 que la famille Guillemot a quitté son village natal.

Cet aïeul qu’était Antoine Guillemot, après une période militaire, étant devenu maçon comme nombreux dans sa famille qui, autrefois, travaillaient la terre, avait pris femme et enfants (il en n’avait que 2 à cette époque-là) pour partir vivre à Vanault-les-Dames où naquit le père de ma grand-mère paternelle : Baptiste Guillemot (à qui j’ai déjà consacré un billet, pour y accéder, cliquez ici). Après quelques années, il devint le patron de sa petite entreprise de maçonnerie…

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D’eux, je ne connais que très peu de choses, ma grand-mère ne m’en ayant parlé qu’à une seule reprise et très rapidement (seulement pour m’avertir qu’ils étaient originaires de la Creuse)… mais comme je ne m’intéressais pas à cette époque aux branches maternelles L je ne l’ai pas questionnée une seule fois sur eux L… dommage…

 

Tout ça pour vous dire, qu’ayant découvert que les Archives départementales de la Creuse ont mis en ligne les actes, je vais consacrer ce week-end à rechercher mes ancêtres étant de Champsanglard, pour ensuite aller me promener dans les actes de Genouillac et de Bonnat… alors ne comptez pas trop sur moi car :

 

PRIORITE AUX ANCETRES !

 

ce qui est normal : c’est grâce à eux tous que je vis ;) !

 

Bisous,

@+

Sab

2 novembre 2012

Edgar Allan Poe : Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaal

 

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Poe

 

Ah que coucou !

 

Oui, comme vous le lisez si bien dans le titre de ce billet, je vous propose aujourd’hui une nouvelle Histoire Extraordinaire de notre ami Edgar A. Poe, traduite en français par son grand ami et notre amour Charles Baudelaire :

 

Aventure sans pareille

d’un certain Hans Pfaall

(accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici)

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : français

 

Mais j’entends quelques-uns se plaindre qu’il s’agit là encore de littérature et se demander pour quel motif j’ajoute, à nouveau aujourd’hui, un billet à la rubrique « littérature » plutôt que de vous proposer un sujet scientifique.

 

Et bien sachez, qu’il ne s’agit pas là de transformer mon blog en salon de discussion littéraire. N’ayez crainte, Messieurs, Dames qui n’appréciez pas la lecture ;), mais plutôt de vous faire réfléchir sur la science

 

Lisez cette nouvelle ! Qu’en retenez-vous ?

Un certain hollandais, qui s’appelle Hans Pfaall, décrit ici son voyage en ballon vers la Lune et demande à ce qu’on supprime ses dettes en échange de son journal retraçant son aventure, afin de lui permettre de revenir vivre à Rotterdam… et que la réponse doit être confiée à son messager « lunaire »… Pour vérifier ses propos, on confie son courrier à deux astronomes réputés qui confirment que ce Hans Pfaall a bien effectué ce voyage et attestent donc la véracité de ce récit…

 

Pourtant… regardez bien cette description d’ascension vers notre satellite… n’y voyez-vous rien qui vous dit qu’il est scientifiquement impossible, même en mettant sous silence toutes vos connaissances acquises depuis la fin du 20e siècle (cet écrit datant du 19e siècle) ?

 

En réalité Edgar A. Poe veut ici nous démontrer la nécessité de vérifier les affirmations scientifiques. Ce n’est pas parce qu’un scientifique, même de renommée mondiale, affirme quelque chose, qu’il faut que nous, nous le croyons systématiquement. Edgar A. Poe nous encourage à garder notre objectivité et sens critique, et à nous interroger sans cesse.

 

La Science n’est pas un sujet immuable mais elle évolue toujours et encore.

La Science n’est pas innée chez certains et inexistante chez d’autres.

La Science infuse n’existe pas et n’existera jamais ! Nous sommes TOUS susceptibles de faire des erreurs, d’ailleurs ne dit-on pas : « Errare Humanum Est » (= l’erreur est humaine) ?

Croire que les scientifiques sont plus intelligents que leurs contemporains est aussi absurde que croire qu’un Hans Pfaall peut aller sur la Lune en ballon ;).

 

Les théories scientifiques NE doivent PAS être apprises par cœur, mais être comprises grâce à une démonstration scientifique compréhensible par tous, même par les non-initiés !

Si une personne qui pense être archinulle en science ne comprend pas Votre démonstration alors qu’elle tente de vous faire plaisir et s’applique à comprendre ce que vous tentez de lui expliquer, cela NE SIGNIFIE PAS que Votre interlocuteur est STUPIDE, mais que Votre démonstration, que vous pensez être infaillible, n’est pas LOGIQUE et que votre conclusion est FAUSSE !

 

Voilà ce que nous enseigne ici Edgar Allan Poe ;) ! Alors, ce livre est-il plus à classer en littérature ou en science ;) ?

 

Bisous,

@+

Sab

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1 novembre 2012

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Niobé

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Illustration réalisée par :

Zdeněk Sklenář

 

Ah que coucou !

 

Comme promis voici aujourd’hui la légende de la reine Niobé, fille de Tantale, ce roi qui avait tué son propre fils et l’avait offert à manger aux dieux (pour accéder à ce mythe, cliquez ici)… narrée par Eduard Petiška :

 

Niobé était la reine de Thèbes et jamais il n’y eut femme plus heureuse. A travers toute la Grèce, d’une côte à l’autre, les gens parlaient de son époux le roi Amphion, et de son talent pour jouer de la lyre.

 

Lorsqu’ils avaient dû construire les murs de la ville de Thèbes, le roi n’avait eu qu’à chanter une de ses jolies chansons et les roches s’étaient brisés d’eux-mêmes. Les pierres, charmées, l’avaient suivi et s’étaient entassées toutes seules en murailles épaisses.

 

Le père de Niobé était Tantale. Elle était très fière de son amitié avec les dieux. Les greniers royaux étaient pleins de blé, les troupeaux étaient gras et les coffres du palais regorgeaient d’or et d’argent. La reine ne manquait de rien. Mais son orgueil suprême était d’avoir donné naissance à sept beaux garçons et à autant de ravissantes filles.

 

Un jour, toutes les pieuses femmes de Thèbes, les cheveux ornés de lauriers, se préparaient à faire de grands sacrifices en l’honneur de la déesse Léto et de ses enfants, Apollon et Artémis.

 

Niobé, courroucée, les surveillait, quand finalement la colère lui fit quitter le palais. Elle descendit dans la ville avec ses suivantes, semblable à une déesse dans son magnifique manteau tissé d’or, sa brillante chevelure lui retombant sur les épaules. Telle une divinité, elle fendit la foule des femmes en prières qui versaient de l’encens sur les feux sacrés.

 

« Etes-vous devenues folles ? » leur demanda-t-elle. « Vous offrez des sacrifices à des dieux que vous n’avez jamais vus. Pourquoi n’en faites-vous pas pour moi ? Vous me connaissez sûrement mieux que Léto. Mon mari est le fameux roi Amphion. Mon père était le roi Tantale. Il participait aux festins des dieux et partageait le nectar et l’ambroisie. J’ai plus de trésors que n’importe quelle déesse et bien plus d’enfants que Léto. J’ai sept fils et sept filles alors qu’elle n’a qu’Apollon et Artémis. Ma famille est noble, riche et féconde. Aucune divinité ne peut comparer son bonheur au mien et même s’il diminuait, il serait encore bien grand ! Quittez les autels et les sacrifices. Priez celle qui le mérite ! »

 

Les femmes s’effrayèrent de la colère royale, elles enlevèrent les lauriers de leurs cheveux et abandonnèrent les sanctuaires. Mais en elles-mêmes, elles demandèrent pardon à Léto.

 

Celle-ci, du sommet de la montagne, n’avait rien perdu de la scène qui s’était déroulée à Thèbes. Son cœur se mit à battre lorsqu’elle vit Niobé détourner les pieuses femmes de leur devoir.

 

« Mes enfants, » dit-elle au dieu Apollon et à la déesse Artémis, « votre mère a été gravement offensée par une simple mortelle. La folle a chassé les fidèle de mes autels, elle a mis ses enfants au-dessus de vous et elle s’est moquée de moi ! »

 

Léto allait poursuivre son discours quand son fils s’exclama :

« Cessez de vous lamenter, ma mère, vous ne faites que retarder sa punition ! »

 

Apollon et Artémis s’enroulèrent dans un nuage comme dans un manteau et, ainsi cachés aux yeux des hommes, ils descendirent à travers le ciel d’azur près des murailles de Thèbes.

 

Devant les portes de la ville, les sept fils de Niobé s’exerçaient à la lutte et aux jeux de la guerre.

 

L’aîné galopait en rond sur un robuste cheval, retenant fermement par la bride l’animal écumant, quand soudain il poussa un cri et tomba. La flèche d’Apollon vibrait encore dans sa poitrine.

 

Le second frère avait entendu siffler la flèche. Il se retourna et fut saisi de terreur à la vue d’un sombre nuage immobile dans le ciel. Il pressa sa monture, mais en vain : d’une seconde flèche, Apollon avait déjà transpercé sa nuque.

 

Deux garçons plus jeunes luttaient au corps à corps. ils furent tous deux rivés à terre par le même coup et ensemble ils expirèrent. Le cinquième accourut à leur aide, mais avant d’atteindre leurs corps, il fut tué à son tour. Le sixième fut touché à la jambe. Tandis qu’il essayait de tirer la flèche de la blessure, une autre flèche le transperça et, avec son sang, la vie quitta son corps.

 

Le plus jeune leva les bras et supplia les dieux de l’épargner. Apollon fut ému, mais il ne pouvait rattraper son trait. Le dernier fils périt aussi.

 

La nouvelle de l’affreux massacre se répandit dans Thèbes comme une horrible tempête. Fou de chagrin, le roi saisit son épée et se tua. Niobé se précipita sur les lieux du carnage. Elle enlaça les morts en pleurant et les embrassa pour la dernière fois, mais l’orgueil fut encore le plus fort.

 

Elle leva les yeux au ciel et s’écria :

« Réjouis-roi de ma peine, cruelle Léto. Avec mes sept fils, j’enterre une partie de ma vie. Pourtant il me reste plus d’enfants que toi : j’ai encore sept filles ravissantes ».

 

A peine eut-elle fini cet imprudent discours que la corde de l’arc vibra. L’une des beautés tomba, morte, sur le corps à peine refroidi de son frère. La déesse Artémis tendit à nouveau son arc et la seconde fille dit adieu à la vie. Quant aux autres, malgré leurs tentatives pour fuir ou leurs essais pour se dissimuler, les flèches de la déesse vengeresse les atteignirent toujours.

 

Seule la dernière, la plus jeune, restait couverte par Niobé elle-même. Pour la première fois, les bras au ciel, celle-ci implorait la déesse de l’épargner. Mais, tandis qu’elle suppliait, l’enfant mourut dans ses bras.

 

La reine resta seule.

 

Autour d’elle, l’herbe murmurait : « Quel être humain peut compter sur le bonheur, en présence de la mort ? »

 

Immobile, perdue dans sa peine, Niobé regardait droit devant elle. Le sang quittait doucement ses joues, ses cheveux devenaient pesants et même le vent n’arrivait plus à les éparpiller. Dans son visage de pierre ses yeux se figèrent. Ses bras et ses jambes s’alourdirent et tout son corps se transforma en rocher.

 

Un puissant tourbillon de vent s’abattit sur Thèbes, emportant Niobé en Lydie où les hommes se précipitèrent pour voir l’étrange nouveauté.

 

La pierre avait la forme d’une femme et de ses yeux coulaient deux intarissables sources de larmes.

 

Comme vous en avez l’habitude, nous allons maintenant dégager la morale de ce mythe… Que veulent nous apprendre là les sages grecs ? D’abord comparons l’histoire de Tantale avec celle de sa fille Niobé et nous constatons que, tandis que Tantale se croyait aussi puissant que les dieux, Niobé exigeait d’être adorée telle une déesse… quelle impertinence, même pour la reine la plus puissante et la plus heureuse au monde !!! Niobé se croit supérieure à la déesse Léto, qui n’est pas seulement la mère de deux puissants dieux : Artémis et Apollon mais aussi une déesse… De plus Niobé ose comparer ses 14 enfants mortels aux 2 enfants divins de Léto… quelle imprudence…

 

Nous apprenons là aussi qu’il était coutumier chez les Grecs d’estimer qu’une femme ne pouvait être heureuse seulement dans l’enfantement (Niobé faisant le lien entre avoir 7 fils et 7 filles avec le bonheur et donc elle affirmait être forcément plus heureuse et plus méritante que la déesse Léto). Mais dans ce mythe, nous constatons que les Sages tentent de faire évoluer la mentalité du peuple en lui démontrant que le bonheur d’une femme n’est pas dans le nombre d’enfants qu’elle a engendrés, mais dans la puissance (physiques et psychologiques illustrée ici par la divinité d’Artémis et d’Apollon) que les enfants acquièrent à l’âge adulte car, à quoi sert d’avoir 14 enfants vaillants et forts beaux s’ils ne voient pas le danger avant qu’il ne soit trop tard (le rôle du nuage) et qu’ils ne peuvent pas le vaincre ?

Il ne faut pas non plus oublier que la mortalité infantile était importante dans cette période et que tant qu’une femme estimait que son seul bonheur résidait dans l’enfantement, elle ne pouvait jamais reprendre goût à la vie lorsque survenait un décès et/ou une difficulté pour avoir des enfants (ce qu’illustre la transformation de Niobé en statue de pierre).

Maintenant ces Sages ont-ils réussi à faire évoluer cette pensée ?? Réponse que vous pouvez vous-mêmes fournir en répondant à cette simple question :

 

« Quel rôle

la femme doit-elle tenir

dans la société ? » ;)

 

Bisous,

@+

Sab

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31 octobre 2012

05 : Babeth revient vivre au château

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Ah que coucou!

 

« Mais où est donc passée cette incapable de Kirkra ?! » hurle plus que ne demande la très méchante reine Dragui, « Nous ne pouvons pas laisser Babeth sans aucune surveillance, et sans aucun apprentissage de sorcellerie sous peine de la voir transformer le Royaume en terre pour les bonnes fées et leurs semblables ! »

 

Cela faisait bien depuis 3 jours que Kirkra avait disparu, sans avertir au préalable, ni le méchant roi Brokmar, ni la très méchante reine Dragui, ni la directrice de la garderie, ni la concierge de son abominable immeuble. Personne ne savait où était Kirkra et quand on demandait à Babeth ce que Kirkra lui avait dit avant de partir, Babeth répondait par la formule magique de transformation et le sorcier ou la sorcière se transformait en une très belle grenouille dont il fallait se débarrasser au plus vite !

 

Parce que tous ignoraient où se trouvait Kirkra, même ses parents et comme personne ne parvenait à la retrouver, sa tête fut mise à prix par le méchant roi Brokmar pour désertion et Babeth revint vivre au château où la très méchante reine Dragui entreprit de donner à Babeth quelques bases de sorcellerie.

 

Malgré que Babeth comprenait que ses parents étaient fort méchants, elle ne parvenait pas à les détester comme cela était normal dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières. Babeth aimait sa maman, Babeth adorait son papa. A son réveil, la première chose que faisait Babeth était de se jeter dans les bras de son papa pour l’embrasser et de courir vers sa maman pour lui donner un câlin. Pendant qu’on la salissait pour dissimuler ses tâches roses qui apparaissaient sur son corps, Babeth chantait de très belles chansons ce qui faisait hurler d’horreur et d’épouvante les sorcières qui s’occupaient de son bain de salissures ! Quand on la servait, Babeth disait : « Merci Madame » ou « Merci Monsieur » au lieu des « va t’faire voir vieux chnoc ! » habituels entre Sorciers et Sorcières… Bref, le méchant roi Brokmar et la très méchante reine Dragui n’entendaient de leur domesticité que plaintes perpétuelles contre Babeth…

 

Pour mettre fin au mauvais comportement de Babeth la très méchante reine Dragui entreprit d’agir comme sa fille afin que Babeth puisse comprendre que cela ne se faisait pas… Quand Babeth vint vers elle pour son câlin quotidien, la très méchante reine Dragui joua à la chatouiller. Quand Babeth tentait de voler un bisou à sa maman, la très méchante reine ne tentait plus de fuir mais faisait face en souriant et en lui faisant des bisous partout sur son petit visage. Babeth veut jouer avec son nounours ? la très méchante reine Dragui fit apparaître des centaines de nounours dans sa chambre. Babeth veut chanter et jouer d’un instrument de musique ? La très méchante reine Dragui kidnappa le plus grand compositeur et professeur de musique qui existait dans le royaume des bonnes fées ! Babeth veut apprendre à danser ? La très méchante reine Dragui kidnappa la danseuse étoile principale de l’Opéra du Royaume du roi Mécit, roi réputé être le plus fervent adorateur des Arts…

 

C’est ainsi que Babeth, malgré ses parents, put apprendre les Arts et plus spécialement : la danse et la musique tout en vivant dans une si belle chambre que tous les nounours et les jouets furent heureux…

 

Bisous,

@+

Sab

29 octobre 2012

Maurice Leblanc : La Lampe juive

Leblanc

 

Ah que coucou !

 

oups ! je crois que j'ai oublié quelque chose cette nuit…

 

Voici un autre de mes héros préférés… celui-là est français et a déjà été interprété au cinéma par de grands acteurs comme Robert Lamoureux ou Georges Descrières… oui, il s’agit de notre Arsène Lupin national, ce gentleman cambrioleur qui faisait tourner en bourrique des inspecteurs comme Ganimard au début du 20e siècle… ce gentleman cambrioleur qui a ridiculisé plusieurs fois le si fin et intelligent détective anglais : Herlock Sholmès… De ce personnage de fiction, sorti tout droit de l’imagination de Maurice Leblanc (pour accéder à un résumé de sa biographie, cliquez ici), je vous propose aujourd’hui l’aventure suivante :

 

La Lampe juive

(accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici)

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par adobe.com)

langue : français

 

où notre gentleman-cambrioleur national va tenter de récupérer une lampe dérobée chez le baron d’Imblevalle ainsi que divers objets… mais comme le baron d’Imblevalle n’est nullement satisfait des résultats de la police française (placée sous la responsabilité de ce bon Ganimard), il appelle à l’aide Herlock Sholmès qui est le seul à pouvoir contrer Arsène Lupin. De ce duel, qui en sortira vainqueur ? je vous laisse le découvrir… toutefois je donne l’indice suivant : « Je trouve extrêmement drôle que, dans l’aventure qui nous occupe, je sois le bon génie qui secoure et qui sauve, et vous le mauvais génie qui apporte le désespoir et les larmes » ;)

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : comme ce billet arrive en début d’après-midi de ce 29 octobre, le prochain billet ne sera pas posté avant la nuit du 30 au 31 octobre…

25 octobre 2012

Incas : Histoire d’un empire, 5ième partie

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Tiauanaco (Bolivie).

Le linteau de la Porte du Soleil

Photographie prise par J-C Spahni

 

Ah que coucou !

 

Voici le dernier volet que nous consacrons aujourd’hui à l’empire inca, qui, je le souhaite, vous a donné envie d’en connaître encore plus sur cette superbe civilisation précolombienne, hélas disparue avec la Conquête des Amériques par les Conquistadors et autres puissances européennes voulant une part de ce nouveau continent… quoi que ;)…

 

Après avoir étudié les légendes de la Cordillère des Andes (accessibles à partir de la rubrique « Mythes & Légendes », pour accéder à cette rubrique, cliquez ici),

 

après avoir vu :

 

1. La Naissance et la Mort de l’empire inca (pour accéder au billet, cliquez ici)

2. La famille royale et la noblesse (pour accéder au billet, cliquez ici)

3. La paysannerie et le travail des champs (pour accéder au billet, cliquez ici)

4. La justice (pour accéder au billet, cliquez ici)

 

nous allons nous intéresser à l’organisation de l’Empire… Comme je suis loin d’être une spécialiste concernant cette civilisation, je laisse la parole à Jean-Christian Spahni où il explique ce qui suit dans son ouvrage Les Indiens de la Cordillère des Andes* que je vous conseille de lire pour, non seulement mieux connaître cette ancienne civilisation mais aussi pour apprendre ce que sont devenus leurs descendants et les problèmes qu’ils rencontrent de nos jours pour survivre… ce livre est, par exemple, en vente sur le site d’amazon.fr (pour acheter les exemplaires encore disponibles, cliquez ici – ehh oui, Sab ne va pas recopier tout le livre ;)…).

 

L’organisation de l’Empire

 

Le royaume inca est divisé en quatre régions correspondant plus ou moins aux quatre points cardinaux : c’est le Tawsantinsuyu ou empire des Quatre sillons, qui comprend un certain nombre de provinces. L’Antisuyu désigne l’orient, le Contisuyu le couchant, le Chinchasuyu le nord et le Collasuyu le sud. Le suyu est réparti en huamanis, qui sont les territoires occupés par les différentes tribus annexées, chacun d’eux ayant sa propre capitale. Il existe une division régionale en sayas qui comprennent plusieurs syllus.

A la tête de la province se trouve un gouverneur de sang royal désigné par l’Inca ou par le Conseil du Cuzco. Cet important personnage, connu sous le nom de Tucy Ricuy, est aussi un inspecteur et un contrôleur des fonctionnaires subalternes dont il reçoit régulièrement les rapports. Il a le pouvoir d’infliger des châtiments et de renvoyer des collaborateurs incompétents mais avec le consentement du souverain. Ce gouverneur voyage en litière, précédé de coureurs, accompagné de secrétaire et de soldats.

La population de chaque province est divisée selon le système décimal en groupes de dix, cent, mille, dix mille familles, chacun d’eux étant dirigé par un fonctionnaire dont les devoirs sont d’autant plus étendus que le nombre des familles est plus élevé. Celui-ci doit maintenir la discipline entre les membres de la communauté, envoyer à la fin de chaque mois au gouverneur de province une statistique de la population, s’assurer que les citoyens ne manquent de rien, surveiller le travail qui s’accomplit au sein de la communauté et prendre encore garde à ce que la terre soit équitablement répartie entre les familles d’un même village. Il est donc à la fois un inspecteur, un chef et un juge. Ce fonctionnaire n’est pas de sang royal mais il fait partie de la noblesse se plaçant ainsi, dans l’échelle sociale, entre la famille de l’Inca et le peuple.

Sitôt la guerre terminée, et après que les vainqueurs aient célébré avec éclat la victoire, l’empereur envoie des fonctionnaires chargés de recenser les hommes et les richesses du pays occupé, de délimiter les terres qui vont appartenir à l’Etat et celles qui seront consacrées au clergé. L’inventaire de ces dernières est dressé par les quipucamayoc qui utilisent un objet devenu désormais célèbre, le quipu.

Celui-ci se compose d’une corde principale à laquelle sont attachées un certains nombre de cordes secondaires portant des nœuds plus ou moins volumineux et à des hauteurs différentes. Au moyen de ces nœuds dont la grosseur et la situation sur la corde ont une signification bien définie, les Incas expriment une multitude d’idées, le nom de la province en question, le genre de tribut à payer, le type de population vivant en ce lieu fraîchement conquis et le nombre des membres de la communauté. Il semble avoir existé également des quipus narratifs et d’autres employés comme calendrier. Dans tous les cas, il s’agit d’un procédé mnémotechnique très ingénieux mais dont le message est gardé dans le plus grand secret par les quipucamayoc.

Les biens appartenant à l’Inca sont innombrables. Au souverain reviennent les mines d’or, d’argent et les plantations de coca. La chasse lui est strictement réservée et il organise fréquemment de véritables battues au guanaco et au venado. Il possède la majorité des troupeaux de lamas et d’alpacas.

Le monarque a l’habitude de distribuer une partie des terrains de cultures qu’il possède aux membres de la famille royale et à ceux de la noblesse. Ces terres sont ensuite héréditaires.

Les cultures de l’Inca et du clergé sont soignées par des paysans qui doivent être mariés, les hatun-runa, et les récoltes sont acheminées vers le Cuzco ou mise en réserve dans des sortes de silos appelés collca ou pirhua. Ces dernières sont utilisées en cas de disette et pour nourrir l’armée.

La laine de lama, d’alpaca et de vigogne est filée et tissée par les paysans, et sert à la confection d’étoffes dont on fait grand emploi, surtout au moment des sacrifices.

Parmi les animaux domestiques figurent le cobaye (cuye ou jaca), le canard (pato) et le chien (ailjo). La viande de lama séchée constitue le charki très apprécié des indigènes.

Les paysans doivent également cultiver la terre des orphelins, des veuves et des infirmes, ainsi que celles des membres de la collectivité qui ont dû s’absenter pour une raison ou pour une autre. Toutes ces corvées s’appellent le mita.

Les villages ont encore l’obligation de fournir des serviteurs à l’Inca, d’entretenir un certain nombre de jeunes filles, choisies parmi les plus saines et les plus belles, les aclias, qui sont placées dans des sortes de couvents dirigés par les mamacunas, où elles apprennent à filer et à tisser des étoffes destinées au monarque. A la puberté, elles sont réparties en trois groupes : les unes deviennent des concubines de l’empereur ou des membres de la noblesse, les autres remplacent les mamacunas vieillissantes, les troisièmes sont consacrées au Soleil et sacrifiées à l’occasion de certaines cérémonies. Ce sont elles que l’on désigne généralement sous le nom de vierges du Soleil mais que l’on devrait plutôt appeler femmes choisies.

Le paysan, le berger et le soldat, qui sont au service direct de l’Etat, reçoivent leur nourriture des greniers royaux ainsi que les vêtements dont ils ont besoin, et cela suivant une loi très rigoureuse qui s’est maintenue d’ailleurs jusqu’à nos jours au sein de la plupart des communautés : à savoir que l’individu bénéficiaire de ses voisins doit pourvoir aux nécessités de ces derniers.

Les artisans tels que les céramistes, les tisserands et les orfèvres qui travaillent pour la cour, sont exempts de toute corvée, nourris et vêtus au frais de l’Etat.

Il existe aussi une foule de domestiques de l’empereur, les yanaconas. Si ceux-ci se conduisent bien, on leur confie des postes plus importants. L’Inca peut d’ailleurs anoblir des paysans de mérite qui deviennent les parvenus de l’empire.

Les communautés indigènes ne souffrent pas trop des revendications de l’Inca, car ces dernières correspondent toujours aux droits reconnus par la tradition aux chefs et aux idoles de la région. Ainsi que le faisait justement remarquer Alfred Métraux dans son remarquable ouvrage sur les Incas, c’est donc moins la collectivité soumise qui s’adapte à de nouvelles conditions que la dynastie Inca qui s’identifie à l’ordre ancien. On juge alors de l’excellence du système. Du reste, il y a des compensations car les conquérants incas prennent aussi possession de terres en friche qu’ils mettent ensuite à profit et qui sont distribues en trois parties, selon le système habituel : une tranche pour l’Etat, une autre pour le clergé et la troisième pour les paysans.

En vertu de cette organisation, et malgré les tributs important à payer, les communautés se suffisent amplement à elles-mêmes et produisent un surplus grâce auquel les membres de la noblesse et les fonctionnaires vivent largement. Ce surplus permet aussi la réalisation de grands travaux : construction de temples et de forteresses, de routes et de ponts, de canaux d’irrigation, de tambos. Il permet encore la conduite d’une guerre de conquête dont nous savons qu’elle a fait de l’empire inca l’un des plus vastes de l’Amérique précolombienne.

A noter que chaque classe de cette hiérarchie sociale est reliée à celle qui lui est supérieure ou inférieure, mais que les fonctionnaires d’un même grade n’ont presque pas de contact entre eux.

Il n’empêche que toutes les couches de la société se trouvent représentées et que les populations des provinces soumises conservent une certaine liberté puisque l’Inca ne s’attaque jamais à leur religion, ni à leurs coutumes et pas davantage à leurs traditions les plus sacrées, leur demandant seulement de payer leurs tributs et de respecter le Soleil dont lui, l’empereur, est le fils incontesté.

L’esclavage est inconnu chez les Incas mais l’empereur impose une série de corvées et de services personnels ainsi que le système de prestation de services, encore en vigueur de nos jours.

 

Bisous,

@+

Sab

 

* : Ouvrage écrit par Jean-Christian Spahni regroupant 64 planches hors texte en héliogravure, 8 planches hors texte en couleurs et 23 cartes et croquis. Photo prises et croquis exécutés par :

 

Jean-Christian Sphani

 

Dans cet ouvrage, découpé en 9 parties, sont abordés les points suivants :

 

1. Les origines de l’empire des Incas

2. L’Empire des Incas

3. La Conquête espagnole et ses conséquences

4. Les Indiens à l’époque actuelle

5. Légendes indiennes de la Cordillère

6. Les grands pèlerinages

7. Les Artisans de la forêt Amazonienne

8. Les Grands problèmes de l’Amérique du Sud

9. L’Intégration des Indien de la Cordillère

 

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Récipient anthropomorphe en terre cuite

Photographié par J-C Spahni

24 octobre 2012

04 : Babeth et la Sorcellerie…

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Ah que coucou !

 

« Il faut apprendre à Babeth à devenir une parfaite petite sorcière ! » tel est l’ordre que Kirkra a reçu du méchant roi Brokmar, accompagné d’insultes et de menaces. En effet, le méchant roi Brokmar et la très méchante reine Dragui ont été avertis du mauvais comportement de Babeth à la garderie et des formules de politesses et d’encouragement que Babeth utilisait au réfectoire et distribuait aux employés, etc. « Cette situation est tout à fait intolérable et inacceptable ! », reçoit trop souvent la directrice comme plainte des sorciers et des sorcières qui menaçaient, en plus, de faire grève et d’alerter tous les journaux du pays.

Bref, Kirkra n’eut d’autre option que d’enseigner à Babeth les mauvais sortilèges et la forcer à les utiliser sous peine que Babeth ne se fasse renvoyer de la garderie et/ou que le méchant roi Brokmar ne se venge en lui faisant subir les milles et unes tortures…

 

Elle décide alors de commencer par le plus simple des sortilèges : transformer un individu en un crapaud horrible… Pour cela, elle a réussi à capturer 3 gentilles fées, qui étaient trop inexpérimentées pour la combattre et qui pensaient être trop puissantes pour ne pas s’enfuir… Elle loua 3 pièces au sous-sol de son immeuble et y emprisonna les 3 fées qu’elle attacha au mur à l’aide de menottes… Pour éviter qu’elles n’impressionnent trop Babeth, elle ne leur donna aucune nourriture pendant plusieurs jours et les fées s’affaiblirent… une fois bien affaiblies, Kirkra amena Babeth dans la première cellule, prononça la formule qui transforme les fées en horrible crapaud, tourna sa baguette, la dirigea vers la fée qui prit la forme d’un crapaud boutonneux. L’image fut si horrible que Babeth se mit à pleurer… Kirkra redonna son merveilleux physique à la bonne fée et ordonna à Babeth de la transformer en crapaud. Babeth se mit à réfléchir, pensa à une formule qu’elle ne prononça pas, fit tourner sa baguette, la dirigea vers la bonne fée qui disparut ! Oui, les enfants, Babeth libéra de sa prison la première fée en la renvoyant dans le Royaume des bonnes fées ! Kirkra, pensant qu’il ne s’agissait là que d’un accident dû à l’inexpérience et à l’âge de Babeth, lui fit répéter 2 fois la formule avant de pénétrer dans la seconde cellule où se trouvait prisonnière une seconde fée… Babeth prononça les mots que Kirkra lui avait ordonnés de dire en pensant à une autre formule, fit tourner sa baguette qu’elle dirigea ensuite vers la bonne fée, qui disparut et regagna le Royaume des bonnes fées ! Oui, les enfants, c’est ainsi que Babeth libéra cette seconde fée… Kirkra commença à s’inquiéter car elle ne comprenait pas pourquoi cette formule de transformation que Babeth avait bien prononcée avait pu faire disparaître la bonne fée au lieu de la transformer en crapaud… Kirkra interrogea alors Babeth et comprit que Babeth, refusant de transformer une bonne fée en crapaud, lui redonnait sa liberté en la renvoyant dans son royaume… Kirkra eut alors une idée pour forcer Babeth à transformer la dernière des 3 fées prisonnières en un horrible crapaud. Elle prit le nounours miniature que Babeth dissimulait dans une de ses nombreuses poches en menaçant Babeth de le faire exploser si Babeth continuait à ne pas utiliser la formule de transformation contre cette dernière fée…

 

A votre avis, les enfants, qu’advient-il alors à la bonne fée ? Babeth l’a-t-elle libérée comme les deux autres fées ou l’a-t-elle transformée en un horrible crapaud comme le lui avait ordonné Kirkra ?

 

Et bien voici ce qui advint à Babeth, à Kirkra et à la bonne fée…

 

Babeth se concentrant très fort sur la formule de transformation, le plus fort qu’elle le put, fit tourner sa baguette de sorcière et la dirigea vers… Kirkra ! qui se transforma en une mignonne petite grenouille. Babeth put ensuite prononcer la formule magique pour libérer la bonne fée étonnée et très agréablement surprise et la renvoya dans le Royaume des bonnes fées…

 

Quant à Kirkra, devenue grenouille, elle rejoignit une des poches de Babeth qui la lâcha aux bords d’un bel étang, dont l’eau est aussi limpide et clair qu’une rivière et qui abrite parmi ses roseaux de magnifiques animaux fort aimables et bons… de quoi faire faire des cauchemars à une terrible sorcière comme Kirkra…

 

Bisous,

@+

Sab

19 octobre 2012

Charles Perrault : Peau d’Âne

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Ah que coucou !

 

Nous allons commencer tout doucement, les neurones montrant encore quelques signes de fièvre et le méchant virus grippal n’ayant pas encore disparu totalement…

 

Qui, ayant plus de 10 ans, ne connait pas les « contes de ma Mère l’Oye » ;), ouvrage certainement le plus connu de Charles Perrault (si vous avez oublié qui était ce célèbre académicien et poète, je vous propose de lire les informations le concernant sur le site de l’Académie Française, en cliquant ici)

 

Oui, aujourd’hui vous allez vous remémorer le très célèbre conte de fée :

 

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accessible au téléchargement/lecture, en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par adobe.com)

langue : français

 

Mais « Peau d’Âne » n’est pas seulement un conte de fées, réservé aux enfants, comme nous l’apprenons depuis notre plus tendre enfance car, dans tout conte, comme dans tout mythe et toute légende, il y a une moralité, qui, toujours actuelle, n’est pas forcément celle écrite par l’auteur à la fin de son ouvrage ;)…

 

Par exemple, prenons « Peau d’Âne »… que nous ordonne ce conte ? qu’il ne faut pas transformer des relations d’amour existantes entre enfant et parent en relations incestueuses car tout le monde y perd (ici le roi perd sa fille, sa fille perd sa maison, son rang et le seul parent vivant qui lui restait : son père). Il enseigne aussi à regarder au-delà des apparences (qui aurait cru que sous une souillon que les paysans surnomment « Peau d’Âne » se cache en réalité une très belle princesse qui deviendra leur reine ?) et nous ne pouvons que constater : « ceux qui affichent leurs richesses ne possèdent que CES richesses, ceux qui n’affichent aucune richesse peuvent posséder beaucoup de richesses, dont la plus précieuse : celle du cœur ! » ;).

 

Bisous,

@+

Sab

16 octobre 2012

03 : Babeth va à la garderie…

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Ah que coucou !

 

Babeth, abandonnée par ses parents le très méchant Roi Brokmar et la méchante Reine Dragui chez Kirkra, n’habite plus dans le château avec ses parents, n’est plus servie par des centaines de sorciers et sorcières serviteurs. Avec Kirkra elle partage une petite chambre au centre de la plus grande des villes, la plus proche du château, où l’air qu’on y respire est la plus polluée du Royaume des Sorciers et des Sorcières, où la saleté règne en maître et où l’eau est si impropre qu’elle transforme petit à petit la peau rose de Babeth en une peau verdâtre comme celle de tous les autres sorciers et sorcières du royaume. Au bout de quatre semaines, on ne peut plus déceler la moindre petite tâche rose sur la peau de Babeth qui ressemble ainsi à tous les autres enfants du Royaume des Sorciers et des Sorcières. Fort de cette uniformité, Kirkra décide de l’inscrire à la garderie afin de se débarrasser de ce fardeau encombrant et qui lui faisait craindre pour sa vie car Babeth avait quand-même des attitudes bizarres : elle jouait, elle inventait des histoires, elle dessinait ! bref, Babeth est très loin d’être une sorcière enfant normale ! et Kirkra ne pense qu’à s’en défaire. « A la garderie, à force de rencontrer d’autres enfants normaux, Babeth finira bien par devenir normale et à agir telle une petite sorcière » pensait Kirkra.

 

A la garderie, personne ne savait qu’il s’agissait de Babeth, la fille du très méchant Roi Brokmar et de la méchante Reine Dragui. On l’appelait par un numéro, comme on le faisait pour tous les enfants avant qu’ils ne dépassent leur 6e année. Babeth fut donc appelée Six Mil Sept.

 

Mais au bout deux jours de garderie, la responsable convoqua Kirkra car elle avait remarqué que Six Mil Sept avait un comportement étrange et donnait un nom à tous ceux avec lesquels elle jouait ! Elle ne tentait de transformer personne en crapaud ou autres animaux. Elle se montrait douce et gentille comme le font les bonnes fées. Et le comble ! elle apprenait à jouer, à dessiner aux autres enfants ! Cette situation devenait insupportable pour la directrice de la garderie qui menaça Kirkra de prévenir la police des Sorciers pour bonne traittance à jeune enfant ! Kirkra dut alors avertir la directrice que Six Mil Sept n’était en réalité que Babeth, la fille du très méchant Roi Brokmar et de la méchante Reine Dragui. La directrice prit peur, n’appela pas la police des Sorciers et tenta d’empêcher Babeth d’approcher de tous les autres enfants de la garderie en espérant qu’aucun des parents des enfants n’apprendraient que Babeth se trouvait dans la garderie, parmi les autres enfants…

 

Parmi les autres enfants se trouvait un petit Sorcier qu’on nommait Mil Deux Cent Neuf et qui ne comprenait pas pourquoi on voulait l’empêcher d’aller jouer avec son amie Six Mil Sept…

Un jour que la surveillance se relâcha, Mil Deux Cent Neuf en profita pour rejoindre Babeth qui, le voyant s’approcher, utilisa un de ses pouvoirs pour les faire disparaître et les mener dans un endroit que seule elle connaissait…

 

Dans cet endroit il y avait un agneau qui broutait une herbe bien verte et grasse à côté de sa maman qui le séparait d’un petit cours d’eau au fond duquel on pouvait voir des cailloux de différentes tailles et de différentes couleurs. Le ciel était d’un bleu clair. Le soleil brillait de toutes ses flammes. Babeth et Mil Deux Cent Neuf écoutaient le chant mélodieux des rossignols qu’ils tentèrent de débusquer dans les fourrés. Ils couraient. Ils sautaient. Ils riaient. Ils arrivèrent près d’une jolie petite maison au toit rouge et y trouvèrent à goûter : une bonne compote de pommes accompagnée d’une bonne tartine de pain légèrement beurrée et chocolatée. Dans cette maison logeaient un petit garçon et une petite fille. Lui se prénommait Daniel, Elle se prénommait Chloé. Ils avaient le même âge que Babeth et Mil Deux Cent Neuf et leur apprirent d’autres jeux comme Colin-Maillard, Cache-Cache…

 

Mais tout malheureusement a une fin, même les plus belles des journées et malgré ses pouvoirs Babeth ne put empêcher le temps de s’écouler et il fut le dire de dire au-revoir à leurs nouveaux amis quand la maman de ceux-ci les appela pour qu’ils viennent dîner. Le soleil se couchant, la nuit arrivant, Babeth et Mil Deux Cent Neuf décidèrent de retourner à la garderie où la directrice, les parents de Mil Deux Cent Neuf et Kirkra les attendaient de pieds fermes…

 

Bisous,

@+

Sab

12 octobre 2012

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Midas

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Dessin exécuté par :

Zdeněk Sklenářv

 

 

Ah que coucou !

 

Qui ne connait pas l’histoire de ce roi qui transformait en or tout ce qu’il touchait ? Peut-être l’avez-vous oubliée ainsi que la seconde partie du mythe où Midas se retrouve avec des oreilles d’âne ? et bien, pour vous la remettre en mémoire, la voici narrée par Eduard Petiška :

 

Il y a bien longtemps régnait en Phrygie, pays de l’Asie Mineure, un grand adorateur du dieu Dionysos. Il était immensément riche et habitait un splendide palais. De plus, il se croyait très intelligent et capable de comprendre et de décider tout mieux que n’importe qui. Et, comme il était le roi, personne ne pouvait défier sa vanité.

Un jour, des paysans lui amenèrent un vieil homme qui pouvait à peine tenir sur ses jambes. Ils dirent qu’ils l’avaient trouvé dans les vignes royales en train de voler les grappes les plus grosses et les plus belles. Et en vérité, ce vieillard chauve, gonflé par l’alcool, avait le menton et les mains tachés par le jus des raisons mûrs. Même l’espèce de couronne verte qui oscillait sur sa tête laissait tomber des gouttes sombres.

Midas reconnut immédiatement Silène, vieux compagnon de Dionysos. Il avait élevé le dieu lorsqu’il était enfant et depuis ne l’avait pas quitté. C’est pourquoi le roi Midas accueillit le visiteur avec des transports de joie et ordonna un magnifique festin en son honneur.

Il commanda les mets les plus fins et de pleines outres du vin le meilleur. Il fit aussi venir des musiciens et des chanteurs.

Pendant dix jours et dix nuits Silène festoya avec le roi et ses invités. Tant que dura la fête les coupes d’argent ne furent jamais laissées vides et, au lieu de vin mélangé d’eau, ils burent du vin pur qui rendit joyeux tous les convives. Sans arrêt, les serviteurs entretinrent les feux et les braises ne cessèrent de réchauffer les broches qui tournaient sans relâche. Les tables fléchirent et craquèrent sous le poids des plats chargés de nourriture, tout le palais bourdonna comme une ruche et, jour et nui, les flûtes et les lyres accompagnèrent les chants joyeux qui traversaient les murs du palais.

Le onzième jour, le roi organisa une procession avec les joyeux convives. Il proposa un âne à Silène, sachant que c’était sa monture préférée. Les autres accompagnèrent l’invité d’honneur à cheval, en char ou à pied, et, tout en chantant avec entrain, ils gagnèrent le pays voisin où Dionysos se trouvait à cette époque.

Ils rencontrèrent le dieu dans un char d’or tiré par des tigres. Il était parti à la recherche de son tuteur.

Heureux de retrouvé celui-ci paré de fleurs et de feuilles et suivi d’un aussi somptueux cortège, il dit au roi :

« En récompense du service que tu m’as rendu, j’exaucerai n’importe lequel de tes vœux. Quel don aimerais-tu recevoir ? »

Midas s’inclina devant Dionysos et tenta de se donner un air intelligent.

« Je voudrais que tout ce que je touche devienne de l’or », dit-il.

Le souhait du roi fit sourire le dieu :

« Tu aurais pu mieux choisir, mais, qu’importe ! Ton désir s’accomplira. »

Tout joyeux, Midas prit le chemin du retour. Il se flattait de son intelligence : il n’y aurait jamais sur terre de roi plus riche que lui. Dans son impatience, il voulut éprouver sur la route le don divin.

Il cassa une brindille d’un arbre et put à peine en croire ses yeux : la tige et les feuilles jetaient une lueur jaune ; elles s’étaient changées en or pur. Il ramassa un caillou, qui entre ses mains devint un morceau de métal précieux. Il toucha une motte de terre, et elle aussi se transforma en or. Dans un champ qu’il longeait il arracha quelques épis de blé mûr et l’or résonna entre ses doigts. Une pomme du jardin royal subit le même sort.

Fou de joie, Midas se précipita dans son palais : à peine avait-il touché une porte que celle-ci se mit à briller. Il tira un rideau, celui-ci devint rigide : à la place, il y avait un mur doré.

Pour célébrer sa chance, le roi ordonna un grand festin. Il se rinça les mains et vit avec un sourire béat l’eau se transformer en or liquide. Mais à table, quand il voulut prendre un morceau de pain et qu’il le sentit se durcir et se transformer en lingot, quand la viande grillée se mit elle aussi à étinceler dès qu’il la saisit, il appela ses serviteurs et leur ordonna de le nourrir. Ils obéirent. Pourtant, malgré ses précautions, dès que les mets avaient atteint ses lèvres, l’or résonnait entre ses dents. Quant au vin, il se figeait lui aussi dans sa bouche.

Entouré de métal précieux, le roi fut saisi de terreur. Devinant la mort qui le guettait, son vœu lui fit horreur : il allait périr de faim et de soif…

Tremblant de peur, il fit rapidement harnacher son cheval. Au galop, il se rendit chez Dionysos, remarquant avec effroi que la bride entre ses mains devenait de l’or.

Des chants joyeux lui apprirent qu’il était arrivé au lieu de repos du dieu et de ses admirateurs.

Il sauta à terre et se prosterna :

« Cher Dionysos, pardonne mon souhait », gémit-il, « fais cesser ma souffrance ».

Le dieu fit grâce au malheureux en lui donnant ce conseil :

« Plonge-toi complètement dans l’eau de la rivière Pactole. Ainsi tu laveras les traces de ton vœu stupide. »

Sans attendre Midas se baigna, rinçant aussi son visage et ses cheveux. Depuis ce jour, les hommes trouvent à cet endroit du sable doré.

Heureux d’être débarrassé de ce terrible don, le roi ne voulait même plus regarder l’or. Il préférait se promener dans les prairies et les bosquets et écouter Pan, dieu des pâturages et protecteur des troupeaux, qui jouait de la syrinx, flûte à sept tuyaux faite de roseaux. Le musicien avait des cornes et des pieds de chèvre, et était entièrement recouvert de poils. Il gambadait à travers les forêts en poursuivant les nymphes et les voyageurs effarouchés. A l’ombre des arbres, il ne jouait que des chansons gaies sur son curieux instrument et Midas les aimait mieux qui n’importe quelle autre musique.

Voyant ses mélodies ainsi appréciées, Pan se mit à imaginer qu’il surpassait Apollon, dieu des Muses. Aussi appela-t-il le dieu de la montagne, Tmolos, pour qu’il désignât le meilleur joueur.

Tmolos accepta sa proposition et dégagea ses gigantesques oreilles des branches d’arbre vénérables qui les encombraient. Pan exécuta tout d’abord une chanson sauvage et barbare.

A l’orée de la forêt, le roi Midas fut charmé par cette mélodie, semblable au chant des oiseaux, au sifflement du vent et des rochers, au bruit de l’eau gambadant sur les galets.

Le dieu s’arrêta et l’arbitre appela Apollon. Celui-ci, tenant dans la main gauche une magnifique lyre, rejeta son manteau pourpre. Il pinça délicatement les cordes de l’instrument, qui se mirent à chanter de façon exquise. Dans le calme du soir, les notes s’envolaient comme si elles étaient portées par de fragiles ailes d’argent.

Emu par la chanson d’Apollon, Tmolos invita Pan et sa syrinx à s’incliner devant la lyre.

Les chants divins avaient triomphé de la chansonnette.

Midas fut indigné par cette sentence, et comme il était très sûr de son jugement, il s’écria :

« Ce n’est pas possible. Pan chante cent fois mieux. Je préfère son talent et puisque je le préfère, c’est qu’il doit être le meilleur. Croyez-vous donc que je n’ai pas d’oreilles ? »

Vexé, Apollon s’approcha du roi et lui tira les oreilles. Celles-ci changèrent de forme, grandirent et se recouvrirent d’un crin blanc et soyeux.

« Tu as maintenant les oreilles que tu mérites ! » dit le dieu en colère tandis qu’il disparaissait.

Midas toucha ses oreilles : elles étaient devenues semblables à celles d’un âne.

Il se repentit, un peu tard, ses cheveux poussèrent tellement que sa coiffure ne pouvait les dissimuler. Alors il appela son barbier habituel et lui révéla sa malchance.

« Nous sommes maintenant deux à être au courant, » lui dit-il. « Si tu apprends cela à quiconque, tu le paieras de ta vie ».

Le serviteur se mit à trembler de peur de trahir sa promesse. Mais le secret lui pesait, il était trop lourd.

Il pensa et pensa encore à la façon de se débarrasser de ce poids et, une nuit où le sommeil ne venait pas, il eut une idée.

Le lendemain matin, il franchit les portes de la ville et se dirigea vers une rivière près de laquelle il chercha un endroit isolé. Il creusa au bord de l’eau un petit trou et murmura :

« Le roi Midas a des oreille d’âne ».

Il reboucha l’orifice avec de la terre, croyant avoir à jamais enterré son secret. Soulagé, il s’en revint à la ville et continua à tailler la chevelure royale.

En moins d’un an, un épais rideau de roseaux avait poussé à l’endroit où était enterré le secret, et, lorsque le vent soufflait, ces roseaux chantaient doucement : « Le roi Midas a des oreilles d’âne… »

C’est ainsi que tous apprirent le malheur du roi. Ils pensèrent avec plaisir que, pour une fois, les dieux avaient marqué la bêtise d’un signe évident. Et qu’il était dommage qu’Apollon ne fît pas un tel cadeau à tous les sots présomptueux !

 

Maintenant voyons ensembles ce que cette deux courtes histoires nous apprend.

 

Abordons d’abord cette partie du mythe dans laquelle Midas transforme « tout ce qu’il touche en or »… et imaginez !

 

Imaginez que vous ayez la possibilité de faire un vœu ! un seul et unique vœu ! Que choisiriez-vous ? Si j’en crois les enquêtes marketing faites à ce jour sur ce que les humains recherchent le plus au monde, je découvre la chose suivante :

 

Argent / Richesses – Amour – Gloire - Beauté

 

et certains, moins nombreux, ajoutent :

 

Santé

 

Il est donc clair que votre vœu, pour la majorité, touchera un de ces domaines…

 

Et bien cette première partie nous indique qu’il faut faire très attention à ce que nous désirons et qu’il ne faut pas souhaiter une chose juste par orgueil (le roi Midas voulant être le plus riche de tous les rois demande que tout ce qu’il touche se transforme en or) au risque que notre vœu, en se réalisant, se transforme en cauchemar (le roi Midas ne pouvant plus s’alimenter risquait de mourir de faim et de soif)… Alors souhaiter Argent / Richesses, gloire et beauté à quoi cela nous mènera-t-il si nous ne pouvons en profiter ! En effet, à quoi servirait de l’argent s’il n’y a rien à acheter ? A quoi servirait la richesse si nous ne pouvons en profiter car nous serions devenus paranoïaques pour les protéger et éviter qu’on ne nous les vole ? A quoi servirait la gloire si elle ne nous permet pas d’avoir des vrais amis, car la gloire attire surtout les profiteurs et faux amis. A quoi servirait la beauté quand on sait qu’elle n’est dictée que par la mode du jour ? Par contre souhaiter :

 

Bonheur – Santé - Amour

 

semblent des choix beaucoup plus judicieux, vous ne trouvez pas ;) ?

 

Maintenant passons à la seconde partie du mythe…

Ici nous voyons un duel entre deux dieux, arbitré par un autre dieu… Midas est-il un dieu ? NON. Demande-t-on l’avis de Midas ? NON. Pourtant cela n’empêche pas Midas de mettre en doute l’arbitrage et d’exiger qu’il soit tel qu’il le veut…

Dans la conscience collective, dieu représente le summum de l’Intelligence avec un I majuscule. Il est donc normal qu’un être humain, fut-il le plus puissant des rois, soit traité d’idiot quand il se permet d’émettre un avis contraire à celle d’un dieu, aussi petit fut-il (Tmolos n’étant qu’un des innombrables dieux dont le royaume n’est qu’une montagne…).

Mais comme de nous n’avons jamais l’occasion, tout comme les grecs de l’Antiquité, d’être témoin d’un duel divin, qu’est-ce que cette partie peut enseigner à la population ?

 

D’abord à respecter des opinions différentes aux nôtres et surtout, à respecter l’avis des professionnels et des spécialistes ;). En tant que roi, Midas n’a aucune réelle qualification musicale contrairement à sa connaissance de la politique dans le monde des hommes. Si Apollon et Pan ont choisi Tmolos comme arbitre, cela signifie qu’ils estiment que Tmolos a une fine oreille et sait reconnaître de la bonne musique.

 

Ensuite cela nous enseigne à ne pas être imbus de notre personne sous peine d’être considéré comme une personne stupide. Midas estime qu’en tant que roi, ami d’un dieu puissant (Dionysos), il est assez puissant pour réfuter l’arbitrage de Tmolos alors que les 2 dualistes divins s’en contentent (« puisque je [Midas] le préfère, c’est qu’il doit être le meilleur » quelle arrogance dans ses paroles)…

 

Après on nous montre qu’il est inutile de tenter de se faire passer pour ce que nous ne sommes pas parce que, comme le dit si bien l’adage « chasser le naturel, il revient au galop », les autres finissent toujours par découvrir notre véritable nature et ça, quoi que nous fassions pour le dissimuler au mieux…

 

Bisous,

@+

Sab (le prochain mythe sera : Niobé)

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9 octobre 2012

02 : Babeth joue avec un nounours…

 

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Ah que coucou !

 

 

 

La Reine Dragui est horrifiée par le comportement de Babeth et ne se gêne pas pour aller le crier partout dans le château. Tout le royaume est maintenant au courant que la jeune princesse Babeth n’est pas normale : elle joue avec un nounours comme tous les petits enfants du monde imaginaire qui vivent dans les royaumes tenus et protégés par les bonnes fées !

D’où vient ce nounours ? Qui a osé commettre un tel crime en introduisant un nounours dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières ? Le très méchant Roi Brokmar a exigé qu’on ouvre une enquête pour nommer le ou les responsables et a décrété que l’on devra faire frire vivant le ou les responsables qui, en plus, devront regarder, pendant leur lente agonie, non seulement l’horrible bleu turquoise de l’Océan qui sépare le Royaume de Sorciers et des Sorcières d’avec le reste du monde magique mais aussi le ciel bleu où resplendit l’affreux soleil du monde des bonnes fées.

Le très méchant Roi Brokmar s’impatiente seconde après seconde et pour se calmer foudroie un petit sorcier de son entourage. La Reine Dragui n’en peut plus car à chaque fois qu’elle pulvérise le nounours avec lequel joue Babeth, un nouveau nounours apparaît !

 

L’enquête ne parvenant pas à avancer, le Sorcier enquêteur craint les réactions de plus en plus violentes de Brokmar et décide de quitter le Royaume des Sorciers et des Sorcières et de partir en exil.

Le très méchant Roi Brokmar ne s’aperçoit que trop tard de cette défection, et dans un élan de furie il laisse éclater encore plus sa violence en détruisant tout un village avec ses habitants. Tous les Sorciers et toutes les Sorcières du Royaume tentent de se cacher pour se protéger des foudres du très méchant Roi Brokmar. La Reine Dragui elle-même prend peur et tente de raisonner son époux maléfique afin qu’il ne recommence plus car, à chaque fois qu’est tué un Sorcier ou une Sorcière, le Royaume des Sorciers et des Sorcières diminue de taille au profit des royaumes des bonnes fées, et là « Tout un village ! regarde Brockmar ce que tu as fait ! » hurle la Reine Dragui contre son mari en n’oubliant pas de pulvériser tous les nouveaux nounours qui apparaissaient dans les bras de Babeth, qui, épouvantée suite à tant d’explosions de nounours dans ses bras, ne cesse de crier et de pleurer, ce qui énervait encore plus la Reine Dragui…

 

Tout à coup, un des sorciers serviteurs que Brokmar s’amusait à tourmenter pour se calmer les nerfs, s’écrie : « la responsable est Babeth ! Regardez ! » et le très méchant roi Brokmar le tua pour le faire taire. Toutefois il se mit à observer Babeth et s’aperçut qu’elle avait développé un pouvoir et que c’était Babeth elle-même qui faisait apparaître des nounours !

 

Le très méchant Roi Brokmar et la méchante Reine Dragui décidèrent alors qu’il fallait à la petite princesse une éducation pour qu’elle apprenne un minimum de maléfices et qu’elle cesse de faire apparaître nounours et jouets en tout genre, au gré de son imagination et de sa volonté. On nomma alors une Sorcière-Instructrice. Elle s’appelait Kirkra et le très méchant Roi Brokmar et la méchante Reine Dragui abandonnèrent Babeth chez elle…

 

La suite au prochain numéro ;) Et en attendant, les enfants, faites un bon gros dodo après un gros bisou à Papa et à Maman, afin d'être en forme pour jouer demain.

 

Bisous,

@+

Sab

8 octobre 2012

Arthur Rimbaud : Les Illuminations

Ah que coucou !

 

En préparant les billets à poster pendant cette semaine, j’ai choisi de poster aujourd’hui un tout autre sujet que celui que j’avais prévu de mettre et que je recule pour terminer aujourd’hui la mise en ligne des œuvres complètes d’Arthur Rimbaud. Alors, pour ceux et celles qui suivent ;) vous savez qu’aujourd’hui nous allons parler de :

 

 

Illuminations

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

langue : Français

 

dans lequel vous pourrez lire les textes suivants :

 

Illuminations-table

La publication de ces écrits en un seul ouvrage n’a pas été la volonté de Rimbaud, cet assemblage a été fait par un de ses amis avec la collaboration de Paul Verlaine qui a écrit dans la préface de la première édition ce qui suit :

 

Le livre que nous offrons au public fut écrit de 1873 à 1875, parmi des voyages tant en Belgique qu’en Angleterre et dans toute l’Allemagne.

 

Le mot Illuminations est anglais et veut dire gravure coloriées, - colored plates : c’est même le sous-titre que M. Rimbaud avait donné à son manuscrit.

 

Comme on va voir, celui-ci se compose de courtes pièces, prose exquise ou vers délicieusement faux exprès. D’idée principale il n’y en a ou du moins nous n’y en trouvons pas. De la joie évidente d’être un grand poète, tels paysage féeriques, d’adorables vagues amours esquissées et la plus haute ambition (arrivée) de style : tel est le résumé que nous croyons pouvoir oser donner de l’ouvrage ci-après. Au lecteur d’admirer détail.

 

De très courtes notes biographiques feront peut-être bien.

 

M. Arthur Rimbaud est né d’une famille de bonne bourgeoisie à Charleville (Ardenne) où il fit d’excellentes études quelque peu révoltées. A seize ans il avait écrit les plus beaux vers du monde, dont de nombreux extraits furent par nous donnés naguère dans un libelle intitulé les Poètes maudits. Il a maintenant dans les trente-deux ans, et voyage en Asie où il s’occupe de travaux d’art. Comme qui dirait le Faust du second Faust, ingénieur de génie après avoir été l’immense poète vivant élève de Méphistophélès de cette blonde Marguerite !

 

On l’a dit mort plusieurs fois. Nous ignorons ce détail, mais en serions bien triste. Qu’il le sache au cas où il n’en serait rien. Car nous fûmes son ami et le restons de loin.

 

Deux autres manuscrits en prose et quelques vers inédits seront publié en leur temps.

 

Un nouveau portrait par Forain qui a connu également M. Rimbaud paraîtra quand il faudra.

 

Dans un très beau tableau de Fantin-Latour, Coin de table, à Manchester actuellement, croyons-nous, il y a un portrait en buste de M. Rimbaud à seize ans.

 

Les Illuminations sont un peu postérieures à cette époque.

 

Paul Verlaine

Publié dans La Vogue

1886

 

Malgré que nous pouvons les remercier d’avoir publié cet ouvrage, nous ne pouvons tout de même pas ignorer qu’il a été fait sans le consentement préalable d’Arthur Rimbaud et penser qu’il aurait certainement apporté quelques dernières modifications avant la publication s’il en avait été averti… oui, car ces feuilles mises bout à bout, corrigées, mises au propres, je ne sais pas pour vous, mais je ne peux m’empêcher de douter qu’elles soient toutes réellement écrites par notre Arthur Rimbaud national et cela malgré la confirmation de son ami de l’époque : Paul Verlaine. Et il est dommage que nous ne possédions aucun écrit de Rimbaud pour nous exprimer son sentiment face à cette action quand nous savons qu’il ne voulait plus revoir Verlaine et n’entretenait plus aucun lien d’amitié avec lui… Mais bon, il s’agit là d’une histoire entre eux deux dans laquelle nous n’avons rien à y redire.

 

 

Dans ce dernier e-book consacré à Rimbaud, vous vous apercevrez que j’ai laissé 1 écrit par page au lieu de les mettre à les uns après les autres, pour ainsi mieux respecter la volonté première de Rimbaud car nous ignorons tous si l’ordre adopté dans cet ouvrage aurait été celui que Rimbaud aurait adopté lui-même – il faut se souvenir qu’ils étaient sur des feuilles volantes et qu’en passant de mains en mains, les pages ont pu être déplacées…par exemple : tentez de les placer différemment et vous verrez apparaître une ligne directrice : celle du cours de la vie et de la découverte – hélas non terminée…

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

6 octobre 2012

Arthur Rimbaud : Une Saison en Enfer

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Ah que coucou !

 

Et si nous continuions notre lancée sur Arthur Rimbaud ;) ? Je vous propose aujourd’hui le seul recueil qu’Arthur Rimbaud a voulu faire publier en 1873 :

 

ENFER-SAISON

accessible au téléchargement/lecture, en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe, créateur du logiciel alors inutile d’aller sur un autre site pour le télécharger parfois en payant ;))

 

 

comprenant les textes suivants :

 

ENFER

Oui, j’ai bien écrit textes et non pas poèmes car non seulement être quasiment en prose et malgré que la prose puisse être utilisée en poésie, je ne parviens pas à y retrouver la définition de poésie en prose quand je les lis… Je dois avouer que je les lis plus comme une nouvelle que comme des poèmes mis bout à bout pour créer cet ouvrage ;)… Ah ! Rimbaud ! que nous as-tu fait là dans ton jonglage entre prose et vers dans TA Saison en Enfer ;) qui, non content de révolutionner le monde de la poésie de ton époque en lui donnant d’autres règles qui permet à la langue française un nouvel enrichissement de sa culture et un nouvel essor, tu nous fait réfléchir sur ce que doit être la poésie et comment la véhiculer au mieux (en écrivant en Prose ? ou Vers ?)…

 

Oui, comme vous vous en doutez, pour moi, cet ouvrage est le mieux de notre Arthur Rimbaud national car il nous montre bien là son génie d’écrivain : son aisance linguistique qui fait couler si aisément les mots les uns après les autres ce qui dit à certains qu’il faut classer cette œuvre en poésie malgré l’opposition entre les parties écrites en prose et les autres écrites en vers qui note pourtant une volonté, chez Arthur Rimbaud, de séparer les passages poétiques des autres – enfin, moi, c’est comme ça que je le comprends ;) - pour permettre aux lecteurs cette réflexion sur la poésie tout en dégustant ces fabuleux textes écrits avec Maestria…

 

Et vous, classeriez-vous une Saison en Enfer dans la catégorie Poésie ou non ? ;)

 

Bisous,

@+

Sab

5 octobre 2012

Incas : Histoire d’un empire, 4ième partie

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Ah que coucou !

 

Dans tous les pays, aussi gros, puissant, petit, faible qu’ils soient, il faut des règles bien précises pour éviter que s’y installe l’anarchie et l’injustice. Pour nous présenter cette justice et ces lois de l’empire des Incas, je laisse la parole à Jean-Christian Spahni, qui, comme il l’a fait jusqu’à maintenant, va nous éclairer de façon simple, concise et précise.

 

Il est courant de dire que l’on peut apprécier le degré de civilisation d’un peuple à l’état de son système judiciaire. Or, chez les Incas, la justice est rigoureuse, voire cruelle, mais équitable.

 

Tous les délits qui se produisent au sein de la communauté doivent être immédiatement rapportés à l’autorité supérieure par les curacas. Dans des cas d’une exceptionnelle gravité, le crime est annoncé au Conseil des Quatre ou à l’empereur lui-même.

 

La procédure inca rappelle celle de l’Europe du Moyen Age. Le chef fait comparaître l’accusé et tous les gens capables de donner des renseignements dignes de foi – on évite (je cite) « de s’adresser à des femmes, qui sont de nature trompeuse et lâche, ou à des pauvres plus faciles à corrompre que les riches ». Le chef écoute patiemment ce que chacun raconte et, si le cas est clair, la sentence est immédiatement prononcée. En revanche, s’il y a désaccord entre les déclarations de l’accusé et celles des témoins, le juge ouvre une enquête. On n’hésite pas à recourir à la torture pour arracher des aveux à celui qui est soupçonné d’un crime.

 

Au tribunal, on jure sur le Soleil, les lieux sacrés, l’empereur ou son épouse de dire toute la vérité et rien que la vérité. Le parjure est puni sévèrement et un faux serment encourt la peine capitale.

 

Celle-ci est appliquée toutes les fois qu’un crime a été commis par passion, par colère ou dans le dessein de dépouiller quelqu’un de ses biens, ou encore lorsqu’un supérieur a tué l’un de ses subordonnés mais sans avoir préalablement consulté l’autorité supérieure. On condamne également à la peine capitale la personne qui, dans un cas d’empoisonnement, a livré la drogue dont s’est servi le meurtrier.

 

L’homme qui tue sa femme pour adultère n’est pas puni. En revanche, une femme qui assassine son mari ou son enfant est pendue par les pieds.

 

Les révoltes contre l’Inca et les trahisons sont les crimes les plus graves : ils s’accompagnent de la peine capitale ou de l’exil. Quiconque détruit un pont ou une borne entre deux territoires est condamné à mort.

 

Le menteur est fouetté publiquement.

 

Le voleur doit rendre le produit de son larcin ; on lui pardonne s’il a soustrait de la nourriture par besoin réel.

 

Celui qui trouve un objet perdu doit le rendre à son propriétaire et mérite une récompense.

 

Le paiement d’une dette contractée par un personne qui, entre temps, est décédée, ne doit pas être réclamé.

 

Aucun arbre de valeur ne saurait être abattu. Les cobayes, les guanacos et les vigognes sont protégés. Mais il convient de tuer les ours et les renards à cause des dégâts qu’ils commettent.

 

La mise à mort comprend quatre méthodes différentes : on pend le criminel par les pieds, on le roue de coups, on le lapide ou on le précipite au bas d’une falaise.

 

Les suppliciés ne sont pas enterrés ; leur cadavre est abandonné dans les champs afin de servir de pâture aux renards et aux oiseaux de proie.

 

Il existe deux prisons dans les environs du Cuzco. L’une d’elles est réservée aux prisonniers à vie. L’autre est une immense caverne dont le sol est pavé d’épines et de cailloux pointus, et qui est infestée de loups, d’ours, de jaguars et d’insectes venimeux. Des geôliers sont chargés de nourrir ces animaux féroces. Si le criminel qu’on y jette est encore vivant au bout de deux jours passés dans cet enfer, on lui pardonne et il est même comblé d’honneur car on parle alors d’un miracle.

 

La confession est considérée comme un devoir public. En effet, aux yeux des Incas, les pêchés d’un homme sont susceptibles de nuire à toute la communauté.

 

Elle est précédée d’un jeûne de cinq jours et a lieu près d’une rivière. Le confesseur tient dans sa main droite une botte de foin et dans la gauche une cordelette au bout de laquelle est fixée une petite pierre. La confession est auriculaire et secrète – un confesseur qui livrerait à un tiers ce qu’il a appris serait aussitôt mis à mort. Le confesseur exhorte le pécheur à changer et lui donne de petites tapes dans le dos avec la pierre. Puis les deux hommes crachent sur la botte de foin et celle-ci est lancée dans la rivière afin que les eaux emportent les péchés. Après quoi, le pénitent prend un bain et promet de ne plus recommencer.

 

On se confesse d’avoir offensé les dieux, d’avoir été grossier, d’avoir éprouvés des désirs ou des intentions coupables. il n’est pas rare que des malades se confessent, croyant que leurs souffrances sont dues au péché. une femme peut se confesser pour hâter la guérison de son mari malade, un homme pour celle de sa femme ou de l’un de ses enfants.

 

Dans tous les cas, la confession vise au bien-être de l’Etat et, pour cette seule raison déjà, elle est très répandue chez les Incas.

 

Source :

Les Indiens de la Cordillère des Andes,

Jean-Christian Spahni

 

En effet, cela ressemble réellement à la justice telle qu’elle était faite dans ce médiéval religieux… avec variante pour le « jugement de Dieu »…

 

Bisous,

@+

Sab

2 octobre 2012

01 : Le Royaume des Sorciers et Sorcières

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Ah que coucou !

 

Aucun conte, digne de ce nom, ne peut débuter sans ces quelques mots : « Il était une fois… », mais comme nous sommes dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières, et non dans celui des bonnes fées, nous ne pouvons dignement pas débuter ce conte par ces mots magiques contenus dans cette formule nous servant à nous protéger des méfaits des méchantes sorcières et des méchants sorciers dans tous les autres contes et permettant à l’histoire de bien se terminer. Nous garderons donc le « Il était une fois » pour nous protéger et, en cas de besoin pressant, nous prononcerons ces paroles magiques en articulant le mieux possible pour que cette formule soit la plus efficace contre tous les sorciers et contre toutes les sorcières… Les enfants, rappelez-vous en bien, il y va de votre tranquillité durant toute l’histoire… dès que vous avez peur, vous criez : « Il était une fois ! » et votre peur disparaîtra et vous aurez vaincu la méchante sorcière ou le méchant sorcier qui approche de votre lit pour vous empêcher de dormir et vous faire gronder par Papa et/ou Maman… Nous pouvons maintenant commencer l’histoire…

 

Dans le très, très lointain monde magique il y a un royaume. Dans ce royaume ne règnent pas les bonnes fées comme cela est le cas presque partout dans le monde magique. Dans ce royaume ne règnent que des sorciers et des sorcières qui concourent pour être le ou la plus méchant ou méchante. Plus ils sont méchants, plus ils sont craints et les deux plus craints sont couronnés Roi et Reine du Royaume des Sorciers et des Sorcières, ils sont remplacés et meurent seulement quand un Sorcier et une Sorcière deviennent plus puissants et plus craints qu’eux. Pour vous dire qu’ils sont rudement méchants !

 

Dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières, la nature est inexistante ! Il n’y a pas de pelouse sur laquelle jouer et se rouler. Il n’y a pas de jolies fleurs à offrir à sa maman, à sa grand-mère. Les enfants n’ont pas de jolies chambres bien rangées où tous les jouets et les nounours apprécient être quand ils s’absentent et quand ils ne peuvent les emmener avec eux…

Dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières, tout est mécanique, tout est Acier, tout est sombre, même l’air qu’on y respire.

Dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières, tout est uniformisé : tous les habitants portent les mêmes habits de couleur sombre, tous les habitants ont la même taille, tous les habitants ont la même couleur de peau, tous les habitants ont la même couleur de cheveux, tous les habitants ont la même couleur d’yeux, tous les habitants ont la même voix, tous les habitants parlent la même langue, chantent des chansons non mélodieuses en utilisant les mêmes notes, le même rythme et le même langage non poétique.

 

Si un Sorcier ou une Sorcière tente d’agir différemment ; tous les autres Sorciers et toutes les autres Sorcières l’expulsent, ce qui pousse ce Sorcier ou cette Sorcière à s’exiler dans les autres pays du monde magique – c’est ainsi que nous les rencontrons dans les contes de fées. Ils ne peuvent retourner dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières seulement s’ils parviennent à gagner face au bien et à la bonté. C’est pour cela qu’il faut toujours aider et soutenir les bonnes fées… car en les vainquant, les uns après les autres, la puissance du Royaume des Sorciers et des Sorcières diminuent et, ainsi, un peu de leur territoire est à chaque fois redistribué pour le bien de Dame Nature qui crée sur ces terres, qu’elle rend fertiles à l’aide des nymphes, de belles forêts où tous les animaux peuvent vivre, de beaux prés où fleurissent toutes les belles fleurs, de belles rivières où l’eau clair et propre de tout déchet permet à tous les poissons de vivre dans le bonheur, etc.

 

C’est dans ce royaume des Sorciers et des Sorcières où vivent le très, très méchant roi Brokmar et la très méchante reine Dragui qui est la plus méchante et la plus puissante sorcière qui n’ait jamais existé. Ce qu’ils préfèrent, c’est kidnappé les petits enfants qui se promènent seuls, sans leurs parents, pour les ramener dans leur royaume et leur faire subir les pires atrocités avant de les tuer et de les manger. Les enfants, espérons que vous ne les rencontriez jamais !

 

Cela fait déjà plusieurs siècles qu’ils règnent ensembles sur le Royaume des Sorciers et des Sorcières. A plusieurs reprises ils ont eu des enfants, mais leur méchanceté étant si forte, qu’ils tuèrent leurs propres enfants avant qu’ils n’atteignent l’âge de 2 ans. Quand soudain la très méchante reine Dragui accouche à nouveau d’un bébé…

 

Ce jour-là, le puissant sorcier Herkor fut tué par une bonne fée et à cause de cette puissance perdue, le soleil avait réussi à paraître dans le ciel du Royaume des Sorciers et des Sorcières pendant 1 heure juste au moment où le bébé sortait du ventre de la reine Dragui, ce qui est un très mauvais présage chez tous les Sorciers et toutes les Sorcière habitués au ciel toujours gris et sombre.

Le bébé naissant dans de telles mauvaises conditions, ses parents se mirent à espérer que ses pouvoirs maléfiques n’apparaissent jamais et ce bébé eut ainsi la vie sauve car ses parents estimèrent qu’ils n’avaient rien à craindre de ce nouveau petit être… On la prénomma Babeth en hommage à la dernière bonne fée qu’avait tuée Dragui qui voulait montrer à tous qu’il n’y avait rien à redouter de cette petite fille, qui était née pendant que le soleil brillait et qui, selon leurs croyances, ne pourra jamais devenir une puissante sorcière, ce que redoutait Dragui car elle avait lu dans l’avenir qu’un de ses enfants, ayant hérité des pouvoirs de son père et des pouvoirs de sa mère, les vainquerait et tuerait tous les Sorciers et les Sorcières qui ne voudraient pas devenir aussi bon que les bonnes fées.

 

Et nous arrêtons là cette histoire pour aujourd’hui… si vous voulez connaître la suite, les enfants, n’oubliez pas de faire le bisou à papa, le bisou à maman et de faire maintenant un gros dodo pour être en forme demain pour pouvoir jouer !

 

Tout conte enseigne quelque chose à l’enfant. Ce que je pense avoir réussi à faire. En effet, nous retrouvons bien là la différence existante entre le Bien (le monde où règnent les bonnes fées) et le Mal (la description du monde dans lequel vivent les Sorciers et les Sorcières). Nous y retrouvons aussi l’apprentissage au respect de la nature et du monde dans lequel nous vivons. Nous y abordons aussi la prudence que l’enfant doit adopter quand il se retrouve séparé de ses parents ou de l’adulte devant le surveiller (dans ce que préfèrent Brokmar et Dragui). Et certains parents apprécieront cette petite allusion concernant les chambres d’enfant bien rangées (dans le fait que les jouets et les nounours aiment être dans ces chambres-là quand l’enfant est absent ;)) pour encourager nos têtes blondes à faire leur lit et à ranger leur chambre ;)…

 

Bisous,

@+

Sab qui tentera de poster une aventure par semaine... ce qui dépend et de la mémoire et d’un planning souvent surbooké…

2 octobre 2012

00 – Contes de Sab (nouvelle catégorie)

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Je sais,

Sab ne sait toujours pas dessiner…

et l’ordinateur n’arrange strictement rien, au contraire ;)

mais CHUT !!!! ;) mdrrrrr !!

 

Ah que coucou !

 

La création de cette nouvelle catégorie sur mon blog fait suite à une discussion entre une ado qui commence à baby-sitter et moi…

 

Hier après-midi une ado, qui, très bizarrement, au lieu de nous piquer sa crise, restait près de nous, les adultes, sans y être obligée et sans être occupée avec son téléphone portable et ses écouteurs, tout en semblant intéressée par notre discussion, et, après un moment, me demande si je peux lui prêter le livre de contes de fées dont je tirais les histoires que je lui racontais quand elle était petite car elle commençait, le week-end prochain, à faire du baby-sitting pour augmenter son argent de poche…

 

Mais voilà, tous les baby-sitters peuvent dire qu’il est très difficile de trouver un livre de contes qui n’ont pas l’option : « Ce n’est que Papa qui nous lit cette histoire ! » ou « celle-ci c’est Maman qui nous la lit », etc. quand nous demandons à ces chérubins quelle histoire ils souhaitent que nous leur lisions… Alors, pour palier à ce problème un tantinet énervant pour la baby-sitter que j’étais, je me mis à créer des contes originaux au fils du temps et de l’enfant que je devais garder… et ces mômes, se connaissant et se fréquentant, se mirent à demander à chaque fois que je devais les baby-sitter : les Aventures de Babeth, la petite Sorcière.

 

Alors comme maintenant tous ces mômes sont en âge de faire du baby-sitting et pour éviter qu’ils défilent tous chez moi pour me demander un livre qui n’existe pas, je vais tenter de faire appel à mes souvenirs pour écrire ici tous ces petits contes qui sortaient de mon imagination et qui se terminaient quand l’enfant se mettait enfin à s’endormir !! (pas de panique, il ne s’agit là pas de contes sans fin ;) mdrrrr !!)

 

Alors toute cette bande d’ado retrouvera ici, dans cette catégorie, Babeth, ses parents, ses amis sorciers, sorcières, fées, mais peut-être pas exactement comme ils s’en souviennent ;)…

 

Bisous,

@+

Sab

29 septembre 2012

Arthur Rimbaud en vers

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Ah que coucou !

 

Après les différents écrits en prose que j’ai posté la dernière fois (pour accéder au billet ainsi qu’à l’ouvrage, cliquez ici), je vous propose aujourd’hui ce regroupement de poésies – classées par ordre chronologique – de ce célèbre poète français qu’était Arthur Rimbaud.

 

Poésies

pour télécharger/lire, cliquez ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

langue : français

 

parmi lesquelles, comme vous l’indique la liste des poésies ci-dessous, ne regroupent pas les poèmes d’une Saison en Enfer et les Illuminations.

 

Les Etrennes des Orphelins – Sensation -Le Forgeron - Soleil et Chair – Ophélie - Bal des pendus - Le Châtiment de Tartuffe - Vénus Anadyomène - Première soirée - Les Réparties de Nina - A la Musique - Morts de quatre-vingt douze - Les Effarés – Roman - Le Mal - Rage de Césars - Rêvé pour l’Hiver - Le Dormeur du Val - Au Cabaret-Vert - La Maline - L’Eclatante Victoire de Sarrebruck - Le Buffet - Ma Bohème - Tête de Faune - Les Assis - Les Douaniers - Oraison du soir - -Le Cœur volé - Chant de guerre parisien - Mes Petites Amoureuses – Accroupissements - Les Poètes de sept ans - Les Pauvres à l’Eglise - L’Orgie parisienne ou Paris se repeuple - Les Mains de Jeanne-Marie - Les Sœurs de Charité - Les Chercheuses de Poux - Les Premières Communions - L’Homme juste - Ce qu’on dit au Poète à propos de Fleurs - Le Bateau ivre

 

Album Zutique

 

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Et comme promis, voici comment Paul Claudel présente Arthur Rimbaud, qui sert de préface aux œuvres complètes :

 

Arthur Rimbaud fut un mystique à l’état sauvage, une source perdue qui ressort d’un sol saturé. Sa vie, un malentendu, la tentative en vain par la fuite d’échapper à cette voix qui le sollicite et le relance, et qu’il ne veut pas reconnaître : jusqu’à ce qu’enfin, réduit, la jambe tranchée, sur ce lit d’hôpital à Marseille, il sache !

« Le bonheur ! Sa dent, douce à la mort, m’avertissait au chant du coq – ad matutinum, au Christus venit -, dans les plus sombres villes ». – « Nous ne sommes pas au monde ! » - « Par l’esprit on va à Dieu !... C’est cette minute d’éveil qui m’a donné la vision de la pureté… Si j’étais bien éveillé à partir de cette minute-ci… » (et tout le passage célèbre de la Saison en Enfer)… « Déchirante infortune ! »

Comparez, entre maints textes, cette référence, que j’ose emprunter à sainte Chantal (citée par l’abbé Bremond) :

« Au point du jour, Dieu m’a fait goûter presque imperceptiblement une petite lumière en la très haute suprême pointe de mon esprit. Tout le reste de mon âme et ses facultés n’en ont point joui : mais elle n’a duré environ qu’un demi-Ave Maria. »

Arthur Rimbaud apparaît en 1870, à l’un des moments les plus tristes de notre histoire, en pleine déroute, en pleine guerre civile, en pleine déconfiture matérielle et morale, en pleine stupeur positiviste. Il se lève tout à coup – « comme Jeanne d’Arc ! » s’écriera-t-il plus tard lamentablement. Il faut lire dans le livre de Paterne Berrichon (Jean-Arthur Rimbaud, le Poète) le récit tragique de cette vocation. Mais ce n’est pas une parole qu’il a entendue. Est-ce une voix ? Moins encore : une simple inflexion, mais qui suffit à lui rendre désormais impossible le repos et « la camaraderie des femmes ». Est-il donc si téméraire de penser que c’est une volonté supérieure qui le suscite ? dans la main de qui nous sommes tous : muette et qui a choisi de se taire. Est-ce un fait commun de voir un enfant de seize ans doué de facultés d’expression d’un homme de génie ? Aussi rare que cette louange de Dieu dans la bouche d’un nouveau-né dont nous parlent les récits indubitables. Et quel nom donner à un si étrange évènement ?

« Je vécus, étincelle d’or, de la lumière nature ! De joie, je prenais une expression bouffonne et égarée au possible ». un ou deux fois, la note, d’une pureté édénique, d’une douceur infinie, d’une déchirante tristesse, se fait entendre aux oreilles d’un monde abject et abruti, dans le fracas d’une littérature grossière. Et cela suffit. « J’ai brassé mon sang. Mon devoir m’est remis ». Il a fini de parler. On ne confie pas de secrets à un cœur descellé. Il ne lui reste plus qu’à se taire et à écouter, sachant, comme cette sainte encore, que « les pensées ne mûrissent pas d’être dites ». il regarde avec une ardente et profonde curiosité, avec une mystérieuse sympathie qui ne peut plus être exprimée « en paroles païennes », ces choses qui nous entourent et qu’il sait que nous ne voyons qu’en reflets et en énigmes : « un certain commencement », une amorce. Toute la vie n’est pas de trop pour faire la conquête spirituelle de cet univers ouvert par les explorateurs du siècle qui finit, pour épuiser la création, pour savoir quelque chose de ce qu’elle veut dire, pour donner de quelques mots enfin cette voix crucifiante au fond de lui-même.

Il nous reste quelques feuillets de son « carnet de damné » comme il l’appelle amèrement, quelques pages laissées par notre hôte d’un jour en ce lieu qu’il a définitivement vidé « pour ne pas voir quelqu’un d’aussi peu noble que nous ». Si courte qu’ait été la vie littéraire de Rimbaud, il est cependant possible d’y reconnaître trois périodes, trois manières.

La première est celle de la violence, du mâle tout pur, du génie aveugle qui se fait jour comme un jet de sang, comme un cri qu’on ne peut retenir en vers d’une force et d’une roideur inouïes :

Corps remagnétisé par les énormes peines,

Tu rebois donc la vie effroyable, tu sens

Sourdre le flux, des vers livides en tes veines !

(Paris se repeuple)

Mais, ô Femme, monceau d’entrailles, pitié douce !

‘Les Sœurs de Charité)

Qu’il est touchant d’assister à cette espèce de mue du génie et de voir éclater ces traits fulgurants parmi des espèces de jurons, de sanglots et de balbutiement !

La seconde période est celle du voyant. Dans une lettre du 15 mai 1871, avec une maladresse pathétique, et dans les quelques pages de la Saison en Enfer – intitulées « Alchimie du Verbe » - Rimbaud a essayé de nous faire comprendre « la méthode » de cet art nouveau qu’il inaugure et qui est vraiment une alchimie, une espèce de transmutation, une décantation spirituelle des éléments de ce monde. Dans ce besoin de s’évader qui ne le fâche qu’à la mort, dans ce désire « voir » qui tout enfant lui faisait écraser son œil avec son poing (Les poètes de sept ans), il y a bien autre chose que la vague nostalgie romantique. « La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde ». Ce n’est pas de fuir qu’il s’agit, mais de trouver « le lieu et la formule », « l’Eden » ; de reconquérir notre état primitif de « Fils du soleil ». – Le matin, quand l’homme et ses souvenirs ne sont pas réveillés en même temps, ou bien encore au cours d’une longue journée de marche sur les routes, entre l’âme et le corps assujetti à un desport rythmique se produit une solution de continuité ; une espèce d’hypnose « ouverte » s’établit, un état de réceptivité pure fort singulier. Le langage en nous prend une valeur moins d’expression que de signe ; les mots fortuits qui montent à la surface de l’esprit, le refrain, l’obsession d’une phrase continuelle forment une espèce d’incantation qui finit par coaguler la conscience, cependant que notre miroir intime est laissé, par rapport aux choses du dehors, dans un état de sensibilité presque matérielle. Leur ombre se projette directement sur notre imagination et vire sur son iridescence. Nous sommes mis en communication. C’est ce double état du marcheur que traduisent les Illuminations : d’une part les petits vers qui ressemblent à une ronde d’enfants et aux paroles d’un libretto, de l’autre les images désordonnées qui substituent à l’élaboration grammaticale, ainsi qu’à la logique extérieure, une espèce d’accouplement direct et métaphorique. « Je devins un opéra fabuleux ». Le poète trouve expression non plus en cherchant les mots, mais au contraire en se mettant dans un état de silence et en faisant passer sur lui la nature, les espèces sensibles « qui accrochent et tirent ». Le monde et lui-même se découvrent l’un par l’autre. Chez ce puissant imaginatif, le mot « Comme » disparaissant, l’hallucination s’installe et les deux termes de la métaphore lui paraissent presque avoir le même degré de réalité. « A chaque être plusieurs autres vies me semblaient dues. Ce monsieur ne sait ce qu’il fait, il est un ange. Cette famille est une nichée de chiens ». Pratiques extrêmes, espèce de mystiques « matérialiste », qui auraient pu égarer ce cerveau pourtant solide et raisonnable. Mais il s’agissait d’aller à l’esprit, d’arracher le masque à cette nature « absente », de posséder enfin le texte accessible à tous les sens, « la vérité dans une âme et un corps », un monde adapté à notre âme personnelle.

Troisième période. – J’ai déjà cité souvent la Saison en Enfer. Il me reste peu de chose à ajouter à l’analyse définitive que Paterne Berrichon a faite de ce livre si sombre, si amer, et en même temps pénétré d’une mystérieuse douceur. Là, Rimbaud, arrivé à la pleine maitrise de son art, va nous faire entendre cette prose merveilleuse tout imprégnée jusqu’en ses dernières fibres, comme le bois moelleux et sec d’un Stradivarius, par le son intelligible. Après Chateaubriand, après Maurice de Guérin, notre prose française, dont le travail en son histoire si pleine, et si différente de celle de notre poésie, n’a jamais connu d’interruption ni de lacune, a abouti à cela. Toutes les ressources de l’incidente, tout le concert des terminaisons, le plus riche et le plus subtil qu’aucune langue humaine puisse apprêter, sont enfin pleinement utilisés. Le principe de la « rime intérieure », de l’accord dominant, posé par Pascal, est développé avec une richesse de modulations et de résolutions incomparable. Qui une fois a subi l’ensorcellement de Rimbaud est aussi impuissant désormais à le conjurer que celui d’une phrase de Wagner. La marche de la pensée aussi qui procède non plus par développement logique, mais, comme chez un musicien, par dessins mélodiques et le rapport de notes juxtaposées, prêterait à d’importantes remarques.

Je pose la plume, et je revois ce pays qui fut le sien et que je viens de parcourir : la Meuse pure et noire, Mézières, la vieille forteresse coincée entre de dures collines, Charleville dans sa vallée pleine de fournaises et de tonnerres. (C’est là qu’il repose sous un blanc tombeau de petite fille). Puis cette région d’Ardenne, moissons maigres, un petit groupe de toits d’ardoise, et toujours à l’horizon la ligne légendaire des forêts. Pays de sources où l’eau limpide et captive de sa profondeur tourne lentement sur elle-même ; l’Aisne glauque encombrée de nénuphars et trois longs roseaux jaunes qui émergent du jae. Et puis cette gare de Voncq, ce funèbre canal à perte de vue bordé d’un double rang de peupliers : c’est là qu’un sombre soir, à son retour de Marseille, l’amputé attendit la voiture qui devait le ramener chez sa mère. Puis à Roche la grande maison de pierres corrodées avec sa haute toiture paysanne et la date : 1791, au-dessus de la porte, la chambre à grains où il écrivit son dernier livre, la cheminée ornée d’un grand crucifix où il brûla ses manuscrits, le lit où il a souffert. Et je manie des papiers jaunis, des dessins, des photographies, celle-ci entre autres si tragique où l’on voit Rimbaud tout noir comme un Nègre, la tête nue, les pieds nus, dans le costume de ces forçats qu’il admirait jadis, sur le bord d’un fleuve d’Ethiopie, des portraits à la mine de plomb et cette lettre enfin d’Isabelle Rimbaud qui raconte les derniers jours de son frère en l’hôpital de la Conception, à Marseille.

« … Il me regardait avec le ciel dans les yeux… Alors, il m’a dit : « Il faut tout préparer dans la chambre, tout ranger, le prêtre va revenir avec les sacrements. Tu vas voir, on va apporter les cierges et les dentelles, il faut mettre des linges blancs partout… » Eveillé il achève sa vie dans une sorte de rêve continuel : il dit à présent des choses bizarres très doucement, d’une voix qui m’enchanterait si elle ne me perçait le cœur. Ce qu’il dit, ce sont des rêves – pourtant ce n’est pas la même chose du tout que quand il avait la fièvre. On dirait et je crois qu’il le fait exprès. Comme il murmurait ces choses-là, la sœur me dit tout bas : « Il a donc encore perdu connaissance ? » Mais il a entendu et est devenu tout rouge ; il n’a plus rien dit, mais la sœur partie, il m’a dit : « On me croit fou, et toi, le crois-tu ? » Non, je ne le crois pas, c’est un être immatériel presque et sa pensée s’échappe malgré lui. Quelquefois, il demande aux médecins si eux voient les choses extraordinaires qu’il aperçoit, et il leur parle et leur raconte avec douceur, en termes que je ne saurais rendre, ses impressions : les médecins le regardent dans les yeux, ces beaux yeux qui n’ont jamais été si beaux et plus intelligents, et se disent entre eux : c’est singulier. Il y a, dans le cas d’Arthur, quelque chose qu’ils ne comprennent pas. Les médecins d’ailleurs ne viennent presque plus parce qu’il pleure souvent en leur parlant, et cela les bouleverse. il reconnaît tout le monde, moi il m’appelle parfois Djami, mais je sais que c’est parce qu’il le veut, et que cela rentre dans son rêve voulu ainsi ; d’ailleurs, il mêle tout et… avec art. Nous sommes au Harrar, nous partons toujours pour Aden, il faut chercher les chameaux, organiser la caravane ; il marche très facilement avec la nouvelle jambe articulée ; nous faisons quelques tours de promenade sur de beaux mulets richement harnachés ; puis il faut travailler, tenir les écritures, faire des lettres. Vite, vite, on nous attend, fermons les valises et partons. Pourquoi l’a-t-on laissé dormir ? Pourquoi ne l’aidé-je pas à s’habiller ? Que dira-t-on si nous n’arrivons pas aujourd’hui ? On ne le croira pas sur parole, on n’aura plus confiance en lui ! Et il se met à pleurer en regrettant ma maladresse et ma négligence, car je suis toujours avec lui et c’est moi qui suis chargée de faire tous les préparatifs… »

Je suis un de ceux qui l’ont cru sur parole, un de ceux qui ont eu confiance en lui.

Paul Claudel

Préface,

Arthur Rimbaud, Œuvres Complètes

 

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