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Bienvenue chez Sab

10 mars 2013

Fukushima et le nucléaire dans le monde…

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Ah que coucou !

 

Rappelez-vous !

 

 

Et bien je vous propose aujourd’hui d’aller voir un peu la situation de cette population avec le documentaire suivant :

 

Fukushima, une population sacrifiée…

 


 

Oui. Aujourd’hui je vous propose de réfléchir sur les conséquences du nucléaire, source d’énergie qu’on nous oblige d’utiliser et que tous les gouvernements depuis 1974 protègent et laissent se développer !!

 

Oui. Parce qu’on nous ment pour protéger des monopoles d’état, dont seuls quelques porte-feuille privés profitent en refusant d’abandonner une part de ce marché luxuriant et prometteurs, nous devrions accepter qu’une telle situation puissent se produire à nouveau, à NOUS, à qui ont a menti après la catastrophe de Tchernobyl en nous garantissant que ce qui s’était passé en Ukraine ne pouvait avoir lieu en France parce que la France, contrairement à l’ex-URSS avait les moyens financiers d’entretenir ses centrales ! Pourtant le Japon a autant, voir même plus, de moyens financiers pour entretenir leurs centrales nucléaires ! et regardez ce qui se passe encore aujourd’hui !!! On maintient la population locale dans l’ignorance ! On les trompe en leur mentant que la décontamination réussit alors qu’ELLE NE SERT A RIEN ! etc.

 

Ces mêmes mensonges, nous les retrouvons aussi en France !

 

Alors, devons-nous tolérer cet état de chose ?

Devons-nous accepter que nous et nos enfants vivent avec ces épées de Damoclès au-dessus de nos têtes ? alors qu’il existe d’autres solutions, moins couteuses pour l’environnement mais qui abandonne TOUS CES MONOPOLES !! et va entraîner des baisses de gains financiers à tous ces porte-feuilles qui financent différentes campagnes de diffamations contre les solutions alternatives au nucléaire ???

 

NON !!!

 

Protégeons notre planète !

Protégeons nos enfants !

Refusons de continuer à croire leurs mensonges !

Adoptons, malgré l’Etat français, les solutions alternatives au nucléaire !

Refusons que le marché de l’énergie français NE soit géré SEULEMENT par monopole !

Ouvrons ce marché aux solutions alternatives !

OBLIGEONS LES DIRIGEANTS POLITIQUES A NOUS SUIVRE !!!

 

Bisous,

@+

Sab

PS : Ayant beaucoup à lire pour la création d’entreprise ;), il n’y aura pas de nouveau billet avant la nuit de lundi à mardi…

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9 mars 2013

Edgar Allan Poe : Descente dans le Maelstrom

Edgar Allan 

Poe

Ah que coucou !

 

Oupsss !! j’allais oublier de poster ce billet. Désolée !

 

Donc je vous propose aujourd’hui une nouvelle suivante incluse dans l’ouvrage : Les Nouvelles Extraordinaires de l’ami Poe :

 

Une Descente dans le Maelstrom

accessible au téléchargement/lecture en cliquant ici

format : .pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur Adobe)

langue : français (merci à l’ami Baudelaire !)

 

où l’on nous narre la mésaventure, inventée ou non, d’un malheureux marin norvégien dont le bateau a été pris dans le Maelstrom.

 

A votre avis, cette histoire, faut-il la croire ou pas ?

Evidemment, à notre époque nos connaissances acquises depuis celle où cette nouvelle a été écrite s’étant étoffées, nous savons tout de suite si le marin fabule ou non… mais d’ailleurs, je ne vais pas répondre à cette question par moi-même. Lisez, et voyez donc si cette histoire est vraisemblable par vous-même ;) ! Oui… aujourd’hui, c’est VOUS qui travaillez ;) !!

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

8 mars 2013

F. Soffker : Fils d’Aryens

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous présente un livre un peu spécial. J’appelle par « spécial » le fait qu’il n’y a que 2 livres de ce style dans ma bibliothèque et qui correspondent tous les deux à un certain besoin et soif de connaissances d’une époque révolue… Il s’agit du livre Fils d’Aryens, écrit par l’auteur allemand Friedrich Soffker et paru en France en 1980, aux Editions Gerfaut, comme vous l’indique la couverture ci-dessus…

 

Oui. Cela peut en surprendre plus d’un car il s’agit de ce qu’on nomme un « roman de guerre », abordant la Seconde Guerre mondiale vue par les Allemands, ce qui permet d’aborder l’autre visage de cette guerre meurtrière, parce que les « romans de guerre » et moi, ça fait plutôt 5 que 2 ou 1 ;)… bref, vous l’aurez compris : ce n’est pas mon genre littéraire ;) !

 

Toutefois j’avais choisi quelques exemples de ce style littéraire dans les années 90 parce qu’il aborde un sujet qui était totalement incompréhensible pour une jeune adulte cherchant à comprendre pourquoi des personnes intelligentes, sensées, stables s’étaient transformées, en moins d’une décennie pour certains, en terribles meurtriers (serial-killer), comment avaient-ils pu croire les promesses meurtrières d’un fou, comment ne se sont-ils pas aperçus qu’ils devenaient des meurtriers au service d’une doctrine politique, etc. Pour cela, rien de telle qu’une fiction basée sur des faits historiques et des réactions considérées normales pour l’époque ;) pour pouvoir aborder tous ces points successivement et de façon générale. Cet ouvrage remplit bien ce rôle en nous plongeant dans l’univers d’un adolescent brêmois, nouvellement bachelier dans ce 3. Reich de cette année 1941 (on nous parle de l’invasion de l’U.R.S.S. rapide, de l’approche des troupes allemandes sur Moscou, mais pas encore de Stalingrad – l’action se situe donc avant ce terrible hiver 1941-1942) qui, par volonté de prouver à son père qu’il peut être fier de lui aussi comme il l’est de son frère aîné, s’engage dans cette fameuse armée d’élite qu’était la SS-Waffen.

 

Pour vous aider à comprendre ce qu’est ce livre et, pourquoi pas, vous communiquez l’envie d’en connaître un peu plus sur cette partie précise de la littérature et de l’histoire sans trop avoir des maux de tête, je vous ai recopié en dessous de ma signature le passage où Aloïs Fungebarr (le malheureux héros de l’histoire – vous comprendrez l’utilisation de cet adjectif « malheureux » à la fin du livre si vous avez décidé de le lire) termine sa formation militaire et arrive sur le sol soviétique. Nous y voyons bien là les raisons pour lesquelles une personne normale se prépare à faire ce premier pas vers un avenir de meurtrier… Oui, ceci n’est qu’un passage car je n’ai pas le droit de mettre le livre en ligne (l’auteur étant toujours vivant et ce livre n’étant pas encore tombé dans le domaine public). A la lecture vous vous apercevrez que j’ai coupé une scène qui, à proprement parlée, n’ajoute rien de réellement intéressant à l’histoire (toujours ce fameux maximum à ne pas dépasser ;)). Ce passage choisi correspond au Chapitre 3 de la première partie (cet ouvrage comprend 3 parties).

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

 

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L’entrainement des nouvelles recrues dura trois mois.

Tous les hommes qui se trouvaient là étaient volontaires. C’est dire qu’on entendait nulle part les murmures qui sont chose courante dans le camps de recrutement, où certains ne sont généralement pas satisfaits d’être là, grognent contre l’armée et prennent en grippe les sous-officiers instructeurs.

Ici, au contraire, le zèle des engagés ne se démentait jamais. Rien ne leur semblait trop dur pour les aguerrir. Chacun voulait devenir le meilleur soldat du Führer.

Dans une telle ambiance, il était difficile de se faire particulièrement remarquer. Aloïs y parvint pourtant, dans une certaines mesure du moins. Il était vigoureux et ne fléchissait jamais devant la tâche à accomplir. De plus, il apprenait vite, si bien qu’il termina en tête du peloton, ce qui lui valut d’être immédiatement nommé S.S. Rottenführer.

Les dix premiers avaient le droit de choisir leur affectation. Quand vint le tour d’Aloïs, il énonça sans hésiter :

- Le front russe.

Il ne fut pas le seul à effectuer ce choix dangereux. Le S.S. Rottenführer Kurt Wedling, qui le suivait immédiatement au classement, réclama la même affectation.

Les deux jeunes gens avaient beaucoup sympathisé durant leur entraînement, Kurt était un grand gaillard blond et musclé dont les parents demeuraient aux environs de Brême. son père était notaire dans un village et farouche partisan du nazisme depuis le premier jour. Maître Wedling avait autant souffert de la défaite de 1918 que de la République de Weimar. Il détestait le désordre et ne voyait pas pourquoi on prétendait demander leur avis à des gens incultes qui ne comprenaient rien à la politique. Il avait salué avec soulagement l’avènement d’un pouvoir fort, qui avait rétabli l’ordre dans le pays et qui avait rendu à l’Allemagne sa position dans le monde.

Kurt avait donc toujours été élevé dans le respect du Führer et il s’était tout naturellement engagé dans les S.S. C’était un garçon sans complexe, sûr de lui et de la cause pour laquelle il s’était engagé. Aloïs appréciait cette tranquillité qui lui faisait oublier ses propres doutes. Il aimait le Führer, certes, mais il ne ressentait pas le même fanatisme inconditionnel que Kurt. Il lui arrivait de réfléchir et de douter de lui-même. Le poids des désapprobations familiales continuait à l’écraser et il se demandait parfois s’il était vraiment digne de servir Adolf Hitler.

Les engagés n’avaient pas eu droit à la moindre permission durant leur entraînement. Ceux qui avaient choisi le front russe se virent accorder un repos de huit jours avant de rejoindre leur nouvelle affectation.

- Tu pourrais en profiter pour venir me rendre visite, dit Kurt à Aloïs. Mes parents seront ravis de faire ta connaissance.

- J’essaierai, promit Aloïs.

Il ne formula pas d’invitation réciproque. Il ne savait pas comment ses parents accueilleraient un de ses amis. Surtout, il ne voulait pas montrer à son camarade de quelle manière il était traité dans sa famille.

Il pensait bien que son modeste galon ne suffirait pas à le protéger des éternelles brimades de son père. Et il ne se trompait pas.

Il arriva chez lui un matin et sa mère lui sauta au cou en s’exclamant :

- Déjà des galons ! Je suis fière de toi !

Gudrun vint joindre ses félicitations à celles de la maîtresse de maison. Elle avait les yeux qui pétillaient.

Gunther ne fut pas plus avare d’éloges, quand il rentra de ses cours, qu’il avait repris depuis peu. Mais, un peu plus tard, Fungebarr n’embrassa que très froidement son fils cadet.

- Tu as vu ! s’exclama Emma. Il est déjà gradé !

- Hum ? Rottenführer ? Ce n’est jamais que l’équivalent de caporal ! Il n’y a pas de quoi pavoiser !

Une bouffée de rage envahit Aloïs qui jeta :

- Je monterai plus haut.

- Ouais ! Si la guerre dure très longtemps, tu finiras sans doute sergent !

- Sur le front russe, l’avancement est rapide.

Jusque là, Aloïs n’avait pas mentionné son affectation. Emma s’exclama douloureusement :

- Tu ne pars pas sur le front ?

- Si.

- C’est une sanction ? demanda son père.

- Je me suis porté volontaire, asséna Aloïs.

Emma émit une sorte de gémissement horrifié. Maître Fungebarr haussa les épaules.

- Décidément, tu es idiot. Mais ceux que je plains le plus, ce sont les braves gars qu’on placera peut-être sous tes ordres. Tu risques de coûter plus de vies au Reich que les Russes !

Gunther se gardait soigneusement de participer à la conversation. Aloïs se domina et passa à table sans plus dire un mot. Mais, au dessert, il annonça qu’il allait passer quelques jours chez un camarade qui l’avait invité.

 

 

*

***

 

L’ambiance que le jeune homme découvrit chez les Wedling fut une nouveauté pour lui. Jamais il n’aurait rêvé une famille plus unie.

Le notaire, son épouse, leur fils Kurt et leur fille Ursula semblaient être toujours d’accord sur tout. La plupart des conversations roulaient sur la grandeur du Führer, la gloire de l’Allemagne et la chance qu’avaient Kurt et Aloïs de pouvoir combattre pour une telle cause.

- Je voudrais pouvoir m’engager, moi aussi ! disait Ursula. Les hommes ont bien de la chance !

Elle n’avait guère plus de seize ans. C’était une blonde un peu trop carrée d’épaules, un peu trop plantureuse, mais qui n’était pas totalement dépourvue de charme.

- Le devoir des femmes, répondait Frau Wedling, est de rester au foyer et de donner le plus d’enfants possible au Reich. Mon seul regret est de n’avoir pu en enfanter davantage.

- Je ferai mon devoir de femme, ainsi que le définit le Führer, affirmait Ursula. Mais ça ne m’empêche pas de regretter de ne pas être un garçon.

Le soir même, pourtant, Ursula prouva à Aloïs qu’elle ne déplorait pas toujours son sexe.

Le jeune homme n’était pas couché depuis dix minutes quand on gratta à la porte de sa chambre. Il enfila une robe de chambre pour aller ouvrir et fut surpris de voir Ursula sur le pas de sa porte.

[…]

 

Ursula se glissa fortement contre lui et murmura :

- Le devoir d’une femme allemande, c’est de donner des enfants à son pays, dans le mariage, si c’est possible, hors du mariage, autrement.

- Que diraient tes parents si tu étais enceinte ?

- Oh ! Je m’arrangerais bien pour trouver tout de suite quelqu’un pour m’épouser !

 

[…]

 

- Tu aimerais attendre un enfant de moi ?

Elle réfléchit un instant avant de répondre :

- Tu ne vas pas te vexer ? Je ne crois pas…

- Et pourquoi donc ?

- A cause de tes cheveux. Je voudrais que mon fils soit blond.

- Je suis un pur Aryen ! protesta Aloïs.

- Je le sais bien. Autrement, tu ne serais pas S.S.

- Le Führer a les cheveux noirs.

- Je le sais aussi. Ce n’est qu’une question de goût. Tu ne m’en veux pas ?

- Mais non. Mais non.

 

 

*

***

 

Aloïs passa le plus clair de sa permission chez les Wedling. Il ne retourna dans sa propre famille que pour faire ses adieux, la veille de son départ.

Mais, entre son domicile et la gare, il s’arrêta chez un coiffeur et se fit décolorer les cheveux.

 

 

*

***

 

Aloïs possédait en lui-même une certaine image de la Russie : des plaines interminables couvertes de neige ; des troïkas glissant indéfiniment, sous la conduite de Moujiki en tourloupes ; des icônes et des samovars…

Au cinéma, les actualités lui avaient fourni une toute autre image de la Russie : des étendues de blés dorant au soleil au milieu desquels avançaient gaiement les blindés allemands que personne ne pouvait freiner.

Il savait donc qu’il existait une Russie chaude et savoureuse. Mais il ne parvenait pas réellement à l’identifier aux images de froidure et de blancheur issues de toutes ses lectures enfantines.

Quand, après un voyage interminable, il descend enfin du train, en compagnie de Kurt et de quelques autres camarades de promotion, il fut étonné par le tableau inattendu qui s’offrit à leurs yeux : il tombait une pluie drue, interminable, qui noyait tout le paysage. Elle était si dense qu’au milieu de l’après-midi, on se serait cru au crépuscule.

Comme les jeunes gens débarquaient et cherchaient des yeux où se rendre, un S.S. Mann surgit brusquement devant eux, la main droite levée.

- Heil Hitler !

- Heil Hitler ! répondirent les arrivants avec un ensemble parfait.

Le soldat s’adressa à Aloïs pour lui demander :

- Rottenführer, vous devez bien rejoindre votre unité ?

C’est visible, dit Aloïs en montrant le badge cousu à son uniforme.

- Le Hauptsturmführer Schulter m’a chargé de venir vous chercher. Mon camion vous attend.

Les jeunes gens prirent leurs bagages et suivirent le S.S. Mann hors de la gare. Là, un camion était arrêté. Ils grimpèrent à l’arrière, sauf Aloïs qui, en tant que Rottenführer, eut droit au siège voisin de celui du chauffeur ; n’était-il pas sorti du peloton avec Kurt ?

Quand le véhicule eut démarré, Aloïs demanda :

- Polvö, c’est très loi ?

- Non. Une dizaine de kilomètres. Mais nous en aurons bien pour une demi-heure.

- Pourquoi donc ?

- Vous comprendrez quand vous connaîtrez les routes russes ! En temps normal, elles sont déjà pleines d’ornières. Mais, avec ces pluies, elles deviennent impraticables.

Effectivement, dès que le camion eut dépassé les dernières maisons de la ville, les roues eurent tendance à suivre les fondrières et le chauffeur dut se concentrer sur sa conduite pour éviter de quitter le chemin à peine visible et de s’enfoncer dans la boue jusqu’aux essieux.

- Teufel ! jura Aloïs. Je n’aurais jamais cru voir ça en Russie.

- Moi non plus ! C’est une sale surprise. Il paraît que c’est ainsi tous les automnes. Ensuite, vient l’hiver qui gèle toute cette flotte et les routes deviennent de véritables patinoires. Cigarette ?

- Merci. Je ne fume pas.

Le S.S. Mann s’alluma une Juno avant de poursuivre :

- Pour nous, ce n’est pas trop grave. Mais je plains les gars qui se trouvent en première ligne. Le temps ralentit leur avance et les communications en sont gênées.

Aloïs hocha la tête. Il ne voyait aucun commentaire spécial à formuler. Le conducteur poursuivit, changeant de conversation :

- Je me nomme Heinrich Müchte. Et vous ?

- Aloïs Fungebarr.

- Vous venez de terminer vos classes ?

- Exactement.

- Ca ne vous a pas paru trop dur ?

- Je savais que c’était indispensable pour devenir un bon soldat.

- Ici, la vie n’est pas désagréable, mais ça manque un peu de femmes, à moins qu’on ait le goût de ces saletés de Slaves ! En général, elles ne sont pas farouches. Ce sont bien des animaux. Elles baisent sans plus de problèmes. Mais elles sont souvent d’une saleté repoussante.

- De toute façon, la fraternisation est interdite. Surtout avec ces Untermenschen !

- Là-dessus, Schulter ne se montre pas trop intransigeant. Tant qu’on ne lui met pas le nez dessus, il ne cherche pas à savoir… A condition qu’il n’y ait pas de viols. Il a prévenu qu’il ne badinerait pas avec cette question.

Aloïs écoutait Müchte avec intérêt. Heinrich ne devait compter que trois ans de plus que lui, mais c’était déjà un vétéran qui connaissait bien des choses que le jeune S.S. Rottenführer avait besoin d’apprendre.

Enfin, le camion s’engagea entre deux rangées d’isbas et Müchte annonça :

- Nous y voilà !

Ce n’étaient que des bâtisses en rondins, alignées de part et d’autre de la route. Il n’y avait qu’un seul bâtiment en pierre qui dominait l’ensemble.

- C’est ça, Polvö ? s’étonna Aloïs.

- Vous vous attendiez à mieux, hein ? Les villages russes se ressemblent tous. Des cabanes à cheval sur une voie plus ou moins large. Pas d’eau, en dehors d’un puits qui sert à tout le monde. Les bâtiments en dur sont réservés aux autorités communistes qui ne se soucient pas de faire progresser le peuple. Il était temps que nous venions pour civiliser ces sauvages. Ils sont démunis de tout, mais ils l’ignorent, car on ne leur a rien laissé connaître de ce qui existe, de tout ce que le communisme est incapable de leur fournir. Pour eux, le plus misérable des Allemands est un capitaliste !

- Grâce au Führer, le peuple allemand vit confortablement, nota Aloïs.

- Rien n’est plus vrai. C’est quand on voit ces misérables qu’on comprend vraiment tout ce que Hitler a apporté à l’Allemagne.

Le camion s’arrêta devant l’ancienne Maison du Peuple et Mütche expliqua :

- Schulter veut vous voir dès votre arrivée. Dites à vos hommes de laisser leurs bagages dans le camion. Je vous conduirai ensuite à votre logement.

La pluie cingla le visage d’Aloïs quand il descendit et se dirigea vers l’arrière. Il transmit la consigne de Müchte et les autres dégringolèrent à leur tour, se précipitant vers l’abri offert par le bâtiment.

Quelques instants plus tard, ils étaient tous réunis dans une pièce assez vaste. La porte s’ouvrit et un S.S. Hauptsturmführer entra. C’était un homme mince et de haute taille.

- Achtung ! cria Aloïs.

Tout se mirent au garde-à-vous. L’officier leva la main droite et lança :

- Heil Hitler ! Repos !

Il se donna le temps de dévisager les dix nouvelles recrues qui venaient se joindre à son unité, puis il les pria de se présenter à tour de rôle. Quand ce fut terminé, il dit :

- Je m’appelle Emil Schulter. Je sui le commandant de votre compagnie. Je tiens à vous mettre en garde sur la conduite que vous devrez observer dans cette unité. Nous sommes contraints de loger chez l’habitant. Ce n’est pas très confortable, car ces Slaves vivent comme des animaux préhistoriques. Mais, pour l’instant, il n’y a pas d’autre solution. Les isbas comprennent généralement deux pièces, quelquefois trois. Dans chaque bâtiment, nous avons réquisitionné au moins une pièce. Les Russes ont dû se tasser un peu plus, mais ça ne gêne guère ces Untermenschen qui sont habitués à la plus répugnante des promiscuités. Vous serez partagés en deux groupes et vous habiterez chacun une pièce d’une isba. A vous de vous arranger au mieux. Je vous rappelle que la plus grande correction avec la population civile est de rigueur, mais que toute fraternisation excessive est interdite. Du reste, quand vous aurez vu à quoi ressemblent ces paysannes, vous vous demanderez comment les Russes peuvent leur faire des enfants. Il y a vraiment des hommes qui ont du courage !

La plaisanterie de Schulter fit naître quelques sourires. L’officier parut satisfait de son succès. Il continua :

- Ainsi que vous le savez, nous sommes ici pour assurer la germanisation de la région. Vous participerez donc à des actions d’organisation et de répression. Notre première tâche est de neutraliser tous les anciens membres du parti communiste. Nous ne nous consacrerons aux Juifs qu’ensuite, quand nous aurons achevé de juguler le fléau rouge. Selon les dernières directives reçues, les commissaires politiques peuvent être abattus sur place, sans jugement. Les simples membres doivent, de préférence, être arrêtés et jugés. Mais leur mort ne chagrine jamais personne. Ne prenez pas de risques avec eux : ce sont des bêtes sauvages capables de tout.

Schulter considéra ses nouveaux hommes avec une certaine solennité avant de poursuivre :

- Si vous êtes ici, si j’ai demandé des renforts, vous devez bien deviner la raison. Nous avons eu des pertes. L’avance rapide de nos troupes a laissé des soldats russes derrière elles. Ils se camouflent dans les forêts. La plupart du temps, quand nous les trouvons, ils ne cherchent qu’à se rendre. Parfois, pourtant, contraints par un quelconque commissaire politique, ils tentent de résister et nous sommes obligés de combattre pour les écraser. Certains ont même eu l’audace de tenter des attentats contre nous. Ils agissent donc en francs-tireurs et doivent être traités comme tels, c’est-à-dire fusillés immédiatement. Ce qui est certain, c’est que vous devez vous tenir sur vos gardes si vous ne voulez pas risquer d’être abattus par derrière, au moment où vous vous y attendrez le moins. Il en sera ainsi tant que nous n’aurons pas achevé d’extirper de ce pays la gangrène communiste. Messieurs, je vous remercie de votre attention. Heil Hitler !

- Heil Hitler ! répondit Aloïs tandis que l’officier sortait.

En se mettant au garde-à-vous, tous les autres firent écho au salut d’Aloïs.

7 mars 2013

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Thésée

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Illustration réalisée par :

Zdeněk Sklenář

 

Traduction de :

Eduard Petiška

 

 

Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose de vous remettre en mémoire ce mythe de Thésée et du célèbre fil d’Ariane :

 

Egée, fils du roi d’Athènes, partit un jour à la découverte du monde et resta absent de longues années. Quand Athènes fut menacée par la guerre, le vieux souverain envoya des messagers à la recherche du prince.

Ceux-ci, ayant entendu parler des nombreuses actions glorieuses qu’il avait accomplies, allèrent le trouver dans le pays d’un roi étranger dont il avait épousé la fille. Le jeune couple venait justement d’avoir un enfant. Le nouveau-né se prénommait Thésée.

Le prince reçut chaleureusement les émissaires, organisa une fête en leur honneur puis leur demanda pourquoi ils étaient venus.

« Egée », dirent-ils, « Athènes, ta patrie, est en danger. Ton père est vieux maintenant, il ne peut plus combattre. Aussi souhaite-t-il que tu viennes mener les Athéniens à la victoire ».

Cette nouvelle remplit le jeune homme de tristesse, mais il ne pouvait méconnaître son devoir. Avant de s’embarquer à bord du bâtiment qui devait l’emmener, il souleva un lourd rocher sur la plage et cacha dessous son glaive et ses sandales. Puis il dit à sa femme :

« Je ne sais combien de temps la guerre me retiendra à Athènes ni quand nous reviendrons. Si je ne reviens pas avant que Thésée soit devenu grand, amène-le à ce rocher ; s’il a assez de force pour le soulever et prendre ce que j’y ai déposé, dis-lui de venir me rejoindre. »

Egée fit ses adieux à son épouse et à son fils, et bientôt la voile blanche disparut à l’horizon.

Les jours, puis les années passèrent. Thésée grandit en force et en esprit, si bien qu’un beau matin sa mère put l’emmener au rocher sous lequel se trouvaient les objets laissés par son père.

« Si tu arrives à le soulever », dit-elle, « je serai fière d’avoir un garçon aussi fort, mais je serai accablée de tristesse car il nous faudra nous séparer ».

Enfonçant ses talons dans le sable, Thésée saisit la pierre et l’éleva lentement. Puis il mit les sandales, attacha le glaive à sa ceinture et retourna au palais avec sa mère pour préparer le voyage : il allait rejoindre son père, qui était devenu roi d’Athènes.

La princesse essaya de le convaincre de s’y rendre par la mer, car la route des montagnes était dangereuse, infestée de voleurs et de bêtes voraces. Mais Thésée ne l’écouta pas :

« Que dirait mon père s’il savait que je choisis le chemin le plus facile ? »

Il était impatient d’accomplir des exploits comme Héraclès. Aussi partit-il seul et à pied.

La route traversait les montagnes, les rochers et les forêts épaisses. A un détour de la forêt, caché dans un sous-bois, le guettait un brigand redoutable qui menaçait les voyageurs d’une massue d’airain. Soudain, il surgit de son abri.

« Tu arrives juste au bon moment ! » lui cria Thésée. « Ton gourdin me sera très utile pour débarrasser la contrée des rapaces tels que toi ».

Comme il disait ces mots, il s’élança en brandissant son épée, évita le coup qui lui était destiné, tua le bandit et s’empara de sa massue.

Il rencontra d’autres voleurs dans les immenses forêts et les plaines gigantesques, et il les massacra tous. Lorsque le glaive était impuissant, il utilisait la massue, comme Héraclès. Ce fut un grand soulagement pour tous les voyageurs, qui purent désormais suivre leur route sans péril.

Pourtant Thésée n’avait pas encore fait la pire de ses rencontres. Le dernier bandit de grand chemin avant Athènes était le géant Procuste. Celui-là ne hurlait pas, une épée à la main, il n’attaquait pas les paisibles voyageurs ; bien au contraire, il les invitait aimablement dans sa maison.

Il sourit à Thésée comme à ses précédentes victimes et l’invita à venir se reposer chez lui des fatigues de son long voyage. Après l’avoir asseoir, il lui offrit à manger et à boire.

Le repas achevé, Procuste lui proposa de dormir :

« Tu es fatigué, viens, un lit t’attend. »

Or il avait deux lits, un petit et un grand. Il offrait aux voyageurs celui dont la taille ne leur convenait pas : les grands étaient mis dans le petit, les petits dans le grand. Et suivant le cas il raccourcissait les membres qui dépassaient avec une hache ou bien étirait ceux qui ne remplissaient pas toute al couche. Et il torturait ainsi les voyageurs jusqu’à ce qu’ils expirent.

Il espérait donc réduire Thésée, qui était de belle taille, aux dimensions du petit lit. Mais celui-ci, ayant compris le danger qui le guettait, décida de battre le géant sur son propre terrain : il le poussa sur la couche qui lui était destinée et lui trancha la tête avec son glaive.

Aucun autre danger ne le menaça plus sur la route et bientôt il franchit les porte d’Athènes. Il se promena dans les rues en regardant les belles maisons. Les gens qu’il rencontrait regardaient sa silhouette poussiéreuse, sa figure hâlée et ses cheveux trop longs. Son énorme massue les laissait songeurs. Seuls, les maçons qui réparaient le temple d’Apollon se mirent à se moquer de lui. Thésée ne leur répondit pas. Sans dire un seul mot, il détacha les bœufs d’un chariot qui stationnait devant l’édifice, saisit le véhicule et le projeta sur les rieurs. Tous ceux qui le virent furent stupéfaits et se turent.

Devant le palais régnait une intense agitation. Les gens, très excités, discutaient entre eux et murmuraient contre le roi Egée. C’était le jour où les Athéniens devaient à nouveau envoyer sept jeunes gens et sept jeunes filles au Minotaure, le monstre de Crète. Tel était en effet le terrible tribut que la cité devait acquitter au cruel souverain de l’ile ennemie.

Un jour, des jeux fameux s’étaient déroulés à Athènes. Minos, le roi de Crète, y avait envoyé son fils. Or, celui-ci vainquit tous les Athéniens et fut ainsi amené à provoquer Egée. Perfidement, Egée, fit mettre à mort le jeune homme. Une guerre cruelle éclata entre les deux pays. Minos envahit les côtes athéniennes grâce à sa puissante flotte, dévasta toute la région et soumit les Athéniens. Depuis lors, ceux-ci durent tous les neuf ans envoyer en Crète sept jeunes gens et sept jeunes filles qui étaient enfermés dans le labyrinthe pour être dévorés par le monstrueux Minotaure.

Le peuple commençait à se rebeller contre son roi, coupable à ses yeux de n’avoir pas résisté davantage à une aussi épouvantable exigence.

« Pourquoi aurait-il résisté ? » disaient ceux qui fomentaient les troubles. « Cela lui importe peu. Ce sont nos enfants qui périssent, pas les siens. Il ne peut comprendre nos souffrances puisqu’il n’a pas de descendance. »

Mais, bien que fort mécontents, ils tiraient déjà au sort pour désigner ceux qui devraient partir. Bientôt, ceux qui avaient échappé au danger s’éloignèrent, quant aux autres, ils se mirent à se lamenter bruyamment.

Thésée traversa la foule agitée et entendit tout ce qui se disait. Il pénétra dans le palais et se fit annoncer au roi comme un simple voyageur et non comme son fils. Egée ne le reconnut pas.

« Tu nous rends visite en un bien triste jour, étranger, » dit-il en accueillant son visiteur. « tu dois venir de loin et ne rien savoir de notre malheur. Sinon, tu aurais évité de venir à Athènes ».

« Il est vrai que je viens de loin, ô roi », répondit Thésée, « mais je connais ton malheur et aimerais t’aider. Je veux accompagner les victimes dans l’antre du Minotaure. Promets-moi d’exaucer ce vœu. »

Egée regarda le jeune homme avec stupéfaction :

« Tu veux, de ton propre désir, aller dans l’antre du Minotaure. Et qui es-tu pour ne pas hésiter à sacrifier ta vie ? »

« C’est le Minotaure qui sera tué, pas moi », répondit Thésée avec audace. « Donne-moi ta parole d’accomplir ma volonté et je te dirai qui je suis. »

Egée, comme dans un rêve, acquiesça. Le héros montra alors au roi ses sandales et son glaive. Les yeux du monarque s’emplirent de larmes tandis qu’il lui tendait les bras :

« A peine ai-je retrouvé mon fils », se lamenta-t-il, « que je dois le perdre ! »

Mais il ne pouvait pas revenir sur la promesse qu’il venait de faire.

Déjà dans Athènes tout entière la nouvelle circulait à la vitesse d’une rafale de vent entre les branches d’un arbre : le fils du roi était soudain apparu et il allait tuer le Minotaure. Personne ne parlait plus d’autre chose.

Une grande foule accompagna les jeunes gens au port. Les femmes embrassaient le glaive de Thésée, les hommes le louaient avec enthousiasme. Egée, le cœur lourd, lui fit ses adieux.

« Je suis déjà vieux », dit-il à son fils, « et impatient comme un enfant. C’est pourquoi j’ai fait mettre au fond du navire une voile blanche. Vous partirez comme toujours avec une voile noire, mais si tu parviens à tuer le monstre, hisse la voile blanche au retour. Comme cela, je saurai de loin si je puis me réjouir de ta victoire. »

L’embarcation quitta le port, le roi et son peuple s’en retournèrent dans la ville. L’espoir était né, et il adoucissait la douleur de la séparation.

Sur le rivage de la Crète, Minos et ses courtisans attendaient déjà. Le bateau à la voile noire aborda et les jeunes gens accompagnés de Thésée débarquèrent. Le jeune prince se distinguait nettement par sa stature et sa fière démarche. Minos ne manqua pas de le remarquer.

Le héros regarda le roi droit dans les yeux et lui dit :

« Ne crois pas que je suis venu pour servir de repas au Minotaure. Bien au contraire, je suis venu pour le tuer et délivrer mon pays de l’horrible tribut qu’il te paye. »

Le roi eut un demi-sourire :

Si tu es aussi courageux en actes qu’en paroles, tu peux réussir. Si tu tues la bête, je vous donnerai à tous la liberté et Athènes sera délivrée de son impôt. »

Ariane, la fille du roi, qui se tenait auprès de lui, écouta cette conversation avec émerveillement. Elle en pouvait détacher son regard de ce beau jeune homme. Son image demeura en elle lorsqu’il fut parti. Elle se mit à le plaindre, sachant que sans son concours il n’échapperait pas à la mort.

Son désir de sauver Thésée fut le plus fort. La nuit venue, elle se leva en cachette, traversa le palais et se rendit à la prison où étaient enfermés les jeunes gens. Ils dormaient tous d’un sommeil agité, sauf Thésée, qui était éveillé. Ariane ouvrit le cadenas secret et l’appela doucement. Le héros avait espéré une aide divine, et voici qu’elle venait sous la forme d’une ravissante jeune fille.

« Je sais que tu veux tuer le Minotaure », lui murmura-t-elle vivement, « mais tu auras du mal à le vaincre seul. Je t’ai apporté un écheveau de fil. Dès que tu seras entré dans le labyrinthe, attaches-en une extrémité à un pilier et défais-le tout au long du chemin. Tu ne pourrais pas tuer le monstre avec une arme ordinaire : voici un glaive magique. Si tu es victorieux, tu pourras retrouver ta route grâce au fil que tu auras dévidé. »

Thésée voulut remercier la princesse, mais Ariane avait déjà disparu dans l’obscurité de la nuit. Si elle ne lui avait pas laissé l’écheveau et l’épée, il eût douté de sa présence et aurait cru avoir rêvé.

Le lendemain matin les gardes ouvrirent les portes de la prison et emmenèrent les futures victimes au labyrinthe. Les garçons baissaient la tête, les filles pleuraient. Seul le héros marchait la tête haute, encourageant ses compagnons. Il avait caché sous ses vêtements les présents d’Ariane.

Ils pénétrèrent dans le sinistre ensemble de passages sinueux et de sombres cavernes. Thésée ordonna à ses compatriotes de rester près de la sortie et quant à lui il partit à la recherche du Minotaure. Obéissant aux consignes qui lui avaient été données, il attacha le fil au premier pilier et se mit à le dérouler au fur et à mesure qu’il avançait. L’imposante construction de Dédale demeurait aussi silencieuse qu’un tombeau. Le jeune homme se frayait un chemin dans les sentiers obscurs, tandis que des chauves-souris affolées lui cognaient la tête de leurs ailes. Il traversa des pièces où les murs avaient craqué sous la chaleur du soleil, et pénétra dans des pièces où les murs avaient craqué sous la chaleur du soleil, et pénétra dans des grottes sentant la pourriture et le moisi. Tout était silencieux. Seules quelques souris se hâtaient vers leur trou en se sauvant sur son passage, tandis qu’une araignée abandonnait la toile qu’elle tissait. Thésée épongea la sueur de son front et s’engagea dans un long couloir.

Les rayons de soleil éclairèrent un moment, lui permettant d’apercevoir des taches de sang séchées. Soudain éclata un rugissement aussi fort que le tonnerre. Le héros se saisit de son glaive magique et s’approcha de l’endroit d’où venait le bruit. Le fracas s’amplifia, devint semblable au grondement de la mer démontée et au claquement de la foudre dans le ciel. Les piliers du couloir se mirent à trembler comme si une tempête s’y était déchaînée.

A un tournant, Thésée aperçut le Minotaure. Il piétinait un amas d’os blanchis en secouant sa monstrueuse tête de taureau. Son corps était celui d’un homme, mais gigantesque. Des flammes vertes et jaunes s’échappaient de ses naseaux et il exhalait un souffle empoissonné. Il tendit ses bras velus pour écraser le héros. Mais celui-ci, d’un bond, se mit hors d’atteinte, obligeant l’ignoble créature à se retourner pesamment. Alors Thésée prit son élan et enfonça son arme droit dans le cœur du Minotaure.

La terre trembla tandis que le monstre tombait et s’enfonçait dans le sol. L’écho de sa chute résonna dans tous les sentiers, les grottes et les couloirs. Ceux qui avaient accompagné le jeune homme dans le labyrinthe furent saisis de panique en entendant ce fracas :

« Le Minotaure a attaqué Thésée et l’a tué », dirent-ils avec désespoir. Et, accablés de chagrin, ils attendirent leur tour.

Pendant ce temps, en suivant le fil d’Ariane, Thésée retrouvait son chemin. Il rejoignit bientôt ses compagnons. Tous voulurent l’embrasser et lui témoigner leur reconnaissance. Soudain la princesse surgit devant eux comme si elle était sortie de terre.

« Suivez-moi vite », s’écria-t-elle, « mon père a découvert que je vous avais aidés. Il est furieux et ne veut pas tenir sa promesse. Avant qu’il ne lance ses gardes à notre poursuite, nous devons embarquer à bord de votre bateau. »

Aussitôt ils se mirent tous à courir derrière Ariane, qui les fit sortir du labyrinthe par un chemin qu’elle seule connaissait et qui menait droit à la mer. Avant que le roi Minos ait compris ce qui se passait, le bateau était si loin qu’il ne pouvait être question de le poursuivre.

Ils naviguèrent sans escale jusqu’à l’île de Naxos où ils abordèrent pour se nourrir, chercher de l’eau potable et se reposer. Ariane s’endormit et eut un songe : le dieu Dionysos lui apparaissait et lui ordonnait de ne plus quitter l’île, car il la voulait pour femme. Ariane obéit à la volonté du dieu et lorsqu’e les Athéniens s’embarquèrent, elle refusa de les suivre. Thésée, craignant de mécontenter les dieux, laissa la princesse à Naxos. Mais tous eurent de la peine de ne pas pouvoir ramener la belle jeune fille avec eux à Athènes et, absorbés par le regret, oublièrent de hisser la voile blanche.

Egée attendait avec impatience le retour du bateau, et le port était envahi par une foule agitée. Enfin le bateau apparut au loin, et comme il se rapprochait les voiles en devinrent visibles.

Dès que le roi eut aperçu la couleur de deuil, il se jeta dans la mer du haut d’un rocher, et les vagues engloutirent son corps.

Le héros rendit les jeunes gens à leurs parents, mais lui venait de perdre son père. Lorsque les vagues lui rendirent son corps, il lui fit des obsèques solennelles et institua en mémoire de ce jour une célébration qui rappellerait les événements joyeux et tristes de son expédition.

Depuis ce jour, la mer où le roi trouva la mort s’appelle la mer Egée.

Tout le peuple se réjouit lorsque Thésée monta sur le trône d’Athènes. Il gouverna par l’esprit autant que par l’épée. L’histoire raconte qu’il pacifia toutes les villes et donna à sa patrie de nouvelles lois. Il limita de sa propre volonté les pouvoirs du souverain en lui adjoignant une assemblée de sages pour le conseiller.

C’est ainsi que Thésée libéra son pays et construisit un nouveau royaume¸ fondé sur la liberté et la sagesse.

 

Maintenant revoyons ensemble ce que ce mythe enseigne…

 

Une des premières choses est qu’il est coutumier chez les Grecs de l’Antiquité qu’un enfant accourt dès qu’un de ses parents l’appelle, et ceci, quelque soit le moment et les raisons de cet appel. Et que c’est cette même obéissance qui pousse Thésée à rejoindre son père à Athènes plusieurs années après qu’Egée ait quitté sa famille pour obéir lui-même à un ordre parental alors que cet ordre paternel soit parvenu à Thésée tel un testament (différents objets laissés par son père sous un rocher).

 

Nous y trouvons aussi une mise en garde contre le banditisme de grand chemin… et nous apprenons qu’il était préférable de voyager sur l’eau que sur terre. Cela nous indique donc, d’un point de vue historique, qu’à l’heure où ce mythe fut créer, les pirates n’écumaient pas encore la Mer Méditerranée…

 

Comme dans de nombreux mythes, nous y trouvons aussi cette volonté du héros à se dépasser, à chercher la gloire (ici Thésée accompagne les Athéniens dans l’antre du Minotaure crétois alors que personne ne l’exigeait de lui et que tous, y compris son père, le considéraient tel un étranger).

 

Nous y surprenons aussi un coup de foudre, celui d’Ariane, fille du roi Minos, qui en apercevant ce bel inconnu décide de lui sauver la vie quel qu’en soit les dangers qui peuvent en découler…

 

On nous rappelle encore la puissance des dieux qu’il ne faut pas mécontenter : Ariane reste sur l’île de Naxos malgré les liens qui se sont créés entre elle et les Athéniens (Thésée compris).

On nous rappelle aussi qu’on ne doit pas oublier/ignorer les consignes données par un proche. Thésée a oublié de faire remplacer la voile noire par une blanche et son père s’est suicidé pensant que son fils unique avait été tué par le Minotaure.

 

Bisous,

@+

Sab

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6 mars 2013

La création d’entreprise en France

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Ah que coucou !

 

Si vous cherchez aujourd’hui les Aventures de Babeth, la petite sorcière,

lisez l’explication contenue dans le PS !

 

Est-il possible aujourd’hui de créer sa propre entreprise alors que nous sommes en période de récession économique et que la politique actuelle menée par la France est considérée comme étant « non propice » ?

 

Cette nouvelle catégorie va nous aider à y voir plus clair dans cette jungle pour, pourquoi pas, encourager certaines vocations ;) ! En effet, ce matin j’ai eu ma première réunion d’information pour la création d’une société. Sab réussira-t-elle à devenir entrepreneur ou restera-t-elle dans la catégorie employée ? L’avenir répondra à cette question…

 

Oui, pour ceux qui ne sont pas au courant – because le rendez-vous a été pris le matin même avant mon départ chez ma mère - toute ma matinée a été réservée pour une réunion d’information sur les démarches à effectuer pour réussir dans la création d’entreprise où l’on nous a aimablement remis un petit livret permettant de savoir si nous sommes aptes à comprendre dans quoi nous mettons les pieds… où l’intervenant en a profité pour nous communiquer certaines adresses intéressantes et utiles comme celle de l’Association pour la Création d’Entreprise (A.P.C.E. – pour accéder directement sur leur site, cliquez ici), le Centre de Parrainage et d’Accompagnement Continu des Créateurs d’Entreprise (C.E.P.A.C. – pour accéder directement sur leur site, cliquez ici) représentée localement par la B.G.E. (qui se trouve à quelques mètres de chez moi). Cette liste n’est nullement exhaustive, nous y rajoutons naturellement la Chambre de Commerce et de l’Industrie (pour accéder à leur site, cliquez ici), la Chambre de métiers et de l’artisanat (pour accéder à leur site, cliquez ici), l’URSSAF (pour accéder au site, cliquez ici)… Bref, Sab se retrouve avec beaucoup de lectures et de documents à décrypter ;)…

 

Naturellement qui dit « création d’entreprise » parle d’abord d’Etude de marché. Et là, évidemment, Sab a appris qu’il faut qu’elle ressorte ses livres de cours d’économie pour le faire : je dois avouer que je n’en ai créé qu’un seul questionnaire pendant mon cursus scolaire où nous nous étions faits aimablement virer du parking d’une grande surface parce que nous interrogions les passants… Et oui, quand on étudie, on oublie parfois certaines choses comme :

 

- demander l’autorisation préalable à l’enseigne propriétaire du dit-parking pour nous y installer et poser nos questions (sinon on se fait éjecter par la Sécurité) ;

- demander l’autorisation préalable à la mairie pour pouvoir prospecter dans les rues sans se faire stopper pour « racolage » par la police qui gentiment ne nous a ni arrêtés ni verbalisés - certainement parce que le représentant a bien ri ;) mdrrrrr !!!! Et oui, il en arrive des mésaventures aux étudiants ;) mdrrrrr !!

 

Quoi qu’il en soit je pensais jusqu’ici que je n’aurai jamais besoin de cette formation spécifique en marketing, mais je m’aperçois aujourd’hui que SI, sinon ce seront des frais supplémentaires sans certitude de réel sérieux dans son élaboration (pendant mon cursus professionnel j’ai déjà été réquisitionnée pour participer à la récolte de renseignements auprès de la clientèle de l’entreprise et j’avais en main le plus nul des questionnaires que je n’avais jamais vu (élaboré soi-disant par le service marketing de l’entreprise) et une liste de clients non à jour !!! je m’en souviendrais toute ma vie de cette expérience-là ! Biennnnnn, téléphoner et demander à parler à un interlocuteur qui a quitté l’entreprise depuis 5 ans !!! ça montre tout le sérieux de l’entreprise ;) ! J’ai été obligé de refaire le questionnaire au cas par cas et contacter certaines personnes pour vérification et correction du listing qu’on m’avait donné…

Alors, il faut qu’en plus de tout, je surfe aussi sur le site de l’INSEE (entre autre) pour récolter quelques renseignements pour élaborer mon étude marketing et m’aider à élaborer mon questionnaire... Bref ! que du boulot alors que l’entreprise n’est pas encore créée !!!

 

C’est le résultat de cette étude qui va permettre de vérifier la faisabilité de mon projet et de répondre surtout à la question principale :

 

Combien ça va coûter ?

 

qui est la question la plus importante pour le futur banquier qui aura la joie et le bonheur d’héberger le futur compte bancaire de ma société si je la crée ;) !

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : Désolée les enfants de ne pas vous poster pendant ces 2 semaines prochaines les Aventures de Babeth, mais comme vous le savez, il est dangereux de la contacter actuellement à cause des espions sorciers… alors la communication est difficile et les informations la concernant n’arrivent que goutte à goutte…

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5 mars 2013

Sab et le Chicken-pie…

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Ah que coucou !

 

Oui, tout le monde le sait, de ma vie passée à Londres j’ai rapporté certaines petites choses dont quelques recettes de cuisine – personnellement j’ignore pourquoi la cuisine anglaise est si critiquée et souvent victime de moquerie car j’avoue avoir apprécié tous les plats british que l’on m’a proposés. Et d’après ce que je constate avec mon entourage, toutes ces recettes sont très appréciées.

 

Donc aujourd’hui je vous propose de voyager dans la cuisine anglaise avec ce délicieux Chicken-Pie (traduisible par Tourte au poulet). Evidemment, étant de moins gros mangeurs que les amis londoniens j’ai adapté la recette aux besoins nutritifs des ventres français en réduisant certaines quantités. Par exemple : tandis que les Anglais utilise un poulet entier, pour 6 personnes je prends 2 grosses cuisses de poulet ou 3 moyennes ou 4 petites ! Cela a aussi le mérite de passer moins de temps pour dépiauter la viande et la désosser ;)…

 

Alors, voici d’abord la liste des ingrédients qui accompagnent les cuisses de poulet :

 

- poireau (1 gros)

- oignon (1 moyen)

- brocoli (1)

- œuf (1)

- carottes (2 grosses)

- champignon (3 grosses poignées)

- pâte feuilletée (2)

- aromates

- sel, poivre

- huile d’olive (1 cuillérée)

 

+ sauce béchamel (3/4 l)

 

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A nouveau, obligation d'utiliser un autre hébergeur d'image

pour cette photo qui n'est, selon l'affirmation de l'hébergeur de centerblog, pas une image ;) mdrrrrr!!!

 

NE PAS UTILISER DE CUIT-VAPEUR car il ne permet pas de faire tout ce que fait la bonne vieille cocotte-minute !

 

1) Préparation des cuisses de poulet

Dans une cocotte-minute, ajoutez à l’eau (pour cuire à la vapeur les pattes de poulet) le sel, le poivre, les aromates (moi j’opte souvent pour un peu de persil et selon l’humeur une autre herbe).

Dès ébullition laissez cuire pendant 25 mn.

 

2) Préparation des légumes

Découpez en petits morceaux les poireaux, carottes, oignon, brocoli, champignons

Une fois les cuisses de poulet cuites, mettre les légumes à la place des cuisses et faites les cuire à la vapeur. Temps de cuisson 15 mn.

 

3) Désossez les cuisses et découpez-les en petits morceaux.

 

4) Dans un plat assez grand, battez l’œuf, salez, poivrez, ajoutez la cuillérée d’huile. Remuez. Ajoutez-y la viande. Remuez.

 

5) Ajoutez au mélange les légumes. Mélangez.

 

6) Ajoutez toute la sauce béchamel faite à base de lait. Mélangez jusqu’à obtension d’un ensemble homogène.

 

7) Dans un moule à tarte, y étaler une des deux pâtes feuilletées. Y étaler toute la préparation. La recouvrir par la seconde pâte feuilletée. Ne pas oublier la cheminée.

 

8) Mettre dans le four à 350°C (chaleur tournante) pendant 35 mn.

 

9) Vous n’avez plus qu’à déguster !

 

Bon appétit !

 

Bisous,

@+

Sab

PS : Alors, maman, contente ? tu as la recette maintenant ;) mdrrrr !!

3 mars 2013

Voltaire et l’Histoire

 Voltaire

 

Ah que coucou !

 

Je sais qu’actuellement sur mon blog c’est un peu… bordélique ; prononçons ce mot, car il est VRAI ! et j’en suis parfaitement consciente ! Toutefois dans ce « bordel », pour ma défense, il y a un ordre… que certains peut-être ne voit pas mais qui existe toutefois ! Mais vous ne pouvez toutefois pas vous en apercevoir à moins de suivre scrupuleusement les sujets. Par exemple là : vous avez le choix entre l’Histoire, la Littérature, la Philosophie… Je suis totalement consciente que certains sont « perdus », etc. Je dois avouer, en plus, qu’ici a été abordé l’Histoire d’un point de vue historique et non philosophique… oui, nous savons tous, que l’Histoire du monde vue par un philosophe diffère du monde vu par un Historien pur et dur ! Quand nous étudions l’Histoire, une des choses qu’on nous conseille est de lire ce que Voltaire en pensait… c’est pour cela que nous constatons que de nombreuses personnes ont « commentés » ce que Voltaire a étudié…

 

Personnellement, j’en ai marre des versions commentées ! Et celle de Voltaire est, d’après mon jugement, la plus commentée après la Bible ! Malgré que Voltaire ait dit… vous allez l’apprendre tout de suite…

 

Oui, laissons à Voltaire ses mots, sa syntaxe pour nous expliquer les raisons de son ras-le-bol commenté par lui-même ! Ces mots, qui ont été plusieurs fois commentés par différentes personnes qui ont fini par nous corrompre, nous tromper sur les propres motivations de Voltaire, je vous les propose aujourd’hui. Ceux sont ses mots que notre ami Voltaire a écrit en 1795 pour expliquer à ces contemporains la façon dont il considérait le besoin de connaître l’Histoire…

 

Peut-être arrivera-t-il bientôt dans la manière d’écrire l’histoire ce qui est arrivé dans la physique. Les nouvelles découvertes ont fait proscrire les anciens systèmes. On voudra connaître le genre humain dans ce détail intéressant qui fait aujourd’hui la base de la philosophie naturelle.

 

On commence à respecter très peu l’aventure de Curtius, qui referma un gouffre en se précipitant au fond lui et son cheval. On se moque des boucliers descendus du ciel, et de tous les beaux talismans dont les dieux faisaient présent si libéralement aux hommes, et des vestales qui mettaient un vaisseau à flot avec leur ceinture, et de toute cette foule de sottises célèbres dont les anciens historiens regorgent. On n’est guère plus content que, dans son histoire ancienne, M. Rollin nous parle sérieusement du roi Nabis, qui faisait embrasser sa femme par ceux qui lui apportaient de l’argent, et qui mettait ceux qui lui en refusaient dans les bras d’une belle poupée toute semblable à la reine, et armée de pointes de fer sous son corps de jupe. On rit quand on voit tant d’auteurs répéter, les uns après les autres, que le fameux Othon, archevêque de Mayence, fut assiégé et mangé par une armée de rats, en 698 ; que les pluies de sang inondèrent la Gascogne en 1017 ; que deux armées de serpents se battirent près de Tournai en 1059. Les prodiges, les prédictions, les épreuves par le feu, etc., sont à présent dans le même rang que les contes d’Hérodote.

 

Je veux parler ici de l’histoire moderne, dans laquelle on ne trouve ni poupées qui embrassent les courtisans, ni évêques mangés par les rats.

 

On a grand soin de dire quel jour s’est donnée une bataille, et on a raison. On imprime les traités, on décrit la pompe d’un couronnement, la cérémonie de la réception d’une barrette, et même l’entrée d’un ambassadeur dans laquelle on n’oublie ni son suisse ni ses laquais. Il est bon qu’il y ait des archives de tout, afin qu’on puisse les consulter dans le besoin ; et je regarde à présent tous les gros livres comme des dictionnaires. Mais, après avoir lu trois ou quatre mille descriptions de batailles, et la teneur de quelques centaines de traités, j’ai trouvé que je n’étais guère plus instruit au fond. Je n’apprenais là que des événements. Je ne connais pas plus les Français et les Sarrasins par la bataille de Charles Martel, que je ne connais les Tartares et les Turcs par la victoire que Tamerlan remporta sur Bajazet. J’avoue que quand j’ai lu les mémoires du cardinal de Reitz et de Mme de Motteville, je sais ce que la reine-mère a dit mot pour mot à M. de Jersai ; j’apprends comme le coadjuteur a contribué aux barricades ; je peux me faire un précis des longs discours qu’il tenait à Mme de Bouillon : c’est beaucoup pour ma curiosité ; c’est pour mon instruction très peu de chose. Il y a des livres qui m’apprennent les anecdotes vraies ou fausses d’une cour. Quiconque a vu les cours, ou a eu envie de les voir, est aussi avide de ces illustres bagatelles qu’une femme de province aime à savoir les nouvelles de sa petite ville : c’est au fond la même chose et le même mérite. On s’entretenait sous Henri IV des anecdotes de Charles IX. On parlait encore de M. le duc de Bellegarde dans les premières années de Louis XIV. Toutes ces petites miniatures se conservent une génération ou deux, et périssent ensuite pour jamais.

 

On néglige cependant pour elles des connaissances d’une utilité plus sensible et plus durable. Je voudrais apprendre quelles étaient les forces d’un pays avant une guerre, et si cette guerre les a augmentées ou diminuées. L’Espagne a-t-elle été plus riche avant la conquête du nouveau monde qu’aujourd’hui ? De combien était-elle plus peuplée du temps de Charles-Quint que sous Philippe IV ? Pourquoi Amsterdam contenait-elle à peine vingt mille âmes il y a deux cents ans ? Pourquoi a-t-elle aujourd’hui deux cent quarante mille habitants ? Et comment le sait-on positivement ? De combien l’Angleterre est-elle plus peuplée qu’elle ne l’était sous Henri VIII ? Serait-il vrai, ce qu’on dit dans les Lettres Persanes, que les hommes manquent à la terre, et qu’elle est dépeuplée en comparaison de ce qu’elle était il y a deux mille ans ? Rome, il est vrai, avait alors plus de citoyens qu’aujourd’hui. J’avoue qu’Alexandrie et Carthage étaient de grandes villes ; mais Paris, Londres, Constantinople, le grand Caire, Amsterdam, Hambourg, n’existaient pas. Il y avait trois cents nations dans les Gaules ; mais ces trois cents nations ne valaient pas la nôtre ni en nombre d’hommes ni en industrie. L’Allemagne était une forêt : elle est couverte de cent villes opulentes. Il semble que l’esprit critique, lassé de ne persécuter que des particuliers, ait pris pour objet l’univers. On crie toujours que ce monde dégénère ; et on veut encore qu’il se dépeuple. Quoi donc ! nous faudra-t-il regretter les temps où il n’y avait pas de grand chemin de Bordeaux à Orléans, et où Paris étaient une petite ville dans laquelle on s’égorgeait ? On a beau dire, l’Europe a plus d’hommes qu’alors et les hommes valent mieux. On pourra savoir dans quelques années combien l’Europe est en effet peuplée ; car, dans presque toutes les grandes villes, on rend public le nombre des naissances au bout de l’année, et sur la règle exacte et sûre que vient de donner un Hollandais aussi habile qu’infatigable, on sait le nombre des habitants par celui des naissances. Voilà déjà un des objets de la curiosité de quiconque veut lire l’histoire en citoyen et en philosophe. Il sera bien loin de s’en tenir à cette connaissance ; il recherchera quel a été le vice radical et la vertu dominante d’une nation ; pourquoi elle a été puissante ou faible sur la mer ; comment et jusqu’à quel point elle s’est enrichie depuis un siècle ; les registres des exportations peuvent l’apprendre. Il voudra savoir comment les arts, les manufactures se sont établies ; il suivra leur passage et leur retour d’un pays dans un autre. Les changements dans les mœurs et dans les lois seront enfin son grand objet. On saurait ainsi l’histoire des hommes, au lieu de savoir une faible partie de l’histoire des rois et des cours.

 

En vain je lis les annales de France : nos historiens se taisent tous sur ces détails. Aucun n’a eu pour devise : Homo sum, humani nil a me alienum puto. Il faudrait donc, me semble, incorporer avec art ces connaissances utiles dans le tissu des événements. Je crois que c’est la seule manière d’écrire l’histoire moderne en vrai politique et en vrai philosophe. Traiter l’histoire ancienne, c’est compiler, me semble, quelques vérités avec mille mensonges. Cette histoire n’est peut-être utile que de la même manière dont l’est la fable : par de grands événements qui font le sujet perpétuel de nos tableaux, de nos poèmes, de nos conversations, et dont on tire des traits de morale. Il faut savoir les exploits d’Alexandre, comme on sait les travaux d’Hercule. Enfin cette histoire ancienne me paraît, à l’égard de la moderne, ce que sont les vieilles médailles en comparaison des monnaies courantes ; les premières restent dans les cabinets ; les secondes circulent dans l’univers pour le commerce des hommes.

 

Mais, pour entreprendre un tel ouvrage, il faut des hommes qui connaissent autre chose que les livres. Il faut qu’ils soient encouragés par le gouvernement, autant au moins pour ce qu’ils feront, que le furent les Boileau, les Racine, les Valincour, pour ce qu’ils ne firent point ; et qu’on ne dise pas d’eux ce que disait de ces messieurs un commis du trésor royal, homme d’esprit : « Nous n’avons vu encore d’eux que leurs signatures. »

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : Pas de nouveau billet avant la nuit de lundi à mardi…

2 mars 2013

Voltaire et l’Histoire : Ses remarques…

 Voltaire

 

Ah que coucou !

 

Comme je vous l’ai dit déjà dans mon billet précédent, j’ai numérisé hier les « Œuvres historiques » qui me semblent être complètes écrites par l’ami Voltaire (et sur lequel nous allons revenir plusieurs fois). Parmi toutes ces pages se trouve le passage suivant concernant certaines de ses remarques sur un sujet qui nous est cher : l’Histoire ! Mais je laisse ici la parole à Voltaire qui, mieux que quiconque, peut s’expliquer :

 

Remarques sur l’Histoire

 

Ne cessera-t-on jamais de nous tromper sur l’avenir, le présent, et le passé ? Il faut que l’homme soit bien né pour l’erreur, puisque dans ce siècle éclairé on prend tant de plaisir à nous débiter les fables d’Hérodote, et des fables encore qu’Hérodote n’aurait jamais osé conter même à des Grecs.

Que gagne-t-on à nous redire que Ménès était petit-fils de Noé ? Et par quel excès d’injustice peut-on se moquer des généalogies de Moréri, quand on en fabrique des pareilles ? Certes Noé envoya sa famille voyager loin : son petit-fils Ménès en Egypte, son autre petit-fils à la Chine, je ne sais quel autre petit-fils en Suède, et un cadet en Espagne. Les voyages alors formaient les jeunes gens bien mieux qu’aujourd’hui : il a fallu chez nos nations modernes des dix ou douze siècles pour s’instruire un peu de la géométrie ; mais ces voyageurs dont on parle étaient à peine arrivés dans des pays incultes, qu’on y prédisait les éclipses. On ne peut douter au moins que l’histoire authentique de la Chine ne rapporte des éclipses calculées il y a environ quatre mille ans. Confucius en cite trente-six, dont les missionnaires mathématiciens ont vérifié trente-deux. Mais ces faits n’embarrassent point ceux qui ont fait Noé grand-père de Fo-hi ; car rien ne les embarrasse.

D’autres adorateurs de l’antiquité nous font regarder les Egyptiens comme le peuple le plus sage de la terre, parce que, dit-on, les prêtres avaient chez eux beaucoup d’autorité ; et il se trouve que ces prêtres si sages, ces législateurs d’un peuple sage, adoraient des singes, des chats, et des oignons. On a beau se récrier sur la beauté des anciens ouvrages égyptiens, ceux qui nous sont restés sont des masses informes ; la plus belle statue de l’ancienne Egypte n’approche pas de celle du plus médiocre de nos ouvriers. Il a fallu que les Grecs enseignassent aux Egyptiens la sculpture ; il n’y a jamais eu en Egypte aucun bon ouvrage que de la main des Grecs. Quelle prodigieuse connaissance, nous dit-on, les Egyptiens avaient de l’astronomie ! Les quatre côtés d’une grande pyramide sont exposés aux quatre régions du monde ; ne voilà-t-il pas un grand effort d’astronomie ? Ces Egyptiens étaient-ils autant de Cassini, de Halley, de Képler, de Ticho-Brahé ? Ces bonnes gens racontaient froidement à l’Hérodote que le soleil en onze mille ans s’était couché deux fois où il se lève : c’était là leur astronomie.

Il en coûtait, répète M. Rollin, cinquante mille écus pour ouvrir et fermer les écluses du lac Moeris. M. Rollin est cher en écluses, et se mécompte en arithmétique. Il n’y a point d’écluse qui ne doive s’ouvrir et se fermer pour un écu, à moins qu’elle ne soit très mal faite. Il en coûtait, dit-il, cinquante talents pour ouvrir et fermer ces écluses. Il faut savoir qu’on évalua le talent, du temps de Colbert, à trois mille livres de France. Rollin ne songe pas que depuis ce temps la valeur numéraire de nos espèces est augmentée presque du double, et qu’ainsi la peine d’ouvrir les écluses du lac Moeris aurait dû coûter, selon lui, environ trois cent mille francs, ce qui est à peu près deux cent quatre-vingt-dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix sept livres plus qu’il ne faut. Tous les calculs de ses treize tomes se ressentent de cette inattention. Il répète encore après Hérodote qu’on entretenait d’ordinaire en Egypte, c’est-à-dire dans un pays beaucoup moins grand que la France, quatre cent mille soldats ; qu’on donnait à chacun cinq livres de pain par jour, et deux livres de viande. C’est donc huit cent mille livres de viande par jour pour les seuls soldats, dans un pays où l’on n’en mangeait presque point. D’ailleurs à qui appartenaient ces quatre cent mille soldats, quand l’Egypte était divisée en plusieurs petites principautés ? On ajoute que chaque soldat avait six arpents francs de contributions ; voilà donc deux millions quatre cent mille arpents qui ne paient rien à l’Etat. C’est cependant ce petit Etat qui entretenait plus de soldat que n’en a aujourd’hui le Grand-Seigneur, maître de l’Egypte et deux fois plus de pays que l’Egypte n’en contient. Louis XIV a eu quatre cent mille hommes sous les armes pendant quelques années ; mais c’était un effort, et cet effort a ruiné la France.

Si on voulait faire usage de sa raison au lieu de sa mémoire, et examiner plus que transcrire, on ne multiplierait pas à l’infini les livres et les erreurs ; il faudrait n’écrire que des choses neuves et vraies. Ce qui manque d’ordinaire à ceux qui compilent l’histoire, c’est l’esprit philosophique : la plupart, au lieu de discuter des faits avec des hommes, font des contes à des enfants. Faut-il qu’au siècle où nous vivons on imprime encore le conte des oreilles de Smerdis, et de Darius, qui fut déclaré roi par son cheval, lequel hennit le premier, et de sanacharib, ou Sennakérib, ou Sennacabon, dont l’armée fut détruite miraculeusement par des rats ! Quand on veut répéter ces contes, il faut du moins les donner pour ce qu’ils sont.

Est-il permis à un homme de bon sens, né dans le 18e siècle, de nous parler sérieusement des oracles de Delphes ? tantôt de nous répéter que cet oracle devina que Crésus faisait cuire une tortue et du mouton dans une tourtière ; tantôt de nous dire que des batailles furent gagnées suivant la prédiction d’Apollon, et d’en donner pour raison le pouvoir du diable ? M. Rollin, dans sa compilation de l’histoire ancienne, prend le parti des oracles contre MM. Van Dale, Fontenelle, et Basnage. « Pour M. Fontenelle, dit-il, il ne faut regarder que comme un ouvrage de jeunesse son livre contre les oracles, tiré de Van Dale. » J’ai bien peur que cet arrêt de la vieillesse de Rollin contre la jeunesse de Fontenelle ne soit cassé au tribunal de la raison ; les rhéteurs n’y gagnent guère leurs causes contre les philosophes. Il n’y a qu’à voir ce que dit Rollin dans son dixième tome, où il veut parler de physique : il prétend qu’Archimède, voulant faire voir à son bon ami le roi de Syracuse la puissance des mécaniques, fit mettre à terre une galère, la fit charger doublement, et la remit doucement à flot en remuant un doigt, sans sortir de dessus sa chaise. On sent bien que c’est là le rhéteur qui parle : s’il avait été un peu philosophe, il aurait vu l’absurdité de ce qu’il avance.

Il me semble que si l’on voulait mettre à profit le temps présent, on ne passerait point sa vie à s’infatuer des fables anciennes. Je conseillerais à un jeune homme d’avoir une légère teinture de ces temps reculés ; mais je voudrais qu’on commençât une étude sérieuse de l’histoire au temps où elle devient véritablement intéressante pour nous : il me semble que c’est vers la fin du 15e siècle. L’imprimerie, qu’on inventa en ce temps-là, commence à la rendre moins incertaine. L’Europe change de face ; les Turcs, qui s’y répandent, chassent les belles-lettres de Constantinople ; elles fleurissent en Italie ; elles s’établissent en France ; elles vont polir l’Angleterre, l’Allemagne, et le septentrion. Une nouvelle religion sépare la moitié de l’Europe de l’obédience du pape. Un nouveau système de politique s’établit. On fait, avec le secours de la boussole, le tour de l’Afrique ; et on commerce avec la Chine plus aisément que de Paris à Madrid. L’Amérique est découverte ; on subjugue un nouveau monde, et le nôtre est presque tout changé ; l’Europe chrétienne devient une espèce de république immense, où la balance du pouvoir est établie mieux qu’elle ne le fut en Grèce. Une correspondance perpétuelle en lie toutes les parties, malgré les guerres, que l’ambition des rois suscite, et même malgré les guerres de religion, encore plus destructives. Les arts, qui font la gloire des Etats, sont portés à un point que la Grèce et Rome ne connurent jamais. Voilà l’histoire qu’il faut que tout le monde sache. C’est là qu’on ne trouve ni prédictions chimériques, ni oracles menteurs, ni faux miracles, ni fables insensées : tout y est vrai, aux petits détails près, dont il n’y a que les petits esprits qui se soucient beaucoup. Tout nous regarde, tout est fait pour nous. L’argent sur lequel nous prenons nos repas, nos meubles, nos besoins, nos plaisirs nouveaux, tout nous fait souvenir chaque jour que l’Amérique et les Grandes-Indes, et par conséquent toutes les parties du monde entier, sont réunies depuis environ deux siècles et demi par l’industrie de nos pères. Nous ne pouvons faire un pas qui ne nous avertisse du changement qui s’est opéré depuis dans le monde. Ici ce sont cent villes qui obéissaient au pape, et qui sont devenues libres. Là on a fixé pour un temps les privilèges de toute l’Allemagne. Ici se forme la plus belle des républiques dans un terrain que la mer menace chaque jour d’engloutir. L’Angleterre a réuni la vraie liberté avec la royauté ; la Suède l’imite, et le Danemark n’imite point la Suède. Que je voyage en Allemagne, en France, en Espagne, partout je trouve les traces de cette longue querelle qui a subsisté entre les maisons d’Autriche et de Bourbon, unies par tant de traités, qui ont tous produit des guerres funestes. Il n’y a point de particulier en Europe sur la fortune duquel tous ces changements n’aient influé. Il sied bien, après cela, de s’occuper de Salmanasar et de Mardokempad, et de chercher les anecdotes du Persan Cayamarrat et de Sabaco Métophis ! Un homme mûr, qui a des affaires sérieuses, ne répète point les contes de sa nourrice.

 

Oui… vous avez certainement remarqué… voici ce que j’adore chez Voltaire : IL REFLECHIT et NE TIENT PAS POUR ACQUIS CE QUE D’AUTRES ONT EMIS COMME HYPOTHESE ! C’est ce qui lui a valut de nombreux déboires en son temps… pourtant… à lui aussi, on peut répondre qu’il a oublié certains détails dans son exposé… comme celui de l’existence des archives médiévales ;)… Mais là n’est pas la raison pour laquelle j’ai choisi ce passage.

 

Lisez bien ce que dit Voltaire ! Cela ne vous rappelle-t-il rien ? ;) Allez, je vous laisse chercher où se trouve la similitude entre les propos de Voltaire et l’actualité de ces derniers jours, dernières semaines… et vous vous apercevrez que déjà, à l’époque de Voltaire, il fallait mettre en garde les gens pour les mêmes risques d’erreurs actuels !!!

 

Bisous,

@+

Sab

22 février 2013

Edgar Allan Poe : Manuscrit trouvé dans une bouteille

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Pour une meilleure lecture, n’hésitez pas à cliquer sur l’image !

 

Ah que coucou !

 

Oui. Comme vous vous en apercevez, j’ai changé exceptionnellement d’image en entête. Pourquoi ? Tout simplement pour que vous puissiez accéder à une biographie simple et courte de cet écrivain américain de génie. Cette image provient de la couverture du recueil « Les Nouvelles Histoires Extraordinaires » qui, comme vous le savez déjà, regroupe toutes les nouvelles que je mets actuellement en ligne… D'ailleurs aujourd’hui je vous propose :

 

Le Manuscrit trouvé dans une Bouteille

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par son concepteur : Adobe)

Langue : français

 

dans lequel E. A. Poe nous place sur un navire, un navire qui disparait corps et biens dans l’Océan, un navire qui sombre, un navire où se trouvent des passagers… parmi eux un des passagers promet d’enfermer son journal dans une bouteille et de le mettre à la mer avant le tout dernier moment afin de décrire exactement et correctement toutes les étapes différentes qui mènent à l’horrible fin…

 

Ce sublime témoignage peut nous laisser croire qu’Edgar Allan Poe a déjà vécu une telle expérience (surtout pour ceux et celles qui, comme moi, ne se sont jamais retrouvés en plein naufrage)… En effet, on y lit toute la détresse et la résignation qu’une personne doit ressentir certainement à ce moment-là. Toutefois je doute fort qu’Edgar Allan Poe se soit lui-même retrouvé dans une telle histoire… ceci révèle, une nouvelle fois, tout son génie ainsi que celui de son traducteur officiel : notre Charles Baudelaire national !

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

21 février 2013

19 : La Bonne Fée Marguerite remet Merlin à sa place

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Ah que coucou!

 

Oui, les enfants. Comme je vous l’avais laissé comprendre la semaine dernière, Merlin l’Enchanteur faisait avec Babeth les mêmes erreurs qu’il avait faites avec Morgane il y a bien longtemps. C’est pour cela que la Bonne Fée Marguerite avait décidé de rappeler à Merlin ses obligations non seulement de professeur, mais aussi d’enchanteur œuvrant pour le Bien.

 

C’est donc à un coin de la forêt magique que la Bonne Fée Marguerite décida d’attendre Merlin afin de pouvoir discuter avec lui sans que Babeth ne soit présente… La Bonne Fée Marguerite profita de cette attente pour discuter avec les nymphes de la nouvelle occupation de Merlin. C’est ainsi qu’elle apprit que les nymphes ne discutaient plus avec Merlin depuis plusieurs mois ce qui leur causaient bien des soucis. Oui, les enfants, en tant qu’enchanteur, Merlin doit mettre ses pouvoirs magiques à la disposition de toutes les nymphes afin qu’elles puissent protéger correctement la Nature quand leurs pouvoirs ne sont pas suffisants… et depuis qu’il enseigne la magie à Babeth, il a tendance à oublier ses devoirs…

 

« De plus », se plaint Roseline la nymphe des roses et des buissons, « Merlin est à nouveau tête en l’air depuis qu’il joue au professeur avec Babeth.

- Quand je l’ai croisé hier, non seulement il ne m’a pas vue, ajoute Capucine la nymphe des glands et des fruits des bois, mais il a, en plus, écrasé 2 abeilles qui prenaient quelques secondes de repos au bord du chemin parce qu’il avait le nez dans ses grimoires et ne regardait pas où il posait ses pieds !

- Je lui en parlerais aussi », promit alors la bonne Fée Marguerite.

 

Au bout d’un moment, Merlin apparut au détour du chemin. La Bonne Fée Marguerite le vit, et parce que Merlin, rêveur, donnait l’impression de ne pas la voir, elle décida de l’appeler. Une première fois. Merlin ne sortait pas de ses rêveries et continuait à marcher sans faire très attention où il allait. Une seconde fois, Merlin arrêta son pas pour regarder sous un de ses pieds. Une troisième fois, Merlin demanda : « Qui m’appelle ? » A ces mots, la Bonne Fée Marguerite s’approcha de Merlin en lui criant : « C’est moi ! Marguerite. »

Merlin fit plusieurs fois des tours sur lui-même avant de remarquer où se trouvait la Bonne Fée Marguerite, qui, inquiète, s’était mise à flotter devant ses yeux.

 

« Tout se passe bien, Merlin ? demande la Bonne Fée.

- Oui. Je viens de lire un passage très intéressant sur la façon de lancer un sortilège simple. J’avais complètement oublié qu’on pouvait faire ainsi aussi. C’est Babeth, tout à l’heure, qui m’y a fait repenser.

- Justement, Merlin. Parlons un peu de Babeth ! Apprend-elle bien ? Ne te pose-t-elle aucun problème ?

- Non, il n’y a aucun problème et tu sais combien j’ai toujours aimé enseigner. Et bien, avoir Babeth comme élève est un vrai délice. Elle est attentionnée, elle écoute tout ce que je lui apprends et retiens bien ce que je lui explique parce qu’elle comprend parfaitement.

- Et que lui enseignes-tu exactement ?

- Ce dont elle a besoin pour se défendre, comme cela en avait été décidé.

- Justement, rétorque la Bonne Fée Marguerite, j’ai entendu dire que tu le lui enseignais TROP bien.

- Qu’entends-tu par ‘’trop bien’’ ? interroge Merlin.

- On m’a raconté que lors d’une leçon, vous êtes sortis pour des travaux pratiques et avaient fait quelques dégâts dans l’école des fées…

- C’était entendu que pour le bien des élèves et celui de Babeth, des ‘’attaques’’ devaient être organisée.

- Oui, » acquiesce la Bonne Fée Marguerite, « mais il faut que les professeurs des fées soient avertis au préalable de la date de ces exercices !

- Comment veux-tu que nos jeunes et futures fées soient prêtes à se battre contre les sorciers à n’importe quel moment de la journée, si leurs professeurs les avertissent qu’elles doivent se préparer parce qu’il va y avoir une attaque tel jour à telle heure ?! » commence à s’énerver Merlin.

 

Et une dispute débuta entre ces deux puissants de la magie.

 

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Après quelques sorts de transformation lancés par l’un comme par l’autre, après quelques formules d’apparitions d’animaux féériques qui ne comprenaient pas pour quels motifs la Bonne Fée Marguerite et Merlin l’Enchanteur les avaient fait apparaître, Merlin accepta le fait de devoir avertir les responsables de l’école des fées avant d’organiser une ‘’attaque de l’école avec Babeth’’.

 

« Au fait », ajouta la Bonne Fée Marguerite, « les nymphes se plaignent aussi que tu ne fais plus ton travail d’enchanteur et que tu ne les aides plus depuis que tu as commencé à donner des cours à Babeth. Il paraît même que tu as tué accidentellement 2 abeilles qui se reposaient.

- Première nouvelle, répond Merlin. Si j’avais tué des abeilles, même accidentellement, je m’en serais aperçu !

- Comme tu t’es enfin aperçu que je t’appelais et que j’étais devant ton nez ? » demande la Bonne Fée Marguerite en souriant. « Je t’ai observé tout à l’heure quand tu marchais sur le chemin. Et bien tu devrais remercier le ciel qu’il n’y ait aucun obstacle parce que tu ne regardes pas où tu vas ! et tu devrais aussi remercier le ciel qu’il n’y ait pas de sorcier qui te tende un piège parce que tu rêvasses et ne portes aucune attention à ce qui se passe autour de toi.

- C’est parce que j’anticipe mes pas que je peux me perdre dans mes réflexions pendant ma marche, » rétorque Merlin.

 

Et une nouvelle discussion mêlée de sarcasmes s’ouvre à nouveau entre les deux protagonistes… mais parce que Merlin sait pertinemment que la Bonne Fée Marguerite est plus puissante que lui car une fée est plus forte qu’un enchanteur, Merlin décide d’utiliser la diplomatie et promit qu’il ferait plus attention aux choses qui se déroulent à côté de lui. Quant aux nymphes, Merlin ne changea rien à ses paroles : il ne les aide pas parce qu’elles ne lui demandent pas d’aide.

 

Bisous,

@+

Sab

20 février 2013

Astronomie : Antennes d’Atacama bientôt en fonction…

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Ah que coucou !

 

Pourquoi aujourd’hui il n’y a pas le 19e épisode des Aventures de Babeth, la petite sorcière en ligne ? Explication dans le post-scriptum, les enfants.

 

Pour les amoureux de l’astronomie, voici une date qu’il ne faut pas oublier :

 

13 mars 2013

 

car, comme l’indique la vidéo de l’AFP ci-dessous

 

 

 

« le plus grand projet astronomique terrestre, le Vaste réseau d’antennes millimétriques d’Atacama (ALMA), sera inauguré le 13 mars. »

 

Mais bon, que sont ces « antennes millimétriques » ? Et bien, souvenez-vous, j’en ai parlé déjà dans un précédent billet dont le titre est :

 

Amas de galaxies en collision dévoilé

(par y accéder, cliquez ici)

 

quand j’abordais l’interféromètre basse fréquence : LOFAR.

 

Et bien une antenne millimétrique tel qu’ALMA est le plus puissant télescope qui existe au monde et qui permet d’étudier l’Univers en reconnaissant les ondes ultra-courtes (là on nous parle de µ et de millimètre). Mais si vous voulez plus de détails concernant ces antennes, je vous conseille le site d’ALMA (bref de vous informer directement à la source ;)), en cliquant ici. Certes les explications sont en en anglais (tout en pouvant être accessible en espagnol pour ceux qui comprennent mieux cette langue que celle de Shakespeare et des Beatles), toutefois les informations sont plus que très compréhensibles. C’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire de savoir parler aussi bien que Sir Arthur Conan Doyle (oui, comme vous l’avez remarqué son vocabulaire est très riche) pour pouvoir comprendre les explications ;) !

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : les enfants, le prochain épisode des Aventures de Babeth, la petite Sorcière sera mis en ligne demain. En effet, il parait que dans ce 19e épisode relatant la conversation entre Merlin et la Bonne Fée Marguerite, j’ai oublié quelque chose… alors ce mercredi soir, 2 des adolescents à qui je narrais ces aventures quand ils étaient petits, vont faire appel à leur mémoire pour que cet épisode soit complet aux dires de son premier public ! Cela retarde donc de 24 heures la mise en ligne de cet épisode…

19 février 2013

C.A.F. : Devons-nous taxer les allocations ?

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Ah que coucou !

 

A l’heure où le chômage augmente, où il manque en France plus de 500.000 postes pour donner du travail à tous les chômeurs, où le gouvernement ne chasse pas le gaspillage financier et fait tout le contraire (augmentation des frais : trop de ministres, ambassades vivant tel que le faisait Louis XIV et sa cour, monopole d’achat, etc.), la Cour des Comptes propose de taxer les allocations familiales (soi-disant pour renflouer les caisses de l’Etat) – pour accéder à l’article, cliquez ici.

 

Si dans un premier temps on peut estimer louable le fait de vouloir réduire les coûts de l’Etat, j’estime qu’il faut commencer par le début ! La solidarité doit être faite par tous et non toujours par les mêmes ! car qui sera touché par ce nouvel impôt ? la population qui est déjà la plus touchée par la crise économique mondiale : les chômeurs et les bas salaires… qui ne sera pas concerné par cette mesure de « solidarité » : les responsables du mauvais état du budget de la France, soit le Président, ses ministres, les députés, les sénateurs ! Toutes ces personnes qui refusent d’abaisser leurs salaires par mesure de solidarité et augmentent le déficit de la France en s’octroyant des augmentations de salaires pour préserver leur pouvoir d’achat !

 

Par contre, oui, il y a des choses à changer dans les montants des Allocations familiales ! Il s’agit du montant que perçoit une famille ayant plus de 3 enfants, dont les parents sont au RsA qui gagnent beaucoup plus qu’un ménage au SMIG ayant 3 enfants ! Il faut simplement réduire les allocations du premier par mesure de justice financière. Cette économie faite permettra de donner une partie aux célibataires au RsA (qui ne touchent même pas de quoi vivre et d’investir dans leurs recherches d’emploi en même temps et qui sont donc condamnés à vie à rester au chômage…).

 

Quoi qu’il en soit, taxer les allocations familiales ne réduira pas le déficit budgétaire de la France et je crains même qu’elle l’augmentera, car ces responsables stupides estimeront avoir une nouvelle source financière supplémentaire pour dépenser encore plus !!!

 

Décidément la Cour des Comptes, depuis quelques temps, devrait ne s’occuper qu’à surveiller les dépenses de l’Etat et NE PAS FAIRE CE DONT ELLE N’EST PAS CAPABLE : à savoir, NE PAS PROPOSER DES COUPES BUDGETAIRES !! Un COMPTABLE COMPTE et NE doit PAS être obligé de faire autre chose !!!

 

Bisous,

@+

Sab

18 février 2013

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Sisyphe

Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose un nouveau mythe de la Grèce antique nous narrant l’histoire du roi Sisyphe

 

Dans l’Antiquité, les hommes craignaient les dieux, ou tout du moins ils craignaient la mort. Seul Sisyphe, un roi rusé, n’avait peur ni des uns ni de l’autre.

Il avait fondé la riche cité de Corinthe et bâti un superbe palais. La demeure royale était magnifique, mais il y manquait une source et Sisyphe se demandait comment en obtenir de l’Olympe. La chance l’y aida.

Le Destin, qui gouverne les dieux aussi bien que les hommes, fut responsable d’une dispute entre Asôpos, divinité du fleuve, et Zeus. Comme ce dernier s’était caché, son adversaire ne put le retrouver.

Sisyphe ayant entendu parler des mésaventures d’Asôpos, apprit par une ruse la cachette du roi des dieux et la lui livra.

« Je ne sais où se trouve le refuge de Zeus, et je serais heureux de te l’indiquer si en échange tu m’apportais ton concours. J’ai construit un palais mais il n’y a pas d’eau et mes serviteurs doivent aller la chercher dans des puits éloignés. Aide-moi et je t’aiderai ».

Asôpos consentit au marché. Il alla au palais, toucha une pierre dans la cour et une source d’eau fraîche jaillit du rocher. Sisyphe tint sa promesse et dévoila le secret.

Le dieu du fleuve partit à la recherche de Zeus, oubliant le dangereux pouvoir du roi de l’Olympe, qui commandait à la foudre. Celui-ci surveillait avec colère la progression de la divinité insoumise, et quand Asôpos fut à sa portée il ordonna à la foudre de le frapper.

A moitié brûlé, ce dernier se jeta dans un cours d’eau, qui depuis lors charrie des morceaux de charbon.

Lorsque Zeus eut détruit Asôpos, il se retourna contre Sisyphe.

« Va », dit-il à la Mort, emporte Sisyphe au royaume des ombres, là il ne pourra plus trahir aucun secret ».

Et la Mort se mit en route.

Le roi se trouvait alors sur les murailles de son palais, admirant le paysage baigné de soleil. L’herbe était jaune dans la chaleur du midi et pas une feuille ne bougeait sur les arbres desséchés. Il n’y avait personne dehors, tous restaient à l’ombre dans leurs demeures.

Seul Sisyphe ne recherchait pas la fraîcheur : il avait le pressentiment que la punition de Zeus était imminente. Aussi ne fut-il pas surpris lorsqu’il vit la Mort grimpant le sentier qui montait au palais. Il se saisit de deux grosses cordes et s’approcha doucement de la porte.

La terrible visiteuse, qui n’avait aucun soupçon, pénétra dans l’entrée. Aussitôt le roi jeta une des cordes autour de ses épaules et l’immobilisa. Il la ligota soigneusement avec l’autre et l’enferma à clé dans une pièce secrète. Cela fait, il poussa un profond soupir. Maintenant, la Mort ne pouvait pas lui faire du mal.

Non seulement Sisyphe fut ainsi épargné, mais personne à travers le monde ne mourut plus à partir du moment où la déesse du trépas fut ainsi enfermée. La maladie et les souffrances continueraient de faire leur œuvre, mais il n’y avait plus de terme aux infortunes qu’elles apportaient.

Les hommes les plus âgés vieillissaient indéfiniment. Même les oiseaux blessés par une flèche continuaient à voler et les bêtes sauvage emportaient jusque dans leurs tanières les lances plantées dans leurs dos. Le bétail était bon à abattre, mais la vie ne voulait pas le quitter.

Zeus fronça les sourcils et convoqua Arès, dieu de la guerre.

« Sisyphe a bouleversé tout l’ordre de la terre. Toi seul, habitué au combat, peux le rétablir. Va délivrer la Mort ».

Arès descendit donc sur la terre, força la porte derrière laquelle était enfermée la déesse et délivra son amie. Dès qu’elle fut détachée, la Mort saisit Sisyphe et l’entraîna dans les Enfers.

Puis elle recommença à visiter les demeures, à naviguer avec les marins, à accompagner les chasseurs dans les forêts et les guerriers dans les batailles.

Mais le roi retors avait prévu que la Mort le vaincrait tôt ou tard, et il avait pris depuis longtemps ses précautions afin de la tenir en échec.

Il avait en effet ordonné à sa femme de ne faire aucun sacrifice lors de son décès.

Arrivé au royaume des ombres, il se mit à se plaindre :

« Mon épouse m’a oublié », disait-il, « elle n’a pas accompli les rites sacrés ».

Tout le monde des défunts se mit à le plaindre et la reine Perséphone, souveraine de ce pays de larmes, lui permit de retourner sur terre pour rappeler à sa femme à ses devoirs.

Sisyphe remonta donc sur terre et aussitôt toute trace de chagrin disparut de son visage. Tout réjoui, il se hâta vers son palais et pour célébrer son retour il organisa un joyeux banquet.

Il n’avait, bien sûr, pas l’intention de rejoindre les ombres, et avait même cessé d’y penser, en félicitant son épouse d’avoir obéi à ses ordres.

Les gigots embaumaient déjà tout le palais et les coupes s’emplissaient de vin doux. Le bruit des conversations retentissait dans toutes les pièces tandis qu’un musicien aveugle, assis près du feu avec sa lyre, ravissait les convives de ses chants.

Le roi allait boire, mais ses lèvres ne touchèrent jamais le nectar car déjà la Mort, qui était derrière lui, lui arrachait la coupe des mains et l’entraînait une seconde fois à sa suite.

Les dieux punissaient sévèrement ceux qui se moquaient d’eux et ne respectaient pas la loi divine. Et, bien sûr, Sisyphe avait mérité un châtiment en proportion avec ses forfaits.

Depuis qu’il est retourné au royaume des ténèbres, il doit faire rouler un énorme rocher jusqu’au haut d’une colline, et, lorsque celui-ci atteint le sommet, la pierre lui échappe des mains et dévale la pente opposée.

C’est ainsi que depuis des siècles Sisyphe s’acharne sur ce vain travail et sa souffrance n’aura pas de fin.

 

Que nous enseigne ce nouveau mythe ?

 

Il ne faut d’abord jamais trahir un dieu, surtout quand il est aussi puissant que le dieu des dieux : Zeus, dont la puissance est telle qu’il peut vaincre tous les autres dieux…

Une seconde leçon est ici aussi dispensée, celle qui enseigne aux Grecs de l’Antiquité à ne pas tenter de duper les dieux (cf. ce à quoi Sisyphe est condamné pour l’éternité).

 

Bisous,

@+

Sab

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17 février 2013

Poe : quelle influence a-t-il eue sur A. Hitchcock ?

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Ah que coucou !

 

2 célébrités. 2 grands maîtres. Oui, comment ne pas remarquer qu’il existe entre eux un lien ? Mais, au lieu de chercher et nous triturer les méninges, nous allons simplement laisser la parole à Alfred Hitchcock qui va nous expliquer cela bien mieux que nous ne saurions le faire nous-mêmes ;) :

 

Voici plusieurs années qu’on m’appelle « le roi du suspense ». Sans doute est-ce pour cette raison que l’on m’a demandé d’écrire une préface pour la nouvelle édition des « Histoires Extraordinaires » d’Edgar Allan Poe. J’en suis très flatté car je dois reconnaître que ce célèbre auteur est le créateur incontesté du genre.

 

Ai-je été influencé par Edgar Allan Poe ? Pour être franc, je ne pourrais pas l’affirmer avec certitude. Bien sûr, inconsciemment, nous sommes toujours influencés par les livres que nous avons lus. Les romans, la peinture, la musique et toutes les œuvres d’art en général forment notre culture intellectuelle dont nous ne pouvons nous débarrasser. Même si nous le désirons !

 

Tout d’abord, je dois avouer que j’ai facilement peur. Je m’en suis rendu compte lorsque j’avais quatre ou cinq ans. Je me rappelle cette nuit où je me suis réveillé en sursaut. La maison était plongée dans l’obscurité et tout à fait silencieuse. Je me suis dressé sur mon séant et je me suis mis à appeler ma mère. Personne ne m’a répondu parce qu’il n’y avait personne. Je tremblais de peur. Pourtant j’ai pu trouver suffisamment de courage pour me lever. J’errai dans la maison complètement vide. Je parvins dans la cuisine que la lune éclairait d’une manière sinistre. Je tremblais de plus en plus. En même temps, j’avais faim. J’ouvris donc le buffet dans lequel je trouvai de la viande froide que je me mis à manger en pleurant. Je ne me calmai que lorsque mes parents revinrent. Ils m’expliquèrent qu’ils étaient allés se promener parce qu’ils me croyaient endormi. Depuis ce jour, il y a deux choses que je ne peux plus supporter : être seul quand il fait nuit et manger de la viande froide !

 

A cette époque, je n’avais évidemment jamais entendu parler d’Edgar Allan Poe. C’est à seize ans seulement que je découvris son œuvre. Je lus d’abord par hasard sa biographie, et la tristesse de sa vie fit une grande impression sur moi. J’éprouvais une immense pitié à son égard parce que, en dépit de son talent, il avait toujours été malheureux.

 

Lorsque je revenais du bureau où je travaillais, je me précipitais dans ma chambre, prenais une édition bon marché de ses « Histoires extraordinaires » et me mettais à lire. Je me souviens encore des sentiments qui étaient les miens lorsque je terminai « Double Assassinat dans la Rue Morgue ». J’avais peur mais cette peur me fit justement découvrir quelque chose que je n’ai jamais oublié depuis.

 

La peur, voyez-vous, est un sentiment que les hommes aiment éprouver quand ils sont certains d’être en sécurité. Lorsqu’on est assis tranquillement chez soi et qu’on lit une histoire macabre, on se sent néanmoins en sécurité. Naturellement, on tremble, mais, comme on se trouve dans un décor familier, et quand on se rend compte que seule l’imagination est responsable de la frayeur, on est envahi par un extraordinaire bonheur. Un bonheur comparable à celui qu’on ressent quand on boit après avoir eu très soir. Un bonheur qui fait apprécier la douce chaleur que diffuse, sous son abat-jour, la lampe amicale et le moelleux fauteuil dans lequel on est confortablement assis.

 

A mon avis, le lecteur est exactement dans la même situation que le spectateur de cinéma. Et très probablement c’est parce que j’ai tellement aimé les histoires d’Edgar Allan Poe que j’ai commencé à faire des films de suspense. Sans vouloir paraître immodeste, je ne peux m’empêcher de comparer ce que j’essaie de mettre dans mes fils avec ce qu’Edgar Poe a mis dans ses nouvelles : une histoire parfaitement incroyable contée aux lecteurs avec une logique tellement hallucinante que l’on a l’impression que cette même histoire peut vous arriver demain. Et c’est la règle du jeu si l’on veut que le lecteur ou le spectateur se substitue au héros car, en vérité, les gens ne s’intéressent qu’à eux-mêmes ou aux histoires qui pourraient les affecter.

 

Moi-même je ne fais pas exception à cette règle. Si « Le Scarabée d’Or » m’a fasciné et me fascine encore, c’est parce que j’ai toujours aimé l’aventure, les voyages et l’impression de dépaysement. Lorsque j’étais enfant, pour satisfaire ma passion des bateaux, j’avais une immense carte dans ma chambre sur laquelle j’indiquais à l’aide de petits drapeaux la place exacte des bâtiments naviguant sur les mers et les océans du monde. Il me suffisait de la regarder pour me croire un capitaine au long cours ! Cette histoire de trésor que l’on retrouve grâce à un mystérieux de scarabée répond à mon amour du fantastique et de la précision.

 

Je crois qu’Edgar Allan Poe a une place très particulière dans le monde de la littérature. Il est à la fois, sans l’ombre d’un doute, un romantique et un précurseur de la littérature moderne. Au romantisme, il ne pouvait échapper, car nul ne peut échapper à la tendance de l’époque où l’on vit. Il ne faut pas oublier qu’Edgar Allan Poe allait à l’école en Angleterre en 1816, alors que Goethe avait déjà publié « Faust » et que les premières histoires d’Hoffmann venaient juste de paraître. Ce romantisme est peut-être encore plus sensible dans la traduction faite par Baudelaire qui est celle que vous utilisez. A mon avis, ces deux auteurs sont très proches l’un de l’autre, et j’irai même jusqu’à dire qu’on pourrait nommer Baudelaire l’Edgar Poe français.

 

Et le surréalisme ? N’est-il pas né autant de l’œuvre d’Edgar Poe que de celle de Lautréamont ? Cette école littéraire a certainement eu une grosse influence sur le cinéma, surtout vers les années 1925-1930 lorsque le surréalisme a été transposé à l’écran par Bunel avec « L’Age d’Or » et « Le Chien Andalou », pour René Clair avec « Entracte », par Jean Epstein avec « La Chute de la Maison Usher » et par votre académicien français Jean Cocteau avec « Le Sang d’un Poète » ? Influence que j’ai subie moi-même, ne serait-ce que dans les séquences de rêve et d’irréalité de certains de mes films.

 

Cependant du fait de la différence des moyens d’expression et de l’époque, je ne crois pas qu’il existe une réelle ressemblance entre Edgar Allan Poe et moi-même. Edgar Poe est un poète maudit, et je suis un cinéaste commercial. Il aimait faire frémir les gens. Moi aussi. Mais il n’avait pas vraiment le sens de l’humour. Et pour moi, le « suspense » n’a pas de valeur s’il n’est pas équilibré par l’humour.

 

En style cinématographie, le « suspense » consiste à susciter une curiosité haletante et à établir une complicité entre le metteur en scène et le spectateur, qui, lui, sait ce qui va arriver. Dans un livre, au contraire, le lecteur ne doit jamais deviner ce qui va arriver et ne doit pas connaître le dénouement de l’intrigue avant de parvenir à la fin du livre.

 

Cependant, Edgar Allan Poe et moi avons certainement un point commun. Nous sommes l’un et l’autre prisonniers d’un genre : le « suspense ». Vous connaissez l’histoire qu’on a racontée maintes et maintes fois : si je tournais « Cendrillon », tout le monde chercherait le cadavre… Et si Edgar Allan Poe avait écrit « La Belle au bois dormant », on chercherait l’assassin !

 

Alfred Hitchcock

Source:

Préface

Histoires Extraordinaires d’Edgar Allan Poe

 

Bisous,

@+

Sab

16 février 2013

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Persée

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Illustration : Zdenĕk Sklenář

 

Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose de vous remémorer le mythe de Persée narré par Eduard Petiška.

 

Un jour, un oracle prédit au roi Acrisios qu’il serait tué par son propre petit-fils. Craignant pour sa vie, le roi essaya d’imaginer le moyen d’éviter ce tragique destin. Il rassembla tous ses esclaves, leur ordonna de creuser une cave sous le palais et de la clore par une porte de fer.

Puis il y emmena sa fille Danaé et l’y enferma soigneusement. Il lui fit porter de la nourriture mais ne la laissa pas sortir, de crainte que ne s’accomplisse la terrible prédiction.

Les gémissements et les cris de la prisonnière parvinrent aux oreilles du roi des dieux, Zeus, qui prit pitié de la jeune fille solitaire et descendit dans la cave sous forme d’une pluie d’or. Il illumina l’obscurité et tomba amoureux de la belle qui, peu de temps après, mit au monde un garçon auquel on donna le nom de Persée.

Un soir, le roi se promenait dans son parc. Soudain, il entendit les pleurs d’un enfant. Il crut d’abord que c’était le vent dans les arbres, mais les cris provenaient de la terre.

Effrayé et surpris, Acrisios courut vers la porte de fer de la cave et l’ouvrit. Danaé se jeta à son cou, le suppliant d’épargner la vie de son fils et la sienne. Mais le roi avait bien trop peur de la mort et il ignorait la compassion. Aussi la repoussa-t-il et rentra-t-il en hâte au palais.

Il donna l’ordre à ses gardes de mettre sa fille et son petit-fils dans une grande caisse, de la clouer et de la jeter à la mer.

Avant la tombée de la nuit, les vagues jouaient déjà avec la caisse où la malheureuse étreignait son enfant. A travers une fente, elle aperçut la mer démontée et l’écume qui ornait la crête des vagues.

Puis ce fut l’obscurité. La caisse était toujours ballotée sur les eaux sans fin, à la merci des tourbillons et du vent qui la poussaient vers une côte inconnue. Le lendemain, une île apparut à l’horizon. La caisse fut rejetée sur sa côte.

Des pêcheurs préparaient leurs filets sur la plage lorsqu’ils virent cet étrange objet qui flottait. Ils montèrent dans leurs bateaux et ramèrent à sa rencontre pour le haler sur le sable.

Curieux de savoir quel trésor était caché dedans, ils se dépêchèrent d’ouvrir le couvercle. Quelle ne fut pas leur surprise au spectacle qui s’offrit à leurs yeux : de la caisse sortait une charmante jeune femme portant dans ses bras un petit garçon endormi.

Tremblante et pâle, Danaé remercia ses sauveteurs et leur raconta son aventure.

Ayant exprimé leur étonnement, les sympathiques pêcheurs offrirent de la nourriture aux rescapés, et lorsque ceux-ci eurent repris un peu de forces, leur doyen les emmena jusqu’à la cité voisine, chez le roi de l’île.

Le souverain offrit l’hospitalité à la princesse étrangère et à son fils. Depuis ce jour, ils vécurent dans le palais et ne manquèrent de rien.

Après quelque temps, le roi épousa la princesse et s’offrit à élever Persée comme son propre fils.

Les vagues se succédaient dans la mer et les années se succédaient au royaume insulaire. Il y avait longtemps que le garçon avait cessé de jouer sur la prairie. Maintenant il luttait avec les autres jeunes gens dans les stades ; il montait à cheval et savait manier la lance.

Le roi, craignant pour son trône, surveillait avec ennui ce déploiement de force.

« Il serait bon », pensa-t-il, « si Persée allait de par le monde ». Aussi se mit-il à lui raconter des histoires de dragons, de géants et d’exploits héroïques. Persée l’écouta avidement.

« Il y a eu de fameux héros », raconta un jour le souverain, « mais aucun n’a eu le courage de ramener la tête de Méduse ».

« Et qui est cette Méduse ? » demanda le jeune homme.

« Bien loin, à l’Ouest », répondit son beau-père, « là où commence la nuit éternelle, vivent trois sœurs : les Gorgones. Elles sont monstrueuses : elles ont des ailes et à la place de la chevelure elles portent des serpents. Deux d’entre elles sont immortelles, la troisième est mortelle, on l’appelle Méduse. Quiconque regarde la figure hideuse et immobile de l’une des sœurs se transforme immédiatement en pierre. si je possédais la tête de Méduse, je pourrais la montrer à mes ennemis qui se changeraient en roches et je gagnerais ainsi toutes les batailles ».

Après cette conversation, Persée ne fit que penser aux monstres. Il avait envie d’accomplir l’exploit devant lequel tous avaient reculé. Le long voyage ne l’effrayait pas, et, si Méduse était mortelle, il croyait pouvoir la tuer de son bras fort armé d’un glaive acéré.

Au lieu de craindre le danger il songeait d’avance à sa victoire.

Quelques jours plus tard, ayant bien réfléchi, il annonça à sa mère :

« Je vais explorer le monde et rapporter la tête d’une des Gorgones ».

Danaé fondit en larmes à l’idée que son fils risquait de ne pas revenir. Mais le roi approuva la décision de Persée, en louant sa force et son courage. Au fond de son cœur, ce départ le soulageait.

Le jeune homme ne traîna pas. Impatient de tenter l’aventure, il se prépara promptement et se mit en route. Le soleil couchant lui indiquait la direction à prendre. Il traversa la mer et la terre, se frayant un chemin à travers d’immenses forêts pleines de bêtes et d’oiseaux sauvages. Il escalade des chaînes de montagnes et passa à gué des rivières.

Pendant très, très longtemps il marcha ainsi vers l’Ouest sans se lasser.

La déesse Pallas Athéna le suivait. Elle avait toujours protégé les voyageurs intrépides et le courage de Persée lui plaisait.

Un jour, elle lui apparut et dit :

« Tu es brave, mais la bravoure à elle seule ne te suffira pas. Tu dois apprendre ce qu’il faut faire pour rentrer chez toi sain et sauf. Je vais te donner des conseils. Il ne faut pas que tu jettes un seul regard sur les Gorgones, cependant il serait dur de combattre Méduse sans la voir. Aussi, je vais te donner un bouclier de métal. Il est poli comme un miroir et tu pourras la surveiller ainsi : ce reflet ne te fera aucun mal. Prends aussi cette courte épée pour lui couper la tête. Mais avant tout tu dois obtenir des nymphes des sandales ailées, le sac magique ainsi que le casque qui te rendra invisible. Viens ici, je vais te montrer le chemin qui va chez trois vieilles femmes. Ce sont les sœurs Gorgones et elles savent où vivent les nymphes ».

Persée remercia la déesse, prit le bouclier et l’épée et s’engagea sur le chemin qu’elle lui avait indiqué.

Ayant atteint une plaine caillouteuse et déserte, il aperçut soudain une cabane sordide. C’était la hutte des vieilles sœurs des Gorgones. Avant d’arriver à la porte le jeune homme les entendait déjà se quereller.

A elles trois, elles ne possédaient qu’une dent et un œil, et elles ne parvenaient jamais à décider qui y avait droit. Dès que l’une avait emprunté l’œil et se mettait à regarder autour d’elle, la seconde se jetait sur elle pour voir aussi. A peine celle-ci s’était-elle emparée de l’œil que la troisième le lui arrachait. Et la dent était l’objet des mêmes disputes.

« Qui est là ? » crièrent-elles.

Elles entendaient des pas mais ne pouvaient pas voir puisqu’aucune n’arrivait à attraper l’œil tant convoité.

« Qui que tu sois », hurla la première, « viens nous donner ton avis ».

« Dis-leur de me rendre mon œil », grinça la seconde.

« Surtout ne la crois pas », se lamenta la troisième : « c’est mon tour de l’avoir ».

Persée prit l’œil et la dent des mains des vieilles et leur dit :

« Pourquoi en effet ne serais-je pas votre arbitre ? Je vais garder les objets de vos querelles, ainsi vous serez tranquilles ».

Les femmes se mirent à se lamenter, en tendant les mains pour attraper le jeune homme. Mais comme elles étaient aveugle elle ne saisissaient que le vide.

Voyant qu’elles ne pourraient arriver à leurs fins, les vieilles se mirent à plaider :

« Rends-nous ce que tu nous a volé. Si tu le fais, nous exaucerons un de tes vœux ».

« Dites-moi », répondit Persée, « quel chemin il faut prendre pour aller chez les nymphes qui cachent les sandales ailées, le sac magique et le casque. Si vous me le montrez, je vous rendrai l’œil et la dent ».

Les vieilles essayèrent de le dissuader :

« Demande quelque chose d’autre ! »

Mais comme le jeune homme insistait, elles eurent peur qu’il s’en aille et lui révélèrent en gémissant la cachette des nymphes.

Persée leur rendit l’œil et la dent et quitta ce pays désolé en suivant la route indiquée par les vieilles. Plus il s’éloignait, plus la campagne devenait charmante. D’abord apparaissaient çà et là des touffes d’herbe, bientôt le sol fut recouvert entièrement d’une verte prairie. Les arbres solitaires et tordus cédaient la place aux bosquets embaumés, et, au milieu du taillis le plus touffu, les nymphes aux pieds nus dansaient dans une clairière.

Le jeune homme leur demanda les sandales, le casque et le sac qu’elles lui donnèrent sans hésiter.

Il attacha les cothurnes ailés, se couvrit la tête et jeta le sac sur son épaule. D’un coup de talon sur le sol il s’envola dans les airs. Chaque pas était comme un battement d’aile qui l’emportait rapidement. Rien ne vint interrompre son vol. Il se promena par-dessus les arbres et les montagnes. Les buissons embaumés se firent rares, puis disparurent, les vertes prairies s’évanouirent à l’horizon et Persée traversa à nouveau un pays désolé. De grands et de petits rochers jonchaient la terre ; certains ressemblaient à des animaux, d’autres à des hommes.

Tous avaient été des êtres vivants transformés en pierre pour avoir osé regarder les Gorgones. Même des oiseaux égarés n’avaient pu échapper à ce fatal destin, ils étaient devenus de petits cailloux noirs.

Le regard du jeune homme s’arracha à la contemplation de ce paysage inhospitalier et il scruta son bouclier. Il y vit le même triste spectacle, et bientôt il aperçut aussi les Gorgones.

Leurs horribles crânes ornés de serpents à la place des cheveux inspiraient la terreur, bien qu’elles-mêmes soient endormies auprès du lac.

« N’hésite pas », souffla la douce voix de Pallas Athéna : « celle du milieu est Méduse ».

Persée descendit jusqu’aux monstres endormis. Les reptiles, ayant flairé l’odeur d’un étranger, se mirent à siffler en se dressant contre le gêneur.

Après un regard au bouclier le jeune homme visa sa future victime, leva son épée acérée et d’un seul coup la décapita.

Un cheval ailé, Pégase, s’échappa de la gorge tranchée et disparut dans les nuages, à l’intense surprise du héros.

Il restait maintenant à emporter la tête. Elle était si grande que le jeune homme doutait de pouvoir la faire entrer dans son sac, même en sachant que celui-ci était magique. Mais le petit sac avala le fardeau comme un galet et ne changea pas de poids. Chargé de son butin, Persée frappa le sol de ses talons et s’envola.

Le battement des petites ailes éveilla les deux autres montres, les sœurs immortelles. Elles regardèrent autour d’elles et, apercevant leur sœur morte, elles se déchaînèrent. Elles s’élevèrent à leur tour dans les airs et tourbillonnèrent au-dessus du lac dans l’espoir de retrouver l’ennemi. Leurs serpents ondulaient et se dressaient de façon menaçante. Mais, grâce au casque, Persée était invisible, et c’est en vain qu’elles sillonnèrent le ciel : elles ne purent le retrouver. C’est ainsi que le héros leur échappa…

Impatient de surprendre sa mère et le roi, il vola longtemps. Porté par les sandales ailées, il allait bientôt atteindre son but. C’est alors qu’une terrible tempête s’empara de lui et l’emmena dans la direction opposée.

Il lutta contre le vent, mais celui-ci était déchaîné et le rejeta sur la côte d’Afrique. Epuisé, il se coucha sur l’herbe. Ses yeux le piquaient et tout son corps lui faisait mal. Il aurait bien aimé se reposer.

« Que fais-tu là ? » tonna une voix au-dessus de lui.

C’était le géant Atlas, debout au sommet d’une montagne, les jambes profondément enfoncées dans la terre.

« Laisse-moi rester ici », demanda le jeune homme fourbu, « je vais me reposer un peu, je partirai ensuite ».

« Tu peux t’en retourner d’où tu viens », grogna Atlas en l’examinant avec méfiance. « Peut-être es-tu venu chercher les pommes d’or, qui sait ? Va-t-en immédiatement ».

Persée se fâcha et répondit :

« Je vais te récompenser de ta bonté ! » Et, détournant le visage, il sortit de son sac la tête de Méduse.

A cette horrible vue le géant se transforma en un énorme rocher et sa barbe ainsi que ses cheveux devinrent des bois et des taillis. La montagne se mit à grandir jusqu’à ce qu’elle supporte le ciel sur sa crête. De nos jours, elle s’élève encore en Afrique et s’appelle Atlas.

Le héros referma son sac, se coucha et dormit d’un sommeil lourd jusqu’à ce que les rayons d’un soleil brûlant l’éveillent. Il n’y avait pas la moindre brise et Persée avait hâte de rejoindre sa mère. Il reprit son vol. Tandis qu’il voyageait ainsi dans les airs, des gouttes de sang tombèrent dans son sac. Dès qu’elles touchaient le sol, elles se transformaient en serpents venimeux qui, depuis cette époque, prolifèrent en Afrique.

Il avait déjà parcouru un long chemin lorsqu’il vit sur la terre une foule d’hommes qui couraient. Tous quittaient précipitamment le rivage comme s’ils avaient fui un raz de marée. Persée descendit, se mêla à la foule et demanda ce qui se passait.

« Le malheur a frappé notre pays », répondirent les gens heureux d’épancher leur cœur. « Notre reine Cassiopée s’est vantée d’être plus belle que toutes les nymphes de la mer. Aussi Poséidon a-t-il imaginé une punition pour tout le royaume. Chaque jour, un horrible monstre sort des eaux, détruit nos troupeaux et avale quelques personnes. La princesse Andromède elle-même n’est pas épargnée, c’est aujourd’hui son tour d’être sacrifiée. Elle vient d’être emmenée sur le rocher, nous l’avons accompagnée, mais maintenant nous nous dépêchons de fuir pour ne pas la voir périr. Bientôt l’affreuse bête va sortir des vagues ».

A cette nouvelle Persée se précipita vers la côte et s’envola au-dessus de la mer. La jeune fille était enchaînée aux récifs sous les regards de ses parents qui ne pouvaient quitter leur enfant bien-aimée.

Soudain l’océan vibra et se mit à bouillir. Un ignoble animal sortit du fond de la mer et, écartant les vagues, montra son corps aux écailles visqueuses. Andromède poussa un cri tandis que ses parents désespérés se mettaient à se lamenter sur la plage. Le monstre nagea vers le rocher où la jeune fille couvrait ses yeux terrifiés de ses mains tremblantes.

Alors le héros s’abattit sur la bête qui tentait de happer son ombre sur la mer. L’épée acérée transperça le serpent marin mais celui-ci sauta en l’air. Ce n’est que grâce aux sandales ailées que Persée parvint à lui échapper.

Il piqua l’animal encore et encore jusqu’à ce que l’eau soit rouge de son sang. Pourtant le monstre se secouait et continuait à combattre comme si les coups du héros le laissaient insensible.

Ses yeux ensanglantés surveillaient le moindre geste du jeune homme. Ce regard rappela à Persée la tête de Méduse. Il la sortit vivement du sac et la lui montra. L’effet fut immédiat : l’adversaire invincible fut changé en une pierre qui aussitôt coula à pic. Un tourbillon marqua l’endroit où la bête s’était abattue.

Andromède découvrit son visage, et son audacieux sauveur la compara en pensée à une étoile du matin qui se serait mise à briller après la tempête de la nuit. Il déposa son sac, son bouclier ainsi que ses armes et il courut délivrer la jeune fille dont la beauté le charmait.

Le roi et la reine s’approchèrent eux aussi pour remercier l’intrépide héros.

« Demande tout l’or que tu veux, prends de l’argent et des pierres précieuses », dit le souverain. « Je te donnerai tout ce que tu veux et j’y ajouterai des esclaves et des pur-sang ».

« Je préfère Andromède à toutes ces richesse », répondit Persée. « Si elle m’accepte pour époux, confie-la moi, je l’aimerai de tout mon cœur ».

La princesse consentit avec plaisir à cette union car elle était tombée amoureuse du jeune homme.

« Je suis heureux », dit le roi, « de marier ma fille à un homme aussi courageux. Tous les trois nous avions tantôt quitté le palais en larmes, et nous sommes maintenant quatre à nous réjouir ».

Le héros ramassa ses talismans et vit avec surprise que les plantes et les petites brindilles sur lesquelles avait reposé la tête de Méduse s’étaient transformées en pierres. Certaines, tachées par le sang, étaient devenues rouges. C’était du corail et les nymphes de la mer en cultivèrent sous l’eau, où d’épais buissons apparurent.

Persée retourna avec le roi, la reine et Andromède au palais où l’on préparait déjà une magnifique fête pour le mariage. Le souverain offrit à son peuple un grand festin : chaque passant put s’asseoir à une table couverte de nourriture, manger et boire à satiété.

Les notables de la ville festoyèrent au palais avec les membres de la famille royale. Les coupes d’argent tintaient gaiement, l’encens et les fleurs embaumaient toutes les pièces tandis que les lyres charmaient les oreilles.

Soudain, au milieu des rires et des chants retentirent des bruits d’armes et des cris. Une troupe de guerriers fit irruption dans la salle, accompagnant l’ancien fiancé d’Andromède, Phinée. Il l’avait demandée en mariage, mais devant le danger il l’avait abandonnée à la merci du monstre. Maintenant, muni d’une lance il provoquait Persée :

« Je suis venu te faire payer le rapt de la princesse. C’est moi qui suis son véritable fiancé ».

Et, de toute sa force, il jeta sa lance. Celle-ci manqua le héros et alla se planter dans un coussin. C’était le défi. Les hommes de Phinée déchaînés et sûrs de leur force acculèrent Persée contre un mur. Le jeune homme repoussa bravement avec son épée jusqu’à ce que l’arme devienne brûlante entre ses mains. Lorsqu’il vit qu’il ne lui restait plus d’autre issue, il s’écria :

« Que ceux qui sont mes amis se détournent de moi ! » et il sortit du sac la tête fatale. Tous les guerriers s’immobilisèrent, les bras figés.

Alors Persée se mit à la recherche de Phinée. Le lâche, qui cherchait à se cacher, implora sa pitié.

« Tu as été assez brave pour répandre le sang des autres et faire massacrer des hommes pacifiques », dit le héros, « un tel courage mérite une statue », continua-t-il en pressant contre l’infortuné couard la tête de Méduse. Phinée s’immobilisa à son tour ; mais, même lorsqu’il fut changé en pierre il garda son expression effrayée et resta peureusement blotti dans un coin.

Le jeune homme ne resta pas longtemps loin de sa patrie. Il s’ennuyait de sa mère. Bientôt il s’embarqua avec sa femme à bord d’un bateau à destination de l’île qu’il avait quittée en quête d’aventures.

En le revoyant, le roi son beau-père cacha difficilement sa déception : non seulement il était vivant mais il ramenait avec lui une jolie jeune femme.

« Tu n’as même pas rapporté la tête de Méduse ? » lui demanda-t-il d’un ton moqueur.

« Mais si, je l’ai », répondit le héros avec un sourire.

« Je savais bien que tu étais courageux », poursuivit le souverain, « mais je ne savais pas que tu étais un aussi intrépide menteur ! »

« Veux-tu la voir, ô roi ! » s’enquit Persée. « Je ne te le conseille pas, quiconque la regarde se transforme en pierre ».

« Les dieux savent quelle tête tu as tranchée », ricana son beau-père, « celle d’un bélier peut-être ? »

Ces propos mirent Persée en colère et, se détournant, il ouvrit son sac pour montrer la tête au roi. L’incrédule fut aussitôt changé en rocher.

Danaé, ayant appris par les serviteurs que son fils était revenu, vint à sa rencontre et se jeta dans ses bras.

Elle embrassa joyeusement son fils et la femme de celui-ci.

« Méfie-toi du roi », le prévint-elle, « il veut ta perte ».

« Il ne faut plus en avoir peur », répondit le jeune homme et il lui raconta ce qui s’était passé.

Persée devint roi. Il vécut longtemps sur l’île avec sa mère et son épouse bien-aimée.

Pourtant il n’échappa pas à la vieille prédiction. Un monarque voisin l’invita un jour à participer à des jeux de force et d’adresse qui avaient lieu dans son royaume. Le jeune roi accepta, et, pendant leur déroulement, lança un disque si maladroitement qu’il retomba au milieu du public et fracassa le crâne d’un vieillard. Celui-ci n’était autre que son propre grand-père, Acrisios, qui avait autrefois jeté à l’eau sa fille et son petit-fils. Effrayé par la prédiction, il avait secrètement quitté son palais et depuis il errait à travers le monde. Mais le Destin l’avait retrouvé et la prédiction s’était accomplie.

Frappé d’un profond chagrin, Persée l’enterra et retourna dans son royaume.

Il régna longtemps avec sagesse. Les dons magiques furent rendus à Pallas Athéna, mais il garda encore quelques années le sac renfermant la tête de Méduse qui le protégea efficacement contre ses ennemis.

 

Que nous enseigne ce mythe ? Et bien regardons cela ensemble vite fait – oui nous arrivons au maximum accepté par Centerblog dans un même billet ;)…

 

D’abord, quoi que puissent faire les Grecs anciens, qui étaient très superstitieux, du moment qu’un oracle a prédit quelque chose, cela arrivera forcément. On leur enseigne donc, là encore, à croire aux prédictions divines (un oracle prédit au roi Acrisos que son petit-fils allait le tuer et malgré tout ce qu’il a fait pour s’en protéger, il meurt des mains de son petit-fils).

Ensuite on nous enseigne qu’il ne faut pas faire aveuglément confiance et faire attention de ne pas être trompé par des personnes que nous pensons bienveillantes (l’épisode avec le mari de Dané qui a élevé Persée comme son propre fils et qui, d’un coup d’un seul, souhaite se débarrasser de lui car il croit que le dessein de Persée est de lui voler le trône).

Et le dernier point est que ce mythe vante le courage car une personne courageuse est toujours récompensée (Persée séduit la déesse Athéna, en retour il apprend comment vaincre les Gorgones ; il tranche la tête à Méduse, il libère Pégase, en récompense son trophée le protège de ses ennemis ; il sauve la princesse Andromède, il l’épouse).

 

Bisous,

@+

Sab

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15 février 2013

Versailles : Le Château

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Ah que coucou !

 

On ne peut, à mon avis, pas visiter et connaître la France sans être allé au moins une fois dans la banlieue parisienne, à Versailles, pour y visiter la demeure que le Roi Soleil, Louis XIV, a fait construire ainsi que le parc qui l’entoure (pour accéder au site du Château-musée, cliquez ici).

Personnellement je ne l’ai, hélas, visité qu’une seule fois, et j’y retournerais bien volontiers pour voir ce que j’ai oublié la première fois (comme tous les châteaux et les lieux si riches en Histoire, il faut plusieurs visites pour TOUT voir), s’il n’était pas si loin de chez moi… Toutefois, ce n’est pas mes souvenirs que je regroupe dans le diaporama ci-dessous, ce n’est pas non plus, un résumé du site officiel. Non, c’est le Château et une partie du parc tel que nous ne les verrons plus, car il s’agit de quelques cartes postales anciennes (début du 20e siècle) provenant de la collection de ma mère :

 

 

Mais voir le Château en image, lire les informations du site officiel, nos connaissances peuvent toutefois être enrichies par l’extrait du Livre d’Or consacré à Paris et sa banlieue, livre élaboré par Giovanna Magi que je vous conseille d’acheter car il regroupe de nombreuses informations sur notre capitale et sur notre Histoire :

 

Situé au Sud-Ouest de Paris, Versailles fut un modeste village jusqu’au moment où, en 1624, Louis XIII y fit élever un petit château comme rendez-vous de chasse, transformé et agrandi par la suite par Louis XIV. Le château prit son aspect actuel en 1690, après des travaux longs et compliqués exécutés sous la direction de Le Vau, de Hardouin-Mansart et de Le Nôtre, qui s’occupa surtout de l’aménagement des grandioses jardins. En 1682, Versailles prit la place de Paris en tant que capitale du royaume, lorsque Louis XIV y fit transférer le gouvernement, dans le but d’avoir mieux en main la noblesse. A dater de cette année-là jusqu’au 6 octobre 1789, Versailles vécut son moment enchanteur, dans la magnificence et le faste d’une Cour oublieuse des conditions de vie difficiles dans lesquelles était tombé le pays, mais toujours prête à de nouveaux fastes, à d’interminables parties de chasse et à des fêtes grandioses. Le 6 octobre, donc, le Roi Louis XVI et sa famille rentrèrent à Paris dans leur carrosse doré, après qu’un cortège de marchandes des halles avait marché sur Versailles, en une manifestation sans précédent. Le château, privé de sa Cour princière tomba à l’abandon, fut saccagé à plusieurs reprises et dépouillé de nombre de ses œuvres d’art, jusqu’à ce qu’il soit restauré par Louis-Philippe, qui en fit un musée de l’Histoire de France en 1837. Occupé par les Allemands en 1870, il vit le couronnement de Guillaume de Prusse comme Empereur d’Allemagne. Enfin, en 1875, la République y fut proclamée et en 1919 on y signa le traité de paix avec l’Allemagne. Depuis la vaste demi-lune de la Place d’Armes, on jouit de la vue du superbe palais avec ses trois cours successives : la première appelée la cour des Ministres, au fond de laquelle se trouve la statue équestre de Louis XIV ; la seconde appelé la cour Royale, à laquelle avaient accès les carrosses royaux, et la dernière appelée la cour de Marbre, entourée de ce qui fut le premier noyau du château de Louis XIII, avec ses briques rouges qui alternent avec les pierres blanches. De la cour Royale, on peut rejoindre, en passant sous une arcade, la façade occidentale du palais, la plus célèbre et sans aucun doute la plus belle. Elle s’étend sur 680 mètre de la façade, avec les harmonieux jardins qui se déploient devant. C’est à l’architecte Le Vau que l’on doit le corps central en saillie, tandis que les deux ailes qui sont en retrait, créant ainsi un effet d’harmonie et d’élégance, sont de Hardouin-Mansart. Chaque corps se compose de deux ordres, l’ordre inférieur étant à arcatures à bossage, et l’ordre supérieur à pilastres encastrés adossés à de hautes fenêtres. Les deux ordres sont couronnés d’un attique à balustrade, destiné aux appartements des membres de la nombreuse cour, tandis que le corps central et les deux ailes étaient destinés à la famille du Roi et aux princes du sang. De la cour Royale, par l’aile Gabriel dite aussi aile Louis XV, on accède à l’intérieur du palais. Ici se trouve aussi le Musée de l’Histoire, dont les onze salles illustrent les époques de Louis XIII et de Louis XIV. D’ici on peut passer dans l’Opéra, conçu par Gabriel en 1770, pour le mariage de Louis XVI avec Marie-Antoinette : il est de forme ovale, orné de précieuses moulures en bois doré sur fond bleu. Au second plan, la Chapelle, construite d’après un projet de Hardouin-Mansart, de 1698 à 1710, mérite une attention particulière. Comportant trois nefs, elle a des piliers carrés qui soutiennent les arcades, surmontées d’une galerie à colonnes cannelées. Toujours au même étage, on peut admirer les six salons de l’Appartement du Roi, où le souverain recevait la Cour trois fois par semaine, de 6 heures à 10 heures du soir ; l’Appartement du Roi, avec la chambre de la Reine, théâtre des heurts sanglants entre les gardes de Marie-Antoinette et quelques insurgés le matin du 6 octobre 1789. Mais la plus magnifique pièce du palais est certainement la Galerie des Glaces à laquelle on accède par le Salon de la Guerre. Chef d’œuvre de Hardouin-Mansart, qui la fit construire en 1678, elle a 75 mètres de long et 10 de large, et sa voûte a été décorée par Le Brun de peinture célébrant les victoires des Français. Sa célébrité et sa beauté lui viennent des hautes fenêtres qui donnent sur le parc, auxquelles correspondent autant de glaces sur la paroi opposée, de sorte que toute la Galerie est ainsi inondée de lumière, et qu’il semble que la verdure et la paix des jardins pénètrent silencieusement jusqu’à l’intérieur du palais.

 

Les jardins de Versailles méritent un discours à part, car ils sont considérés à juste titre comme le prototype des jardins à la française, avec leur style élégant, jamais excessif bien que riche de trouvailles artistiques et d’invention décorative. Ils furent dessinés par Le Nôtre, de 1661 à 1668, ils couvrent une surface de 100 hectares et sont à la partie intégrante et complément nécessaire du palais. Une géométrie stricte et précise préside à leur réalisation, mais cela ne présente pas pour autant un quelconque danger de monotonie, avec la perspective toujours variée que créent dans tous les coins du parce les parterres, les bosquets, les statues et les fontaines avec leurs jets d’eau. Une fois descendus de la terrasse centrale, nous trouvons le chef d’œuvre de Marsy, le bassin de Latone, représentant la déesse, avec ses enfants Diane et Apollon, qui trône sur des vasques concentriques qui s’élèvent en pyramide. De cette fontaine par la longue pelouse appelée le Tapis-Vert, qui mène au grand Bassin d’Apollon. Ici, Tuby a imaginé le char du dieu traîné par quatre chevaux, qui sort de l’eau en un mouvement impérieux, tandis que les tritons soufflent dans leurs conques pour annoncer l’arrivée du dieu. Derrière ce groupe de sculpture, qui, par son impétuosité et sa majesté est un peu comme la synthèse de toute une époque au cours de laquelle Versailles vécut sa plus grande splendeur, s’étale une vaste étendue de verdure, divisée par le Grand Canal qui s’étire sur près de deux kilomètres, et qui est coupé en sa moitié par le Petit Canal. Plusieurs fois imité au cours des siècles suivants par les Cours d’autres pays, Versailles est le témoignage le plus éclatant du degré élevé de maturité artistique que cette époque sut atteindre.

 

Giovanna Magi

 

Bisous,

@+

Sab

14 février 2013

Hervé BAZIN : L’Huile sur le feu

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose de la littérature du 20e siècle, et plus spécialement un écrivain que j’admire Hervé BAZIN et le roman que je préfère :

 

L’Huile sur le feu

accessible à la lecture/téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : français

 

J’adore ce livre car il se compose de plusieurs histoires :

 

un double drame psychologique nous narrant dans le premier tous les tourments d’une adolescente qui est la malheureuse témoin du déchirement de ses parents, et dans le second les conséquences d’une colère trop longtemps retenue

 

un fait de société où le lecteur voit tous les engrenages et tous les aboutissants d’une guerre perpétuelle dans un couple (on passe par toutes les étapes, jusqu’à la plus terrible)

 

une enquête visant à découvrir l’identité d’un incendiaire

 

Bref, de quoi bien compliquer toute tentative de résumé ;). C’est donc pour cela que je vous fournis le livre…

 

Mais ne vous inquiétez pas, tout se termine relativement bien… enfin, aussi bien que la situation peut le permettre ;)

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

13 février 2013

18 : Merlin se transforme en professeur de sorcellerie…

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Ah que coucou !

 

Les enfants, je suis certaine que vous vous apercevez de l’importance qu’il y a à ne pas communiquer le nouveau prénom de Babeth sur internet, car vous savez comme cela peut être dangereux pour sa sécurité et celle de sa nouvelle famille. Toutefois, si vous voulez savoir lequel elle a choisi, il vous suffit de jouer au pendu pour ceux parmi vous qui savez déjà votre alphabet. Si vous ignorez comment jouer au pendu, demandez à votre papa ou à votre maman de vous expliquer. Mais attention, les enfants, quand le prénom sera découvert, il ne faudra surtout pas le prononcer à cause de tous les espions des sorciers et des sorcières qui vont de monde en monde pour découvrir la nouvelle cachette de Babeth. Alors, les enfants, soyez très prudents ! Tenez secret la nouvelle identité de Babeth ! Ne le dites même pas à votre nain-nain, à nounours s’il n’a pas participé au jeu du Pendu !!

 

Avis au conteur !

Pour le choix du prénom il suffit de prendre celui qui a été choisi par l’enfant, afin de l’encourager à développer son imagination, ce qui, plus tard, l’aidera à développer son intellect.

 

Maintenant revenons à la suite de notre histoire…

 

Y en a-t-il parmi vous qui ne connaissez pas encore Merlin l’Enchanteur ? N’ayez pas peur de le dire, vous êtes encore petits et ne pouvez pas encore tout connaître et tout savoir… Pour ceux qui ne le connaisse pas encore, demandez à ce qu’on vous raconte l’histoire du roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde ! Pour ceux qui habitent en Bretagne, demandez à ce qu’on vous emmène visiter la Forêt de Brocéliande, tenez les enfants, pour montrer à papa et à maman, demandez-leur de visiter le site touristique de cette forêt mythique en cliquant ici

 

Maintenant que vous connaissez tous Merlin, nous allons pouvoir continuer notre histoire…

 

Comme vous vous en souvenez, les enfants, Babeth devant apprendre la sorcellerie afin de pouvoir être capable de se défendre quand elle sera adulte, c’est le plus grand des enchanteurs existants dans tous les mondes qui se chargera de lui enseigner cette matière assez spéciale. Pour cela il a été prévu que Babeth rencontre dans un lieu magique et secret son illustre professeur 2 fois par semaine… et contrairement à ce que nous pourrions croire, Merlin n’emmène pas Babeth à Brocéliande, mais dans une petite grotte dans un pays dont nous tairons le nom, comme vous vous en doutez…

 

Pour les premiers cours Merlin a décidé de laisser Babeth libre de faire tout ce qu’elle voulait ! Inutile d’imaginer la joie de Babeth qui s’en donnait à cœur joie… La grotte passa par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, même Merlin n’échappa pas aux expériences de Babeth et se retrouva plusieurs fois transformé en différents animaux connus et inconnus…

Tout ceci permit à Merlin de juger des aptitudes et des connaissances de Babeth afin de savoir ce dont elle avait besoin d’apprendre…

 

Mais comme vous le savez les enfants, tout a une fin ! Et ce que Babeth prenait pour un jeu, devient, au bout de quelques semaines, un travail d’étude et un apprentissage du savoir… et avec un professeur tel que Merlin… les vacances se terminent très vite comme s’en aperçoit Babeth…

 

Maintenant Babeth ne peut plus apparaître en cours de sorcellerie habillée comme elle le désire. Il lui faut des vêtements longs et amples. Longs parce que ces vêtements, fabriqués dans un tissu spécial, protègent tout son corps des « accidents ». Amples parce qu’il faut qu’elle porte toute une série de plantes dans toutes ses poches afin d’avoir la bonne plante, au bon moment pour faire la bonne potion…

Babeth ne peut plus porter les chaussures qu’elle désire. Il lui faut des chaussures hautes à lacer pour éviter de les perdre lors d’une transformation ou d’une disparition.

Babeth ne peut plus laisser ses cheveux flottés au vent, mais doit les attacher et les mettre sous un chapeau pour éviter les accidents liés au feu ou aux éclaboussures lors de la confection de potion.

Bref, Babeth doit adopter un style vestimentaire bien spécial et qui ne lui plaît pas beaucoup… car au-revoir la belle petite robe fleurie que Maman lui a achetée et qu’elle adore porter… au-revoir aussi ses belles petites sandales à petit talon qui ressemblent à celles que Maman met et qui font envie à toutes ses copines de l’école…

Et pour ajouter à tout ceci, Merlin est intransigeant sur la question vestimentaire ! Babeth doit s’habiller tel qu’il l’exige quand il la fait apparaître dans la grotte pour sa leçon de magie !

 

Au fil du temps, leçon particulière après leçon particulière, Babeth fait de gros progrès en sorcellerie et gagne en puissance, ce qui inquiète un peu la Bonne Fée Marguerite qui, contrairement à Merlin, n’oublie pas que Babeth est une petite sorcière et non une petite fée… donc, une ennemie naturelle…

Oui, les enfants, Merlin fait la même erreur avec Babeth qu’il a fait avec Morgane ! et ceci n’échappe pas à la Bonne Fée Marguerite. Elle décide alors de convoquer Merlin… et là nous arrivons au prochain épisode des Aventures de Babeth, la petite sorcière ;).

 

Oui, les enfants, il est l’heure d’aller faire un gros dodo pour être en forme et pouvoir jouer demain. Alors un gros bisou à Papa, un gros bisou à Maman et au lit !

 

Bisous,

@+

Sab

12 février 2013

Sab et la généalogie

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Ah que coucou !

 

Ca y est ! les dégâts sont réparés et le ménage est terminé ! Oui, mon fichier prévu pour aller en ligne est nettoyé de toutes notes généalogiques ! Maintenant ne sont répertoriés dans l’arbre mis en ligne que les individus ayant un lien reconnu avec un de mes ancêtres. De plus de 16.000 âmes, il n’en reste que 7.530 personnes (après suppression des vivants). De ce fait, je vais maintenant pouvoir me consacrer à nouveau à mes recherches et tenter de retrouver mes ancêtres qui jouent encore à cache-cache dans les actes archivés aux différentes archives départementales ;) !

 

Faire ce ménage a été très bénéfique, car je me suis aperçue qu’il y avait des branches que j’avais mise de côté et qui ne se sont pas développées aussi bien que les autres. Ce week-end prochain je vais donc tenter d’y remédier en me plongeant dans la généalogie.

 

Quoi qu’il en soit j’espère que ce ménage va me permettre de ne plus être interrompue par des questions qui ne touchent pas ma généalogie ;)…

 

Et pour rappel : je confirme par la présente que votre Sab ne connait ni l’espagnol, ni l’italien, même si certains descendants de ses ancêtres sont partis par là !!!

 

Bisous,

@+

Sab

 

PS : demain nous retrouvons nos habitudes ;)

10 février 2013

Sab et la généalogie en ligne…

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Ah que coucou !

 

Comme vous pouvez le constater sur mon arbre mis en ligne le ménage a été jusqu’à maintenant exécuté d’une façon radicale. C’est-à-dire que de 16.000 individus répertoriés sur mon arbre en ligne nous sommes maintenant à 7.334. Quelques centaines vont encore agrandir l’arbre ces jours prochains : à chaque fois que j’aurais un peu de temps libre, je continuerais mon ménage en ajoutant à cet arbre les membres de ma famille répertoriés dans mon fichier initial qui contient plus de 17.000 personnes…

 

Certains posent la question pour savoir pour quel motif je supprime et je fais ce ménage pour un fichier mis en ligne.

 

La première raison est que je commence à en avoir marre d’être interrompue dans mes recherches parce qu’un internaute est le descendant de telle personne qui se trouve sur mon arbre mis en ligne qui n’a strictement rien à voir avec mes ancêtres reconnus ! Les premières semaines, j’avoue que cela me faisait plaisir parce qu’ainsi je pensais pouvoir repérer les descendants de mes ancêtres, tout comme avoir la possibilité de rattacher ces individus, qui, ayant le même patronyme de mes ancêtres, vivaient dans la même localité. Mais à force d’être interrogée sur des pièces rapportées et/ou de constater que ces personnes ne faisaient pas d’autres recherches que celle de copier les arbres généalogiques des autres internautes, ma passion envers ces « pièces » s’est amoindrie pour disparaître complètement. Dorénavant, je tâcherais de trouver le lien les rattachant à ma généalogie par moi-même seulement…

 

Le seconde raison est que de nombreuses personnes recopient les arbres sans même nous avertir de ce qu’elles ont trouvées… résultat, elles avancent sur leurs recherches alors que je patine toujours à un endroit parce que, non informée de l’existence de tel acte ou de tel autre, je n’a pas encore rattaché mes recherches sur une commune sur un membre de ma généalogie. Je veux dire par là que l’ancien fichier ayant toutes mes notes généalogiques, certains en profitaient pour avancer dans leur recherche sans m’avertir qu’un tel de mon arbre était rattaché à mes recherches par un acte datant du tant ! Donc, j’ai supprimé toutes mes notes généalogiques mises en ligne ! Je n’avance pas dans l’ajout de ces individus sur mon arbre : je ne serais plus la seule !

 

J’avertis tout de suite qu’il n’y aura pas de prochain billet avant la nuit de lundi à mardi !

 

Bisous,

@+

Sab

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