Ah que coucou !
Est-il nécessaire encore de présenter ce grand écrivain du Romantisme français ? (attention le Romantisme français ne ressemble pas au Romantisme dans les autres pays).
Au cas où vous avez oublié vos classiques voici une courte biographie tirée d’un dictionnaire de la littérature française :
Né en 1810, Alfred de Musset fut un enfant doué et un élève brillant. Entré en 1828 dans le « cénacle romantique » » hugolien où il amuse et scandalise tout à la fois avec ses Contes d’Espagne et d’Italie (1830), il se tourne assez vite vers l’écriture théâtrale (La Coupe et les Lèvres, A quoi rêvent les jeunes filles, 1830, Les Caprices de Marianne, 1833, Le Chandelier, 1835). Cet amant passionné et inquiet (Rolla, 1833) rencontre en 1833 la romancière George Sand pour une brève et orageuse liaison. Des douleurs de la séparation naîtront les poèmes des Nuits (1835 – 1837), le drame de Lorenzaccio (1834) et le roman intitulé La Confession d’un enfant du siècle (1836). En 1840 Musset, qui n’a que 30 ans, aura pratiquement terminé sa carrière d’écrivain. Les dix-sept années qui lui restent à vivre jusqu’en 1857 ne seront qu’une lente et amère descente vers la mort, dans la maladie et la solitude.
Aujourd’hui je vous propose un livre que je croyais avoir zappé et qui va certainement faire plaisir à Baba :
Lorenzaccio
accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici
Format : pdf
Langue : français
que de nombreux spécialistes qualifient de « Chef-d’œuvre du théâtre romantique ».
Au départ, je dois avouer que je ne parvenais pas à lire cette pièce dans laquelle je me perdais parmi tous les personnages et toutes les conversations qui débutaient mais ne se terminaient pas. Et j’avoue que je ne parvenais pas à comprendre ce qui m’arrivait… alors, pour m’encourager à continuer cette lecture qui m’énervait au fil des minutes qui passaient, j’ai décidé d’ouvrir mon dictionnaire de la littérature française et là j’y ai découvert mes notes de lecture que j’avais écrites quand j’étais en classe de 1ère et je compris soudain d’où venait ce « blocage » : de la prof de français que j’avais à l’époque et dont la spécialité première a été de me dégoûter de la littérature ! Après ce constat j’ai compris aussi pourquoi je ne me souvenais plus d’avoir lu cette pièce ;)…
Si vous êtes dans mon cas, je ne vais pas ici recopier mes notes de lecture de cette époque mais ce qu’y en est dit par les Docteurs ès-Lettres en général, qui, je dois l’avouer, m’ont plus donné l’envie de continuer la lecture de cette pièce que les notes que j’avais faites ;)…
Sans négliger ses comédies brillantes et subtiles (Les Caprices de Marianne, 1833– que je vous conseille si ce n’est encore fait -, On ne badine pas avec l’amour– cette pièce est un délice suprême -,1834) ni oublier les nombreuses piécettes de son théâtre « dans un fauteuil », il est logique de voir en Lorenzaccio (1834) le chef d’œuvre théâtral de Musset, et sûrement même l’une des pièces maîtresses de la dramaturgie romantique. Ce drame est en effet l’œuvre qui applique le plus strictement les consignes que, dès 1825, Stendhal donnait dans son Racine et Shakespeare : mêler les genres comique et tragique, développer largement l’intrigue au fil du temps et en des lieux aussi divers que possible, utiliser enfin, chose que ne fera pas Hugo, la prose de préférence au vers, comme étant plus conforme au génie « moderne ».
Florence au XVIe siècle vit sous la tyrannie du Duc Alexandre de Médicis, dont le jeune cousin, Lorenzo, semble être le complice. En réalité le jeune homme n’a suivi le Duc dans la voie de la débauche et du crime que pour déjouer sa méfiance et l’assassiner dès qu’il en aura l’occasion. C’est ce choix et ce but qu’il explique au vieux Philippe Strozzi, chef du parti républicain : le chemin du vice doit mener pour lui à la liberté ; pourtant son pessimisme profond lui fait douter du sens même de son dérisoire héroïsme.
[…]
La fin de la pièce donne raison à Lorenzo. Son scepticisme philosophique, son incrédulité politique sont cautionnés par les faits. Personne n’a cru à son héroïsme. Personne n’a profité du meurtre du Duc pour tenter de mettre fin à la tyrannie et de restaurer la démocratie. Un Médicis va succéder à un autre Médicis et, comble de dérision, Lorenzo lui-même périt, misérablement assassiné au bord de la lagune de Venise après avoir appris par courrier le décès de sa propre mère. Vanité de la vertu, « nullité » de l’héroïsme, mesquinerie et couardise de l’humanité, la pièce de Musset s’achève sur un constat particulièrement pessimiste. Dans sa brutalité, le drame n’a même plus ici la grandeur de la noblesse des tragédies classiques. Tout y est ruines, oubli, faillites ; le héros ne survit pas à son histoire, et l’histoire, privée de héros, n’a plus de sens.
Qu’ajouter d’autre ?
Et bien, un merci à Baba qui m’a rappelé que Musset avait écrit une pièce que j’avais effacé totalement de ma mémoire. Et, après l’avoir lue à nouveau, je dois avouer que j’ai surmonté ce dégoût que ma prof voulait me donner de cette œuvre (cf mes notes de lecture), ce qui est la preuve que j’ai mûri, non ;) ?
Et merci aussi à Sylvie pour m’avoir confié ce livre ;)… et oui, il ne sort de ma bibliothèque, mais de celle de Sylvie ;).
En conclusion : Ne laissez jamais un prof de français vous faire haïr cette pièce, parce qu’elle est réellement géniale !
Bisous,
@+
Sab
PS : maintenant que j’ai ressorti ce dico d’un carton je vais pouvoir regarder de quels livres elle m’a dégoûté encore pour les reprendre un à un et les lire à nouveau ;).