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Bienvenue chez Sab
8 mars 2013

F. Soffker : Fils d’Aryens

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous présente un livre un peu spécial. J’appelle par « spécial » le fait qu’il n’y a que 2 livres de ce style dans ma bibliothèque et qui correspondent tous les deux à un certain besoin et soif de connaissances d’une époque révolue… Il s’agit du livre Fils d’Aryens, écrit par l’auteur allemand Friedrich Soffker et paru en France en 1980, aux Editions Gerfaut, comme vous l’indique la couverture ci-dessus…

 

Oui. Cela peut en surprendre plus d’un car il s’agit de ce qu’on nomme un « roman de guerre », abordant la Seconde Guerre mondiale vue par les Allemands, ce qui permet d’aborder l’autre visage de cette guerre meurtrière, parce que les « romans de guerre » et moi, ça fait plutôt 5 que 2 ou 1 ;)… bref, vous l’aurez compris : ce n’est pas mon genre littéraire ;) !

 

Toutefois j’avais choisi quelques exemples de ce style littéraire dans les années 90 parce qu’il aborde un sujet qui était totalement incompréhensible pour une jeune adulte cherchant à comprendre pourquoi des personnes intelligentes, sensées, stables s’étaient transformées, en moins d’une décennie pour certains, en terribles meurtriers (serial-killer), comment avaient-ils pu croire les promesses meurtrières d’un fou, comment ne se sont-ils pas aperçus qu’ils devenaient des meurtriers au service d’une doctrine politique, etc. Pour cela, rien de telle qu’une fiction basée sur des faits historiques et des réactions considérées normales pour l’époque ;) pour pouvoir aborder tous ces points successivement et de façon générale. Cet ouvrage remplit bien ce rôle en nous plongeant dans l’univers d’un adolescent brêmois, nouvellement bachelier dans ce 3. Reich de cette année 1941 (on nous parle de l’invasion de l’U.R.S.S. rapide, de l’approche des troupes allemandes sur Moscou, mais pas encore de Stalingrad – l’action se situe donc avant ce terrible hiver 1941-1942) qui, par volonté de prouver à son père qu’il peut être fier de lui aussi comme il l’est de son frère aîné, s’engage dans cette fameuse armée d’élite qu’était la SS-Waffen.

 

Pour vous aider à comprendre ce qu’est ce livre et, pourquoi pas, vous communiquez l’envie d’en connaître un peu plus sur cette partie précise de la littérature et de l’histoire sans trop avoir des maux de tête, je vous ai recopié en dessous de ma signature le passage où Aloïs Fungebarr (le malheureux héros de l’histoire – vous comprendrez l’utilisation de cet adjectif « malheureux » à la fin du livre si vous avez décidé de le lire) termine sa formation militaire et arrive sur le sol soviétique. Nous y voyons bien là les raisons pour lesquelles une personne normale se prépare à faire ce premier pas vers un avenir de meurtrier… Oui, ceci n’est qu’un passage car je n’ai pas le droit de mettre le livre en ligne (l’auteur étant toujours vivant et ce livre n’étant pas encore tombé dans le domaine public). A la lecture vous vous apercevrez que j’ai coupé une scène qui, à proprement parlée, n’ajoute rien de réellement intéressant à l’histoire (toujours ce fameux maximum à ne pas dépasser ;)). Ce passage choisi correspond au Chapitre 3 de la première partie (cet ouvrage comprend 3 parties).

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

 

ban

 

 

 

L’entrainement des nouvelles recrues dura trois mois.

Tous les hommes qui se trouvaient là étaient volontaires. C’est dire qu’on entendait nulle part les murmures qui sont chose courante dans le camps de recrutement, où certains ne sont généralement pas satisfaits d’être là, grognent contre l’armée et prennent en grippe les sous-officiers instructeurs.

Ici, au contraire, le zèle des engagés ne se démentait jamais. Rien ne leur semblait trop dur pour les aguerrir. Chacun voulait devenir le meilleur soldat du Führer.

Dans une telle ambiance, il était difficile de se faire particulièrement remarquer. Aloïs y parvint pourtant, dans une certaines mesure du moins. Il était vigoureux et ne fléchissait jamais devant la tâche à accomplir. De plus, il apprenait vite, si bien qu’il termina en tête du peloton, ce qui lui valut d’être immédiatement nommé S.S. Rottenführer.

Les dix premiers avaient le droit de choisir leur affectation. Quand vint le tour d’Aloïs, il énonça sans hésiter :

- Le front russe.

Il ne fut pas le seul à effectuer ce choix dangereux. Le S.S. Rottenführer Kurt Wedling, qui le suivait immédiatement au classement, réclama la même affectation.

Les deux jeunes gens avaient beaucoup sympathisé durant leur entraînement, Kurt était un grand gaillard blond et musclé dont les parents demeuraient aux environs de Brême. son père était notaire dans un village et farouche partisan du nazisme depuis le premier jour. Maître Wedling avait autant souffert de la défaite de 1918 que de la République de Weimar. Il détestait le désordre et ne voyait pas pourquoi on prétendait demander leur avis à des gens incultes qui ne comprenaient rien à la politique. Il avait salué avec soulagement l’avènement d’un pouvoir fort, qui avait rétabli l’ordre dans le pays et qui avait rendu à l’Allemagne sa position dans le monde.

Kurt avait donc toujours été élevé dans le respect du Führer et il s’était tout naturellement engagé dans les S.S. C’était un garçon sans complexe, sûr de lui et de la cause pour laquelle il s’était engagé. Aloïs appréciait cette tranquillité qui lui faisait oublier ses propres doutes. Il aimait le Führer, certes, mais il ne ressentait pas le même fanatisme inconditionnel que Kurt. Il lui arrivait de réfléchir et de douter de lui-même. Le poids des désapprobations familiales continuait à l’écraser et il se demandait parfois s’il était vraiment digne de servir Adolf Hitler.

Les engagés n’avaient pas eu droit à la moindre permission durant leur entraînement. Ceux qui avaient choisi le front russe se virent accorder un repos de huit jours avant de rejoindre leur nouvelle affectation.

- Tu pourrais en profiter pour venir me rendre visite, dit Kurt à Aloïs. Mes parents seront ravis de faire ta connaissance.

- J’essaierai, promit Aloïs.

Il ne formula pas d’invitation réciproque. Il ne savait pas comment ses parents accueilleraient un de ses amis. Surtout, il ne voulait pas montrer à son camarade de quelle manière il était traité dans sa famille.

Il pensait bien que son modeste galon ne suffirait pas à le protéger des éternelles brimades de son père. Et il ne se trompait pas.

Il arriva chez lui un matin et sa mère lui sauta au cou en s’exclamant :

- Déjà des galons ! Je suis fière de toi !

Gudrun vint joindre ses félicitations à celles de la maîtresse de maison. Elle avait les yeux qui pétillaient.

Gunther ne fut pas plus avare d’éloges, quand il rentra de ses cours, qu’il avait repris depuis peu. Mais, un peu plus tard, Fungebarr n’embrassa que très froidement son fils cadet.

- Tu as vu ! s’exclama Emma. Il est déjà gradé !

- Hum ? Rottenführer ? Ce n’est jamais que l’équivalent de caporal ! Il n’y a pas de quoi pavoiser !

Une bouffée de rage envahit Aloïs qui jeta :

- Je monterai plus haut.

- Ouais ! Si la guerre dure très longtemps, tu finiras sans doute sergent !

- Sur le front russe, l’avancement est rapide.

Jusque là, Aloïs n’avait pas mentionné son affectation. Emma s’exclama douloureusement :

- Tu ne pars pas sur le front ?

- Si.

- C’est une sanction ? demanda son père.

- Je me suis porté volontaire, asséna Aloïs.

Emma émit une sorte de gémissement horrifié. Maître Fungebarr haussa les épaules.

- Décidément, tu es idiot. Mais ceux que je plains le plus, ce sont les braves gars qu’on placera peut-être sous tes ordres. Tu risques de coûter plus de vies au Reich que les Russes !

Gunther se gardait soigneusement de participer à la conversation. Aloïs se domina et passa à table sans plus dire un mot. Mais, au dessert, il annonça qu’il allait passer quelques jours chez un camarade qui l’avait invité.

 

 

*

***

 

L’ambiance que le jeune homme découvrit chez les Wedling fut une nouveauté pour lui. Jamais il n’aurait rêvé une famille plus unie.

Le notaire, son épouse, leur fils Kurt et leur fille Ursula semblaient être toujours d’accord sur tout. La plupart des conversations roulaient sur la grandeur du Führer, la gloire de l’Allemagne et la chance qu’avaient Kurt et Aloïs de pouvoir combattre pour une telle cause.

- Je voudrais pouvoir m’engager, moi aussi ! disait Ursula. Les hommes ont bien de la chance !

Elle n’avait guère plus de seize ans. C’était une blonde un peu trop carrée d’épaules, un peu trop plantureuse, mais qui n’était pas totalement dépourvue de charme.

- Le devoir des femmes, répondait Frau Wedling, est de rester au foyer et de donner le plus d’enfants possible au Reich. Mon seul regret est de n’avoir pu en enfanter davantage.

- Je ferai mon devoir de femme, ainsi que le définit le Führer, affirmait Ursula. Mais ça ne m’empêche pas de regretter de ne pas être un garçon.

Le soir même, pourtant, Ursula prouva à Aloïs qu’elle ne déplorait pas toujours son sexe.

Le jeune homme n’était pas couché depuis dix minutes quand on gratta à la porte de sa chambre. Il enfila une robe de chambre pour aller ouvrir et fut surpris de voir Ursula sur le pas de sa porte.

[…]

 

Ursula se glissa fortement contre lui et murmura :

- Le devoir d’une femme allemande, c’est de donner des enfants à son pays, dans le mariage, si c’est possible, hors du mariage, autrement.

- Que diraient tes parents si tu étais enceinte ?

- Oh ! Je m’arrangerais bien pour trouver tout de suite quelqu’un pour m’épouser !

 

[…]

 

- Tu aimerais attendre un enfant de moi ?

Elle réfléchit un instant avant de répondre :

- Tu ne vas pas te vexer ? Je ne crois pas…

- Et pourquoi donc ?

- A cause de tes cheveux. Je voudrais que mon fils soit blond.

- Je suis un pur Aryen ! protesta Aloïs.

- Je le sais bien. Autrement, tu ne serais pas S.S.

- Le Führer a les cheveux noirs.

- Je le sais aussi. Ce n’est qu’une question de goût. Tu ne m’en veux pas ?

- Mais non. Mais non.

 

 

*

***

 

Aloïs passa le plus clair de sa permission chez les Wedling. Il ne retourna dans sa propre famille que pour faire ses adieux, la veille de son départ.

Mais, entre son domicile et la gare, il s’arrêta chez un coiffeur et se fit décolorer les cheveux.

 

 

*

***

 

Aloïs possédait en lui-même une certaine image de la Russie : des plaines interminables couvertes de neige ; des troïkas glissant indéfiniment, sous la conduite de Moujiki en tourloupes ; des icônes et des samovars…

Au cinéma, les actualités lui avaient fourni une toute autre image de la Russie : des étendues de blés dorant au soleil au milieu desquels avançaient gaiement les blindés allemands que personne ne pouvait freiner.

Il savait donc qu’il existait une Russie chaude et savoureuse. Mais il ne parvenait pas réellement à l’identifier aux images de froidure et de blancheur issues de toutes ses lectures enfantines.

Quand, après un voyage interminable, il descend enfin du train, en compagnie de Kurt et de quelques autres camarades de promotion, il fut étonné par le tableau inattendu qui s’offrit à leurs yeux : il tombait une pluie drue, interminable, qui noyait tout le paysage. Elle était si dense qu’au milieu de l’après-midi, on se serait cru au crépuscule.

Comme les jeunes gens débarquaient et cherchaient des yeux où se rendre, un S.S. Mann surgit brusquement devant eux, la main droite levée.

- Heil Hitler !

- Heil Hitler ! répondirent les arrivants avec un ensemble parfait.

Le soldat s’adressa à Aloïs pour lui demander :

- Rottenführer, vous devez bien rejoindre votre unité ?

C’est visible, dit Aloïs en montrant le badge cousu à son uniforme.

- Le Hauptsturmführer Schulter m’a chargé de venir vous chercher. Mon camion vous attend.

Les jeunes gens prirent leurs bagages et suivirent le S.S. Mann hors de la gare. Là, un camion était arrêté. Ils grimpèrent à l’arrière, sauf Aloïs qui, en tant que Rottenführer, eut droit au siège voisin de celui du chauffeur ; n’était-il pas sorti du peloton avec Kurt ?

Quand le véhicule eut démarré, Aloïs demanda :

- Polvö, c’est très loi ?

- Non. Une dizaine de kilomètres. Mais nous en aurons bien pour une demi-heure.

- Pourquoi donc ?

- Vous comprendrez quand vous connaîtrez les routes russes ! En temps normal, elles sont déjà pleines d’ornières. Mais, avec ces pluies, elles deviennent impraticables.

Effectivement, dès que le camion eut dépassé les dernières maisons de la ville, les roues eurent tendance à suivre les fondrières et le chauffeur dut se concentrer sur sa conduite pour éviter de quitter le chemin à peine visible et de s’enfoncer dans la boue jusqu’aux essieux.

- Teufel ! jura Aloïs. Je n’aurais jamais cru voir ça en Russie.

- Moi non plus ! C’est une sale surprise. Il paraît que c’est ainsi tous les automnes. Ensuite, vient l’hiver qui gèle toute cette flotte et les routes deviennent de véritables patinoires. Cigarette ?

- Merci. Je ne fume pas.

Le S.S. Mann s’alluma une Juno avant de poursuivre :

- Pour nous, ce n’est pas trop grave. Mais je plains les gars qui se trouvent en première ligne. Le temps ralentit leur avance et les communications en sont gênées.

Aloïs hocha la tête. Il ne voyait aucun commentaire spécial à formuler. Le conducteur poursuivit, changeant de conversation :

- Je me nomme Heinrich Müchte. Et vous ?

- Aloïs Fungebarr.

- Vous venez de terminer vos classes ?

- Exactement.

- Ca ne vous a pas paru trop dur ?

- Je savais que c’était indispensable pour devenir un bon soldat.

- Ici, la vie n’est pas désagréable, mais ça manque un peu de femmes, à moins qu’on ait le goût de ces saletés de Slaves ! En général, elles ne sont pas farouches. Ce sont bien des animaux. Elles baisent sans plus de problèmes. Mais elles sont souvent d’une saleté repoussante.

- De toute façon, la fraternisation est interdite. Surtout avec ces Untermenschen !

- Là-dessus, Schulter ne se montre pas trop intransigeant. Tant qu’on ne lui met pas le nez dessus, il ne cherche pas à savoir… A condition qu’il n’y ait pas de viols. Il a prévenu qu’il ne badinerait pas avec cette question.

Aloïs écoutait Müchte avec intérêt. Heinrich ne devait compter que trois ans de plus que lui, mais c’était déjà un vétéran qui connaissait bien des choses que le jeune S.S. Rottenführer avait besoin d’apprendre.

Enfin, le camion s’engagea entre deux rangées d’isbas et Müchte annonça :

- Nous y voilà !

Ce n’étaient que des bâtisses en rondins, alignées de part et d’autre de la route. Il n’y avait qu’un seul bâtiment en pierre qui dominait l’ensemble.

- C’est ça, Polvö ? s’étonna Aloïs.

- Vous vous attendiez à mieux, hein ? Les villages russes se ressemblent tous. Des cabanes à cheval sur une voie plus ou moins large. Pas d’eau, en dehors d’un puits qui sert à tout le monde. Les bâtiments en dur sont réservés aux autorités communistes qui ne se soucient pas de faire progresser le peuple. Il était temps que nous venions pour civiliser ces sauvages. Ils sont démunis de tout, mais ils l’ignorent, car on ne leur a rien laissé connaître de ce qui existe, de tout ce que le communisme est incapable de leur fournir. Pour eux, le plus misérable des Allemands est un capitaliste !

- Grâce au Führer, le peuple allemand vit confortablement, nota Aloïs.

- Rien n’est plus vrai. C’est quand on voit ces misérables qu’on comprend vraiment tout ce que Hitler a apporté à l’Allemagne.

Le camion s’arrêta devant l’ancienne Maison du Peuple et Mütche expliqua :

- Schulter veut vous voir dès votre arrivée. Dites à vos hommes de laisser leurs bagages dans le camion. Je vous conduirai ensuite à votre logement.

La pluie cingla le visage d’Aloïs quand il descendit et se dirigea vers l’arrière. Il transmit la consigne de Müchte et les autres dégringolèrent à leur tour, se précipitant vers l’abri offert par le bâtiment.

Quelques instants plus tard, ils étaient tous réunis dans une pièce assez vaste. La porte s’ouvrit et un S.S. Hauptsturmführer entra. C’était un homme mince et de haute taille.

- Achtung ! cria Aloïs.

Tout se mirent au garde-à-vous. L’officier leva la main droite et lança :

- Heil Hitler ! Repos !

Il se donna le temps de dévisager les dix nouvelles recrues qui venaient se joindre à son unité, puis il les pria de se présenter à tour de rôle. Quand ce fut terminé, il dit :

- Je m’appelle Emil Schulter. Je sui le commandant de votre compagnie. Je tiens à vous mettre en garde sur la conduite que vous devrez observer dans cette unité. Nous sommes contraints de loger chez l’habitant. Ce n’est pas très confortable, car ces Slaves vivent comme des animaux préhistoriques. Mais, pour l’instant, il n’y a pas d’autre solution. Les isbas comprennent généralement deux pièces, quelquefois trois. Dans chaque bâtiment, nous avons réquisitionné au moins une pièce. Les Russes ont dû se tasser un peu plus, mais ça ne gêne guère ces Untermenschen qui sont habitués à la plus répugnante des promiscuités. Vous serez partagés en deux groupes et vous habiterez chacun une pièce d’une isba. A vous de vous arranger au mieux. Je vous rappelle que la plus grande correction avec la population civile est de rigueur, mais que toute fraternisation excessive est interdite. Du reste, quand vous aurez vu à quoi ressemblent ces paysannes, vous vous demanderez comment les Russes peuvent leur faire des enfants. Il y a vraiment des hommes qui ont du courage !

La plaisanterie de Schulter fit naître quelques sourires. L’officier parut satisfait de son succès. Il continua :

- Ainsi que vous le savez, nous sommes ici pour assurer la germanisation de la région. Vous participerez donc à des actions d’organisation et de répression. Notre première tâche est de neutraliser tous les anciens membres du parti communiste. Nous ne nous consacrerons aux Juifs qu’ensuite, quand nous aurons achevé de juguler le fléau rouge. Selon les dernières directives reçues, les commissaires politiques peuvent être abattus sur place, sans jugement. Les simples membres doivent, de préférence, être arrêtés et jugés. Mais leur mort ne chagrine jamais personne. Ne prenez pas de risques avec eux : ce sont des bêtes sauvages capables de tout.

Schulter considéra ses nouveaux hommes avec une certaine solennité avant de poursuivre :

- Si vous êtes ici, si j’ai demandé des renforts, vous devez bien deviner la raison. Nous avons eu des pertes. L’avance rapide de nos troupes a laissé des soldats russes derrière elles. Ils se camouflent dans les forêts. La plupart du temps, quand nous les trouvons, ils ne cherchent qu’à se rendre. Parfois, pourtant, contraints par un quelconque commissaire politique, ils tentent de résister et nous sommes obligés de combattre pour les écraser. Certains ont même eu l’audace de tenter des attentats contre nous. Ils agissent donc en francs-tireurs et doivent être traités comme tels, c’est-à-dire fusillés immédiatement. Ce qui est certain, c’est que vous devez vous tenir sur vos gardes si vous ne voulez pas risquer d’être abattus par derrière, au moment où vous vous y attendrez le moins. Il en sera ainsi tant que nous n’aurons pas achevé d’extirper de ce pays la gangrène communiste. Messieurs, je vous remercie de votre attention. Heil Hitler !

- Heil Hitler ! répondit Aloïs tandis que l’officier sortait.

En se mettant au garde-à-vous, tous les autres firent écho au salut d’Aloïs.

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22 février 2013

Edgar Allan Poe : Manuscrit trouvé dans une bouteille

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Pour une meilleure lecture, n’hésitez pas à cliquer sur l’image !

 

Ah que coucou !

 

Oui. Comme vous vous en apercevez, j’ai changé exceptionnellement d’image en entête. Pourquoi ? Tout simplement pour que vous puissiez accéder à une biographie simple et courte de cet écrivain américain de génie. Cette image provient de la couverture du recueil « Les Nouvelles Histoires Extraordinaires » qui, comme vous le savez déjà, regroupe toutes les nouvelles que je mets actuellement en ligne… D'ailleurs aujourd’hui je vous propose :

 

Le Manuscrit trouvé dans une Bouteille

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur : Adobe)

Langue : français

 

dans lequel E. A. Poe nous place sur un navire, un navire qui disparait corps et biens dans l’Océan, un navire qui sombre, un navire où se trouvent des passagers… parmi eux un des passagers promet d’enfermer son journal dans une bouteille et de le mettre à la mer avant le tout dernier moment afin de décrire exactement et correctement toutes les étapes différentes qui mènent à l’horrible fin…

 

Ce sublime témoignage peut nous laisser croire qu’Edgar Allan Poe a déjà vécu une telle expérience (surtout pour ceux et celles qui, comme moi, ne se sont jamais retrouvés en plein naufrage)… En effet, on y lit toute la détresse et la résignation qu’une personne doit ressentir certainement à ce moment-là. Toutefois je doute fort qu’Edgar Allan Poe se soit lui-même retrouvé dans une telle histoire… ceci révèle, une nouvelle fois, tout son génie ainsi que celui de son traducteur officiel : notre Charles Baudelaire national !

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

14 février 2013

Hervé BAZIN : L’Huile sur le feu

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose de la littérature du 20e siècle, et plus spécialement un écrivain que j’admire Hervé BAZIN et le roman que je préfère :

 

L’Huile sur le feu

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : français

 

J’adore ce livre car il se compose de plusieurs histoires :

 

un double drame psychologique nous narrant dans le premier tous les tourments d’une adolescente qui est la malheureuse témoin du déchirement de ses parents, et dans le second les conséquences d’une colère trop longtemps retenue

 

un fait de société où le lecteur voit tous les engrenages et tous les aboutissants d’une guerre perpétuelle dans un couple (on passe par toutes les étapes, jusqu’à la plus terrible)

 

une enquête visant à découvrir l’identité d’un incendiaire

 

Bref, de quoi bien compliquer toute tentative de résumé ;). C’est donc pour cela que je vous fournis le livre…

 

Mais ne vous inquiétez pas, tout se termine relativement bien… enfin, aussi bien que la situation peut le permettre ;)

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

20 janvier 2013

Guy de Maupassant : Amour

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Ah que coucou !

 

Dans la catégorie contes et nouvelles écrits par Maupassant et qui se trouvent dans ma bibliothèque, nous arrivons au dernier qui s’appelle :

 

Amour, 3 pages du livre d’un chasseur

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par adobe)

langue : français

 

De Maupassant, je possède encore quelques romans que j’attendrai de vous poster… la littérature mondiale est si riche et si variée pour que nous pouvions changer pendant quelques temps d’auteur (mais pas d’inquiétude, nous reviendrons sur Guy de Maupassant).

 

Dans cette nouvelle nous découvrons à nouveau l’amour que portait Guy de Maupassant à la nature et à l’environnement. Les paysages sont décrits, là encore, avec maestria, même si, dans cette nouvelle, Maupassant devient un chasseur qui a tué une sarcelle d’argent et dont le cousin abat le mâle qui refusait de s’éloigner de sa belle morte…

 

Pourquoi Maupassant a-t-il utilisé le mot Amour dans son titre ?

Comment nommeriez-vous ce sentiment qui fait que dans un couple le survivant pleure son conjoint décédé ? Comment nommeriez-vous le fait que le survivant, malgré qu’il sache que sa moitié est décédée, et malgré le danger, veuille rester près de son corps ? N’est-ce pas là de l’Amour même si dans cette histoire, cet amour est un amour entre deux oiseaux ? Oui. Les bêtes, n’en déplaisent à certains, sont aptes à aimer. Les bêtes, n’en déplaisent à certains, ont des sentiments. Elles aiment tout comme elles détestent. Elles souffrent, tout comme elles sont capable d’être heureuses. Personnellement je ne comprendrai jamais les gens qui pensent qu’un animal ne puisse pas avoir des sentiments et que ceci n’est réservé qu’à la race humaine…

 

Bisous,

@+

Sab

9 janvier 2013

Guy de Maupassant : La Rempailleuse

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Ah que coucou !

 

Oui. Je sais, je suis un tantinet en retard… mais bon, comme prétendraient honteusement certains : « Avec Sab, c’est une habitude à prendre ! » :pppp !

 

Bon alors, aujourd’hui je vous propose à nouveau une courte nouvelle écrite par l’ami Maupassant :

 

La Rempailleuse

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur : Adobe)

Langues : français

 

où vous constaterez que l’argent peut tout acheter… Dans cette nouvelle Guy de Maupassant expose au grand jour un autre des défauts de certains bourgeois qui se croient tout droit sortis de la cuisse de Jupiter…

 

Oui, un pharmacien, qui aurait été jusqu’à faire enfermer dans une prison une malheureuse rempailleuse qui était remplie d’amour pour lui, et qui n’exigeait rien de lui en échange, est outragé d’apprendre qu’une rempailleuse ressentait un amour véritable et platonique pour lui ! Mais sa réaction change soudain quand il apprend qu’elle lui a laissé une rondelette somme d’argent… mais comme cette somme n’était pas suffisante, il va, en plus, demander à ce qu’on lui donne la voiture de la rempailleuse !

 

Bref, voici une sorte d’individus comme je les déteste : ces individus intéressés, qui n’aime personne sauf l’argent et qui vont tenter de nous faire croire qu’ils sont nos amis alors qu’ils ne sont en réalité que de vulgaires pique-assiettes !

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

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3 janvier 2013

Guy de Maupassant : La Bête à maît’ Belhomme

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Ah que coucou !

 

Pour nous remettre les neurones en place petit à petit après ces fêtes consécutives, à nouveau je vous propose aujourd’hui une nouvelle écrite par notre ami de Maupassant :

 

La Bête à maît’ Belhomme

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par adobe.com)

Langue : Français

 

dans laquelle le lecteur peut d’abord apprendre quelques coutumes de nos ancêtres campagnards, même s’il ne s’agit là que de Normands ;)… par exemple, nous y apprenons comment étaient organisé les transports en commun, avec quelles attentions pour finir par certaines croyances populaires et sur le fait qu’il ne faut pas toujours estimer que les autres doivent aider sans aucun retour en échange.

 

Bonne journée !

Bisous,

@+

Sab

26 décembre 2012

Guy de Maupassant : L’Enfant

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Ah que coucou !

 

En ce jour compris entre 2 fêtes qui se suivent, nous allons le faire calme pour les neurones qui sont, pour certains, encore dans les bulles de Champagne et je vous propose cette courte histoire qui va réjouir une certaine Sylvie, pour en nommer une, à son retour des pistes ! Oui, voici donc la nouvelle suivante écrite par notre ami Maupassant :

 

l’Enfant

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : Français

 

qui pourrait être considéré tel un conte de Noël, mais qui n’en est pas un…

 

Oui… car cette nouvelle narre l’aventure d’un coureur de jupon qui finit par se marier… mais voilà de ses amours passés dont il ne veut plus entendre parler s’il veut pouvoir accéder au mariage qu’il convoite, il apprend, le lendemain de ses noces et le jour du décès de son ancienne maîtresse, qu’il est le père d’un enfant, né quelque temps plus tôt (le lecteur peut imaginer qu’il est né quelques heures avant son arrivée : Maupassant ne donnant aucune précision concernant l’âge du dît enfant). Donc voilà Mr Coureur de Jupon, qui après avoir promis de s’occuper de son enfant, est bien embêté et se demande comment va réagir sa jeune épouse à qui il a non seulement menti pour expliquer son départ précipité, mais qu’il a « oublié » (il prévient qu’il va revenir une vingtaine de minutes plus tard et il revient le lendemain)…

Et vous, si cela vous arriverait, vous réagiriez comment ?

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

22 décembre 2012

Guy de Maupassant : L’Epave

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Ah que coucou !

 

Oui, je sais. Cette nuit, contrairement à certains, Sab a fait un bon gros dodo hors de bruits de la ville et a oublié de vous poster ce billet… Mais vaut mieux tard que jamais, n’est-ce pas ;) ?

 

Si aujourd’hui je vous proposais à lire une petite nouvelle écrite par notre ami Maupassant narrant l’histoire d’une fin que l’on pense être prochaine ? Oui, aujourd’hui je vous offre un moment de lecture pour ce week-end qui nous fait patienter jusqu’à Noël (où les enfants auront droit à une nouvelle aventure de Babeth qui rencontre le Père Noël) :

 

L’Epave

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par adobe.com)

Langue : français

 

Cette nouvelle narre l’étrange aventure de la visite d’une épave accessible à marée basse… et rappelle au lecteur que les marées, elles montent et peuvent emprisonner le touriste tête en l’air qui n’aura pas fait attention aux heures de marée…

Oui, la narrateur se retrouve bloquer sur l’épave encerclée par l’Océan qui a repris sa place, tout ça parce qu’il s’est laissé distraire par ce groupe de touristes anglais qui souhaitait visiter la dite épave… Mais si cette épave a été pendant quelques heures leur prison pour attendre leur mort, elle a été aussi leur seule et unique planche de salut en cette nuit de la Saint Sylvestre.

 

Mais ne vous inquiétez pas ! ils ont survécu à cette nuit fatidique… et si vous souhaitez savoir comment, n’hésitez pas à lire cette nouvelle aventure !

 

Bisous et bon week-end !

@+

Sab

12 décembre 2012

Guy de Maupassant : A Vendre !

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Ah que coucou !

 

Cette période de fin d’année est propice pour se faire des cadeaux et en faire aux autres. Et bien, dans la nouvelle suivante, je vous propose de savoir quel cadeau Guy de Maupassant a fort envie de se faire :

 

A Vendre !

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

format : pdf

logiciel fourni gratuitement par adobe.com

langue : français

 

Oui, Guy de Maupassant a fort envie de s’acheter cette petite maison bretonne, et, malgré qu’il sait qu’il n’aura pas les moyens, il souhaite la visiter aussitôt – Guy de Maupassant est tombé si amoureux de cette maison qu’il a l’impression de la connaître depuis toujours et de pouvoir narrer toute son histoire depuis sa construction.

 

Une fois à l’intérieur, il a l’impression de reconnaître la servante, chaque recoins, chaque objets jusqu’à ce qu’il aperçoive la photographie d’une jeune femme, dont il tombe tout de suite fou amoureux.

 

Va-t-il parvenir à savoir qui elle est ? Va-t-il réussir à connaître son histoire ? Réussira-t-il à la retrouver ? sont autant de questions auxquelles vous trouverez les réponses en lisant cette courte nouvelle, même si… mais chut ! à vous de le découvrir.

 

Non bizarrement, il s’agit là de la nouvelle écrite par Maupassant que je préfère car je trouve que c’est ici qu’il y décrit le mieux la nature qu’il aime. La description d’un paysage sauvage breton lui permet d’y glisser tout son amour de la nature qui fait que, même si ce paysage ne ressemble en rien à celui que beaucoup veulent qualifier de paradisiaque (plage et cocotier), le lecteur ne peut s’empêcher d’admirer cette lande déserte sur laquelle se trouve cette petite maison, éloignée de toute autre habitation qui permet d’accéder à une certaine plénitude.

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : Jeudi 13 décembre, pas de billet, car ce sera difficile d’accéder à internet pendant la journée (entretien PCs et réseau), ce qui a motivé mon choix d’un billet littéraire pour aujourd’hui.

8 décembre 2012

Jean de la Fontaine : Fables (Livret Sixième)

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Ah que coucou !

 

 

 

Aujourd’hui nous voilà arrivé au sixième livret (sur les douze) des :

 

Fables

illustrées par Gustave Doré

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : français

 

regroupant les fables suivantes :

 

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2012-12-072

2012-12-073

2012-12-074

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écrites par notre fabuliste Jean de la Fontaine national. Dans ces fables, comme dans toutes les autres, vous y trouvez une caricature humoristique de son siècle et de notre pays, la France… dans ces fables ressort aussi de nombreuses leçons de morale, encore d’actualité de notre jour.

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

7 décembre 2012

Maurice Leblanc : La Dame blonde

 

Leblanc

Ah que coucou !

 

Vous vous souvenez tous de la nouvelle La Lampe juive (en cas de trou de mémoire, pour accéder au billet qui vous mènera à l’e-book, cliquez ici) ? et bien voici une nouvelle aventure qui met en scène le célèbre gentleman-cambrioleur Arsène Lupin et le célèbre détective anglais Herlock Sholmès et qui, avec la Lampe juive, forme l’ouvrage ayant pour titre : Arsène Lupin contre Herlock Sholmès… oui, comme l’ont deviné les spécialistes ès-Lupin, je vous propose aujourd’hui la nouvelle suivante :

 

La Dame blonde

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

langue : français

 

regroupant les 6 histoires suivantes :

 

1. Le numéro 514 – série 23

2. Le diamant bleu

3. Herlock Sholmès ouvre les hostilités

4. Quelques lueurs dans les ténèbres

5. Un enlèvement

6. La seconde arrestation d’Arsène Lupin

 

dans lesquelles, si nous constatons que « tous les coups sont permis » dans ce duel que nous pourrions croire être à mort, la courtoisie et le respect de l’adversaire sont présents, mélangés avec beaucoup d’humour…

 

Cette histoire apprend aussi aux lecteurs qu’Arsène Lupin, sous ses airs de « casanova », est réellement amoureux et dévoué à cette Dame blonde que l’on voit accompagnant Mle Gerbois en Belgique et Hollande (dans l’épisode du ticket de loterie), que l’on reconnaît comme étant l’infirmière du baron d’Hautrec : Antoinette Bréhat (dans l’affaire du diamant bleu) et que notre héros, est prêt à sacrifier ce à quoi il tient le plus, pour que cette Dame blonde, qui se trouve sous un mandat d’arrêt, ne soit pas inquiétée par Herlock Sholmès qui est parvenu à connaître sa vraie identité et à savoir où elle habitait (Arsène Lupin accepte d’échanger le diamant bleu contre la « perte de mémoire volontaire » d’Herlock Sholmès la concernant).

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

1 décembre 2012

Edgar Allan Poe : Le Canard au ballon

 

Edgar Allan 

Poe

 

Ah que coucou !

 

Tout le monde connait les frères Montgolfier Joseph et Etienne, ces Français qui sont les inventeurs de ce ballon volant qui porte leur nom, la montgolfière. Depuis le premier vol, la montgolfière, mine de rien, a conquis, à sa vitesse, l’espace aérien. D’elle, le souvenir le plus marquant que j’ai jusqu’à maintenant, est celui que je garde d’un certain après-midi, dans ce parc des environs de Bonn, où j’ai assisté au décollage de plusieurs montgolfières dont l’une, mal amarrée certainement, une fois que le volume d’air était suffisant pour qu’elle s’envole, décollait toute seule, sans personne pour la guider (c’est là où l’on constate la nécessité de savoir courir vite, sauter et escalader la barre de la nacelle quand on veut faire de la montgolfière mdrrr !! un des passagers, moins habiles que les 2 autres, étant resté au sol…). Donc comme vous l’avez deviné, cette nouvelle, tirée à nouveau des Histoires Extraordinaires, va nous parler d’un voyage en montgolfière et porte le titre de :

 

Le Canard au ballon

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

langue : français

(traduit par notre Charles Baudelaire national)

 

où vous y apprendrez que si parfois le décollage peut être accidentel (cf l’anecdote que je vous ai racontée), les voyages en montgolfière restent aléatoires ;) – oui, quand en partant du nord du Pays de Galles, on prévoit de traverser la Manche pour aller à Paris, et qu’on se retrouve en Amérique… cherchez l’erreur ;) mdrr !

Et pour ceux qui connaissent un peu mieux l’histoire des montgolfières, vous y retrouverez une allusion à un certain voyage entre l’Angleterre et Nassau de 1836 ;)…

 

Quant à savoir si Edgar Allan Poe connaissait le fonctionnement et la façon de faire pour voler, je laisse les spécialistes jugés car, n’y connaissant rien, je suis toutefois étonnée que les montgolfières utilisaient de la houille au 19e siècle, même si nous savons que les frères Montgolfier utilisaient de la paille humide… sur un site dédié aux voyages en montgolfière (pour y accéder, cliquez ici) j’ai appris qu’était utilisé comme combustible aussi de la viande avariée…

 

Bonne lecture !

Bisous,

@+

Sab

19 novembre 2012

Jean Anouilh (1910 – 1987): Le Voyageur sans bagage & le Bal des Voleurs

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Ah que coucou !

 

Oui, comme chez de nombreuses autres personnes, il existe dans ma bibliothèque des livres que je ne peux vous mettre gratuitement à disposition en ligne car ils ne sont pas encore tombés dans le domaine public, malgré la mort de leur auteur. Autant protéger les droits d’auteur d’une personne qui vit, je le conçois pleinement (toute peine mérite salaire), mais que les œuvres ne tombent pas systématiquement dans le domaine public dès leur décès, j’avoue avoir un problème avec ça…

Bon, quoi qu’il en soit, et ceci même si je trouve cette partie de la loi stupide, je ne peux malheureusement pas vous proposer gratuitement et en e-book ce dernier livre dont la numérisation et la dernière mise en page s’est faite tout à l’heure. Livre, qui comme vous l’indique la couverture ci-dessus, regroupent deux pièces de théâtre écrites par Jean Anouilh et qui s’intitulent :

 

Le Voyageur sans bagage

Le Bal des Voleurs

 

dont vous pouvez acheter un exemplaire papier en cliquant ici (direction : le site d’amazon.fr)

 

Dans la première des pièces, le Voyageur sans bagage, Jean Anouilh aborde un sujet que nous nous rappelons avoir étudié dans nos cours d’histoire. Il aborde ce sentiment de refus du décès d’un être cher dans cette boucherie qu’était la première guerre mondiale. Il aborde un passage de la vie de certaines familles qui refusaient d’accepter que leur enfant, leur frère, leur mari, leur neveu ait pu disparaître de la surface de la terre et qui s’accrochait à vouloir le reconnaître parmi certains amnésiques…

Gaston, le personnage principal de cette pièce, est un de ces amnésiques que plus de 400 familles reconnaissent comme étant leur cher disparu… Après 18 ans passé dans un asile, alors que l’état de sa mémoire ne s’est pas amélioré, son nouveau médecin décide de le confronter à certaines familles qui le réclament pour booster sa mémoire et, à l’aide d’enquête, il choisit cinq familles dont l’histoire parait le plus correspondre…

Mais peut-on rendre une famille à un amnésique qui ne se souvient strictement de rien ? qui ne se souvient même pas qui sont ses amis, comment il vivait ? Peut-on donner un passé à un amnésique ? L’amnésique est-il obligé d’assumer un passé qu’il ne veut pas ?

Voici les questions sur lesquelles Jean Anouilh nous invitent à réfléchir dans cette première pièce de théâtre…

 

Quant à cette seconde pièce qu’est le Bal des Voleurs, elle nous permet de rire un peu sur ces riches Anglais qui sont en villégiature à Vichy et dont Lady Hurf, pour passer le temps parce qu’elle s’ennuie beaucoup dans cette ville où il ne se passe rien et se débarrasser d’un coureur de dot et de son père, va s’amuser à reconnaître en 1 escroc un duc qu’elle aurait rencontré quelques années plus tôt à Biarritz…

Evidemment Lord Edgard ne l’entend pas de cette oreille et tente de prouver cette imposture à lady Hurf qui lui ordonne sans cesse de se taire… Mais cette chère et vieille Lady anglaise, va-t-elle pouvoir garder le contrôle sur les évènements qui vont surgir ? Cela ne risque-t-il pas de déraper à cause de ses nièces, richissimes héritières, en âge de se marier qui risquent de tomber sous le charme des 2 complices de ce duc de Mariflore Y Grandes qui les fait passer pour ses 2 fils ? Vous le saurez après avoir lu cette dernière pièce…

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

17 novembre 2012

Euripide : Iphigénie à Aulis

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Ah que coucou !

 

Nous connaissons tous l’Iliade et l’Odyssée mais Homère ne fut pas seul à écrire sur la belle Hélène, épouse du roi Ménélas, frère d’Agamemnon, sur sa fuite avec Pâris à Troie, sur la guerre qui s’en suivit entre les Grecs et les Troiens… D’autres aussi nous ont raconté leur version de cette légende, dont Euripide, grand auteur grec de pièces de théâtre, qui fut plusieurs fois couronnés… Si vous avez oublié qui était Euripide, vous trouverez dans l'ouvrage ci-dessous un résumé de sa biographie...

 

Je vous propose donc aujourd’hui une de ses pièces :

 

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accessible au téléchargement/lecture, en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par adobe)

langue : français

 

qui vous narrera l’histoire de la fille d’Agamemnon et Clytemnestre : Iphigénie qui fut sacrifiée pour que l’armée des Grecs puisse quitter le port, traverser la mer d’Egée pour parvenir jusqu’à Troie.

 

Evidemment de cette histoire il y a une moralité à en sortir : l’abnégation et l’acceptation de sa destinée – Iphigénie, en acceptant d’être immolée pour le bien de la Grèce, est récompensée par les dieux qui l’accueillent en l’échangeant sur l’autel contre une biche afin qu’Artémis (à qui son sacrifice était destiné) ne soit pas lésée.

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

10 novembre 2012

A. de Musset : Lorenzaccio

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Ah que coucou !

 

Est-il nécessaire encore de présenter ce grand écrivain du Romantisme français ? (attention le Romantisme français ne ressemble pas au Romantisme dans les autres pays).

 

Au cas où vous avez oublié vos classiques voici une courte biographie tirée d’un dictionnaire de la littérature française :

 

Né en 1810, Alfred de Musset fut un enfant doué et un élève brillant. Entré en 1828 dans le « cénacle romantique » » hugolien où il amuse et scandalise tout à la fois avec ses Contes d’Espagne et d’Italie (1830), il se tourne assez vite vers l’écriture théâtrale (La Coupe et les Lèvres, A quoi rêvent les jeunes filles, 1830, Les Caprices de Marianne, 1833, Le Chandelier, 1835). Cet amant passionné et inquiet (Rolla, 1833) rencontre en 1833 la romancière George Sand pour une brève et orageuse liaison. Des douleurs de la séparation naîtront les poèmes des Nuits (1835 – 1837), le drame de Lorenzaccio (1834) et le roman intitulé La Confession d’un enfant du siècle (1836). En 1840 Musset, qui n’a que 30 ans, aura pratiquement terminé sa carrière d’écrivain. Les dix-sept années qui lui restent à vivre jusqu’en 1857 ne seront qu’une lente et amère descente vers la mort, dans la maladie et la solitude.

 

Aujourd’hui je vous propose un livre que je croyais avoir zappé et qui va certainement faire plaisir à Baba :

 

Lorenzaccio

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

Format : pdf

Langue : français

 

que de nombreux spécialistes qualifient de « Chef-d’œuvre du théâtre romantique ».

 

Au départ, je dois avouer que je ne parvenais pas à lire cette pièce dans laquelle je me perdais parmi tous les personnages et toutes les conversations qui débutaient mais ne se terminaient pas. Et j’avoue que je ne parvenais pas à comprendre ce qui m’arrivait… alors, pour m’encourager à continuer cette lecture qui m’énervait au fil des minutes qui passaient, j’ai décidé d’ouvrir mon dictionnaire de la littérature française et là j’y ai découvert mes notes de lecture que j’avais écrites quand j’étais en classe de 1ère et je compris soudain d’où venait ce « blocage » : de la prof de français que j’avais à l’époque et dont la spécialité première a été de me dégoûter de la littérature ! Après ce constat j’ai compris aussi pourquoi je ne me souvenais plus d’avoir lu cette pièce ;)…

 

Si vous êtes dans mon cas, je ne vais pas ici recopier mes notes de lecture de cette époque mais ce qu’y en est dit par les Docteurs ès-Lettres en général, qui, je dois l’avouer, m’ont plus donné l’envie de continuer la lecture de cette pièce que les notes que j’avais faites ;)…

 

Sans négliger ses comédies brillantes et subtiles (Les Caprices de Marianne, 1833– que je vous conseille si ce n’est encore fait -, On ne badine pas avec l’amour– cette pièce est un délice suprême -,1834) ni oublier les nombreuses piécettes de son théâtre « dans un fauteuil », il est logique de voir en Lorenzaccio (1834) le chef d’œuvre théâtral de Musset, et sûrement même l’une des pièces maîtresses de la dramaturgie romantique. Ce drame est en effet l’œuvre qui applique le plus strictement les consignes que, dès 1825, Stendhal donnait dans son Racine et Shakespeare : mêler les genres comique et tragique, développer largement l’intrigue au fil du temps et en des lieux aussi divers que possible, utiliser enfin, chose que ne fera pas Hugo, la prose de préférence au vers, comme étant plus conforme au génie « moderne ».

 

Florence au XVIe siècle vit sous la tyrannie du Duc Alexandre de Médicis, dont le jeune cousin, Lorenzo, semble être le complice. En réalité le jeune homme n’a suivi le Duc dans la voie de la débauche et du crime que pour déjouer sa méfiance et l’assassiner dès qu’il en aura l’occasion. C’est ce choix et ce but qu’il explique au vieux Philippe Strozzi, chef du parti républicain : le chemin du vice doit mener pour lui à la liberté ; pourtant son pessimisme profond lui fait douter du sens même de son dérisoire héroïsme.

 

[…]

 

La fin de la pièce donne raison à Lorenzo. Son scepticisme philosophique, son incrédulité politique sont cautionnés par les faits. Personne n’a cru à son héroïsme. Personne n’a profité du meurtre du Duc pour tenter de mettre fin à la tyrannie et de restaurer la démocratie. Un Médicis va succéder à un autre Médicis et, comble de dérision, Lorenzo lui-même périt, misérablement assassiné au bord de la lagune de Venise après avoir appris par courrier le décès de sa propre mère. Vanité de la vertu, « nullité » de l’héroïsme, mesquinerie et couardise de l’humanité, la pièce de Musset s’achève sur un constat particulièrement pessimiste. Dans sa brutalité, le drame n’a même plus ici la grandeur de la noblesse des tragédies classiques. Tout y est ruines, oubli, faillites ; le héros ne survit pas à son histoire, et l’histoire, privée de héros, n’a plus de sens.

 

Qu’ajouter d’autre ?

 

Et bien, un merci à Baba qui m’a rappelé que Musset avait écrit une pièce que j’avais effacé totalement de ma mémoire. Et, après l’avoir lue à nouveau, je dois avouer que j’ai surmonté ce dégoût que ma prof voulait me donner de cette œuvre (cf mes notes de lecture), ce qui est la preuve que j’ai mûri, non ;) ?

 

Et merci aussi à Sylvie pour m’avoir confié ce livre ;)… et oui, il ne sort de ma bibliothèque, mais de celle de Sylvie ;).

 

En conclusion : Ne laissez jamais un prof de français vous faire haïr cette pièce, parce qu’elle est réellement géniale !

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : maintenant que j’ai ressorti ce dico d’un carton je vais pouvoir regarder de quels livres elle m’a dégoûté encore pour les reprendre un à un et les lire à nouveau ;).

2 novembre 2012

Edgar Allan Poe : Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaal

 

Edgar Allan 

Poe

 

Ah que coucou !

 

Oui, comme vous le lisez si bien dans le titre de ce billet, je vous propose aujourd’hui une nouvelle Histoire Extraordinaire de notre ami Edgar A. Poe, traduite en français par son grand ami et notre amour Charles Baudelaire :

 

Aventure sans pareille

d’un certain Hans Pfaall

(accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici)

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : français

 

Mais j’entends quelques-uns se plaindre qu’il s’agit là encore de littérature et se demander pour quel motif j’ajoute, à nouveau aujourd’hui, un billet à la rubrique « littérature » plutôt que de vous proposer un sujet scientifique.

 

Et bien sachez, qu’il ne s’agit pas là de transformer mon blog en salon de discussion littéraire. N’ayez crainte, Messieurs, Dames qui n’appréciez pas la lecture ;), mais plutôt de vous faire réfléchir sur la science

 

Lisez cette nouvelle ! Qu’en retenez-vous ?

Un certain hollandais, qui s’appelle Hans Pfaall, décrit ici son voyage en ballon vers la Lune et demande à ce qu’on supprime ses dettes en échange de son journal retraçant son aventure, afin de lui permettre de revenir vivre à Rotterdam… et que la réponse doit être confiée à son messager « lunaire »… Pour vérifier ses propos, on confie son courrier à deux astronomes réputés qui confirment que ce Hans Pfaall a bien effectué ce voyage et attestent donc la véracité de ce récit…

 

Pourtant… regardez bien cette description d’ascension vers notre satellite… n’y voyez-vous rien qui vous dit qu’il est scientifiquement impossible, même en mettant sous silence toutes vos connaissances acquises depuis la fin du 20e siècle (cet écrit datant du 19e siècle) ?

 

En réalité Edgar A. Poe veut ici nous démontrer la nécessité de vérifier les affirmations scientifiques. Ce n’est pas parce qu’un scientifique, même de renommée mondiale, affirme quelque chose, qu’il faut que nous, nous le croyons systématiquement. Edgar A. Poe nous encourage à garder notre objectivité et sens critique, et à nous interroger sans cesse.

 

La Science n’est pas un sujet immuable mais elle évolue toujours et encore.

La Science n’est pas innée chez certains et inexistante chez d’autres.

La Science infuse n’existe pas et n’existera jamais ! Nous sommes TOUS susceptibles de faire des erreurs, d’ailleurs ne dit-on pas : « Errare Humanum Est » (= l’erreur est humaine) ?

Croire que les scientifiques sont plus intelligents que leurs contemporains est aussi absurde que croire qu’un Hans Pfaall peut aller sur la Lune en ballon ;).

 

Les théories scientifiques NE doivent PAS être apprises par cœur, mais être comprises grâce à une démonstration scientifique compréhensible par tous, même par les non-initiés !

Si une personne qui pense être archinulle en science ne comprend pas Votre démonstration alors qu’elle tente de vous faire plaisir et s’applique à comprendre ce que vous tentez de lui expliquer, cela NE SIGNIFIE PAS que Votre interlocuteur est STUPIDE, mais que Votre démonstration, que vous pensez être infaillible, n’est pas LOGIQUE et que votre conclusion est FAUSSE !

 

Voilà ce que nous enseigne ici Edgar Allan Poe ;) ! Alors, ce livre est-il plus à classer en littérature ou en science ;) ?

 

Bisous,

@+

Sab

29 octobre 2012

Maurice Leblanc : La Lampe juive

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Ah que coucou !

 

oups ! je crois que j'ai oublié quelque chose cette nuit…

 

Voici un autre de mes héros préférés… celui-là est français et a déjà été interprété au cinéma par de grands acteurs comme Robert Lamoureux ou Georges Descrières… oui, il s’agit de notre Arsène Lupin national, ce gentleman cambrioleur qui faisait tourner en bourrique des inspecteurs comme Ganimard au début du 20e siècle… ce gentleman cambrioleur qui a ridiculisé plusieurs fois le si fin et intelligent détective anglais : Herlock Sholmès… De ce personnage de fiction, sorti tout droit de l’imagination de Maurice Leblanc (pour accéder à un résumé de sa biographie, cliquez ici), je vous propose aujourd’hui l’aventure suivante :

 

La Lampe juive

(accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici)

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par adobe.com)

langue : français

 

où notre gentleman-cambrioleur national va tenter de récupérer une lampe dérobée chez le baron d’Imblevalle ainsi que divers objets… mais comme le baron d’Imblevalle n’est nullement satisfait des résultats de la police française (placée sous la responsabilité de ce bon Ganimard), il appelle à l’aide Herlock Sholmès qui est le seul à pouvoir contrer Arsène Lupin. De ce duel, qui en sortira vainqueur ? je vous laisse le découvrir… toutefois je donne l’indice suivant : « Je trouve extrêmement drôle que, dans l’aventure qui nous occupe, je sois le bon génie qui secoure et qui sauve, et vous le mauvais génie qui apporte le désespoir et les larmes » ;)

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : comme ce billet arrive en début d’après-midi de ce 29 octobre, le prochain billet ne sera pas posté avant la nuit du 30 au 31 octobre…

8 octobre 2012

Arthur Rimbaud : Les Illuminations

Ah que coucou !

 

En préparant les billets à poster pendant cette semaine, j’ai choisi de poster aujourd’hui un tout autre sujet que celui que j’avais prévu de mettre et que je recule pour terminer aujourd’hui la mise en ligne des œuvres complètes d’Arthur Rimbaud. Alors, pour ceux et celles qui suivent ;) vous savez qu’aujourd’hui nous allons parler de :

 

 

Illuminations

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

langue : Français

 

dans lequel vous pourrez lire les textes suivants :

 

Illuminations-table

La publication de ces écrits en un seul ouvrage n’a pas été la volonté de Rimbaud, cet assemblage a été fait par un de ses amis avec la collaboration de Paul Verlaine qui a écrit dans la préface de la première édition ce qui suit :

 

Le livre que nous offrons au public fut écrit de 1873 à 1875, parmi des voyages tant en Belgique qu’en Angleterre et dans toute l’Allemagne.

 

Le mot Illuminations est anglais et veut dire gravure coloriées, - colored plates : c’est même le sous-titre que M. Rimbaud avait donné à son manuscrit.

 

Comme on va voir, celui-ci se compose de courtes pièces, prose exquise ou vers délicieusement faux exprès. D’idée principale il n’y en a ou du moins nous n’y en trouvons pas. De la joie évidente d’être un grand poète, tels paysage féeriques, d’adorables vagues amours esquissées et la plus haute ambition (arrivée) de style : tel est le résumé que nous croyons pouvoir oser donner de l’ouvrage ci-après. Au lecteur d’admirer détail.

 

De très courtes notes biographiques feront peut-être bien.

 

M. Arthur Rimbaud est né d’une famille de bonne bourgeoisie à Charleville (Ardenne) où il fit d’excellentes études quelque peu révoltées. A seize ans il avait écrit les plus beaux vers du monde, dont de nombreux extraits furent par nous donnés naguère dans un libelle intitulé les Poètes maudits. Il a maintenant dans les trente-deux ans, et voyage en Asie où il s’occupe de travaux d’art. Comme qui dirait le Faust du second Faust, ingénieur de génie après avoir été l’immense poète vivant élève de Méphistophélès de cette blonde Marguerite !

 

On l’a dit mort plusieurs fois. Nous ignorons ce détail, mais en serions bien triste. Qu’il le sache au cas où il n’en serait rien. Car nous fûmes son ami et le restons de loin.

 

Deux autres manuscrits en prose et quelques vers inédits seront publié en leur temps.

 

Un nouveau portrait par Forain qui a connu également M. Rimbaud paraîtra quand il faudra.

 

Dans un très beau tableau de Fantin-Latour, Coin de table, à Manchester actuellement, croyons-nous, il y a un portrait en buste de M. Rimbaud à seize ans.

 

Les Illuminations sont un peu postérieures à cette époque.

 

Paul Verlaine

Publié dans La Vogue

1886

 

Malgré que nous pouvons les remercier d’avoir publié cet ouvrage, nous ne pouvons tout de même pas ignorer qu’il a été fait sans le consentement préalable d’Arthur Rimbaud et penser qu’il aurait certainement apporté quelques dernières modifications avant la publication s’il en avait été averti… oui, car ces feuilles mises bout à bout, corrigées, mises au propres, je ne sais pas pour vous, mais je ne peux m’empêcher de douter qu’elles soient toutes réellement écrites par notre Arthur Rimbaud national et cela malgré la confirmation de son ami de l’époque : Paul Verlaine. Et il est dommage que nous ne possédions aucun écrit de Rimbaud pour nous exprimer son sentiment face à cette action quand nous savons qu’il ne voulait plus revoir Verlaine et n’entretenait plus aucun lien d’amitié avec lui… Mais bon, il s’agit là d’une histoire entre eux deux dans laquelle nous n’avons rien à y redire.

 

 

Dans ce dernier e-book consacré à Rimbaud, vous vous apercevrez que j’ai laissé 1 écrit par page au lieu de les mettre à les uns après les autres, pour ainsi mieux respecter la volonté première de Rimbaud car nous ignorons tous si l’ordre adopté dans cet ouvrage aurait été celui que Rimbaud aurait adopté lui-même – il faut se souvenir qu’ils étaient sur des feuilles volantes et qu’en passant de mains en mains, les pages ont pu être déplacées…par exemple : tentez de les placer différemment et vous verrez apparaître une ligne directrice : celle du cours de la vie et de la découverte – hélas non terminée…

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

6 octobre 2012

Arthur Rimbaud : Une Saison en Enfer

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Ah que coucou !

 

Et si nous continuions notre lancée sur Arthur Rimbaud ;) ? Je vous propose aujourd’hui le seul recueil qu’Arthur Rimbaud a voulu faire publier en 1873 :

 

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accessible au téléchargement/lecture, en cliquant ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe, créateur du logiciel alors inutile d’aller sur un autre site pour le télécharger parfois en payant ;))

 

 

comprenant les textes suivants :

 

ENFER

Oui, j’ai bien écrit textes et non pas poèmes car non seulement être quasiment en prose et malgré que la prose puisse être utilisée en poésie, je ne parviens pas à y retrouver la définition de poésie en prose quand je les lis… Je dois avouer que je les lis plus comme une nouvelle que comme des poèmes mis bout à bout pour créer cet ouvrage ;)… Ah ! Rimbaud ! que nous as-tu fait là dans ton jonglage entre prose et vers dans TA Saison en Enfer ;) qui, non content de révolutionner le monde de la poésie de ton époque en lui donnant d’autres règles qui permet à la langue française un nouvel enrichissement de sa culture et un nouvel essor, tu nous fait réfléchir sur ce que doit être la poésie et comment la véhiculer au mieux (en écrivant en Prose ? ou Vers ?)…

 

Oui, comme vous vous en doutez, pour moi, cet ouvrage est le mieux de notre Arthur Rimbaud national car il nous montre bien là son génie d’écrivain : son aisance linguistique qui fait couler si aisément les mots les uns après les autres ce qui dit à certains qu’il faut classer cette œuvre en poésie malgré l’opposition entre les parties écrites en prose et les autres écrites en vers qui note pourtant une volonté, chez Arthur Rimbaud, de séparer les passages poétiques des autres – enfin, moi, c’est comme ça que je le comprends ;) - pour permettre aux lecteurs cette réflexion sur la poésie tout en dégustant ces fabuleux textes écrits avec Maestria…

 

Et vous, classeriez-vous une Saison en Enfer dans la catégorie Poésie ou non ? ;)

 

Bisous,

@+

Sab

29 septembre 2012

Arthur Rimbaud en vers

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Ah que coucou !

 

Après les différents écrits en prose que j’ai posté la dernière fois (pour accéder au billet ainsi qu’à l’ouvrage, cliquez ici), je vous propose aujourd’hui ce regroupement de poésies – classées par ordre chronologique – de ce célèbre poète français qu’était Arthur Rimbaud.

 

Poésies

pour télécharger/lire, cliquez ici

format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

langue : français

 

parmi lesquelles, comme vous l’indique la liste des poésies ci-dessous, ne regroupent pas les poèmes d’une Saison en Enfer et les Illuminations.

 

Les Etrennes des Orphelins – Sensation -Le Forgeron - Soleil et Chair – Ophélie - Bal des pendus - Le Châtiment de Tartuffe - Vénus Anadyomène - Première soirée - Les Réparties de Nina - A la Musique - Morts de quatre-vingt douze - Les Effarés – Roman - Le Mal - Rage de Césars - Rêvé pour l’Hiver - Le Dormeur du Val - Au Cabaret-Vert - La Maline - L’Eclatante Victoire de Sarrebruck - Le Buffet - Ma Bohème - Tête de Faune - Les Assis - Les Douaniers - Oraison du soir - -Le Cœur volé - Chant de guerre parisien - Mes Petites Amoureuses – Accroupissements - Les Poètes de sept ans - Les Pauvres à l’Eglise - L’Orgie parisienne ou Paris se repeuple - Les Mains de Jeanne-Marie - Les Sœurs de Charité - Les Chercheuses de Poux - Les Premières Communions - L’Homme juste - Ce qu’on dit au Poète à propos de Fleurs - Le Bateau ivre

 

Album Zutique

 

L’Idole – Lys - Les Lèvres closes - Fête galante - J’occupais un wagon de troisième : un vieux prêtre - Je préfère sans doute, au printemps, la guinguette - L’Humanité chaussait –Conneries (Jeune Goinfre – Paris - Cocher ivre) - Vieux de la Vieille - Etat de siège ? - Le Balai – Exil - L’Angelot maudit - Les soirs d’été, sous l’œil ardent des devantures - Aux livres de chevet, livres de l’art serein -Hypotyposes saturniennes - Les Remembrances du Vieillard idiot - Ressouvenir

 

L’Enfant qui ramassa les balles, le Pubère -Les Corbeaux – Mémoire - Michel et Christine – Larme - La Rivière de Cassis - Comédie de la Soif - Bonne Pensée du Matin - Fêtes de la patience (Bannière de mai - Chanson de la plus haute Tour - L’Eternité - Age d’or) - Jeune Ménage – Bruxelles - Est-elle almée ? -Fêtes de la Faim - O Saisons, ô Châteaux –Honte - Qu’est-ce pour nous, mon cœur

 

Et comme promis, voici comment Paul Claudel présente Arthur Rimbaud, qui sert de préface aux œuvres complètes :

 

Arthur Rimbaud fut un mystique à l’état sauvage, une source perdue qui ressort d’un sol saturé. Sa vie, un malentendu, la tentative en vain par la fuite d’échapper à cette voix qui le sollicite et le relance, et qu’il ne veut pas reconnaître : jusqu’à ce qu’enfin, réduit, la jambe tranchée, sur ce lit d’hôpital à Marseille, il sache !

« Le bonheur ! Sa dent, douce à la mort, m’avertissait au chant du coq – ad matutinum, au Christus venit -, dans les plus sombres villes ». – « Nous ne sommes pas au monde ! » - « Par l’esprit on va à Dieu !... C’est cette minute d’éveil qui m’a donné la vision de la pureté… Si j’étais bien éveillé à partir de cette minute-ci… » (et tout le passage célèbre de la Saison en Enfer)… « Déchirante infortune ! »

Comparez, entre maints textes, cette référence, que j’ose emprunter à sainte Chantal (citée par l’abbé Bremond) :

« Au point du jour, Dieu m’a fait goûter presque imperceptiblement une petite lumière en la très haute suprême pointe de mon esprit. Tout le reste de mon âme et ses facultés n’en ont point joui : mais elle n’a duré environ qu’un demi-Ave Maria. »

Arthur Rimbaud apparaît en 1870, à l’un des moments les plus tristes de notre histoire, en pleine déroute, en pleine guerre civile, en pleine déconfiture matérielle et morale, en pleine stupeur positiviste. Il se lève tout à coup – « comme Jeanne d’Arc ! » s’écriera-t-il plus tard lamentablement. Il faut lire dans le livre de Paterne Berrichon (Jean-Arthur Rimbaud, le Poète) le récit tragique de cette vocation. Mais ce n’est pas une parole qu’il a entendue. Est-ce une voix ? Moins encore : une simple inflexion, mais qui suffit à lui rendre désormais impossible le repos et « la camaraderie des femmes ». Est-il donc si téméraire de penser que c’est une volonté supérieure qui le suscite ? dans la main de qui nous sommes tous : muette et qui a choisi de se taire. Est-ce un fait commun de voir un enfant de seize ans doué de facultés d’expression d’un homme de génie ? Aussi rare que cette louange de Dieu dans la bouche d’un nouveau-né dont nous parlent les récits indubitables. Et quel nom donner à un si étrange évènement ?

« Je vécus, étincelle d’or, de la lumière nature ! De joie, je prenais une expression bouffonne et égarée au possible ». un ou deux fois, la note, d’une pureté édénique, d’une douceur infinie, d’une déchirante tristesse, se fait entendre aux oreilles d’un monde abject et abruti, dans le fracas d’une littérature grossière. Et cela suffit. « J’ai brassé mon sang. Mon devoir m’est remis ». Il a fini de parler. On ne confie pas de secrets à un cœur descellé. Il ne lui reste plus qu’à se taire et à écouter, sachant, comme cette sainte encore, que « les pensées ne mûrissent pas d’être dites ». il regarde avec une ardente et profonde curiosité, avec une mystérieuse sympathie qui ne peut plus être exprimée « en paroles païennes », ces choses qui nous entourent et qu’il sait que nous ne voyons qu’en reflets et en énigmes : « un certain commencement », une amorce. Toute la vie n’est pas de trop pour faire la conquête spirituelle de cet univers ouvert par les explorateurs du siècle qui finit, pour épuiser la création, pour savoir quelque chose de ce qu’elle veut dire, pour donner de quelques mots enfin cette voix crucifiante au fond de lui-même.

Il nous reste quelques feuillets de son « carnet de damné » comme il l’appelle amèrement, quelques pages laissées par notre hôte d’un jour en ce lieu qu’il a définitivement vidé « pour ne pas voir quelqu’un d’aussi peu noble que nous ». Si courte qu’ait été la vie littéraire de Rimbaud, il est cependant possible d’y reconnaître trois périodes, trois manières.

La première est celle de la violence, du mâle tout pur, du génie aveugle qui se fait jour comme un jet de sang, comme un cri qu’on ne peut retenir en vers d’une force et d’une roideur inouïes :

Corps remagnétisé par les énormes peines,

Tu rebois donc la vie effroyable, tu sens

Sourdre le flux, des vers livides en tes veines !

(Paris se repeuple)

Mais, ô Femme, monceau d’entrailles, pitié douce !

‘Les Sœurs de Charité)

Qu’il est touchant d’assister à cette espèce de mue du génie et de voir éclater ces traits fulgurants parmi des espèces de jurons, de sanglots et de balbutiement !

La seconde période est celle du voyant. Dans une lettre du 15 mai 1871, avec une maladresse pathétique, et dans les quelques pages de la Saison en Enfer – intitulées « Alchimie du Verbe » - Rimbaud a essayé de nous faire comprendre « la méthode » de cet art nouveau qu’il inaugure et qui est vraiment une alchimie, une espèce de transmutation, une décantation spirituelle des éléments de ce monde. Dans ce besoin de s’évader qui ne le fâche qu’à la mort, dans ce désire « voir » qui tout enfant lui faisait écraser son œil avec son poing (Les poètes de sept ans), il y a bien autre chose que la vague nostalgie romantique. « La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde ». Ce n’est pas de fuir qu’il s’agit, mais de trouver « le lieu et la formule », « l’Eden » ; de reconquérir notre état primitif de « Fils du soleil ». – Le matin, quand l’homme et ses souvenirs ne sont pas réveillés en même temps, ou bien encore au cours d’une longue journée de marche sur les routes, entre l’âme et le corps assujetti à un desport rythmique se produit une solution de continuité ; une espèce d’hypnose « ouverte » s’établit, un état de réceptivité pure fort singulier. Le langage en nous prend une valeur moins d’expression que de signe ; les mots fortuits qui montent à la surface de l’esprit, le refrain, l’obsession d’une phrase continuelle forment une espèce d’incantation qui finit par coaguler la conscience, cependant que notre miroir intime est laissé, par rapport aux choses du dehors, dans un état de sensibilité presque matérielle. Leur ombre se projette directement sur notre imagination et vire sur son iridescence. Nous sommes mis en communication. C’est ce double état du marcheur que traduisent les Illuminations : d’une part les petits vers qui ressemblent à une ronde d’enfants et aux paroles d’un libretto, de l’autre les images désordonnées qui substituent à l’élaboration grammaticale, ainsi qu’à la logique extérieure, une espèce d’accouplement direct et métaphorique. « Je devins un opéra fabuleux ». Le poète trouve expression non plus en cherchant les mots, mais au contraire en se mettant dans un état de silence et en faisant passer sur lui la nature, les espèces sensibles « qui accrochent et tirent ». Le monde et lui-même se découvrent l’un par l’autre. Chez ce puissant imaginatif, le mot « Comme » disparaissant, l’hallucination s’installe et les deux termes de la métaphore lui paraissent presque avoir le même degré de réalité. « A chaque être plusieurs autres vies me semblaient dues. Ce monsieur ne sait ce qu’il fait, il est un ange. Cette famille est une nichée de chiens ». Pratiques extrêmes, espèce de mystiques « matérialiste », qui auraient pu égarer ce cerveau pourtant solide et raisonnable. Mais il s’agissait d’aller à l’esprit, d’arracher le masque à cette nature « absente », de posséder enfin le texte accessible à tous les sens, « la vérité dans une âme et un corps », un monde adapté à notre âme personnelle.

Troisième période. – J’ai déjà cité souvent la Saison en Enfer. Il me reste peu de chose à ajouter à l’analyse définitive que Paterne Berrichon a faite de ce livre si sombre, si amer, et en même temps pénétré d’une mystérieuse douceur. Là, Rimbaud, arrivé à la pleine maitrise de son art, va nous faire entendre cette prose merveilleuse tout imprégnée jusqu’en ses dernières fibres, comme le bois moelleux et sec d’un Stradivarius, par le son intelligible. Après Chateaubriand, après Maurice de Guérin, notre prose française, dont le travail en son histoire si pleine, et si différente de celle de notre poésie, n’a jamais connu d’interruption ni de lacune, a abouti à cela. Toutes les ressources de l’incidente, tout le concert des terminaisons, le plus riche et le plus subtil qu’aucune langue humaine puisse apprêter, sont enfin pleinement utilisés. Le principe de la « rime intérieure », de l’accord dominant, posé par Pascal, est développé avec une richesse de modulations et de résolutions incomparable. Qui une fois a subi l’ensorcellement de Rimbaud est aussi impuissant désormais à le conjurer que celui d’une phrase de Wagner. La marche de la pensée aussi qui procède non plus par développement logique, mais, comme chez un musicien, par dessins mélodiques et le rapport de notes juxtaposées, prêterait à d’importantes remarques.

Je pose la plume, et je revois ce pays qui fut le sien et que je viens de parcourir : la Meuse pure et noire, Mézières, la vieille forteresse coincée entre de dures collines, Charleville dans sa vallée pleine de fournaises et de tonnerres. (C’est là qu’il repose sous un blanc tombeau de petite fille). Puis cette région d’Ardenne, moissons maigres, un petit groupe de toits d’ardoise, et toujours à l’horizon la ligne légendaire des forêts. Pays de sources où l’eau limpide et captive de sa profondeur tourne lentement sur elle-même ; l’Aisne glauque encombrée de nénuphars et trois longs roseaux jaunes qui émergent du jae. Et puis cette gare de Voncq, ce funèbre canal à perte de vue bordé d’un double rang de peupliers : c’est là qu’un sombre soir, à son retour de Marseille, l’amputé attendit la voiture qui devait le ramener chez sa mère. Puis à Roche la grande maison de pierres corrodées avec sa haute toiture paysanne et la date : 1791, au-dessus de la porte, la chambre à grains où il écrivit son dernier livre, la cheminée ornée d’un grand crucifix où il brûla ses manuscrits, le lit où il a souffert. Et je manie des papiers jaunis, des dessins, des photographies, celle-ci entre autres si tragique où l’on voit Rimbaud tout noir comme un Nègre, la tête nue, les pieds nus, dans le costume de ces forçats qu’il admirait jadis, sur le bord d’un fleuve d’Ethiopie, des portraits à la mine de plomb et cette lettre enfin d’Isabelle Rimbaud qui raconte les derniers jours de son frère en l’hôpital de la Conception, à Marseille.

« … Il me regardait avec le ciel dans les yeux… Alors, il m’a dit : « Il faut tout préparer dans la chambre, tout ranger, le prêtre va revenir avec les sacrements. Tu vas voir, on va apporter les cierges et les dentelles, il faut mettre des linges blancs partout… » Eveillé il achève sa vie dans une sorte de rêve continuel : il dit à présent des choses bizarres très doucement, d’une voix qui m’enchanterait si elle ne me perçait le cœur. Ce qu’il dit, ce sont des rêves – pourtant ce n’est pas la même chose du tout que quand il avait la fièvre. On dirait et je crois qu’il le fait exprès. Comme il murmurait ces choses-là, la sœur me dit tout bas : « Il a donc encore perdu connaissance ? » Mais il a entendu et est devenu tout rouge ; il n’a plus rien dit, mais la sœur partie, il m’a dit : « On me croit fou, et toi, le crois-tu ? » Non, je ne le crois pas, c’est un être immatériel presque et sa pensée s’échappe malgré lui. Quelquefois, il demande aux médecins si eux voient les choses extraordinaires qu’il aperçoit, et il leur parle et leur raconte avec douceur, en termes que je ne saurais rendre, ses impressions : les médecins le regardent dans les yeux, ces beaux yeux qui n’ont jamais été si beaux et plus intelligents, et se disent entre eux : c’est singulier. Il y a, dans le cas d’Arthur, quelque chose qu’ils ne comprennent pas. Les médecins d’ailleurs ne viennent presque plus parce qu’il pleure souvent en leur parlant, et cela les bouleverse. il reconnaît tout le monde, moi il m’appelle parfois Djami, mais je sais que c’est parce qu’il le veut, et que cela rentre dans son rêve voulu ainsi ; d’ailleurs, il mêle tout et… avec art. Nous sommes au Harrar, nous partons toujours pour Aden, il faut chercher les chameaux, organiser la caravane ; il marche très facilement avec la nouvelle jambe articulée ; nous faisons quelques tours de promenade sur de beaux mulets richement harnachés ; puis il faut travailler, tenir les écritures, faire des lettres. Vite, vite, on nous attend, fermons les valises et partons. Pourquoi l’a-t-on laissé dormir ? Pourquoi ne l’aidé-je pas à s’habiller ? Que dira-t-on si nous n’arrivons pas aujourd’hui ? On ne le croira pas sur parole, on n’aura plus confiance en lui ! Et il se met à pleurer en regrettant ma maladresse et ma négligence, car je suis toujours avec lui et c’est moi qui suis chargée de faire tous les préparatifs… »

Je suis un de ceux qui l’ont cru sur parole, un de ceux qui ont eu confiance en lui.

Paul Claudel

Préface,

Arthur Rimbaud, Œuvres Complètes

 

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