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29 avril 2013

Alfred de Musset…

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Ah que coucou !

 

Dans un avenir plus ou moins lointain je vais ajouter des contes et des nouvelles écrites par ce grand écrivain français dont voici les titres :

 

1. La Confession d’un enfant du siècle

2. Pierre et Camille

3. Le secret de Javotte

4. La Mouche

5. Histoire d’un Merle blanc

6. Mimi Pinson, profil de grisette

 

qui, dans la bibliothèque sont rassemblés dans le même recueil : Confession d’un enfant du siècle.

 

Parce que je ne vais pas les poster tous ensembles, dans le même document pdf, je voulais ajouter au-dessous de ma signature la Préface de cet ouvrage écrite par Claude Bourgeois, alors que je ne l’avais pas encore lue… Mais voilà. Petit à petit que je prenais connaissance de cette préface, j’eus de plus en plus la mauvaise impression que Claude Bourgeois n’avait lu aucun des écrits présentés dans cet ouvrage. C’est pour cela que j’ai abandonné cette idée-là... Oui, par exemple, il retranscrit ce qu’il croit avoir lu dans La Confession d’un enfant du siècle en y mélangeant la liaison amoureuse qu’Alfred de Musset avait entretenu avec George Sand, en estimant qu’il fallait transposer Musset en Octave, et sa maîtresse en Sand… alors qu’il avoue lui-même, qu’on connait mal les relations amoureuses qu’entretenaient Alfred de Musset avec George Sand. Bref, toute cette longue partie n’est qu’extrapolation avéré…

 

Le rôle d’une Préface est de présenter un ouvrage… et quand celui-ci contient plusieurs écrits différents, il est normal d’accorder autant d’attention à un récit qu’à un autre.

Une bonne Préface introduit un ouvrage et doit donner envie de le lire…

 

J’ignore qui est Claude Bourgeois, mais je dois avouer que l’éditeur aurait mieux fait de s’adresser à quelqu’un d’autre (qui aurait lu ces contes et nouvelles) pour écrire une préface valable et digne d’Alfred de Musset...

 

Bisous,

@+

Sab

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28 avril 2013

Jacques Mortane : Leur dernier vol

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Ah que coucou !

 

Alors qu’Antoine de Saint-Exupéry nous décrit dans son livre : Pilote de guerre, le quotidien des pilotes de chasse pendant la seconde guerre mondiale (pour accéder au billet et au livre, cliquez ici), Jacques Mortane (1883 – 1939), nous décrit celui des pilotes durant la première guerre mondiale… plus spécialement, la dernière fois où ces valeureux pilotes ont tenu le manche à balai, dans son ouvrage :

 

Leur dernier vol

(accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici)

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur : Adobe)

Langue : français

 

grâce auquel nous apprenons certains faits historiques, ignorés de nos livres d’histoire… oui, car qui parle, par exemple, de ces pilotes volontaires américains qui se sont engagés dans l’armée française dès l’ouverture des hostilités ? Où se trouvent leurs faits héroïques de leur propre escadrille dans notre armée que l’on nommait : l’Escadrille La Fayette ?

 

Mais Jacques Mortane ne nous rappelle pas seulement quelques faits mais nous montrent qu’avec son collaborateur et ami, ils ont mené quelques enquêtes afin de découvrir, par exemple, ce qu’advinrent de nos pilotes, tombés sur le sol ennemi… tout comme il nous rapporte certains propos, émanant de nos AS concernant le comportement à adopter en temps de guerre, face aux ennemis comme par exemple, celui-ci :

 

« Vous me demandez de vous rapporter quelques bocheries. Hélas ! je n’ai rien pris. Pensez-vous que je verrais avec plaisir vos mains mignonnes jouer avec des trophées encore sanglants ? Non, je n’aime pas détrousser les cadavres. Dans l’ardeur de la lutte, on fonce baïonnette basse, mais ensuite, aller voler un mort ! Fouiller cette masse informe dont les plaies coulent ! Envoyer un casque quand on a écrasé la tête ! Je n’en suis pas capable. Nous sommes des soldats, chères petites, non des pillards et je n’admets aucune excuse au larcin. Après la lutte, nous ne dansons pas près des dépouilles ennemies. Nous posons nos fusils et nous regardons froidement l’ouvrage. Si vous voyez dans quelque maison des objets ainsi volés, pensez bien à votre chagrin si, un jour, dans une chambre allemande, vous pouviez reconnaître la veste sanglante et trouée de votre frère. »

Extrait d’un courrier de l’adjudant Baron

MORT POUR LA FRANCE

à ses jeunes sœurs.

 

Oui. Ce n’est pas parce qu’il y a une guerre qu’il faut que l’on se comporte tels des rapaces, n’ayant aucun respect pour la vie et les biens d’autrui… qu’ils soient amis ou ennemis…

 

Cet ouvrage nous rappelle aussi que dans le passé la Légion d’honneur avait une valeur, il nous rappelle que seuls ceux ayant défendu la France, étaient les seuls à la recevoir… alors que maintenant, presque tout le monde peut l’avoir du moment que vous avez suffisamment d’argent pour la payer.

Même si cette récompense était souvent la dernière reçue par nos héros – elle avait la réputation d’être généralement donnée quand l’heure de la mort avait sonné, ce qui, un jour, fit dire en remerciement à un de nos héros moribond qui la reçut quelques temps avant de mourir : « Merci pour l’ordre de transport ! ».

 

Grâce à ce livre, nous nous transportons au cœur même de ces batailles aériennes, récit tiré des différents rapports émanant soit du vainqueur (quand il se trouve dans le rang ennemi et que le héros est tombé dans leur lignes, ex : Paul Bousquet qui tomba, avec son équipage, au-dessus de Cappel, près de Saint-Avold, abattu par le lieutenant von Lichtenberg le 6 septembre 1915), soit des compagnons et témoins comme par exemple cette bataille du 29 mai 1918, sur le front de Château-Thierry, menée par l’escadrille La Fayette :

 

Le 29 mai 1918, par un temps froid et sombre, l’ennemi avait réussi une attaque surprise à l’ouest de Reims, sur le front de Château-Thierry, et semble vouloir la pousser dans la direction de Paris. L’offensive était si inattendue que quelques escadrilles françaises seulement se trouvaient là. Vite, la 98e escadrille américaine fut envoyé à l’aide pour organiser la défense. Ovington et ses camarades partirent. A quatre reprises au cours du même vol, Ovington livra des combats acharnés. Puis sa mitrailleuse s’enraya. Il atterrit dans un champ, répara et retourna se battre. Quand il revint à l’aérodrome, à midi 45, d’autres patrouilles étaient prêtes à partir. Il se rejoignit à elle comme volontaires. Le capitaine Cauboue, qui commandait la première, lui confia le commandement de la seconde, comprenant deux avions français. La mission consistait à aller attaquer les drachens allemands derrière les lignes.

Il fallait voler presque au ras-du-sol pour distinguer l’objectif à travers les nuages qui donnaient l’impression de courir sur la terre tant ils étaient bas. Dans ces ténèbres, soudain l’appareil d’Ovington, suivi de très près par celui du sergent L. Hoor, heurta celui-ci ; les ailes des deux Spad se tordirent sous le choc et ce fut la double chute parmi les troupes allemandes dans la région de Lagery, au nord de Château-Thierry.

Lorsque les troupes françaises et américaines, dans une admirable contre-attaque, eurent repoussé les ennemis, on se porta aussitôt vers l’endroit de la tragédie : ni les tombes des deux braves, ni les restes de leurs avions ne furent retrouvés.

 

Comme vous le constatez, ce livre est aussi riche en information sur le plan historique, mais aussi tactique militaire et vante ce patriotisme que nous avons-nous, Français d’aujourd’hui, oubliés dans le fond de notre mémoire, à tel point que la majorité de nous avons élu comme Président de la République, un homme (raciste – germanophobe par simple jalousie et bêtise -, homophobe et phallocrate malgré qu’il tente de faire croire le contraire !) qui ne respecte ni notre patrie, ni notre pays, ni notre culture, ni les Français !et qui a osé se donner la Légion d’Honneur !!! cet Usurpateur !!!!

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

24 avril 2013

23 : Babeth combat Raghreb (3/3)

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Ah que coucou !

 

Avant que je ne commence à vous raconter ce nouvel épisode de Babeth, les enfants, nous (la Bonne Fée Marguerite, Merlin, Babeth, et tous les adultes qui vous lisent ses aventures) tenons à vous féliciter et à vous remercier. Oui, les enfants, vous nous avez prouvé que vous saviez garder les secrets en n’ayant pas averti accidentellement les sorciers de la nouvelle identité de Babeth, en taisant le lieu de son exil, en ayant raconté à personne qu’un plan contre Raghreb allait être mis au point, etc.

 

Les enfants :BRAVO !

 

Bravo

 

Grâce à vous tous, Babeth a eu la vie sauve jusqu’aujourd’hui !

 

Reprenons maintenant la suite de l’histoire…

 

Nous voici donc aujourd’hui au moment où nous saurons qui a gagné le combat : le méchant et puissant Raghreb, ou Babeth ?

 

Comme vous vous en souvenez, les enfants, Babeth et son amie Chloé ont trouvé refuge dans la grotte qui sert dorénavant d’habitation à Merlin. Et dans le dernier épisode, nous les avions quittées après que Merlin ait donné à Babeth quelques recommandations et avait quitté la grotte pour partir à la recherche de la Bonne Fée Marguerite afin qu’à eux trois ils établissent un plan d’action afin de combattre Raghreb et gagner ce combat…

 

Merlin a eu d’énormes difficultés à retrouver la Bonne Fée Marguerite, parce que les fées n’ont pas de maison attitrée. Elle mange, elle dorme, sur n’importe quelles touffes d’herbe, sur n’importe quelques feuilles d’arbre, sur n’importe quelles fleurs, etc. Et la difficulté a été double car, les plantes et les autres êtres magiques, souhaitant aider Merlin à retrouver la bonne Fée Marguerite, avaient prévenu la bonne fée que Merlin la cherchait… Donc pendant plusieurs jours Merlin cherchait la bonne Fée Marguerite qui cherchait Merlin… vous voyez les enfants la difficulté pour que Merlin et la bonne Fée Marguerite puissent se rencontrer.

 

Mais, les enfants, vous pouvez estimer qu’il aurait été facile à la bonne Fée Marguerite d’utiliser la magie pour rejoindre Merlin où qu’il se trouve… et bien sachez qu’il y a quelques lois dans le monde magique dont celle-ci qui interdit, pour des mesures de sécurité, d’utiliser la magie pour entrer en contact avec un autre être magique quand celui-ci n’utilise pas lui-même la magie pour prendre contact… et comme vous vous en souvenez, les enfants, pour des raisons de sécurité, Merlin ne peut faire appel à la magie pour rencontrer la bonne Fée Marguerite…

 

C’est grâce à la fée apprentie Gabrielle que Merlin et la bonne Fée Marguerite ont réussi à entrer en contact – oui, il n’y a aucune loi qui interdisse à un autre être magique d’appeler 2 êtres magiques (qui ne peuvent pas utiliser la magie pour se retrouver) par la magie. La rencontre eut lieu dans la grande clairière des nymphes à l’orée de la forêt appartenant à la Belle au bois dormant.

 

Naturellement la première question que posa la bonne fée Marguerite à Merlin a été de lui demander pourquoi il n’utilisait pas la magie pour l’appeler. Merlin lui expliqua alors toute l’histoire et ils décidèrent d’aller sur le champ à la grotte afin d’aider Babeth à lutter contre Raghreb. Naturellement ils ne pouvaient pas utiliser la magie pour ce voyage au cas où Raghreb surveillait les amis de Babeth afin de découvrir sa retraite… et le chemin fut un tantinet long pour cette pauvre bonne Fée Marguerite qui, ne dépassant pas la taille de notre majeur, devait marcher, Merlin ne pouvant l’aider à se déplacer car il est enchanteur et elle fée et s’il lui arrivait, par malheur, de toucher une fée, celle-ci perdrait tous ses pouvoirs immédiatement… Un beau matin, ils parvinrent enfin à la grotte.

 

Chloé s’était calmée, Babeth lui ayant expliqué qu’elle était en sécurité tant qu’elle ne quitterait pas la grotte et lui ayant donné des explications sur ce qu’était le monde magique et ses dangers…

Babeth était entrain de préparer le petit-déjeuner quand ils arrivèrent enfin.

Ils décidèrent donc de manger avant d’élaborer une tactique.

 

Après déjeuner, ils s’installèrent dans un coin de la grotte que Chloé et Babeth avaient aménagé en salon en utilisant quelques gros cailloux découverts plus profondément dans la grotte qu’elles avait recouverts de mousse… 4 cailloux sur lesquels était déposée une planche en bois servait de guéridon. Et pour décorer les murs, Chloé et Babeth s’étaient amusées à organiser, entre elles, un concours de dessin dont le support étaient les parois, les crayons avaient été confectionnés à l’aide du charbon de bois et les couleurs avaient été faites à partir de la terre, de quelques feuilles et plantes, les pinceaux avaient été confectionnés à partir d’une mèche de leurs cheveux attachée sur une tige de bois… Malgré que Merlin puisse utiliser la magie pour décorer sa demeure de façon plus fastueuse, il avoua à Babeth et à Chloé, après les avoir remerciées pour tout ce travail, qu’il n’avait jamais habité jusque là dans un endroit si merveilleusement décoré…

 

Au bout de plusieurs heures, un plan fut élaboré et adopté et, malgré que Merlin nourrisse quelques inquiétudes concernant sa réussite, il jugea préférable de ne rien dire car il ne voyait pas comment ils pourraient abattre un sorcier aussi puissant que Raghreb…

 

Chloé fut mise en sécurité par la bonne Fée Marguerite qui, à l’aide de ses pouvoirs, était la seule à pouvoir espérer que Raghreb ne découvre pas cet acte magique (la bonne Fée ayant continué à utiliser sa magie après l’attaque de Raghreb, on pouvait croire que Raghreb avait abandonné la surveillance de la bonne Fée Marguerite). C’est ainsi que Chloé se retrouva, accompagnée de Gabrielle, dans une des nombreuses chambres d’ami du château où vivaient Blanche-Neige et sa famille…

 

Maintenant que Chloé était en sécurité, on put signaler à Raghreb la présence de Babeth dans la grotte de Merlin afin de l’attirer dans le piège. Pour ce faire, Babeth prononça une formule magique simple… quelques secondes plus tard, Raghreb n’était toujours pas apparu… on attendit encore quelques minutes… Toujours pas de Raghreb… Que se passait-il ? Pourquoi n’arrivait-il pas ?

 

Babeth recommença à utiliser la sorcellerie, mais en utilisant une formule plus puissante… et rien… toujours pas de Raghreb !

 

Babeth, excédée, décida alors d’utiliser la formule qui effrayait non seulement Merlin, mais aussi la bonne Fée Marguerite, la seule qui pouvait faire apparaître Raghreb devant Babeth immédiatement : « Raghreb, toi, puissant sorcier de tous les sorciers, je t’ordonne de te présenter devant moi à cette seconde ! » A cet instant, un éclair traversa la grotte et foudroya le sol aux pieds de Babeth, un vent puissant renversa tout ce qui était sur son passage, une fumée noire envahit la grotte. Une fois qu’elle se fut dissipée, Raghreb était toujours absent.

 

Babeth exigea alors de la Bonne Fée Marguerite et de Merlin qu’ils prononcent la formule en même temps qu’elle afin de réunir assez de pouvoir pour faire apparaître Raghreb. Devant le ton décidé de Babeth, la Bonne Fée Marguerite et Merlin obtempérèrent. Ils prononcèrent tous les trois la formule magique : « Raghreb, toi, puissant sorcier de tous les sorciers, nous t’ordonnons de te présenter devant Babeth à cette seconde ! » A nouveau l’éclair, le vent et la fumée noire… mais toujours pas de Raghreb !

 

Babeth s’énerva et prononça une nouvelle formule : « Moi, Babeth, fille de Brokmar et de Dragui, Princesse du Royaume des Sorciers et des Sorcières, ordonne à Raghreb de se présenter devant moi maintenant ! » A ces mots, une tornade dont la violence fit paniquer Merlin, naquit aux pieds de Babeth qui répéta sa formule. La tornade grandit et on put entendre des cris d’horreur en son centre. Quand la tornade se calma, Raghreb, apeuré par toute cette violence, était sur le sol, aux pieds de Babeth. Babeth profita alors de cette frayeur passagère pour prononcer une nouvelle formule : « Moi, Babeth, fille des défunts roi Brokmar et reine Dragui, Princesse du Royaume des Sorciers et des Sorcières, ordonne aux forces de l’enfer, ordonne à toute la magie du monde d’ici et de là-bas, d’emprisonner de toute leur puissance le sorcier Raghreb et de le torturer jusqu’à sa mort qui ne devra pas survenir avant 300 ans ! ».

Une puissante lumière entoura soudainement Raghreb alors qu’il tentait de s’enfuir. Un puissant vent le souleva du sol. Il explosa ! Quelques secondes après, on découvrit où étaient tombés les restes de Raghreb un poisson rouge que l’on mit dans un bocal… oui, les enfants, c’est ainsi que le puissant Raghreb fut transformé en un joli petit poisson rouge et qu’il fut obligé de vivre dans un joli petit bocal que l’on confia à une gentille petite famille qui le nourrissait des meilleurs vers, après, naturellement, lui avoir supprimé toute possibilité d’utiliser la magie… bref, une vraie vie en enfer pour un sorcier ayant été aussi puissant que Raghreb…

 

Et il arriva soudain une chose extraordinaire, à laquelle Babeth avait déjà été confronté dans le passé : son grimoire personnel fut libéré et lui fut confié – mais, cette fois, pour de bon ! Sur ce grimoire, une fois posé sur une table, apparut alors la mention suivante :

 

« A Babeth, celle qui réussit à vaincre Raghreb, puisse-t-elle vivre longtemps et heureuse. Signé : Itou »

 

Vous vous rendez compte, les enfants, de tout l’honneur que lui a fait le dieu Itou en dédicaçant son grimoire ? Personne dans le monde des Sorciers et des Sorcières n’avait eu cet honneur jusqu’à là… De quoi décider la Bonne Fée Marguerite et Merlin à encourager Babeth à retourner dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières car elle est maintenant suffisamment puissante pour…

 

Mais chutttttt !!!

 

Nous verrons cela dans le prochain et dernier épisode des Aventures de Babeth, la petite Sorcière.

 

En attendant, un gros bisou à papa, un gros bisou à maman et au dodo pour être en forme demain et pouvoir jouer !

 

Bisous,

@+

Sab

17 avril 2013

22 : Babeth combat Raghreb (2/3)

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Ah que coucou !

 

Comme vous vous souvenez, les enfants, dans l’épisode précédent, Babeth fut obligée d’abandonner le combat contre Raghreb afin de mettre en sécurité sa meilleure amie : Chloé. Nous les avions laissé toutes les deux dans la grotte secrète protégée par Merlin où Babeth avait étudié la sorcellerie.

 

Cette décision ayant été prise par Babeth dans l’urgence, vous vous doutez, les enfants, qu’elle n’avait pas eu le temps de prévenir Merlin. Parce que Merlin ignorait que son ancienne élève était retournée à la grotte et sentant qu’il y avait deux personnes vivantes dans celle-ci, Merlin crut d’abord qu’elle avait été découverte, investie par des ennemis assez puissants pour avoir déjoué les pièges et qui devaient certainement avoir tendu une embuscade à ce grand maître… C’est pour cela qu’il décida, avant de pénétrer à l’intérieur, de lancer un sortilège pour immobiliser les intrus… et c’est ainsi que Chloé et Babeth se retrouvèrent figées tout en restant conscientes…

 

Chloé, encore sous le choc de ce qu’elle venait de vivre, fit une crise de nerfs en s’apercevant qu’elle ne pouvait maintenant plus bouger un seul muscle, sauf sa bouche. Elle hurlait si fort que Merlin, ne reconnaissant pas la voix d’un être humain – ses cris d’hystérie déformant sa voix la rendait comme tous les cris de terreur des petits mauvais sorciers quand ils constatent qu’ils vont bientôt mourir – ne s’aperçut pas tout de suite qu’il avait emprisonné Babeth et son amie. Ce n’est que lorsque les cris de Chloé se furent arrêtés que Merlin entra dans la grotte… et quel fut son étonnement quand il constata qu’il avait piégé Babeth qu’il s’empressa de libérer afin de lui demander des explications concernant cette intrusion en compagnie de Chloé. L’avait-elle menée jusqu’à ce lieu pour lui demander de l’aide et la détruire car elle s’était aperçue qu’elle était une de ses ennemies ? Mieux valait donc laisser figer cette malheureuse Chloé tant que Babeth ne s’était pas expliquée…

 

Une fois que Babeth ait tout expliqué à Merlin, Chloé fut libérée naturellement. Chloé, encore plus effrayée qu’à son arrivée, une fois libérée, décida de s’enfuir et courut vers la première porte qu’elle aperçut, et malgré les cris de protestation de Babeth, l’ouvrit et ce qu’elle découvrit la statufia. Oui, les enfants, Chloé tomba sous l’emprise d’une telle frayeur, qu’elle se statufia elle-même ! Il fallut donc que Merlin intervînt afin que Chloé, à nouveau, puisse être libre… mais avant tout, il décida qu’il fallait prendre certaines précautions et il décida de préparer pour Chloé une tasse de thé au jasmin qu’il lui fit boire après avoir déstatufié sa bouche. Une fois que cette boisson fut avalée par Chloé, il prononça les paroles magiques afin d’aider Chloé à se déstatufier…

 

Quelques minutes après, Chloé put s’asseoir calmement sur un des nombreux sièges… et moins d’une heure après, Chloé s’endormit enfin…

 

Une fois Chloé endormie, Babeth et Merlin purent parler « sorcier », « magie », « potions » et « formules magiques » en toute tranquillité… Contrairement à ce que croyait Babeth, Merlin savait qu’il n’était pas assez puissant pour combattre très longtemps un si puissant sorcier comme Raghreb dont la réputation avait fait le tour du monde magique. Sa cruauté était légendaire. Sa force était terrible. Merlin douta que sa jeune amie puisse en venir à bout car Babeth n’avait pas encore assez de puissance pour combattre un tel sorcier… Merlin encouragea donc Babeth à utiliser plus la ruse que des pouvoirs magiques que la puissance de Raghreb pouvait facilement retourner contre elle. Mais comment duper un sorcier si puissant et si rusé que Raghreb ? telle était la question à laquelle Merlin ne pouvait répondre hélas… Il fut donc décider d’appeler la Bonne Fée Marguerite à l’aide. Mais Babeth, étant poursuivie par Raghreb, il n’était pas question de prendre contact avec la Bonne Fée Marguerite par la voie habituelle, car cela serait trop aisé à Raghreb de trouver la source de cet appel et découvrir ainsi la cachette de Babeth, ainsi que ce nouveau logis de Merlin qu’il pourrait facilement tuer… oui, les enfants, Merlin avait transformé cette grotte en demeure.

 

Il fut donc décider que Merlin irait trouver la Bonne Fée Marguerite chez elle ; et en attendant l’heure de partir, Merlin apprit rapidement à Babeth quelques règles de sécurité pour éviter que la grotte ne soit découverte par Raghreb pendant la longue absence de Merlin.

« Babeth, avant de partir », commença Merlin, « promets-moi de ne pas utiliser de magie tant que je serai absent. Raghreb t’ayant découverte, il a surement dû se connecter sur ta magie pour pouvoir te retrouver. Si tu prononces la moindre formule magique, si tu utilises la moindre potion ; il sera tout de suite averti et apparaîtra tout aussi vite !

- Je te le promets, Merlin, » rassura Babeth, « tu peux partir en paix.

- Je pense pouvoir revenir dans 5 jours car il est très difficile de retrouver une fée sans l’utilisation de la magie… Prends bien soin de toi et de ton amie ! et ne la laisse pas sortir tant que Raghreb est en vie ! A bientôt, Babeth !

- A bientôt, Merlin. »

 

Vous comprenez maintenant pour quelles raisons, les enfants, je ne pouvais pas vous communiquer cette partie de l’histoire avant que le plan pour sauver Babeth ne fut mis en place. Raghreb aurait pu apprendre où se cachait Babeth et aurait pu la tuer très facilement. D’ailleurs pour continuer à protéger Babeth, nous continuerons l’histoire une fois que Babeth et Chloé seront en sécurité et Raghreb détruit… Eh oui, désolée les enfants, mais pour la sécurité de notre héroïne, nous verrons la suite de l’histoire plus tard…

 

Maintenant il est temps d’aller au dodo afin d’être en forme demain pour jouer. Alors faites un gros bisou à papa et un gros bisou à maman ! et au lit !!

 

 

Bisous,

@+

Sab

17 avril 2013

Agatha Christie : The Man in the Brown Suit

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Ah que coucou !

 

Et si aujourd’hui nous travaillons un peu notre anglais ? Oui, aujourd’hui je vous propose à nouveau un roman de la Reine du suspens :

 

The Man in the Brown Suit

(L’Homme au complet marron)

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur-développeur : Adobe)

langue : V.O.


Nous ne retrouvons ici ni Miss Marple, ni Hercule Poirot… Seulement une jeune fille qui, intriguée, décide de mener l’enquête afin de comprendre qui a assassiné cette femme à Marlow, dans une maison appartenant à Sir Eustace Pedler. Anne Beddingfeld, tel est son nom, est l’unique fille d’un grand professeur qui étudie les cerveaux. Pensant qu’elle avait rencontré l’assassin de celle que l’on découvrira être l’actrice et danseuse Nadina dans le métro, près d’un autre cadavre, celui d’un homme… cet « assassin » revêtu d’une complet marron, Anne Beddingfeld estime qu’elle peut le retrouver grâce à une note dont elle est parvenue à prendre connaissance :


1 7.1.22 Kilmorden Castle

 

Mais que signifie cette note ? Qui l’a écrite ? Pourquoi ? A-t-elle un lien direct avec ces deux morts ? Où va-t-elle mené notre héroïne ? Et Sir Eustace Pedler, à Cannes le jour de la découverte du corps de Nadina, ne connaît-il réellement rien de cette histoire ? Et que penser de son secrétaire Mr Pagett ?


Et bien vous le saurez après avoir lu ce roman.


Bisous,

@+

Sab

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11 avril 2013

Nicolas Gogol : Le Manteau

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose de voyager. Pour le lieu, choisissons Saint-Pétersbourg, la capitale des Tsars, pour la date choisissons… eh bien… pourquoi cette période où les tsars dirigeaient toutes les Russies ! Revenons au temps des Troïkas… oui, profitons-en pour remonter le temps… et rejoignons ce petit fonctionnaire Akaki Akakievitch, le triste héro de cette petite aventure narrée par ce grand écrivain russe qu’était Nikolaï Gogol :

 

Le Manteau

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

format : pdf

logiciel fourni gratuitement par son concepteur Adobe

Langue : français

 

Comme de nombreux fonctionnaires, ayant de petites fonctions, Akaki Akakievitch gagne très peu d’argent, suffisamment pour qu’il puisse vivre dans son petit appartement dans un quartier pauvre de Saint-Pétersbourg. Toutefois, malgré son maigre salaire, il s’en satisfait grandement car il aime son travail et refuse, pour tout l’or du monde, les promotions qui lui assureraient une meilleure « santé financière ».

 

Toutefois, le manteau d’Akaki Akakievitch montre des signes de vieillesse et devient si usé que le réparer est impossible. Il faut donc qu’Akaki Akakietvich s’achète un manteau neuf – ce qui est bien au-dessus de ses maigres moyens…

 

Cet ouvrage narre les pourparlers pour l’achat d’un nouveau manteau, ainsi que les démarches successives pour que le tailleur utilise les matières choisies afin qu’il n’y a, à la fin, de « mauvaises » surprises concernant le prix… Gogol nous décrit la fierté d’Akaki Akakietvich quand il porte, enfin, le manteau tant souhaité et tant attendu… mais il raconte aussi ce qu’advient du dit-manteau le soir de son acquisition par Akaki Akakietvich et explique la raison pour laquelle les passants se font dérober leurs manteaux quand ils traversent un certain pont, à une certaine heure…

 

Mais je ne vais pas vous raconter là toute l’histoire palpitante, et vous laisse la découvrir…

 

Bonne lecture !

Bisous,

@+

Sab

27 mars 2013

21 : Babeth combat Raghreb (1/3)

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Ah que coucou !

 

Oups... J'ai oublié de poster ce billet cette nuit... désolée!

 

Vous vous souvenez surement les enfants que dans le dernier épisode, Babeth étant nouvellement diplômée, cela avait étrangement étonné le puissant sorcier Raghreb qui décida d’aller voir comment un être humain, dont la réputation est de ne pas être un membre du monde magique, ait pu connaître et réussir des épreuves magiques…

 

Raghreb soupçonna donc que cette humaine n’était autre que la princesse disparue, la fille unique de l’ancien couple royal Brokmar et Dragui. Il se précipita donc sur la planète Terre pour vérifier si ses soupçons étaient fondés.

 

Quelle fut sa surprise de reconnaître dans les traits de Babeth, de nombreux points communs physiques ave Dragui… Oui, les enfants, Babeth ressemble de plus en plus, trait pour trait, à sa maman (si on passe outre la couleur de peau : la reine Dragui était verte de peau, comme tous les sorciers et les sorcières, tandis que Babeth a la peau blanche, légèrement hâlée par le soleil).

 

Raghreb, ravi, se décida d’approcher Babeth en utilisant la ruse afin qu’elle ne le découvre pas avant qu’il ait réussi à l’approcher et à la tuer. Il prit donc la première revue destinée aux jeunes filles où se trouvent de nombreux beaux jeunes et musclés garçons. Le questionnaire qui l’y trouva, l’aida à définir le physique masculin le plus recherché par des filles qui ont la même apparence et le même âge que Babeth, et se transforma en un jeune homme dont la beauté fit craquer de nombreuses filles qu’il croisait. Toutes se retournaient à son passage, certaines poussaient même de petits cris d’admiration tellement elles admiraient sa beauté. La meilleure amie de Babeth tomba même sous son charme et accepta de le présenter à Babeth.

 

Contrairement à son espérance, Babeth ne semblait pourtant pas tomber sous son charme. A votre avis, les enfants, pourquoi Babeth ne tomba-t-elle pas follement amoureuse de Raghreb ?

 

Comme nous sommes tous curieux, un peu trop même, et malgré que cela soit très mal, nous allons lire un passage du journal intime de Babeth, le passage où elle décrit la forme humaine de Raghreb…

 

[…]

J’ignore pour quels motifs, mais ce nouvel ami de Chloé me met mal à l’aise… Même s’il est vrai qu’il est craquant, même s’il est vrai qu’il est aimable, j’ai la sensation qu’il y a, chez lui, quelque chose qui ne va pas.

Chloé est folle de lui et est prête à faire tout ce qu’il lui demandera. Elle s’imagine déjà se marier avec lui, vivre avec lui jusqu’à la mort un passionnant amour. Pourtant… Lui, est-il amoureux de Chloé ? Je commence à en douter…

Il semble prévenant envers Chloé… mais je m’aperçois que cette prévenance n’est que pour permettre à Chloé de satisfaire un de ses désirs, à lui !

Il semble amoureux de Chloé… mais il me regarde étrangement, comme s’il faisait semblant d’être amoureux de Chloé pour m’approcher, moi.

Quand Chloé me raconte comment s’est déroulée un rendez-vous entre eux, elle me répète certaines questions qu’il pose à mon sujet en prétendant qu’étant sa meilleure amie, il est normal que son futur mari désire en savoir plus sur moi…

 

Je sens qu’il n’est pas franc. Je sens qu’il est un menteur. Je sens qu’il est égoïste et ne s’intéresse qu’à lui.

 

J’en parlerai à la Bonne Fée Marguerite la prochaine fois que je la rencontrerai.

[…]

 

Quelques jours plus tard, Babeth rencontra la bonne Fée Marguerite qui, pour lui permettre de voir le véritable visage du petit ami de Chloé, lui confia un sachet contenant la poudre de vérité et lui indiqua quelle formule il fallait prononcer en même temps.

 

Babeth se mit donc à la recherche de sa meilleure amie afin de savoir où elle trouverait ce garçon et, pensant bien faire, demanda à Chloé de l’accompagner…

 

Raghreb s’était installé dans une superbe villa et s’était entouré de nombreux domestiques. Il organisait souvent des fêtes somptueuses autour de sa piscine qui était à l’intérieur d’une grande pièce d’où on accédait à une terrasse qui menait à un sauna. A ces fêtes étaient invités principalement tous les amis de Babeth – il espérait ainsi pouvoir attirer Babeth chez lui et lui tendre un piège. Quel fut donc son étonnement quand il vit Babeth à sa porte, accompagnée de Chloé, alors qu’il n’y avait aucune fête à ce moment-là…

 

D’un autre côté, Babeth fut déçu que ce soit un domestique qui ouvrit la porte… elle avait espéré pouvoir profiter d’un moment de surprise pour lancer sur Raghreb sa poudre…

 

Quand elles furent introduites dans un salon où Raghreb devait les rejoindre, elle décida de changer de tactique d’attaque.

 

Quelques minutes plus tard, Raghreb les rejoignit, vêtu tel un Apollon, faisant ressortir ses yeux d’un bleu océan.

 

« La mettre en confiance, puis attaquer ! » pensa Raghreb.

« Le mettre en confiance, puis lui lancer la poudre ! » pensa Babeth…

Comme vous les constatez, les enfants, les deux protagonistes sont prêts à se livrer bataille… La victoire appartiendra certainement au premier qui attaque…

 

Ce fut Babeth qui, la première, ouvrit les hostilités en déversant sur Raghreb la poudre magique et en prononçant au plus tôt la formule magique : « Que cette poudre dévoile la vérité ! » Mais ce fut elle aussi qui fut étonnée du résultat ! Alors qu’elle pensait entendre un garçon montré à Chloé son véritable visage, elle vit apparaître devant elle un puissant sorcier, qui, découvert, lança tout de suite un puissant éclair en direction de Babeth. Chloé, prit peur, affolée, tenta de se dissimuler derrière un fauteuil qui, d’un seul coup, disparu : le puissant Raghreb avait transporté tout le monde dans le Royaume des Sorciers et des Sorcières en un éclair. Chloé crut vivre un véritable cauchemar, elle ne comprenait plus rien, elle ignorait où elle se trouvait. Elle criait. Elle pleurait. Elle suppliait.

 

Pendant ce temps Babeth évitait de justesse les différents éclairs mortels que lui lançait Raghreb. Elle n’avait pas prévu ça, non, elle ne l’avait pas prévu…

 

« Vite, réagir et attaquer pour sauver Chloé et moi ! » pensa Babeth qui vînt une nouvelle fois d’échapper à un autre éclair. Elle tenta d’observer au plus vite les alentours. Où sont-ils ? Que pourrait-elle utiliser pour se défendre ? Là, un caillou ! vite ! il faut l’attraper et le lancer à Raghreb afin de le déstabiliser le temps de réfléchir un peu et atteindre, pourquoi pas, le rocher, là, derrière, qui pourrait servir de bouclier quelques secondes, le temps de souffler…

 

Le caillou, lancé par Babeth, atteignit Raghreb à l’œil, qui se mit à hurler si fort que d’autres sorciers, intrigués, s’approchèrent…

 

« Vite ! il faut mettre Chloé à l’abri ! Je reviendrai plus tard pour les exterminer !!! » choisit Babeth. Elle courut alors vers sa meilleure amie et, ensembles, elles disparurent…

 

Raghreb entra alors dans une immense colère, qui fût si grosse que la terre de tous les royaumes magiques se mit à trembler. La puissance de ce séisme causa une panique générale parmi les membres de la communauté magique.

 

Pendant ce temps-là, Babeth, en fuite avec Chloé, se dirigea vers la grotte secrète, protégée par Merlin où elle espérait qu’aucun sorcier, aucune sorcière, ne pourrait les atteindre. Elle espérait pouvoir y laisser là, en toute sécurité, Chloé tremblante, apeurée totalement par ce dont elle venait être témoin, et avoir suffisamment de répit afin d’élaborer une stratégie d’attaque visant à éliminer tous ses ennemis… Y parviendra-t-elle ? Vous connaîtrez la suite la prochaine fois, les enfants… En attendant, au lit ! Soyez sages si vous voulez que Papa et Maman vous autorisent à connaître la fin de ce combat ; et n’oubliez pas un bisou à Papa et un bisou à maman avant d’aller au dodo.

 

Bisous,

@+

Sab

25 mars 2013

Germaine Acremant : Ces dames aux chapeaux verts

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose un livre que je n’ai connu seulement quand ma maman à moi l’avait acheté pour que je puisse le lire alors que je n’avais quoi ? 11 – 12 ans… la dernière version filmée (interprétée par… vous n’avez qu’à regarder la couverture du livre) venait de sortir sur les écrans… Oui, aujourd’hui je vous propose (sans toutes les coquilles contenues dans la version originale ;)) :

 

Ces dames aux chapeaux verts

n'est plus accessible gratuitement à partir de ce blog

(accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici)

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur : Adobe)

langue : français

 

Dans ce livre ce qui m’a le plus intéressé, c’est ce témoignage des mœurs qui avaient encore cours au début du 20e siècle dans ces villes de province. L’auteur se sert d’Arlette, (jeune fille, Parisienne jusqu’au bout des doigts, dont le père se suicide suite à des problèmes financiers, ce qui amène que son frère Jean se retrouve en Afrique afin de faire fortune, et qu’elle est recueillie par 4 cousines, vieilles filles de leur état, les sœurs Davernis, surnommées : « les dames aux chapeaux verts »), pour confronter deux styles de vie (l’une parisienne et l’autre provinciale) et les différences de mœurs (modernes à Paris contrairement à la Province où l’on tient compte du qu’en dira-t-on). Grâce au personnage d’Arlette l’auteur nous montre aussi l’évolution des mœurs : Arlette n’a pas peur de parler à des hommes, Arlette sait conduire une voiture, Arlette sait jouer au tennis, Arlette est instruite, Arlette n’a pas peur de se promener seule en ville, etc. Evidemment cela ne va pas sans quelques heurts avec l’ainée de ses cousines Davernis : Telcide, vieille fille de plus de cinquante ans qui veut « dompter » cette jeune fille trop gâtée par son père qui lui laissait faire tout ce qu’elle voulait.

 

Mais voilà, alors qu’Arlette ne voyait en ses cousines que 4 filles totalement ridicules, elle découvre, petit à petit une toute autre réalité et termine par les apprécier, même l’effroyable Telcide qui voulait profiter de la situation en tant que « tutrice d’Arlette » pour lui faire épouser un certain Eugène Duthoit, un professeur imbu de sa personne et totalement ridicule.

 

Mais, comme toutes les histoires, celle-ci pourrait se terminer par : « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » si l’histoire ne s’arrêtait pas par les 2 mariages ! Mariage de qui ? à vous de le découvrir ! ;)

 

En attendant, je profite de ce post pour vous faire découvrir un petit bijou datant de 1929. Il s’agit d’un extrait de la première version filmée de cet ouvrage :

 

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

23 mars 2013

Agatha Christie : Meurtre en Mésopotamie

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose une énigme proposée par la reine du suspens et la mère d’un certain détective belge très célèbre : Hercule Poirot et celle d’une retraitée tranquille : Miss Marple. Elle est l’auteur de nombreux romans policiers (une forme de littérature que je trouve déstressante, alors très présente dans ma bibliothèque), énigme qui n’est autre que :

 

Meurtre en Mésopotamie

Accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fournit gratuitement par son concepteur : Adobe)

langue : français

 

Quand on présente cette grande dame de la littérature anglaise, il est usuel de commencer par un de ses romans les plus connus : Le Crime de l’Orient-Express, pourtant moi, je préfère commencer par cette autre histoire narrant une enquête d’Hercule Poirot sur un double meurtre dans cette mission archéologique américaine au cœur de l’Irak. Pourquoi ? peut-être qu’en tant qu’épouse d’un archéologue elle-même, Agatha Christie y a glissé quelques unes de ses expériences personnelles… Oui, en lisant ce roman (la façon dont se déroule cette mission archéologique menée par le célèbre Pr Leidner) nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que telle est la vie réelle dans toutes les missions archéologiques : relations entre les archéologues, déroulement de la vie pour leur famille qui les accompagne, relation avec les forces de l’ordre, relation avec la domesticité, déroulement des chantiers… Oui, Agatha Christie peut être considérée comme étant une des témoins privilégiés de cette façon de vivre le plus proche du chantier dans des conditions parfois…

 

Mais ce témoignage ne va pas au-delà de son expérience de la vie dans les missions archéologiques. Elle n’est pas cette Mme Leidner qui a été assassinée dans d’étranges conditions : fenêtre fermée, porte donnant sur une cour intérieure dont on ne pouvait accéder sans passer devant toute la domesticité de la maison qui discutait et riait près du porche… D’ailleurs voici un croquis qui vous montre comme était le camp de base de la mission :

 

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Comme elle n’est pas non plus cette malheureuse Anne Johnson qui mourut, elle aussi, dans d’atroces et horribles souffrances qui furent terribles à supporter, même par une infirmière expérimentée comme Miss A. Leatheran qui réussit toutefois à récolter les derniers mots prononcés par cette moribonde qui mourait dans ses bras des suites de l’absorption d’acide chlorhydrique… derniers mots qui furent : « la fenêtre… miss… la fenêtre ».

 

Mais il y a aussi une seconde raison pour laquelle je propose ce livre aujourd’hui…

Comme certains ont pu s’en apercevoir, TMC propose la série télévisée Poirot actuellement, interprété par un excellent acteur : David Suchet. Bon, il n’est pas mon acteur préféré pour ce rôle de Poirot qui doit mêler l’élégance d’un temps révolu (même pour l’époque où Agatha Christie le place) à une forte dose d’arrogance (personnellement je trouve que David Suchet n’accentue pas suffisamment ce trait de caractère dans son jeu). Même si cette série est ma foi, assez bien interprétée, même si les costumes respectent bien la période où Agatha Christie a voulu placé ses personnages, même si les décors sont, il faut l’avouer, bien trouvés, nous pouvons toutefois ressentir une forte déception quant au respect des enquêtes, des histoires.

 

Prenons justement cette enquête (pas d’inquiétude, je ne vais nullement donner le nom du coupable). Le roman tel qu’Agatha Christie l’a écrit et tel que vous pouvez le lire est présenté sous la forme d’un livre écrit par cette infirmière, étrangère à la mission, mais témoin involontaire des événements et de l’enquête. Cette infirmière ne ménage pas l’arrogance d’Hercule Poirot, qui n’apparait dans l’histoire qu’à partir du chapitre 13. En effet, elle n’hésite pas à se moquer des erreurs linguistiques que fait cet « arrogant petit homme » en anglais… en effet, à un moment donné dans l’histoire, Poirot lui demande de faire semblant de « s’être torché la cheville » lors d’une expérience, cheville qu’il se torche lui-même le lendemain ;)… elle n’hésite pas non plus à nous retranscrire certains propos de Poirot…

 

Tout ceci n’est pas montré dans l’épisode. Pourtant cela dégage une certaine note d’humour…

 

Par contre, dans l’épisode, comme dans tous les autres, les scénaristes n’ont nullement respecté l’histoire.

Dans le livre, Poirot est seul en Mésopotamie. Dans le film, il est accompagné de son ami Hasting.

Dans le livre, Poirot est quémandé par le Dr Reilly qui a appris que Poirot allait être de passage dans la région afin de regagner la Syrie avant de prendre l’Orient-Express pour regagner Londres. Dans le film, c’est Bill Coleman, prétendu neveu d’Hasting (c’est du moins ce que le scénaristique veut faire croire aux spectateurs), qui demande à son oncle de venir lui rendre visite à la mission. Et c’est Hasting qui amène Poirot.

Dans le livre, Mrs Leidner meurt avant l’arrivée de Poirot. Dans le film, Poirot a le temps de faire la connaissance de Mrs Leidner.

Dans le livre, M. Mercado assiste à la réunion finale quand Hercule Poirot fait connaître les conclusions de son enquête à toute l’assemblée. Dans le film, M. Mercado se suicide bien avant et Mme Mercado part vivre à l’hôtel…

 

Et je pourrais encore donner de nombreux autres exemples du non-respect du contenu des romans d’Agatha Christie. Et ça, dans tous les épisodes que j’ai visionnés jusqu’à maintenant ! L’histoire n’est nullement respectée. Les seules choses en commun avec l’œuvre originale d’Agatha Christie ne sont que l’identité de la victime principale et l’identité du meurtrier ! Sinon :

 

ABSOLUMENT RIEN DE COMMUN !!

 

Oui. Le scénariste s’appuie sur la notoriété d’Agatha Christie et de David Suchet pour vendre sa propre histoire. C’est pour cette raison, maman, que je n’aime pas cette série ;).

 

Meurtre_en_Mesopotamie_couverture

 

Bisous,

@+

Sab

20 mars 2013

20 : Babeth passe son diplôme de sorcière…

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Ah que coucou !

 

Oui, les enfants, il est impossible de vous narrer toutes les histoires qui arrivent à Babeth durant son séjour sur notre planète, grandissant telle une petite fille, rencontrant les mêmes problèmes, les mêmes difficultés que tout autre enfant. Nous allons donc passer quelques années pour arriver directement à celle où Merlin et la bonne fée Marguerite lui font passer son examen final de sorcellerie afin de vérifier si maintenant, elle est apte à se défendre par elle-même contre les autres sorciers qui continuent à la chercher…

 

Ce fut le jour de l’équinoxe que Babeth dut passer les épreuves. Pourquoi le jour de l’équinoxe ? Parce que c’est en ce premier jour de printemps que les pouvoirs de tous les êtres magiques sont les plus puissants… c’est aussi en ce jour d’équinoxe qu’il est plus facile de réparer les erreurs commises par les étudiants lors de leur examen. Le stress des épreuves fait que souvent, il faille lancer de la poussière magique d’oubli sur les habitants ayant été les témoins accidentels de ces examens, il est même arrivé une fois qu’il faille, en plus, faire remonter le temps de quelques années à tout le système solaire… Pour vous dire, qu’il faut vraiment accéder à une puissance maximale pour pouvoir réparer certains dégâts commis lors des épreuves.

 

Quelques semaines avant les épreuves, tout l’entourage immédiat de Babeth a pu se rendre compte que notre amie devenait de plus en plus nerveuse, qu’elle était gagnée petit à petit par le stress, qu’elle devenait même parfois très irritable. Un soir, elle a même fait peur à ceux qui tenaient le rôle de ses parents en lançant à travers la cuisine un puissant éclair qui a enflammé le meuble dans lequel se trouvaient les ustensiles pour faire le ménage quotidien ! Même le nin-nin, qu’elle conservait précieusement, a été victime de ses colères pendant cette période… la veille de son examen, il n’y avait plus de kapok dans la tête de nin-nin. Au fait, les enfants, que faisons-nous quand nous ignorons ce que signifie un mot, comme kapok ? Nous regardons dans le dictionnaire ! Alors, vite, allez chercher le dictionnaire et demandez à papa ou à maman de vous expliquer ce qu’est le kapok !!!

 

Maintenant que vous savez ce qu’est le kapok, nous pouvons continuer notre histoire.

 

Donc, à 8 heures en ce jour d’équinoxe, Babeth arrivait à la grotte secrète qui a abrité ses cours et ses exercices d’application de la sorcellerie. Quand elle arriva, Merlin et la bonne Fée Marguerite étaient déjà présents et l’attendaient. Comme elle n’était pas la seule à devoir passer ces épreuves, elle fut présentée à une apprentie-fée et à un apprenti-enchanteur. Ils étaient donc 3 à passer les épreuves cette année-là.

Cela commença, comme toutes les épreuves, par un examen des connaissances linguistiques où le but était de vérifier la bonne maîtrise de la langue orale et écrite et où l’on vérifiait aussi l’aisance des 3 candidats dans l’utilisation des différents moyens de communication (téléphone, fax, internet). Car il ne faut pas oublier qu’une bonne connaissance linguistique facilite non seulement sa propre socialisation mais aussi l’accroissement de sa propre culture générale que chacun acquiert au fil des années en échangeant ses idées et ses connaissances avec autrui… Cette épreuve fut suivie par une épreuve de mathématiques, car il ne faut pas oublier qu’une bonne maîtrise des chiffres permet d’accéder à une bonne maîtrise de la chimie et donc aussi, de la sorcellerie et de la magie (élaboration, invention de potion magique, les premiers pas vers la médecine)… Naturellement, cette épreuve fut suivie par celle concernant la chimie et la biologie. Ce fut ainsi que se décomposa cette matinée. Un moment de repos où tout le monde en profita pour avaler un repas rapide et les épreuves d’application de la magie purent débuter…

 

Je ne vais pas décrire ici les épreuves des deux autres candidats afin que nous puissions nous concentrer sur les épreuves de Babeth et ses résultats…

 

L’après-midi commença par l’exécution d’une potion magique simple dont la recette fut donnée. Pour la réussir il fallait simplement suivre strictement la recette afin d’introduire tous les ingrédients dans l’ordre et donner tout son pouvoir à la potion. Babeth tira au sort la recette pour faire germer une graine… elle s’appliqua à suivre scrupuleusement toutes les indications. Mais voilà, le stress aidant, elle reversa son pot de terre qui, se brisant, surprit l’apprentie-fée qui, sursautant, fit disparaître et pot, et terre, et graine !! L’apprentie-fée ayant agi aussi sous le stress des examens, elle ne se rappela pas quelle formule elle avait accidentellement utilisée pour pouvoir faire réapparaître ce qui avait disparu… Bref, voilà Babeth avec sa potion terminée qui était dans l’incapacité de prouver au jury qu’elle avait réussi la recette… comme Babeth n’était nullement responsable de la disparition d’une partie des ustensiles pour son épreuve, la bonne Fée Marguerite fit semblant de faire apparaître accidentellement un nouveau pot rempli de terre ainsi qu’un nouveau sachet de graine… c’est ainsi que Babeth réussi à mener jusqu’au bout cette première épreuve. Mais voilà, est-ce l’incident ou non le responsable de ce qui arriva ? nul ne pourrait répondre… en effet, Babeth renversa tout le contenu de sa casserole sur la graine au lieu de quelques gouttes et la graine germa si bien qu’elle explosa dans le pot et la belle plante qui se préparait à fleurir mourut aussi vite qu’elle avait grandi. A votre avis, les enfants, Babeth a-t-elle réussi cette première épreuve d’application ?

 

La seconde épreuve fut celle de l’invention et la composition d’une potion magique. Pour cela, les candidats préparés à cette épreuve, devaient avoir déjà inventé leurs formules, vérifié qu’elle n’existait pas encore. Il y avait donc là déjà tout un travail de préparation. Lors de cette seconde épreuve, les candidats ne devaient donc plus qu’avoir à préparer leur potion magique et cette préparation ne devait pas excéder 2 heures.

Pour cette occasion Babeth avait inventé une potion permettant de nettoyer toute une pièce sans devoir utiliser le moindre balai, le moindre aspirateur, le moindre chiffon, la moindre lingette. Oui les enfants, elle aussi était énervée chaque jour de devoir faire le ménage dans sa chambre et tentait quotidiennement, elle aussi, d’amadouer Maman pour échapper à cette corvée !

Les 2 heures étant écoulées, ce fut au tour de Babeth de montrer au jury le résultat de sa potion. Elle commença à présenter sa potion, à en expliquer comment l’idée d’une telle potion lui était venue, ses recherches concernant la formule, les ingrédients nécessaires à l’élaboration de sa formule, et pour terminer elle prouva grâce à cet échantillon la réussite de son invention.

Babeth étale donc son produit sur le sol de la salle d’examen et le sol devint si clair que le soleil s’y réfléchissait et la pièce devenait d’un seul coup beaucoup plus claire.

Babeth, fière du résultat, fut surprise par la question de la bonne Fée Marguerite : « Babeth, qu’apporte comme aide supplémentaire une potion qu’il faut étaler sur le sol pour le nettoyer, comme on le fait avec un tout autre produit de nettoyage ? »

A votre avis, les enfants, Babeth a-t-elle réussi cette seconde épreuve ?

 

La troisième épreuve fut celle du sort, celle qui, chaque année, apporte quelques soucis aux membres du jury pour réparer au plus vite les dégâts occasionnés par des sorts mal maîtrisés par les candidats… Babeth comme les deux autres, devait maintenant faire de la magie en utilisant un sort et un seul.

Pour cela elle tira dans le chapeau magique un papier sur lequel était mentionné à quoi son sort devait aboutir. Elle tira faire apparaître une salade niçoise. Babeth se concentra, pointa sa baguette vers le ciel, prononça la formule et fit apparaître : deux Niçois entrain de se disputer !! Evidemment ce déplacement géographique fit taire ces deux habitants de Nice qui furent sans doute encore plus surpris de se voir disparaître et réapparaître à Nice en un clin d’œil…

Comme tous les candidats, Babeth eut le droit à un second essai. Babeth se concentra à nouveau, pointa sa baguette à nouveau vers le ciel, prononça la formule et fit apparaître : un des serveurs d’un grand restaurant portant sur son plateau une salade élaborée qui ne correspondait en rien à une salade niçoise… Mais bon, comme ce grand restaurant se nommait le Niçois, on comprit où se situait l’erreur… et on renvoya le serveur et sa salade dans son restaurant avec une petite dose de poudre d’oubli naturellement.

A votre avis, les enfants, Babeth a-t-elle réussi cette troisième et dernière épreuve ?

 

Quelques jours après cette journée d’examen, Babeth reçut ses résultats et apprit ainsi qu’elle devait passer le second tour – comme les deux autres candidats – prévu le jour du solstice.

Oui, les enfants, ce second tour, c’est celui qui sert à repêcher les candidats qui n’ont pas atteint la moyenne lors des examens. C’était là une seconde chance pour que Babeth ait son diplôme…

 

Cette seconde chance consiste généralement en une seule et unique épreuve. Le candidat doit réussir soit une potion magique, soit un sort.

 

Babeth, sous les conseils de Merlin, opta pour le sort et se prépara au sort qu’elle allait montrer. Elle fit apparaître tant de gâteaux à la crème, qu’elle s’en rendit malade… Oui, les enfants, Babeth est très gourmande et adore manger des gâteaux à la crème décoré de bonbons de différentes couleurs !! Elle faillit donc ne pas pouvoir se présenter à ce second tour pour cause de crise de foi aiguë… Et le jour du solstice, quand elle lança son sort, un gros gâteau à la crème apparut, mais cette fois, Babeth le laissa à manger au jury…

 

Quelques jours plus tard, Babeth reçut son diplôme…

 

Fière, elle le montra à tout son entourage…

 

Mais voilà, d’un seul coup les Sorciers qui la recherchaient entendirent parler d’une terrienne qui aurait réussi des examens de magie ? Etrange coïncidence… si étrange que le puissant sorcier Raghreb décida d’aller voir cet étrange phénomène…

 

La suite au prochain épisode.

 

Alors, les enfants, si vous voulez le connaître, n’oubliez pas d’être sage et n’oubliez pas non plus le bisou pour papa et le bisou pour maman.

 

Bisous,

@+

Sab

12 mars 2013

Creuse : Ancêtres taquins…

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Ah que coucou !

 

Oui. Les ancêtres de ma grand-mère paternelles sont très taquins pour aller habiter dans des agglomérations où les directives royales ne sont respectées seulement quand ça leur chante !!!

 

Ce que tous les généalogistes apprécient dans les actes du 18e siècle, surtout à partir du règne de Louis XIV, c’est qu’il était obligatoire de mentionner sur les actes de mariages l’identité des parents… Jusqu’à maintenant, comme tous généalogistes amateurs, j’adorais cette période où il est facile de retrouver les ancêtres... oui, mis à part quelques incidents techniques à déplorer (petits-enfants ne connaissant pas leurs grand-parents ou enfant ignorant la date de naissance de leurs parents – pardonnable quand il s’agit de jongler entre le calendrier révolutionnaire et notre calendrier ou entre le calendrier julien et le calendrier grégorien), les actes du 18e siècle sont plein de renseignements précieux pour mener notre généalogie à la génération antérieure.

 

Mais voilà, cette directive royale, maintes fois exprimée suite aux nombreuses pressions aristocratiques pour avoir un nombre exact des individus vivant sur leurs « terres » n’était pas pour autant suivie scrupuleusement !! C’est du moins ce que je constate en décryptant (oui, avec la façon d’écrire de cette époque, il s’agit plus d’un décryptage que d’une lecture, demandez donc à ma maman à moi, elle qui se vantait qu’elle avait appris à écrire en rond et en délié ;) mdrrr !! n’est-ce pas, maman ? les difficultés à décrypter certaines pattes de mouche ;))… jusqu’à mon arrivée dans les registres de Saint-Vaury (ne cherchez pas ce coin perdu or de la Creuse !) où un curé, réfractaire, ne respectait aucunement les ordonnances et n’en faisait qu’à sa tête… Résultat : me voilà avec des dates de mariage, avec des actes de mariage sans aucune précision pour découvrir la génération de leurs parents !!!

 

Pour illustrer cette nouvelle difficulté, prenons par exemple ma branche GAYAUD. Nous en étions restés au couple de Léonard Gayaud et de Marie Mesbrennier (qui devient Masbrennier, puis Du Masbrennier, puis Dumas Brennier… enfin, les variantes sont si loufoques que je me demande si je collecte bien les informations sur les membres de la famille de mes ancêtres). Cet aimable Curé qui ne respecte pas les ordonnances royales n’a mis aucun autre renseignement concernant la famille des époux que la suivante :

 

« En présence de […] Guillaume, frère des dits Léonard et Christophe Gayaud […] »

 

(oui, une chance que Léonard et Christophe Gayaud se soient mariés le même jour, cela permet de reconstituer une partie de la fratrie !).

 

Bon, OK, pouvons-nous croire. Il nous suffit de trouver un couple ayant trois enfants masculins prénommés : Guillaume, Léonard et Christophe pour retrouver l’identité des parents…

 

Et bien !!! croyez-moi ! la tâche ne s’avère pas si simple !!!

 

En effet, nous apprenons sur un acte de décès d’un certain André Gayaud :

 

« En présence de son fils Christophe et de son neveu Christophe »

 

D’un seul coup, nous apprenons donc qu’il existe 2 Christophe d’un peu près du même âge…

 

Puis, en remontant encore de quelques années nous lisons à nouveau l’acte de décès d’un autre André Gayaud père d’un Christophe Gayaud et d’un Léonard !!! Ce qui nous amène à croire qu’il y a 2 André dans la même fratrie…

Mais cela n’est pas tout ! Dans un acte de décès j’ai lu :

 

« En présence d’André et Léonard Gayaud, son beau-père et son mari »

 

Il s’agirait donc d’un autre Léonard que mon aïeul ??? et son mariage avec Marie Mesbrennier serait suite à son veuvage ???

 

Bref ! regardons si les actes antérieurs à 1711 vont pouvoir nous apprendre quelque chose…

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : Devant préparer les différentes fêtes pour mon anniversaire et mon étude de marché, les billets de cette semaine seront espacés… c’est-à-dire qu’au lieu d’en trouver un billet/jour, vous n’en découvrirez qu’un tous les deux jours… et ceci jusqu’au 18 mars… et la semaine suivant mon anniversaire, il risque d’y avoir aussi quelques blancs suite aux différentes bulles du week-end ;)…

9 mars 2013

Edgar Allan Poe : Descente dans le Maelstrom

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Poe

Ah que coucou !

 

Oupsss !! j’allais oublier de poster ce billet. Désolée !

 

Donc je vous propose aujourd’hui une nouvelle suivante incluse dans l’ouvrage : Les Nouvelles Extraordinaires de l’ami Poe :

 

Une Descente dans le Maelstrom

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

format : .pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur Adobe)

langue : français (merci à l’ami Baudelaire !)

 

où l’on nous narre la mésaventure, inventée ou non, d’un malheureux marin norvégien dont le bateau a été pris dans le Maelstrom.

 

A votre avis, cette histoire, faut-il la croire ou pas ?

Evidemment, à notre époque nos connaissances acquises depuis celle où cette nouvelle a été écrite s’étant étoffées, nous savons tout de suite si le marin fabule ou non… mais d’ailleurs, je ne vais pas répondre à cette question par moi-même. Lisez, et voyez donc si cette histoire est vraisemblable par vous-même ;) ! Oui… aujourd’hui, c’est VOUS qui travaillez ;) !!

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

8 mars 2013

F. Soffker : Fils d’Aryens

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous présente un livre un peu spécial. J’appelle par « spécial » le fait qu’il n’y a que 2 livres de ce style dans ma bibliothèque et qui correspondent tous les deux à un certain besoin et soif de connaissances d’une époque révolue… Il s’agit du livre Fils d’Aryens, écrit par l’auteur allemand Friedrich Soffker et paru en France en 1980, aux Editions Gerfaut, comme vous l’indique la couverture ci-dessus…

 

Oui. Cela peut en surprendre plus d’un car il s’agit de ce qu’on nomme un « roman de guerre », abordant la Seconde Guerre mondiale vue par les Allemands, ce qui permet d’aborder l’autre visage de cette guerre meurtrière, parce que les « romans de guerre » et moi, ça fait plutôt 5 que 2 ou 1 ;)… bref, vous l’aurez compris : ce n’est pas mon genre littéraire ;) !

 

Toutefois j’avais choisi quelques exemples de ce style littéraire dans les années 90 parce qu’il aborde un sujet qui était totalement incompréhensible pour une jeune adulte cherchant à comprendre pourquoi des personnes intelligentes, sensées, stables s’étaient transformées, en moins d’une décennie pour certains, en terribles meurtriers (serial-killer), comment avaient-ils pu croire les promesses meurtrières d’un fou, comment ne se sont-ils pas aperçus qu’ils devenaient des meurtriers au service d’une doctrine politique, etc. Pour cela, rien de telle qu’une fiction basée sur des faits historiques et des réactions considérées normales pour l’époque ;) pour pouvoir aborder tous ces points successivement et de façon générale. Cet ouvrage remplit bien ce rôle en nous plongeant dans l’univers d’un adolescent brêmois, nouvellement bachelier dans ce 3. Reich de cette année 1941 (on nous parle de l’invasion de l’U.R.S.S. rapide, de l’approche des troupes allemandes sur Moscou, mais pas encore de Stalingrad – l’action se situe donc avant ce terrible hiver 1941-1942) qui, par volonté de prouver à son père qu’il peut être fier de lui aussi comme il l’est de son frère aîné, s’engage dans cette fameuse armée d’élite qu’était la SS-Waffen.

 

Pour vous aider à comprendre ce qu’est ce livre et, pourquoi pas, vous communiquez l’envie d’en connaître un peu plus sur cette partie précise de la littérature et de l’histoire sans trop avoir des maux de tête, je vous ai recopié en dessous de ma signature le passage où Aloïs Fungebarr (le malheureux héros de l’histoire – vous comprendrez l’utilisation de cet adjectif « malheureux » à la fin du livre si vous avez décidé de le lire) termine sa formation militaire et arrive sur le sol soviétique. Nous y voyons bien là les raisons pour lesquelles une personne normale se prépare à faire ce premier pas vers un avenir de meurtrier… Oui, ceci n’est qu’un passage car je n’ai pas le droit de mettre le livre en ligne (l’auteur étant toujours vivant et ce livre n’étant pas encore tombé dans le domaine public). A la lecture vous vous apercevrez que j’ai coupé une scène qui, à proprement parlée, n’ajoute rien de réellement intéressant à l’histoire (toujours ce fameux maximum à ne pas dépasser ;)). Ce passage choisi correspond au Chapitre 3 de la première partie (cet ouvrage comprend 3 parties).

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

 

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L’entrainement des nouvelles recrues dura trois mois.

Tous les hommes qui se trouvaient là étaient volontaires. C’est dire qu’on entendait nulle part les murmures qui sont chose courante dans le camps de recrutement, où certains ne sont généralement pas satisfaits d’être là, grognent contre l’armée et prennent en grippe les sous-officiers instructeurs.

Ici, au contraire, le zèle des engagés ne se démentait jamais. Rien ne leur semblait trop dur pour les aguerrir. Chacun voulait devenir le meilleur soldat du Führer.

Dans une telle ambiance, il était difficile de se faire particulièrement remarquer. Aloïs y parvint pourtant, dans une certaines mesure du moins. Il était vigoureux et ne fléchissait jamais devant la tâche à accomplir. De plus, il apprenait vite, si bien qu’il termina en tête du peloton, ce qui lui valut d’être immédiatement nommé S.S. Rottenführer.

Les dix premiers avaient le droit de choisir leur affectation. Quand vint le tour d’Aloïs, il énonça sans hésiter :

- Le front russe.

Il ne fut pas le seul à effectuer ce choix dangereux. Le S.S. Rottenführer Kurt Wedling, qui le suivait immédiatement au classement, réclama la même affectation.

Les deux jeunes gens avaient beaucoup sympathisé durant leur entraînement, Kurt était un grand gaillard blond et musclé dont les parents demeuraient aux environs de Brême. son père était notaire dans un village et farouche partisan du nazisme depuis le premier jour. Maître Wedling avait autant souffert de la défaite de 1918 que de la République de Weimar. Il détestait le désordre et ne voyait pas pourquoi on prétendait demander leur avis à des gens incultes qui ne comprenaient rien à la politique. Il avait salué avec soulagement l’avènement d’un pouvoir fort, qui avait rétabli l’ordre dans le pays et qui avait rendu à l’Allemagne sa position dans le monde.

Kurt avait donc toujours été élevé dans le respect du Führer et il s’était tout naturellement engagé dans les S.S. C’était un garçon sans complexe, sûr de lui et de la cause pour laquelle il s’était engagé. Aloïs appréciait cette tranquillité qui lui faisait oublier ses propres doutes. Il aimait le Führer, certes, mais il ne ressentait pas le même fanatisme inconditionnel que Kurt. Il lui arrivait de réfléchir et de douter de lui-même. Le poids des désapprobations familiales continuait à l’écraser et il se demandait parfois s’il était vraiment digne de servir Adolf Hitler.

Les engagés n’avaient pas eu droit à la moindre permission durant leur entraînement. Ceux qui avaient choisi le front russe se virent accorder un repos de huit jours avant de rejoindre leur nouvelle affectation.

- Tu pourrais en profiter pour venir me rendre visite, dit Kurt à Aloïs. Mes parents seront ravis de faire ta connaissance.

- J’essaierai, promit Aloïs.

Il ne formula pas d’invitation réciproque. Il ne savait pas comment ses parents accueilleraient un de ses amis. Surtout, il ne voulait pas montrer à son camarade de quelle manière il était traité dans sa famille.

Il pensait bien que son modeste galon ne suffirait pas à le protéger des éternelles brimades de son père. Et il ne se trompait pas.

Il arriva chez lui un matin et sa mère lui sauta au cou en s’exclamant :

- Déjà des galons ! Je suis fière de toi !

Gudrun vint joindre ses félicitations à celles de la maîtresse de maison. Elle avait les yeux qui pétillaient.

Gunther ne fut pas plus avare d’éloges, quand il rentra de ses cours, qu’il avait repris depuis peu. Mais, un peu plus tard, Fungebarr n’embrassa que très froidement son fils cadet.

- Tu as vu ! s’exclama Emma. Il est déjà gradé !

- Hum ? Rottenführer ? Ce n’est jamais que l’équivalent de caporal ! Il n’y a pas de quoi pavoiser !

Une bouffée de rage envahit Aloïs qui jeta :

- Je monterai plus haut.

- Ouais ! Si la guerre dure très longtemps, tu finiras sans doute sergent !

- Sur le front russe, l’avancement est rapide.

Jusque là, Aloïs n’avait pas mentionné son affectation. Emma s’exclama douloureusement :

- Tu ne pars pas sur le front ?

- Si.

- C’est une sanction ? demanda son père.

- Je me suis porté volontaire, asséna Aloïs.

Emma émit une sorte de gémissement horrifié. Maître Fungebarr haussa les épaules.

- Décidément, tu es idiot. Mais ceux que je plains le plus, ce sont les braves gars qu’on placera peut-être sous tes ordres. Tu risques de coûter plus de vies au Reich que les Russes !

Gunther se gardait soigneusement de participer à la conversation. Aloïs se domina et passa à table sans plus dire un mot. Mais, au dessert, il annonça qu’il allait passer quelques jours chez un camarade qui l’avait invité.

 

 

*

***

 

L’ambiance que le jeune homme découvrit chez les Wedling fut une nouveauté pour lui. Jamais il n’aurait rêvé une famille plus unie.

Le notaire, son épouse, leur fils Kurt et leur fille Ursula semblaient être toujours d’accord sur tout. La plupart des conversations roulaient sur la grandeur du Führer, la gloire de l’Allemagne et la chance qu’avaient Kurt et Aloïs de pouvoir combattre pour une telle cause.

- Je voudrais pouvoir m’engager, moi aussi ! disait Ursula. Les hommes ont bien de la chance !

Elle n’avait guère plus de seize ans. C’était une blonde un peu trop carrée d’épaules, un peu trop plantureuse, mais qui n’était pas totalement dépourvue de charme.

- Le devoir des femmes, répondait Frau Wedling, est de rester au foyer et de donner le plus d’enfants possible au Reich. Mon seul regret est de n’avoir pu en enfanter davantage.

- Je ferai mon devoir de femme, ainsi que le définit le Führer, affirmait Ursula. Mais ça ne m’empêche pas de regretter de ne pas être un garçon.

Le soir même, pourtant, Ursula prouva à Aloïs qu’elle ne déplorait pas toujours son sexe.

Le jeune homme n’était pas couché depuis dix minutes quand on gratta à la porte de sa chambre. Il enfila une robe de chambre pour aller ouvrir et fut surpris de voir Ursula sur le pas de sa porte.

[…]

 

Ursula se glissa fortement contre lui et murmura :

- Le devoir d’une femme allemande, c’est de donner des enfants à son pays, dans le mariage, si c’est possible, hors du mariage, autrement.

- Que diraient tes parents si tu étais enceinte ?

- Oh ! Je m’arrangerais bien pour trouver tout de suite quelqu’un pour m’épouser !

 

[…]

 

- Tu aimerais attendre un enfant de moi ?

Elle réfléchit un instant avant de répondre :

- Tu ne vas pas te vexer ? Je ne crois pas…

- Et pourquoi donc ?

- A cause de tes cheveux. Je voudrais que mon fils soit blond.

- Je suis un pur Aryen ! protesta Aloïs.

- Je le sais bien. Autrement, tu ne serais pas S.S.

- Le Führer a les cheveux noirs.

- Je le sais aussi. Ce n’est qu’une question de goût. Tu ne m’en veux pas ?

- Mais non. Mais non.

 

 

*

***

 

Aloïs passa le plus clair de sa permission chez les Wedling. Il ne retourna dans sa propre famille que pour faire ses adieux, la veille de son départ.

Mais, entre son domicile et la gare, il s’arrêta chez un coiffeur et se fit décolorer les cheveux.

 

 

*

***

 

Aloïs possédait en lui-même une certaine image de la Russie : des plaines interminables couvertes de neige ; des troïkas glissant indéfiniment, sous la conduite de Moujiki en tourloupes ; des icônes et des samovars…

Au cinéma, les actualités lui avaient fourni une toute autre image de la Russie : des étendues de blés dorant au soleil au milieu desquels avançaient gaiement les blindés allemands que personne ne pouvait freiner.

Il savait donc qu’il existait une Russie chaude et savoureuse. Mais il ne parvenait pas réellement à l’identifier aux images de froidure et de blancheur issues de toutes ses lectures enfantines.

Quand, après un voyage interminable, il descend enfin du train, en compagnie de Kurt et de quelques autres camarades de promotion, il fut étonné par le tableau inattendu qui s’offrit à leurs yeux : il tombait une pluie drue, interminable, qui noyait tout le paysage. Elle était si dense qu’au milieu de l’après-midi, on se serait cru au crépuscule.

Comme les jeunes gens débarquaient et cherchaient des yeux où se rendre, un S.S. Mann surgit brusquement devant eux, la main droite levée.

- Heil Hitler !

- Heil Hitler ! répondirent les arrivants avec un ensemble parfait.

Le soldat s’adressa à Aloïs pour lui demander :

- Rottenführer, vous devez bien rejoindre votre unité ?

C’est visible, dit Aloïs en montrant le badge cousu à son uniforme.

- Le Hauptsturmführer Schulter m’a chargé de venir vous chercher. Mon camion vous attend.

Les jeunes gens prirent leurs bagages et suivirent le S.S. Mann hors de la gare. Là, un camion était arrêté. Ils grimpèrent à l’arrière, sauf Aloïs qui, en tant que Rottenführer, eut droit au siège voisin de celui du chauffeur ; n’était-il pas sorti du peloton avec Kurt ?

Quand le véhicule eut démarré, Aloïs demanda :

- Polvö, c’est très loi ?

- Non. Une dizaine de kilomètres. Mais nous en aurons bien pour une demi-heure.

- Pourquoi donc ?

- Vous comprendrez quand vous connaîtrez les routes russes ! En temps normal, elles sont déjà pleines d’ornières. Mais, avec ces pluies, elles deviennent impraticables.

Effectivement, dès que le camion eut dépassé les dernières maisons de la ville, les roues eurent tendance à suivre les fondrières et le chauffeur dut se concentrer sur sa conduite pour éviter de quitter le chemin à peine visible et de s’enfoncer dans la boue jusqu’aux essieux.

- Teufel ! jura Aloïs. Je n’aurais jamais cru voir ça en Russie.

- Moi non plus ! C’est une sale surprise. Il paraît que c’est ainsi tous les automnes. Ensuite, vient l’hiver qui gèle toute cette flotte et les routes deviennent de véritables patinoires. Cigarette ?

- Merci. Je ne fume pas.

Le S.S. Mann s’alluma une Juno avant de poursuivre :

- Pour nous, ce n’est pas trop grave. Mais je plains les gars qui se trouvent en première ligne. Le temps ralentit leur avance et les communications en sont gênées.

Aloïs hocha la tête. Il ne voyait aucun commentaire spécial à formuler. Le conducteur poursuivit, changeant de conversation :

- Je me nomme Heinrich Müchte. Et vous ?

- Aloïs Fungebarr.

- Vous venez de terminer vos classes ?

- Exactement.

- Ca ne vous a pas paru trop dur ?

- Je savais que c’était indispensable pour devenir un bon soldat.

- Ici, la vie n’est pas désagréable, mais ça manque un peu de femmes, à moins qu’on ait le goût de ces saletés de Slaves ! En général, elles ne sont pas farouches. Ce sont bien des animaux. Elles baisent sans plus de problèmes. Mais elles sont souvent d’une saleté repoussante.

- De toute façon, la fraternisation est interdite. Surtout avec ces Untermenschen !

- Là-dessus, Schulter ne se montre pas trop intransigeant. Tant qu’on ne lui met pas le nez dessus, il ne cherche pas à savoir… A condition qu’il n’y ait pas de viols. Il a prévenu qu’il ne badinerait pas avec cette question.

Aloïs écoutait Müchte avec intérêt. Heinrich ne devait compter que trois ans de plus que lui, mais c’était déjà un vétéran qui connaissait bien des choses que le jeune S.S. Rottenführer avait besoin d’apprendre.

Enfin, le camion s’engagea entre deux rangées d’isbas et Müchte annonça :

- Nous y voilà !

Ce n’étaient que des bâtisses en rondins, alignées de part et d’autre de la route. Il n’y avait qu’un seul bâtiment en pierre qui dominait l’ensemble.

- C’est ça, Polvö ? s’étonna Aloïs.

- Vous vous attendiez à mieux, hein ? Les villages russes se ressemblent tous. Des cabanes à cheval sur une voie plus ou moins large. Pas d’eau, en dehors d’un puits qui sert à tout le monde. Les bâtiments en dur sont réservés aux autorités communistes qui ne se soucient pas de faire progresser le peuple. Il était temps que nous venions pour civiliser ces sauvages. Ils sont démunis de tout, mais ils l’ignorent, car on ne leur a rien laissé connaître de ce qui existe, de tout ce que le communisme est incapable de leur fournir. Pour eux, le plus misérable des Allemands est un capitaliste !

- Grâce au Führer, le peuple allemand vit confortablement, nota Aloïs.

- Rien n’est plus vrai. C’est quand on voit ces misérables qu’on comprend vraiment tout ce que Hitler a apporté à l’Allemagne.

Le camion s’arrêta devant l’ancienne Maison du Peuple et Mütche expliqua :

- Schulter veut vous voir dès votre arrivée. Dites à vos hommes de laisser leurs bagages dans le camion. Je vous conduirai ensuite à votre logement.

La pluie cingla le visage d’Aloïs quand il descendit et se dirigea vers l’arrière. Il transmit la consigne de Müchte et les autres dégringolèrent à leur tour, se précipitant vers l’abri offert par le bâtiment.

Quelques instants plus tard, ils étaient tous réunis dans une pièce assez vaste. La porte s’ouvrit et un S.S. Hauptsturmführer entra. C’était un homme mince et de haute taille.

- Achtung ! cria Aloïs.

Tout se mirent au garde-à-vous. L’officier leva la main droite et lança :

- Heil Hitler ! Repos !

Il se donna le temps de dévisager les dix nouvelles recrues qui venaient se joindre à son unité, puis il les pria de se présenter à tour de rôle. Quand ce fut terminé, il dit :

- Je m’appelle Emil Schulter. Je sui le commandant de votre compagnie. Je tiens à vous mettre en garde sur la conduite que vous devrez observer dans cette unité. Nous sommes contraints de loger chez l’habitant. Ce n’est pas très confortable, car ces Slaves vivent comme des animaux préhistoriques. Mais, pour l’instant, il n’y a pas d’autre solution. Les isbas comprennent généralement deux pièces, quelquefois trois. Dans chaque bâtiment, nous avons réquisitionné au moins une pièce. Les Russes ont dû se tasser un peu plus, mais ça ne gêne guère ces Untermenschen qui sont habitués à la plus répugnante des promiscuités. Vous serez partagés en deux groupes et vous habiterez chacun une pièce d’une isba. A vous de vous arranger au mieux. Je vous rappelle que la plus grande correction avec la population civile est de rigueur, mais que toute fraternisation excessive est interdite. Du reste, quand vous aurez vu à quoi ressemblent ces paysannes, vous vous demanderez comment les Russes peuvent leur faire des enfants. Il y a vraiment des hommes qui ont du courage !

La plaisanterie de Schulter fit naître quelques sourires. L’officier parut satisfait de son succès. Il continua :

- Ainsi que vous le savez, nous sommes ici pour assurer la germanisation de la région. Vous participerez donc à des actions d’organisation et de répression. Notre première tâche est de neutraliser tous les anciens membres du parti communiste. Nous ne nous consacrerons aux Juifs qu’ensuite, quand nous aurons achevé de juguler le fléau rouge. Selon les dernières directives reçues, les commissaires politiques peuvent être abattus sur place, sans jugement. Les simples membres doivent, de préférence, être arrêtés et jugés. Mais leur mort ne chagrine jamais personne. Ne prenez pas de risques avec eux : ce sont des bêtes sauvages capables de tout.

Schulter considéra ses nouveaux hommes avec une certaine solennité avant de poursuivre :

- Si vous êtes ici, si j’ai demandé des renforts, vous devez bien deviner la raison. Nous avons eu des pertes. L’avance rapide de nos troupes a laissé des soldats russes derrière elles. Ils se camouflent dans les forêts. La plupart du temps, quand nous les trouvons, ils ne cherchent qu’à se rendre. Parfois, pourtant, contraints par un quelconque commissaire politique, ils tentent de résister et nous sommes obligés de combattre pour les écraser. Certains ont même eu l’audace de tenter des attentats contre nous. Ils agissent donc en francs-tireurs et doivent être traités comme tels, c’est-à-dire fusillés immédiatement. Ce qui est certain, c’est que vous devez vous tenir sur vos gardes si vous ne voulez pas risquer d’être abattus par derrière, au moment où vous vous y attendrez le moins. Il en sera ainsi tant que nous n’aurons pas achevé d’extirper de ce pays la gangrène communiste. Messieurs, je vous remercie de votre attention. Heil Hitler !

- Heil Hitler ! répondit Aloïs tandis que l’officier sortait.

En se mettant au garde-à-vous, tous les autres firent écho au salut d’Aloïs.

7 mars 2013

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Thésée

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Illustration réalisée par :

Zdeněk Sklenář

 

Traduction de :

Eduard Petiška

 

 

Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose de vous remettre en mémoire ce mythe de Thésée et du célèbre fil d’Ariane :

 

Egée, fils du roi d’Athènes, partit un jour à la découverte du monde et resta absent de longues années. Quand Athènes fut menacée par la guerre, le vieux souverain envoya des messagers à la recherche du prince.

Ceux-ci, ayant entendu parler des nombreuses actions glorieuses qu’il avait accomplies, allèrent le trouver dans le pays d’un roi étranger dont il avait épousé la fille. Le jeune couple venait justement d’avoir un enfant. Le nouveau-né se prénommait Thésée.

Le prince reçut chaleureusement les émissaires, organisa une fête en leur honneur puis leur demanda pourquoi ils étaient venus.

« Egée », dirent-ils, « Athènes, ta patrie, est en danger. Ton père est vieux maintenant, il ne peut plus combattre. Aussi souhaite-t-il que tu viennes mener les Athéniens à la victoire ».

Cette nouvelle remplit le jeune homme de tristesse, mais il ne pouvait méconnaître son devoir. Avant de s’embarquer à bord du bâtiment qui devait l’emmener, il souleva un lourd rocher sur la plage et cacha dessous son glaive et ses sandales. Puis il dit à sa femme :

« Je ne sais combien de temps la guerre me retiendra à Athènes ni quand nous reviendrons. Si je ne reviens pas avant que Thésée soit devenu grand, amène-le à ce rocher ; s’il a assez de force pour le soulever et prendre ce que j’y ai déposé, dis-lui de venir me rejoindre. »

Egée fit ses adieux à son épouse et à son fils, et bientôt la voile blanche disparut à l’horizon.

Les jours, puis les années passèrent. Thésée grandit en force et en esprit, si bien qu’un beau matin sa mère put l’emmener au rocher sous lequel se trouvaient les objets laissés par son père.

« Si tu arrives à le soulever », dit-elle, « je serai fière d’avoir un garçon aussi fort, mais je serai accablée de tristesse car il nous faudra nous séparer ».

Enfonçant ses talons dans le sable, Thésée saisit la pierre et l’éleva lentement. Puis il mit les sandales, attacha le glaive à sa ceinture et retourna au palais avec sa mère pour préparer le voyage : il allait rejoindre son père, qui était devenu roi d’Athènes.

La princesse essaya de le convaincre de s’y rendre par la mer, car la route des montagnes était dangereuse, infestée de voleurs et de bêtes voraces. Mais Thésée ne l’écouta pas :

« Que dirait mon père s’il savait que je choisis le chemin le plus facile ? »

Il était impatient d’accomplir des exploits comme Héraclès. Aussi partit-il seul et à pied.

La route traversait les montagnes, les rochers et les forêts épaisses. A un détour de la forêt, caché dans un sous-bois, le guettait un brigand redoutable qui menaçait les voyageurs d’une massue d’airain. Soudain, il surgit de son abri.

« Tu arrives juste au bon moment ! » lui cria Thésée. « Ton gourdin me sera très utile pour débarrasser la contrée des rapaces tels que toi ».

Comme il disait ces mots, il s’élança en brandissant son épée, évita le coup qui lui était destiné, tua le bandit et s’empara de sa massue.

Il rencontra d’autres voleurs dans les immenses forêts et les plaines gigantesques, et il les massacra tous. Lorsque le glaive était impuissant, il utilisait la massue, comme Héraclès. Ce fut un grand soulagement pour tous les voyageurs, qui purent désormais suivre leur route sans péril.

Pourtant Thésée n’avait pas encore fait la pire de ses rencontres. Le dernier bandit de grand chemin avant Athènes était le géant Procuste. Celui-là ne hurlait pas, une épée à la main, il n’attaquait pas les paisibles voyageurs ; bien au contraire, il les invitait aimablement dans sa maison.

Il sourit à Thésée comme à ses précédentes victimes et l’invita à venir se reposer chez lui des fatigues de son long voyage. Après l’avoir asseoir, il lui offrit à manger et à boire.

Le repas achevé, Procuste lui proposa de dormir :

« Tu es fatigué, viens, un lit t’attend. »

Or il avait deux lits, un petit et un grand. Il offrait aux voyageurs celui dont la taille ne leur convenait pas : les grands étaient mis dans le petit, les petits dans le grand. Et suivant le cas il raccourcissait les membres qui dépassaient avec une hache ou bien étirait ceux qui ne remplissaient pas toute al couche. Et il torturait ainsi les voyageurs jusqu’à ce qu’ils expirent.

Il espérait donc réduire Thésée, qui était de belle taille, aux dimensions du petit lit. Mais celui-ci, ayant compris le danger qui le guettait, décida de battre le géant sur son propre terrain : il le poussa sur la couche qui lui était destinée et lui trancha la tête avec son glaive.

Aucun autre danger ne le menaça plus sur la route et bientôt il franchit les porte d’Athènes. Il se promena dans les rues en regardant les belles maisons. Les gens qu’il rencontrait regardaient sa silhouette poussiéreuse, sa figure hâlée et ses cheveux trop longs. Son énorme massue les laissait songeurs. Seuls, les maçons qui réparaient le temple d’Apollon se mirent à se moquer de lui. Thésée ne leur répondit pas. Sans dire un seul mot, il détacha les bœufs d’un chariot qui stationnait devant l’édifice, saisit le véhicule et le projeta sur les rieurs. Tous ceux qui le virent furent stupéfaits et se turent.

Devant le palais régnait une intense agitation. Les gens, très excités, discutaient entre eux et murmuraient contre le roi Egée. C’était le jour où les Athéniens devaient à nouveau envoyer sept jeunes gens et sept jeunes filles au Minotaure, le monstre de Crète. Tel était en effet le terrible tribut que la cité devait acquitter au cruel souverain de l’ile ennemie.

Un jour, des jeux fameux s’étaient déroulés à Athènes. Minos, le roi de Crète, y avait envoyé son fils. Or, celui-ci vainquit tous les Athéniens et fut ainsi amené à provoquer Egée. Perfidement, Egée, fit mettre à mort le jeune homme. Une guerre cruelle éclata entre les deux pays. Minos envahit les côtes athéniennes grâce à sa puissante flotte, dévasta toute la région et soumit les Athéniens. Depuis lors, ceux-ci durent tous les neuf ans envoyer en Crète sept jeunes gens et sept jeunes filles qui étaient enfermés dans le labyrinthe pour être dévorés par le monstrueux Minotaure.

Le peuple commençait à se rebeller contre son roi, coupable à ses yeux de n’avoir pas résisté davantage à une aussi épouvantable exigence.

« Pourquoi aurait-il résisté ? » disaient ceux qui fomentaient les troubles. « Cela lui importe peu. Ce sont nos enfants qui périssent, pas les siens. Il ne peut comprendre nos souffrances puisqu’il n’a pas de descendance. »

Mais, bien que fort mécontents, ils tiraient déjà au sort pour désigner ceux qui devraient partir. Bientôt, ceux qui avaient échappé au danger s’éloignèrent, quant aux autres, ils se mirent à se lamenter bruyamment.

Thésée traversa la foule agitée et entendit tout ce qui se disait. Il pénétra dans le palais et se fit annoncer au roi comme un simple voyageur et non comme son fils. Egée ne le reconnut pas.

« Tu nous rends visite en un bien triste jour, étranger, » dit-il en accueillant son visiteur. « tu dois venir de loin et ne rien savoir de notre malheur. Sinon, tu aurais évité de venir à Athènes ».

« Il est vrai que je viens de loin, ô roi », répondit Thésée, « mais je connais ton malheur et aimerais t’aider. Je veux accompagner les victimes dans l’antre du Minotaure. Promets-moi d’exaucer ce vœu. »

Egée regarda le jeune homme avec stupéfaction :

« Tu veux, de ton propre désir, aller dans l’antre du Minotaure. Et qui es-tu pour ne pas hésiter à sacrifier ta vie ? »

« C’est le Minotaure qui sera tué, pas moi », répondit Thésée avec audace. « Donne-moi ta parole d’accomplir ma volonté et je te dirai qui je suis. »

Egée, comme dans un rêve, acquiesça. Le héros montra alors au roi ses sandales et son glaive. Les yeux du monarque s’emplirent de larmes tandis qu’il lui tendait les bras :

« A peine ai-je retrouvé mon fils », se lamenta-t-il, « que je dois le perdre ! »

Mais il ne pouvait pas revenir sur la promesse qu’il venait de faire.

Déjà dans Athènes tout entière la nouvelle circulait à la vitesse d’une rafale de vent entre les branches d’un arbre : le fils du roi était soudain apparu et il allait tuer le Minotaure. Personne ne parlait plus d’autre chose.

Une grande foule accompagna les jeunes gens au port. Les femmes embrassaient le glaive de Thésée, les hommes le louaient avec enthousiasme. Egée, le cœur lourd, lui fit ses adieux.

« Je suis déjà vieux », dit-il à son fils, « et impatient comme un enfant. C’est pourquoi j’ai fait mettre au fond du navire une voile blanche. Vous partirez comme toujours avec une voile noire, mais si tu parviens à tuer le monstre, hisse la voile blanche au retour. Comme cela, je saurai de loin si je puis me réjouir de ta victoire. »

L’embarcation quitta le port, le roi et son peuple s’en retournèrent dans la ville. L’espoir était né, et il adoucissait la douleur de la séparation.

Sur le rivage de la Crète, Minos et ses courtisans attendaient déjà. Le bateau à la voile noire aborda et les jeunes gens accompagnés de Thésée débarquèrent. Le jeune prince se distinguait nettement par sa stature et sa fière démarche. Minos ne manqua pas de le remarquer.

Le héros regarda le roi droit dans les yeux et lui dit :

« Ne crois pas que je suis venu pour servir de repas au Minotaure. Bien au contraire, je suis venu pour le tuer et délivrer mon pays de l’horrible tribut qu’il te paye. »

Le roi eut un demi-sourire :

Si tu es aussi courageux en actes qu’en paroles, tu peux réussir. Si tu tues la bête, je vous donnerai à tous la liberté et Athènes sera délivrée de son impôt. »

Ariane, la fille du roi, qui se tenait auprès de lui, écouta cette conversation avec émerveillement. Elle en pouvait détacher son regard de ce beau jeune homme. Son image demeura en elle lorsqu’il fut parti. Elle se mit à le plaindre, sachant que sans son concours il n’échapperait pas à la mort.

Son désir de sauver Thésée fut le plus fort. La nuit venue, elle se leva en cachette, traversa le palais et se rendit à la prison où étaient enfermés les jeunes gens. Ils dormaient tous d’un sommeil agité, sauf Thésée, qui était éveillé. Ariane ouvrit le cadenas secret et l’appela doucement. Le héros avait espéré une aide divine, et voici qu’elle venait sous la forme d’une ravissante jeune fille.

« Je sais que tu veux tuer le Minotaure », lui murmura-t-elle vivement, « mais tu auras du mal à le vaincre seul. Je t’ai apporté un écheveau de fil. Dès que tu seras entré dans le labyrinthe, attaches-en une extrémité à un pilier et défais-le tout au long du chemin. Tu ne pourrais pas tuer le monstre avec une arme ordinaire : voici un glaive magique. Si tu es victorieux, tu pourras retrouver ta route grâce au fil que tu auras dévidé. »

Thésée voulut remercier la princesse, mais Ariane avait déjà disparu dans l’obscurité de la nuit. Si elle ne lui avait pas laissé l’écheveau et l’épée, il eût douté de sa présence et aurait cru avoir rêvé.

Le lendemain matin les gardes ouvrirent les portes de la prison et emmenèrent les futures victimes au labyrinthe. Les garçons baissaient la tête, les filles pleuraient. Seul le héros marchait la tête haute, encourageant ses compagnons. Il avait caché sous ses vêtements les présents d’Ariane.

Ils pénétrèrent dans le sinistre ensemble de passages sinueux et de sombres cavernes. Thésée ordonna à ses compatriotes de rester près de la sortie et quant à lui il partit à la recherche du Minotaure. Obéissant aux consignes qui lui avaient été données, il attacha le fil au premier pilier et se mit à le dérouler au fur et à mesure qu’il avançait. L’imposante construction de Dédale demeurait aussi silencieuse qu’un tombeau. Le jeune homme se frayait un chemin dans les sentiers obscurs, tandis que des chauves-souris affolées lui cognaient la tête de leurs ailes. Il traversa des pièces où les murs avaient craqué sous la chaleur du soleil, et pénétra dans des pièces où les murs avaient craqué sous la chaleur du soleil, et pénétra dans des grottes sentant la pourriture et le moisi. Tout était silencieux. Seules quelques souris se hâtaient vers leur trou en se sauvant sur son passage, tandis qu’une araignée abandonnait la toile qu’elle tissait. Thésée épongea la sueur de son front et s’engagea dans un long couloir.

Les rayons de soleil éclairèrent un moment, lui permettant d’apercevoir des taches de sang séchées. Soudain éclata un rugissement aussi fort que le tonnerre. Le héros se saisit de son glaive magique et s’approcha de l’endroit d’où venait le bruit. Le fracas s’amplifia, devint semblable au grondement de la mer démontée et au claquement de la foudre dans le ciel. Les piliers du couloir se mirent à trembler comme si une tempête s’y était déchaînée.

A un tournant, Thésée aperçut le Minotaure. Il piétinait un amas d’os blanchis en secouant sa monstrueuse tête de taureau. Son corps était celui d’un homme, mais gigantesque. Des flammes vertes et jaunes s’échappaient de ses naseaux et il exhalait un souffle empoissonné. Il tendit ses bras velus pour écraser le héros. Mais celui-ci, d’un bond, se mit hors d’atteinte, obligeant l’ignoble créature à se retourner pesamment. Alors Thésée prit son élan et enfonça son arme droit dans le cœur du Minotaure.

La terre trembla tandis que le monstre tombait et s’enfonçait dans le sol. L’écho de sa chute résonna dans tous les sentiers, les grottes et les couloirs. Ceux qui avaient accompagné le jeune homme dans le labyrinthe furent saisis de panique en entendant ce fracas :

« Le Minotaure a attaqué Thésée et l’a tué », dirent-ils avec désespoir. Et, accablés de chagrin, ils attendirent leur tour.

Pendant ce temps, en suivant le fil d’Ariane, Thésée retrouvait son chemin. Il rejoignit bientôt ses compagnons. Tous voulurent l’embrasser et lui témoigner leur reconnaissance. Soudain la princesse surgit devant eux comme si elle était sortie de terre.

« Suivez-moi vite », s’écria-t-elle, « mon père a découvert que je vous avais aidés. Il est furieux et ne veut pas tenir sa promesse. Avant qu’il ne lance ses gardes à notre poursuite, nous devons embarquer à bord de votre bateau. »

Aussitôt ils se mirent tous à courir derrière Ariane, qui les fit sortir du labyrinthe par un chemin qu’elle seule connaissait et qui menait droit à la mer. Avant que le roi Minos ait compris ce qui se passait, le bateau était si loin qu’il ne pouvait être question de le poursuivre.

Ils naviguèrent sans escale jusqu’à l’île de Naxos où ils abordèrent pour se nourrir, chercher de l’eau potable et se reposer. Ariane s’endormit et eut un songe : le dieu Dionysos lui apparaissait et lui ordonnait de ne plus quitter l’île, car il la voulait pour femme. Ariane obéit à la volonté du dieu et lorsqu’e les Athéniens s’embarquèrent, elle refusa de les suivre. Thésée, craignant de mécontenter les dieux, laissa la princesse à Naxos. Mais tous eurent de la peine de ne pas pouvoir ramener la belle jeune fille avec eux à Athènes et, absorbés par le regret, oublièrent de hisser la voile blanche.

Egée attendait avec impatience le retour du bateau, et le port était envahi par une foule agitée. Enfin le bateau apparut au loin, et comme il se rapprochait les voiles en devinrent visibles.

Dès que le roi eut aperçu la couleur de deuil, il se jeta dans la mer du haut d’un rocher, et les vagues engloutirent son corps.

Le héros rendit les jeunes gens à leurs parents, mais lui venait de perdre son père. Lorsque les vagues lui rendirent son corps, il lui fit des obsèques solennelles et institua en mémoire de ce jour une célébration qui rappellerait les événements joyeux et tristes de son expédition.

Depuis ce jour, la mer où le roi trouva la mort s’appelle la mer Egée.

Tout le peuple se réjouit lorsque Thésée monta sur le trône d’Athènes. Il gouverna par l’esprit autant que par l’épée. L’histoire raconte qu’il pacifia toutes les villes et donna à sa patrie de nouvelles lois. Il limita de sa propre volonté les pouvoirs du souverain en lui adjoignant une assemblée de sages pour le conseiller.

C’est ainsi que Thésée libéra son pays et construisit un nouveau royaume¸ fondé sur la liberté et la sagesse.

 

Maintenant revoyons ensemble ce que ce mythe enseigne…

 

Une des premières choses est qu’il est coutumier chez les Grecs de l’Antiquité qu’un enfant accourt dès qu’un de ses parents l’appelle, et ceci, quelque soit le moment et les raisons de cet appel. Et que c’est cette même obéissance qui pousse Thésée à rejoindre son père à Athènes plusieurs années après qu’Egée ait quitté sa famille pour obéir lui-même à un ordre parental alors que cet ordre paternel soit parvenu à Thésée tel un testament (différents objets laissés par son père sous un rocher).

 

Nous y trouvons aussi une mise en garde contre le banditisme de grand chemin… et nous apprenons qu’il était préférable de voyager sur l’eau que sur terre. Cela nous indique donc, d’un point de vue historique, qu’à l’heure où ce mythe fut créer, les pirates n’écumaient pas encore la Mer Méditerranée…

 

Comme dans de nombreux mythes, nous y trouvons aussi cette volonté du héros à se dépasser, à chercher la gloire (ici Thésée accompagne les Athéniens dans l’antre du Minotaure crétois alors que personne ne l’exigeait de lui et que tous, y compris son père, le considéraient tel un étranger).

 

Nous y surprenons aussi un coup de foudre, celui d’Ariane, fille du roi Minos, qui en apercevant ce bel inconnu décide de lui sauver la vie quel qu’en soit les dangers qui peuvent en découler…

 

On nous rappelle encore la puissance des dieux qu’il ne faut pas mécontenter : Ariane reste sur l’île de Naxos malgré les liens qui se sont créés entre elle et les Athéniens (Thésée compris).

On nous rappelle aussi qu’on ne doit pas oublier/ignorer les consignes données par un proche. Thésée a oublié de faire remplacer la voile noire par une blanche et son père s’est suicidé pensant que son fils unique avait été tué par le Minotaure.

 

Bisous,

@+

Sab

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5 mars 2013

Sab et le Chicken-pie…

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Ah que coucou !

 

Oui, tout le monde le sait, de ma vie passée à Londres j’ai rapporté certaines petites choses dont quelques recettes de cuisine – personnellement j’ignore pourquoi la cuisine anglaise est si critiquée et souvent victime de moquerie car j’avoue avoir apprécié tous les plats british que l’on m’a proposés. Et d’après ce que je constate avec mon entourage, toutes ces recettes sont très appréciées.

 

Donc aujourd’hui je vous propose de voyager dans la cuisine anglaise avec ce délicieux Chicken-Pie (traduisible par Tourte au poulet). Evidemment, étant de moins gros mangeurs que les amis londoniens j’ai adapté la recette aux besoins nutritifs des ventres français en réduisant certaines quantités. Par exemple : tandis que les Anglais utilise un poulet entier, pour 6 personnes je prends 2 grosses cuisses de poulet ou 3 moyennes ou 4 petites ! Cela a aussi le mérite de passer moins de temps pour dépiauter la viande et la désosser ;)…

 

Alors, voici d’abord la liste des ingrédients qui accompagnent les cuisses de poulet :

 

- poireau (1 gros)

- oignon (1 moyen)

- brocoli (1)

- œuf (1)

- carottes (2 grosses)

- champignon (3 grosses poignées)

- pâte feuilletée (2)

- aromates

- sel, poivre

- huile d’olive (1 cuillérée)

 

+ sauce béchamel (3/4 l)

 

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A nouveau, obligation d'utiliser un autre hébergeur d'image

pour cette photo qui n'est, selon l'affirmation de l'hébergeur de centerblog, pas une image ;) mdrrrrr!!!

 

NE PAS UTILISER DE CUIT-VAPEUR car il ne permet pas de faire tout ce que fait la bonne vieille cocotte-minute !

 

1) Préparation des cuisses de poulet

Dans une cocotte-minute, ajoutez à l’eau (pour cuire à la vapeur les pattes de poulet) le sel, le poivre, les aromates (moi j’opte souvent pour un peu de persil et selon l’humeur une autre herbe).

Dès ébullition laissez cuire pendant 25 mn.

 

2) Préparation des légumes

Découpez en petits morceaux les poireaux, carottes, oignon, brocoli, champignons

Une fois les cuisses de poulet cuites, mettre les légumes à la place des cuisses et faites les cuire à la vapeur. Temps de cuisson 15 mn.

 

3) Désossez les cuisses et découpez-les en petits morceaux.

 

4) Dans un plat assez grand, battez l’œuf, salez, poivrez, ajoutez la cuillérée d’huile. Remuez. Ajoutez-y la viande. Remuez.

 

5) Ajoutez au mélange les légumes. Mélangez.

 

6) Ajoutez toute la sauce béchamel faite à base de lait. Mélangez jusqu’à obtension d’un ensemble homogène.

 

7) Dans un moule à tarte, y étaler une des deux pâtes feuilletées. Y étaler toute la préparation. La recouvrir par la seconde pâte feuilletée. Ne pas oublier la cheminée.

 

8) Mettre dans le four à 350°C (chaleur tournante) pendant 35 mn.

 

9) Vous n’avez plus qu’à déguster !

 

Bon appétit !

 

Bisous,

@+

Sab

PS : Alors, maman, contente ? tu as la recette maintenant ;) mdrrrr !!

3 mars 2013

Voltaire et l’Histoire

 Voltaire

 

Ah que coucou !

 

Je sais qu’actuellement sur mon blog c’est un peu… bordélique ; prononçons ce mot, car il est VRAI ! et j’en suis parfaitement consciente ! Toutefois dans ce « bordel », pour ma défense, il y a un ordre… que certains peut-être ne voit pas mais qui existe toutefois ! Mais vous ne pouvez toutefois pas vous en apercevoir à moins de suivre scrupuleusement les sujets. Par exemple là : vous avez le choix entre l’Histoire, la Littérature, la Philosophie… Je suis totalement consciente que certains sont « perdus », etc. Je dois avouer, en plus, qu’ici a été abordé l’Histoire d’un point de vue historique et non philosophique… oui, nous savons tous, que l’Histoire du monde vue par un philosophe diffère du monde vu par un Historien pur et dur ! Quand nous étudions l’Histoire, une des choses qu’on nous conseille est de lire ce que Voltaire en pensait… c’est pour cela que nous constatons que de nombreuses personnes ont « commentés » ce que Voltaire a étudié…

 

Personnellement, j’en ai marre des versions commentées ! Et celle de Voltaire est, d’après mon jugement, la plus commentée après la Bible ! Malgré que Voltaire ait dit… vous allez l’apprendre tout de suite…

 

Oui, laissons à Voltaire ses mots, sa syntaxe pour nous expliquer les raisons de son ras-le-bol commenté par lui-même ! Ces mots, qui ont été plusieurs fois commentés par différentes personnes qui ont fini par nous corrompre, nous tromper sur les propres motivations de Voltaire, je vous les propose aujourd’hui. Ceux sont ses mots que notre ami Voltaire a écrit en 1795 pour expliquer à ces contemporains la façon dont il considérait le besoin de connaître l’Histoire…

 

Peut-être arrivera-t-il bientôt dans la manière d’écrire l’histoire ce qui est arrivé dans la physique. Les nouvelles découvertes ont fait proscrire les anciens systèmes. On voudra connaître le genre humain dans ce détail intéressant qui fait aujourd’hui la base de la philosophie naturelle.

 

On commence à respecter très peu l’aventure de Curtius, qui referma un gouffre en se précipitant au fond lui et son cheval. On se moque des boucliers descendus du ciel, et de tous les beaux talismans dont les dieux faisaient présent si libéralement aux hommes, et des vestales qui mettaient un vaisseau à flot avec leur ceinture, et de toute cette foule de sottises célèbres dont les anciens historiens regorgent. On n’est guère plus content que, dans son histoire ancienne, M. Rollin nous parle sérieusement du roi Nabis, qui faisait embrasser sa femme par ceux qui lui apportaient de l’argent, et qui mettait ceux qui lui en refusaient dans les bras d’une belle poupée toute semblable à la reine, et armée de pointes de fer sous son corps de jupe. On rit quand on voit tant d’auteurs répéter, les uns après les autres, que le fameux Othon, archevêque de Mayence, fut assiégé et mangé par une armée de rats, en 698 ; que les pluies de sang inondèrent la Gascogne en 1017 ; que deux armées de serpents se battirent près de Tournai en 1059. Les prodiges, les prédictions, les épreuves par le feu, etc., sont à présent dans le même rang que les contes d’Hérodote.

 

Je veux parler ici de l’histoire moderne, dans laquelle on ne trouve ni poupées qui embrassent les courtisans, ni évêques mangés par les rats.

 

On a grand soin de dire quel jour s’est donnée une bataille, et on a raison. On imprime les traités, on décrit la pompe d’un couronnement, la cérémonie de la réception d’une barrette, et même l’entrée d’un ambassadeur dans laquelle on n’oublie ni son suisse ni ses laquais. Il est bon qu’il y ait des archives de tout, afin qu’on puisse les consulter dans le besoin ; et je regarde à présent tous les gros livres comme des dictionnaires. Mais, après avoir lu trois ou quatre mille descriptions de batailles, et la teneur de quelques centaines de traités, j’ai trouvé que je n’étais guère plus instruit au fond. Je n’apprenais là que des événements. Je ne connais pas plus les Français et les Sarrasins par la bataille de Charles Martel, que je ne connais les Tartares et les Turcs par la victoire que Tamerlan remporta sur Bajazet. J’avoue que quand j’ai lu les mémoires du cardinal de Reitz et de Mme de Motteville, je sais ce que la reine-mère a dit mot pour mot à M. de Jersai ; j’apprends comme le coadjuteur a contribué aux barricades ; je peux me faire un précis des longs discours qu’il tenait à Mme de Bouillon : c’est beaucoup pour ma curiosité ; c’est pour mon instruction très peu de chose. Il y a des livres qui m’apprennent les anecdotes vraies ou fausses d’une cour. Quiconque a vu les cours, ou a eu envie de les voir, est aussi avide de ces illustres bagatelles qu’une femme de province aime à savoir les nouvelles de sa petite ville : c’est au fond la même chose et le même mérite. On s’entretenait sous Henri IV des anecdotes de Charles IX. On parlait encore de M. le duc de Bellegarde dans les premières années de Louis XIV. Toutes ces petites miniatures se conservent une génération ou deux, et périssent ensuite pour jamais.

 

On néglige cependant pour elles des connaissances d’une utilité plus sensible et plus durable. Je voudrais apprendre quelles étaient les forces d’un pays avant une guerre, et si cette guerre les a augmentées ou diminuées. L’Espagne a-t-elle été plus riche avant la conquête du nouveau monde qu’aujourd’hui ? De combien était-elle plus peuplée du temps de Charles-Quint que sous Philippe IV ? Pourquoi Amsterdam contenait-elle à peine vingt mille âmes il y a deux cents ans ? Pourquoi a-t-elle aujourd’hui deux cent quarante mille habitants ? Et comment le sait-on positivement ? De combien l’Angleterre est-elle plus peuplée qu’elle ne l’était sous Henri VIII ? Serait-il vrai, ce qu’on dit dans les Lettres Persanes, que les hommes manquent à la terre, et qu’elle est dépeuplée en comparaison de ce qu’elle était il y a deux mille ans ? Rome, il est vrai, avait alors plus de citoyens qu’aujourd’hui. J’avoue qu’Alexandrie et Carthage étaient de grandes villes ; mais Paris, Londres, Constantinople, le grand Caire, Amsterdam, Hambourg, n’existaient pas. Il y avait trois cents nations dans les Gaules ; mais ces trois cents nations ne valaient pas la nôtre ni en nombre d’hommes ni en industrie. L’Allemagne était une forêt : elle est couverte de cent villes opulentes. Il semble que l’esprit critique, lassé de ne persécuter que des particuliers, ait pris pour objet l’univers. On crie toujours que ce monde dégénère ; et on veut encore qu’il se dépeuple. Quoi donc ! nous faudra-t-il regretter les temps où il n’y avait pas de grand chemin de Bordeaux à Orléans, et où Paris étaient une petite ville dans laquelle on s’égorgeait ? On a beau dire, l’Europe a plus d’hommes qu’alors et les hommes valent mieux. On pourra savoir dans quelques années combien l’Europe est en effet peuplée ; car, dans presque toutes les grandes villes, on rend public le nombre des naissances au bout de l’année, et sur la règle exacte et sûre que vient de donner un Hollandais aussi habile qu’infatigable, on sait le nombre des habitants par celui des naissances. Voilà déjà un des objets de la curiosité de quiconque veut lire l’histoire en citoyen et en philosophe. Il sera bien loin de s’en tenir à cette connaissance ; il recherchera quel a été le vice radical et la vertu dominante d’une nation ; pourquoi elle a été puissante ou faible sur la mer ; comment et jusqu’à quel point elle s’est enrichie depuis un siècle ; les registres des exportations peuvent l’apprendre. Il voudra savoir comment les arts, les manufactures se sont établies ; il suivra leur passage et leur retour d’un pays dans un autre. Les changements dans les mœurs et dans les lois seront enfin son grand objet. On saurait ainsi l’histoire des hommes, au lieu de savoir une faible partie de l’histoire des rois et des cours.

 

En vain je lis les annales de France : nos historiens se taisent tous sur ces détails. Aucun n’a eu pour devise : Homo sum, humani nil a me alienum puto. Il faudrait donc, me semble, incorporer avec art ces connaissances utiles dans le tissu des événements. Je crois que c’est la seule manière d’écrire l’histoire moderne en vrai politique et en vrai philosophe. Traiter l’histoire ancienne, c’est compiler, me semble, quelques vérités avec mille mensonges. Cette histoire n’est peut-être utile que de la même manière dont l’est la fable : par de grands événements qui font le sujet perpétuel de nos tableaux, de nos poèmes, de nos conversations, et dont on tire des traits de morale. Il faut savoir les exploits d’Alexandre, comme on sait les travaux d’Hercule. Enfin cette histoire ancienne me paraît, à l’égard de la moderne, ce que sont les vieilles médailles en comparaison des monnaies courantes ; les premières restent dans les cabinets ; les secondes circulent dans l’univers pour le commerce des hommes.

 

Mais, pour entreprendre un tel ouvrage, il faut des hommes qui connaissent autre chose que les livres. Il faut qu’ils soient encouragés par le gouvernement, autant au moins pour ce qu’ils feront, que le furent les Boileau, les Racine, les Valincour, pour ce qu’ils ne firent point ; et qu’on ne dise pas d’eux ce que disait de ces messieurs un commis du trésor royal, homme d’esprit : « Nous n’avons vu encore d’eux que leurs signatures. »

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : Pas de nouveau billet avant la nuit de lundi à mardi…

2 mars 2013

Voltaire et l’Histoire : Ses remarques…

 Voltaire

 

Ah que coucou !

 

Comme je vous l’ai dit déjà dans mon billet précédent, j’ai numérisé hier les « Œuvres historiques » qui me semblent être complètes écrites par l’ami Voltaire (et sur lequel nous allons revenir plusieurs fois). Parmi toutes ces pages se trouve le passage suivant concernant certaines de ses remarques sur un sujet qui nous est cher : l’Histoire ! Mais je laisse ici la parole à Voltaire qui, mieux que quiconque, peut s’expliquer :

 

Remarques sur l’Histoire

 

Ne cessera-t-on jamais de nous tromper sur l’avenir, le présent, et le passé ? Il faut que l’homme soit bien né pour l’erreur, puisque dans ce siècle éclairé on prend tant de plaisir à nous débiter les fables d’Hérodote, et des fables encore qu’Hérodote n’aurait jamais osé conter même à des Grecs.

Que gagne-t-on à nous redire que Ménès était petit-fils de Noé ? Et par quel excès d’injustice peut-on se moquer des généalogies de Moréri, quand on en fabrique des pareilles ? Certes Noé envoya sa famille voyager loin : son petit-fils Ménès en Egypte, son autre petit-fils à la Chine, je ne sais quel autre petit-fils en Suède, et un cadet en Espagne. Les voyages alors formaient les jeunes gens bien mieux qu’aujourd’hui : il a fallu chez nos nations modernes des dix ou douze siècles pour s’instruire un peu de la géométrie ; mais ces voyageurs dont on parle étaient à peine arrivés dans des pays incultes, qu’on y prédisait les éclipses. On ne peut douter au moins que l’histoire authentique de la Chine ne rapporte des éclipses calculées il y a environ quatre mille ans. Confucius en cite trente-six, dont les missionnaires mathématiciens ont vérifié trente-deux. Mais ces faits n’embarrassent point ceux qui ont fait Noé grand-père de Fo-hi ; car rien ne les embarrasse.

D’autres adorateurs de l’antiquité nous font regarder les Egyptiens comme le peuple le plus sage de la terre, parce que, dit-on, les prêtres avaient chez eux beaucoup d’autorité ; et il se trouve que ces prêtres si sages, ces législateurs d’un peuple sage, adoraient des singes, des chats, et des oignons. On a beau se récrier sur la beauté des anciens ouvrages égyptiens, ceux qui nous sont restés sont des masses informes ; la plus belle statue de l’ancienne Egypte n’approche pas de celle du plus médiocre de nos ouvriers. Il a fallu que les Grecs enseignassent aux Egyptiens la sculpture ; il n’y a jamais eu en Egypte aucun bon ouvrage que de la main des Grecs. Quelle prodigieuse connaissance, nous dit-on, les Egyptiens avaient de l’astronomie ! Les quatre côtés d’une grande pyramide sont exposés aux quatre régions du monde ; ne voilà-t-il pas un grand effort d’astronomie ? Ces Egyptiens étaient-ils autant de Cassini, de Halley, de Képler, de Ticho-Brahé ? Ces bonnes gens racontaient froidement à l’Hérodote que le soleil en onze mille ans s’était couché deux fois où il se lève : c’était là leur astronomie.

Il en coûtait, répète M. Rollin, cinquante mille écus pour ouvrir et fermer les écluses du lac Moeris. M. Rollin est cher en écluses, et se mécompte en arithmétique. Il n’y a point d’écluse qui ne doive s’ouvrir et se fermer pour un écu, à moins qu’elle ne soit très mal faite. Il en coûtait, dit-il, cinquante talents pour ouvrir et fermer ces écluses. Il faut savoir qu’on évalua le talent, du temps de Colbert, à trois mille livres de France. Rollin ne songe pas que depuis ce temps la valeur numéraire de nos espèces est augmentée presque du double, et qu’ainsi la peine d’ouvrir les écluses du lac Moeris aurait dû coûter, selon lui, environ trois cent mille francs, ce qui est à peu près deux cent quatre-vingt-dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix sept livres plus qu’il ne faut. Tous les calculs de ses treize tomes se ressentent de cette inattention. Il répète encore après Hérodote qu’on entretenait d’ordinaire en Egypte, c’est-à-dire dans un pays beaucoup moins grand que la France, quatre cent mille soldats ; qu’on donnait à chacun cinq livres de pain par jour, et deux livres de viande. C’est donc huit cent mille livres de viande par jour pour les seuls soldats, dans un pays où l’on n’en mangeait presque point. D’ailleurs à qui appartenaient ces quatre cent mille soldats, quand l’Egypte était divisée en plusieurs petites principautés ? On ajoute que chaque soldat avait six arpents francs de contributions ; voilà donc deux millions quatre cent mille arpents qui ne paient rien à l’Etat. C’est cependant ce petit Etat qui entretenait plus de soldat que n’en a aujourd’hui le Grand-Seigneur, maître de l’Egypte et deux fois plus de pays que l’Egypte n’en contient. Louis XIV a eu quatre cent mille hommes sous les armes pendant quelques années ; mais c’était un effort, et cet effort a ruiné la France.

Si on voulait faire usage de sa raison au lieu de sa mémoire, et examiner plus que transcrire, on ne multiplierait pas à l’infini les livres et les erreurs ; il faudrait n’écrire que des choses neuves et vraies. Ce qui manque d’ordinaire à ceux qui compilent l’histoire, c’est l’esprit philosophique : la plupart, au lieu de discuter des faits avec des hommes, font des contes à des enfants. Faut-il qu’au siècle où nous vivons on imprime encore le conte des oreilles de Smerdis, et de Darius, qui fut déclaré roi par son cheval, lequel hennit le premier, et de sanacharib, ou Sennakérib, ou Sennacabon, dont l’armée fut détruite miraculeusement par des rats ! Quand on veut répéter ces contes, il faut du moins les donner pour ce qu’ils sont.

Est-il permis à un homme de bon sens, né dans le 18e siècle, de nous parler sérieusement des oracles de Delphes ? tantôt de nous répéter que cet oracle devina que Crésus faisait cuire une tortue et du mouton dans une tourtière ; tantôt de nous dire que des batailles furent gagnées suivant la prédiction d’Apollon, et d’en donner pour raison le pouvoir du diable ? M. Rollin, dans sa compilation de l’histoire ancienne, prend le parti des oracles contre MM. Van Dale, Fontenelle, et Basnage. « Pour M. Fontenelle, dit-il, il ne faut regarder que comme un ouvrage de jeunesse son livre contre les oracles, tiré de Van Dale. » J’ai bien peur que cet arrêt de la vieillesse de Rollin contre la jeunesse de Fontenelle ne soit cassé au tribunal de la raison ; les rhéteurs n’y gagnent guère leurs causes contre les philosophes. Il n’y a qu’à voir ce que dit Rollin dans son dixième tome, où il veut parler de physique : il prétend qu’Archimède, voulant faire voir à son bon ami le roi de Syracuse la puissance des mécaniques, fit mettre à terre une galère, la fit charger doublement, et la remit doucement à flot en remuant un doigt, sans sortir de dessus sa chaise. On sent bien que c’est là le rhéteur qui parle : s’il avait été un peu philosophe, il aurait vu l’absurdité de ce qu’il avance.

Il me semble que si l’on voulait mettre à profit le temps présent, on ne passerait point sa vie à s’infatuer des fables anciennes. Je conseillerais à un jeune homme d’avoir une légère teinture de ces temps reculés ; mais je voudrais qu’on commençât une étude sérieuse de l’histoire au temps où elle devient véritablement intéressante pour nous : il me semble que c’est vers la fin du 15e siècle. L’imprimerie, qu’on inventa en ce temps-là, commence à la rendre moins incertaine. L’Europe change de face ; les Turcs, qui s’y répandent, chassent les belles-lettres de Constantinople ; elles fleurissent en Italie ; elles s’établissent en France ; elles vont polir l’Angleterre, l’Allemagne, et le septentrion. Une nouvelle religion sépare la moitié de l’Europe de l’obédience du pape. Un nouveau système de politique s’établit. On fait, avec le secours de la boussole, le tour de l’Afrique ; et on commerce avec la Chine plus aisément que de Paris à Madrid. L’Amérique est découverte ; on subjugue un nouveau monde, et le nôtre est presque tout changé ; l’Europe chrétienne devient une espèce de république immense, où la balance du pouvoir est établie mieux qu’elle ne le fut en Grèce. Une correspondance perpétuelle en lie toutes les parties, malgré les guerres, que l’ambition des rois suscite, et même malgré les guerres de religion, encore plus destructives. Les arts, qui font la gloire des Etats, sont portés à un point que la Grèce et Rome ne connurent jamais. Voilà l’histoire qu’il faut que tout le monde sache. C’est là qu’on ne trouve ni prédictions chimériques, ni oracles menteurs, ni faux miracles, ni fables insensées : tout y est vrai, aux petits détails près, dont il n’y a que les petits esprits qui se soucient beaucoup. Tout nous regarde, tout est fait pour nous. L’argent sur lequel nous prenons nos repas, nos meubles, nos besoins, nos plaisirs nouveaux, tout nous fait souvenir chaque jour que l’Amérique et les Grandes-Indes, et par conséquent toutes les parties du monde entier, sont réunies depuis environ deux siècles et demi par l’industrie de nos pères. Nous ne pouvons faire un pas qui ne nous avertisse du changement qui s’est opéré depuis dans le monde. Ici ce sont cent villes qui obéissaient au pape, et qui sont devenues libres. Là on a fixé pour un temps les privilèges de toute l’Allemagne. Ici se forme la plus belle des républiques dans un terrain que la mer menace chaque jour d’engloutir. L’Angleterre a réuni la vraie liberté avec la royauté ; la Suède l’imite, et le Danemark n’imite point la Suède. Que je voyage en Allemagne, en France, en Espagne, partout je trouve les traces de cette longue querelle qui a subsisté entre les maisons d’Autriche et de Bourbon, unies par tant de traités, qui ont tous produit des guerres funestes. Il n’y a point de particulier en Europe sur la fortune duquel tous ces changements n’aient influé. Il sied bien, après cela, de s’occuper de Salmanasar et de Mardokempad, et de chercher les anecdotes du Persan Cayamarrat et de Sabaco Métophis ! Un homme mûr, qui a des affaires sérieuses, ne répète point les contes de sa nourrice.

 

Oui… vous avez certainement remarqué… voici ce que j’adore chez Voltaire : IL REFLECHIT et NE TIENT PAS POUR ACQUIS CE QUE D’AUTRES ONT EMIS COMME HYPOTHESE ! C’est ce qui lui a valut de nombreux déboires en son temps… pourtant… à lui aussi, on peut répondre qu’il a oublié certains détails dans son exposé… comme celui de l’existence des archives médiévales ;)… Mais là n’est pas la raison pour laquelle j’ai choisi ce passage.

 

Lisez bien ce que dit Voltaire ! Cela ne vous rappelle-t-il rien ? ;) Allez, je vous laisse chercher où se trouve la similitude entre les propos de Voltaire et l’actualité de ces derniers jours, dernières semaines… et vous vous apercevrez que déjà, à l’époque de Voltaire, il fallait mettre en garde les gens pour les mêmes risques d’erreurs actuels !!!

 

Bisous,

@+

Sab

22 février 2013

Edgar Allan Poe : Manuscrit trouvé dans une bouteille

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Pour une meilleure lecture, n’hésitez pas à cliquer sur l’image !

 

Ah que coucou !

 

Oui. Comme vous vous en apercevez, j’ai changé exceptionnellement d’image en entête. Pourquoi ? Tout simplement pour que vous puissiez accéder à une biographie simple et courte de cet écrivain américain de génie. Cette image provient de la couverture du recueil « Les Nouvelles Histoires Extraordinaires » qui, comme vous le savez déjà, regroupe toutes les nouvelles que je mets actuellement en ligne… D'ailleurs aujourd’hui je vous propose :

 

Le Manuscrit trouvé dans une Bouteille

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur : Adobe)

Langue : français

 

dans lequel E. A. Poe nous place sur un navire, un navire qui disparait corps et biens dans l’Océan, un navire qui sombre, un navire où se trouvent des passagers… parmi eux un des passagers promet d’enfermer son journal dans une bouteille et de le mettre à la mer avant le tout dernier moment afin de décrire exactement et correctement toutes les étapes différentes qui mènent à l’horrible fin…

 

Ce sublime témoignage peut nous laisser croire qu’Edgar Allan Poe a déjà vécu une telle expérience (surtout pour ceux et celles qui, comme moi, ne se sont jamais retrouvés en plein naufrage)… En effet, on y lit toute la détresse et la résignation qu’une personne doit ressentir certainement à ce moment-là. Toutefois je doute fort qu’Edgar Allan Poe se soit lui-même retrouvé dans une telle histoire… ceci révèle, une nouvelle fois, tout son génie ainsi que celui de son traducteur officiel : notre Charles Baudelaire national !

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

21 février 2013

19 : La Bonne Fée Marguerite remet Merlin à sa place

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Ah que coucou!

 

Oui, les enfants. Comme je vous l’avais laissé comprendre la semaine dernière, Merlin l’Enchanteur faisait avec Babeth les mêmes erreurs qu’il avait faites avec Morgane il y a bien longtemps. C’est pour cela que la Bonne Fée Marguerite avait décidé de rappeler à Merlin ses obligations non seulement de professeur, mais aussi d’enchanteur œuvrant pour le Bien.

 

C’est donc à un coin de la forêt magique que la Bonne Fée Marguerite décida d’attendre Merlin afin de pouvoir discuter avec lui sans que Babeth ne soit présente… La Bonne Fée Marguerite profita de cette attente pour discuter avec les nymphes de la nouvelle occupation de Merlin. C’est ainsi qu’elle apprit que les nymphes ne discutaient plus avec Merlin depuis plusieurs mois ce qui leur causaient bien des soucis. Oui, les enfants, en tant qu’enchanteur, Merlin doit mettre ses pouvoirs magiques à la disposition de toutes les nymphes afin qu’elles puissent protéger correctement la Nature quand leurs pouvoirs ne sont pas suffisants… et depuis qu’il enseigne la magie à Babeth, il a tendance à oublier ses devoirs…

 

« De plus », se plaint Roseline la nymphe des roses et des buissons, « Merlin est à nouveau tête en l’air depuis qu’il joue au professeur avec Babeth.

- Quand je l’ai croisé hier, non seulement il ne m’a pas vue, ajoute Capucine la nymphe des glands et des fruits des bois, mais il a, en plus, écrasé 2 abeilles qui prenaient quelques secondes de repos au bord du chemin parce qu’il avait le nez dans ses grimoires et ne regardait pas où il posait ses pieds !

- Je lui en parlerais aussi », promit alors la bonne Fée Marguerite.

 

Au bout d’un moment, Merlin apparut au détour du chemin. La Bonne Fée Marguerite le vit, et parce que Merlin, rêveur, donnait l’impression de ne pas la voir, elle décida de l’appeler. Une première fois. Merlin ne sortait pas de ses rêveries et continuait à marcher sans faire très attention où il allait. Une seconde fois, Merlin arrêta son pas pour regarder sous un de ses pieds. Une troisième fois, Merlin demanda : « Qui m’appelle ? » A ces mots, la Bonne Fée Marguerite s’approcha de Merlin en lui criant : « C’est moi ! Marguerite. »

Merlin fit plusieurs fois des tours sur lui-même avant de remarquer où se trouvait la Bonne Fée Marguerite, qui, inquiète, s’était mise à flotter devant ses yeux.

 

« Tout se passe bien, Merlin ? demande la Bonne Fée.

- Oui. Je viens de lire un passage très intéressant sur la façon de lancer un sortilège simple. J’avais complètement oublié qu’on pouvait faire ainsi aussi. C’est Babeth, tout à l’heure, qui m’y a fait repenser.

- Justement, Merlin. Parlons un peu de Babeth ! Apprend-elle bien ? Ne te pose-t-elle aucun problème ?

- Non, il n’y a aucun problème et tu sais combien j’ai toujours aimé enseigner. Et bien, avoir Babeth comme élève est un vrai délice. Elle est attentionnée, elle écoute tout ce que je lui apprends et retiens bien ce que je lui explique parce qu’elle comprend parfaitement.

- Et que lui enseignes-tu exactement ?

- Ce dont elle a besoin pour se défendre, comme cela en avait été décidé.

- Justement, rétorque la Bonne Fée Marguerite, j’ai entendu dire que tu le lui enseignais TROP bien.

- Qu’entends-tu par ‘’trop bien’’ ? interroge Merlin.

- On m’a raconté que lors d’une leçon, vous êtes sortis pour des travaux pratiques et avaient fait quelques dégâts dans l’école des fées…

- C’était entendu que pour le bien des élèves et celui de Babeth, des ‘’attaques’’ devaient être organisée.

- Oui, » acquiesce la Bonne Fée Marguerite, « mais il faut que les professeurs des fées soient avertis au préalable de la date de ces exercices !

- Comment veux-tu que nos jeunes et futures fées soient prêtes à se battre contre les sorciers à n’importe quel moment de la journée, si leurs professeurs les avertissent qu’elles doivent se préparer parce qu’il va y avoir une attaque tel jour à telle heure ?! » commence à s’énerver Merlin.

 

Et une dispute débuta entre ces deux puissants de la magie.

 

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Après quelques sorts de transformation lancés par l’un comme par l’autre, après quelques formules d’apparitions d’animaux féériques qui ne comprenaient pas pour quels motifs la Bonne Fée Marguerite et Merlin l’Enchanteur les avaient fait apparaître, Merlin accepta le fait de devoir avertir les responsables de l’école des fées avant d’organiser une ‘’attaque de l’école avec Babeth’’.

 

« Au fait », ajouta la Bonne Fée Marguerite, « les nymphes se plaignent aussi que tu ne fais plus ton travail d’enchanteur et que tu ne les aides plus depuis que tu as commencé à donner des cours à Babeth. Il paraît même que tu as tué accidentellement 2 abeilles qui se reposaient.

- Première nouvelle, répond Merlin. Si j’avais tué des abeilles, même accidentellement, je m’en serais aperçu !

- Comme tu t’es enfin aperçu que je t’appelais et que j’étais devant ton nez ? » demande la Bonne Fée Marguerite en souriant. « Je t’ai observé tout à l’heure quand tu marchais sur le chemin. Et bien tu devrais remercier le ciel qu’il n’y ait aucun obstacle parce que tu ne regardes pas où tu vas ! et tu devrais aussi remercier le ciel qu’il n’y ait pas de sorcier qui te tende un piège parce que tu rêvasses et ne portes aucune attention à ce qui se passe autour de toi.

- C’est parce que j’anticipe mes pas que je peux me perdre dans mes réflexions pendant ma marche, » rétorque Merlin.

 

Et une nouvelle discussion mêlée de sarcasmes s’ouvre à nouveau entre les deux protagonistes… mais parce que Merlin sait pertinemment que la Bonne Fée Marguerite est plus puissante que lui car une fée est plus forte qu’un enchanteur, Merlin décide d’utiliser la diplomatie et promit qu’il ferait plus attention aux choses qui se déroulent à côté de lui. Quant aux nymphes, Merlin ne changea rien à ses paroles : il ne les aide pas parce qu’elles ne lui demandent pas d’aide.

 

Bisous,

@+

Sab

18 février 2013

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Sisyphe

Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose un nouveau mythe de la Grèce antique nous narrant l’histoire du roi Sisyphe

 

Dans l’Antiquité, les hommes craignaient les dieux, ou tout du moins ils craignaient la mort. Seul Sisyphe, un roi rusé, n’avait peur ni des uns ni de l’autre.

Il avait fondé la riche cité de Corinthe et bâti un superbe palais. La demeure royale était magnifique, mais il y manquait une source et Sisyphe se demandait comment en obtenir de l’Olympe. La chance l’y aida.

Le Destin, qui gouverne les dieux aussi bien que les hommes, fut responsable d’une dispute entre Asôpos, divinité du fleuve, et Zeus. Comme ce dernier s’était caché, son adversaire ne put le retrouver.

Sisyphe ayant entendu parler des mésaventures d’Asôpos, apprit par une ruse la cachette du roi des dieux et la lui livra.

« Je ne sais où se trouve le refuge de Zeus, et je serais heureux de te l’indiquer si en échange tu m’apportais ton concours. J’ai construit un palais mais il n’y a pas d’eau et mes serviteurs doivent aller la chercher dans des puits éloignés. Aide-moi et je t’aiderai ».

Asôpos consentit au marché. Il alla au palais, toucha une pierre dans la cour et une source d’eau fraîche jaillit du rocher. Sisyphe tint sa promesse et dévoila le secret.

Le dieu du fleuve partit à la recherche de Zeus, oubliant le dangereux pouvoir du roi de l’Olympe, qui commandait à la foudre. Celui-ci surveillait avec colère la progression de la divinité insoumise, et quand Asôpos fut à sa portée il ordonna à la foudre de le frapper.

A moitié brûlé, ce dernier se jeta dans un cours d’eau, qui depuis lors charrie des morceaux de charbon.

Lorsque Zeus eut détruit Asôpos, il se retourna contre Sisyphe.

« Va », dit-il à la Mort, emporte Sisyphe au royaume des ombres, là il ne pourra plus trahir aucun secret ».

Et la Mort se mit en route.

Le roi se trouvait alors sur les murailles de son palais, admirant le paysage baigné de soleil. L’herbe était jaune dans la chaleur du midi et pas une feuille ne bougeait sur les arbres desséchés. Il n’y avait personne dehors, tous restaient à l’ombre dans leurs demeures.

Seul Sisyphe ne recherchait pas la fraîcheur : il avait le pressentiment que la punition de Zeus était imminente. Aussi ne fut-il pas surpris lorsqu’il vit la Mort grimpant le sentier qui montait au palais. Il se saisit de deux grosses cordes et s’approcha doucement de la porte.

La terrible visiteuse, qui n’avait aucun soupçon, pénétra dans l’entrée. Aussitôt le roi jeta une des cordes autour de ses épaules et l’immobilisa. Il la ligota soigneusement avec l’autre et l’enferma à clé dans une pièce secrète. Cela fait, il poussa un profond soupir. Maintenant, la Mort ne pouvait pas lui faire du mal.

Non seulement Sisyphe fut ainsi épargné, mais personne à travers le monde ne mourut plus à partir du moment où la déesse du trépas fut ainsi enfermée. La maladie et les souffrances continueraient de faire leur œuvre, mais il n’y avait plus de terme aux infortunes qu’elles apportaient.

Les hommes les plus âgés vieillissaient indéfiniment. Même les oiseaux blessés par une flèche continuaient à voler et les bêtes sauvage emportaient jusque dans leurs tanières les lances plantées dans leurs dos. Le bétail était bon à abattre, mais la vie ne voulait pas le quitter.

Zeus fronça les sourcils et convoqua Arès, dieu de la guerre.

« Sisyphe a bouleversé tout l’ordre de la terre. Toi seul, habitué au combat, peux le rétablir. Va délivrer la Mort ».

Arès descendit donc sur la terre, força la porte derrière laquelle était enfermée la déesse et délivra son amie. Dès qu’elle fut détachée, la Mort saisit Sisyphe et l’entraîna dans les Enfers.

Puis elle recommença à visiter les demeures, à naviguer avec les marins, à accompagner les chasseurs dans les forêts et les guerriers dans les batailles.

Mais le roi retors avait prévu que la Mort le vaincrait tôt ou tard, et il avait pris depuis longtemps ses précautions afin de la tenir en échec.

Il avait en effet ordonné à sa femme de ne faire aucun sacrifice lors de son décès.

Arrivé au royaume des ombres, il se mit à se plaindre :

« Mon épouse m’a oublié », disait-il, « elle n’a pas accompli les rites sacrés ».

Tout le monde des défunts se mit à le plaindre et la reine Perséphone, souveraine de ce pays de larmes, lui permit de retourner sur terre pour rappeler à sa femme à ses devoirs.

Sisyphe remonta donc sur terre et aussitôt toute trace de chagrin disparut de son visage. Tout réjoui, il se hâta vers son palais et pour célébrer son retour il organisa un joyeux banquet.

Il n’avait, bien sûr, pas l’intention de rejoindre les ombres, et avait même cessé d’y penser, en félicitant son épouse d’avoir obéi à ses ordres.

Les gigots embaumaient déjà tout le palais et les coupes s’emplissaient de vin doux. Le bruit des conversations retentissait dans toutes les pièces tandis qu’un musicien aveugle, assis près du feu avec sa lyre, ravissait les convives de ses chants.

Le roi allait boire, mais ses lèvres ne touchèrent jamais le nectar car déjà la Mort, qui était derrière lui, lui arrachait la coupe des mains et l’entraînait une seconde fois à sa suite.

Les dieux punissaient sévèrement ceux qui se moquaient d’eux et ne respectaient pas la loi divine. Et, bien sûr, Sisyphe avait mérité un châtiment en proportion avec ses forfaits.

Depuis qu’il est retourné au royaume des ténèbres, il doit faire rouler un énorme rocher jusqu’au haut d’une colline, et, lorsque celui-ci atteint le sommet, la pierre lui échappe des mains et dévale la pente opposée.

C’est ainsi que depuis des siècles Sisyphe s’acharne sur ce vain travail et sa souffrance n’aura pas de fin.

 

Que nous enseigne ce nouveau mythe ?

 

Il ne faut d’abord jamais trahir un dieu, surtout quand il est aussi puissant que le dieu des dieux : Zeus, dont la puissance est telle qu’il peut vaincre tous les autres dieux…

Une seconde leçon est ici aussi dispensée, celle qui enseigne aux Grecs de l’Antiquité à ne pas tenter de duper les dieux (cf. ce à quoi Sisyphe est condamné pour l’éternité).

 

Bisous,

@+

Sab

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