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18 septembre 2012

Incas : Histoire d’un empire, 2ième partie

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Ah que coucou !

 

Après avoir vu la naissance de l’empire ainsi que quelques uns des empereurs incas (pour accéder au billet concerné, cliquez ici), nous allons continuer avec la population... mais comme je risque de faire quelques erreurs, je préfère recopier ci-dessous ce que nous enseigne Jean-Christian Spahni dans son ouvrage Les Indiens de la Cordillère des Andes, chapitre deuxième, en commençant d’abord par la famille royale et la noblesse pour terminer demain par les paysans.

 

 

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La famille royale et la noblesse

L’empereur inca se fait appeler fils du Soleil et, pour cela, le peuple lui voue un respect sans limite qui n’a pas son pareil dans toute l’histoire du Pérou précolombien.

Un faste extraordinaire accompagne non seulement les faits et gestes du souverain, mais aussi tous les évènements qui se passent à la cour.

Le monarque siège sur un trône en or, protégé d’un rideau percé de trous qui lui permet de voir ce qui ce passe autour de lui mais sans être aperçu du monde.

A son côté se trouve son épouse légitime qui est l’une de ses sœurs, ce mariage étant destiné à conserver la pureté du sang. Ce qui n’empêche pas l’Inca d’être également entouré de ses concubines dont le nombre se serait parfois élevé à sept cents.

En plus de ses femmes, l’empereur a encore autour de lui les membres de la famille royale et les représentants de la noblesse qui occupent une place en rapport avec leur situation dans la hiérarchie sociale du royaume. On trouve aussi une multitude de fonctionnaires : fils et petits-fils des officiers, jardiniers, architectes, gardiens des greniers royaux, bergers, pourvoyeurs de sel, cuisiniers, domestiques et porteurs.

On n’ose pas regarder l’Inca en face ; en s’adressant à lui, on doit avoir les yeux baissés, les pieds nus et porter un fardeau sur le dos en signe de soumission et de vénération.

Le monarque mange dans de la vaisselle en or et en argent. Ses femmes étalent devant lui une natte sur laquelle elles disposent les différents plats qui constituent le menu quotidien. L’Inca fait son choix et les femmes lui tendent alors les mets qui ont retenu son attention. S’il fait une tache sur ses vêtements, il se retire aussitôt pour se changer.

Tout ce que l’Inca a touché est immédiatement tabou. Même les os de la volaille qu’il a rongés sont gardés, puis brûlés par les gens de sa suite.

Le souverain porte des vêtements en laine de vigogne – qui est plus fine que celle de lama – une tresse de plusieurs couleurs qui fait le tour de la tête, le llauto, et une frange en laine sur le front, ornée de petits tubes en or. Deux énormes disques en or pendent à ses oreilles et il tient dans l’une de ses mains une hallebarde miniature également en or. Il est accompagné d’un lama blanc, revêtu d’un manteau pourpre et décoré d’objets de parure en métal précieux, qui est le symbole de la royauté.

L’empereur se déplace en grande pompe sur une litière, portée par des nobles, ayant à son côté son épouse légitime. La litière est faite de bois précieux, décorée d’or et d’argent et pourvue de rideaux à trous. La garde du corps du souverain comprend au moins cinq mille hommes armés de frondes. Le cortège est précédé de soldats qui nettoient le chemin au moyen de petits balais. Parfois, la cohorte s’arrête pour permettre aux porteurs de souffler et à l’Inca d’admire le paysage.

Lorsque l’empereur vieillit, on le cache à la vue du peuple afin d’éviter des troubles relatifs à la succession. On affecte le plus grand optimiste, même en cas de maladie grave. Sa mort est tenue secrète jusqu’à ce que soit désigné l’héritier du trône.

L’Inca défunt devient un dieu. Ne va-t-il pas rejoindre son père, le Soleil ?

A sa mort, on étrangle celles de ses femmes qu’il aimait le plus ainsi que des volontaires que l’on a préalablement enivrés avec de la chicha de maïs. Le cadavre de l’empereur est embaumé et séché au soleil. Puis on le pare de vêtement somptueux. La momie est conservée dans le palais où le souverain a vécu. On en prend soin et on lui donne fréquemment (et symboliquement) à boire et à manger. Son âme pourra ainsi atteindre la up-marca ou cité des disparus. A l’occasion de chaque fête, la momie est placée à côté des statues des dieux et de celles des autres empereurs.

A la mort de Huayna Capac, la dynastie compte onze empereurs, chacun d’eux étant l’ancêtre d’un lignage ou panaka. C’est aux membres de ce dernier que revient la tâche de s’occuper de la momie du souverain correspondant.

Immédiatement au-dessous de l’Inca, dieu vivant et sommet de la hiérarchie sociale, se situent deux autorités supérieures : le Tribunal des Douze, qui juge les affaires civiles d’importance, et le Conseil du Cuzco, dit aussi Conseil des Quatre dont les représentants ainsi que ceux du Tribunal sont de sang royal et exercent des fonctions à la fois politiques et judiciaires.

Aux membres de la famille royale appartiennent du reste tous les postes clés du royaume et c’est parmi eux qu’on désigne les gouverneurs de province (tukrikuk), le grand prêtre du Soleil (Huillca-Humo) et une sorte de vice-roi appelé apo.

Pour sa part, la noblesse inca comprend les chefs des communautés, les curacas, et ceux des pays conquis qui ont manifesté leur fidélité et leur attachement à l’empereur, les hauts-fonctionnaires et les Incas privilégiés. Ils vivent des tributs payés par les villages et les provinces.

Les jeunes nobles sont mis dans un collège du Cuzco qui est dirigé par des savants, les amautas, et entretenu par l’Etat. Les amautas sont de sang royal. L’enseignement dure quatre ans au cours desquels les élèves apprennent le quichua, la théologie et l’histoire. A la fin de l’école, les jeunes nobles sont encore soumis à une série d’épreuves physiques où ils témoignent de leur endurance et de leur force. Puis, en présence de l’Inca lui-même, on leur perce le lobe des oreilles et ils portent alors deux disques en or, mais de dimensions plus modestes que ceux de l’empereur ; d’où le nom d’orejones que leur ont donné les Espagnols.

 

Bisous,

@+

Sab

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