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20 novembre 2012

Mythes et légendes de la Grèce antique : La Toison d’Or

Ah que coucou !

 

Qui ne se souvient plus de ce célèbre mythe grec ? Et bien le voici pour vous rafraichir la mémoire :

 

Il y avait une fois en Grèce un roi dont la femme était issue d’une famille divine. ils avaient un petit garçon et une petite fille : Phrixos et Hellê. Le roi Athamas aurait dû remercier les dieux de vivre en paix dans un foyer heureux égayé par deux enfants en bonne santé. Pourtant il n’appréciait pas son bonheur et souhaitait toujours autre chose. Un jour il répudia sa femme et se remaria. C’est ainsi que Phrixos et Hellê eurent une marâtre. Cette dernière détestait les petits, les grondait du matin au soir et les traitait très méchamment. Les enfants l’évitaient en se cachant dans le jardin du palais et, lorsqu’elle ne les trouvait pas, elle se fâchait encore plus et se plaignait au roi.

Cette situation s’aggrava lorsqu’elle mit au monde deux garçons. On aurait eu peine à imaginer les choses cruelles et fausses qu’elle parvenait à raconter au roi à propos de Phrixos et d’Hellê. Elle-même les punissait avec encore plus de sévérité et souhaitait que leur père en fît autant. Effrayée que ses fils aient un jour à partager avec eux les richesses royales, elle se demandait comment elle pourrait faire pour que seule sa descendance hérite de tout le royaume.

Son blanc visage dissimulait de noirs desseins. Enfin, elle décida de tuer les enfants. Sachant que le roi ne le permettrait pas, elle dut préparer longuement et soigneusement son forfait.

Un jour, la reine convoqua les femmes du pays et leur dit :

« Je sais bien vous êtes courageuses et pourtant vous n’êtes pas riches. Vous travaillez, comme vos familles tout entières, et pourtant vous avez du mal à remplir vos greniers de blé. Moi, j’ai découvert un moyen de tripler la récolte et sera heureuse de vous le révéler. Avant d’ensemencer vos champs, vous devez griller le grain et vous verrez qu’ainsi vos granges pourront à peine contenir la moisson. Surtout ne révélez ce secret à personne, pas même à vos maris, car si vous le faites vous n’aurez rien et les dieux immortels puniront votre indiscrétion. »

Les femmes remercièrent la reine et chacune regagna gaiement sa maison. Déjà, elles imaginaient la richesse sous forme d’un chariot d’or rempli d’épis dorés. Elles furent muettes et rôtirent en secret les semences.

Bientôt les prairies reverdirent mais ce ne furent pas les tiges vertes et minces du blé qui jaillirent du sol, bien au contraire : ce furent les mauvaises herbes et le chardon. Partout la récolte fut perdue et, comme les femmes se taisaient, personne ne sut jamais ce qui s’était passé. Une famine terrible envahit le royaume.

Alors la rusée marâtre conseilla à son époux d’envoyer un messager à l’oracle de Delphes pour lui demander pourquoi les dieux avaient tant éprouvé son pays. Mais, avant que l’homme ne prenne la route, la reine l’appela, et, lui remettant une grosse bourse d’or, lui dit :

« Ceci n’est que la première moitié de ta récompense. Tu auras l’autre si tu fais ce que je vais te demander. Ne va pas à Delphes. Fais seulement mine de partir dans cette direction mais reste dans les forêts. Le jour où tu devrais rentrer de voyage, va au palais et transmets au roi cette prédiction : ‘La famine quittera votre pays et vos champs seront à nouveau fertiles quand vous avez sacrifié aux dieux Phrixos et Hellê.’ »

Enivré par le trésor qu’il tenait entre ses mains, le messager promit d’obéir avec empressement. Il fit semblant de partir et se cacha dans les bois d’où il revint quelque temps après porteur du terrible augure. Mais le roi refusa de s’y plier. La mégère, craignant de voir décelée sa ruse criminelle, souleva la population affamée pour vaincre la résistance de son époux.

« Allez, » s’écria-t-elle, « et forcez-le à suivre les conseils de l’oracle, sinon nous périrons tous de faim. Tant que les enfants seront en vie, la colère des dieux ne s’apaisera pas ».

Poussé par ce discours, le peuple fit aussitôt une émeute autour du palais. Devant les cris et les menaces, le souverain dut céder.

Craignant que les petites victimes ne s’enfuient, la marâtre les enferma elle-même pour la nuit. Le sacrifice devait avoir lieu le lendemain matin.

Le temps parut long à tout le monde : la reine ne parvenait pas à calmer sa joie, le roi rongé par le chagrin ne trouvait pas le sommeil, quant aux enfants, ils se serraient l’un contre l’autre dans l’obscurité et osaient à peine respirer.

Dès que les premières lueurs du matin parurent à l’horizon, la foule envahit la grande place de la ville, espérant qu’enfin la malédiction quitterait leurs champs et que la famine cesserait.

Phrixos et Hellê furent couronnés et menés à l’autel dans le plus grand silence. Le jeune garçon regarda autour de lui pour la dernière fois et leva les yeux vers le ciel. Il vit alors un nuage éblouissant qui grandissait à chaque seconde en se rapprochant de la terre et qui bientôt recouvrit les hommes et l’autel, le dérobant ainsi que sa sœur à la vue des spectateurs. Un bélier d’or sauta de l’éblouissante nuée et s’agenouilla devant Phrixos et Hellê terrifiés. La douce voix de leur divine mère s’éleva alors :

« Mes enfants, je suis venue pour vous sauver. Montez sur ce bélier, et n’ayez pas peur. »

Rassemblant son courage, Phrixos toucha l’animal miraculeux et l’enfourcha en tenant ses cornes. La petite fille s’assit derrière lui sur la fourrure dorée. Aussitôt le bélier s’éleva vers le ciel, les sauvant de la reine démoniaque et du sacrifice.

« Tenez-vous bien ! » dit encore la déesse.

Ils volèrent ainsi à travers le grand silence du matin. L’animal planait comme un oiseau. Sa toison d’or jetait de tels éclats que plus d’un voyageur fut étonné et pensa qu’un nouveau soleil se levait.

Après avoir survolé la terre ils gagnèrent la mer avec ses îlots rocheux et ses bateaux semblables à des taches sur l’eau.

Phrixos enlaça le cou du bélier et prévint sa sœur :

« Sois prudente, ne regarde pas en bas, tu risquerais de tomber. »

Hellê obéit à son frère et fixa ses yeux devant elle sur les nuages qui défilaient. Elle resta ainsi pendant un long moment quand, soudain, il lui sembla que leur monture s’immobilisait entre ciel et terre. Voulant s’assurer qu’ils volaient toujours, elle jeta un regard vers la mer et aussitôt le vertige la saisit. Ses mains quittèrent le pelage doré, elle glissa et tomba dans l’eau profonde après une chute vertigineuse. En essayant de la rattraper, son frère faillit aussi perdre l’équilibre. Tout en se tenant fermement aux cornes il descendit rapidement, mais les vagues avaient déjà englouti l’imprudente. Il ne la revit plus. La mer où l’on retrouva son corps reçut son nom, et fut appelée l’Hellespont.

Phrixos poursuivit son vol tout seul. Vers le soir, il remarqua des montagnes à l’horizon, semblables à une rangée de géants, leurs blancs chapeaux de neige brillant comme des feux à la lueur du soleil couchant. Dans les vallées s’étendait un riche pays. Le bélier d’or se dirigea vers la plus belle ville et se posa sur une verte prairie devant un palais de marbre. Le jeune garçon mit pied à terre et regarda autour de lui.

La vigne enlaçait les piliers de marbre ; quatre tonnelles abritaient quatre fontaines, l’une donnant du lait frais, l’autre du vin doux, la troisième de l’huile précieuse, la quatrième enfin jetait vers le ciel un filet d’eau limpide, froid comme de la glace en été et chaud en hiver.

Pendant qu’il admirait les sources miraculeuses, le roi Aiétès traversa la cour. Il lui parla, lui demanda d’où il venait et l’invita au palais.

Phrixo lui raconta le crime de sa belle-mère, la sinistre prédiction et la perte de sa sœur Hellê. Dès que le souverain eut entendu l’histoire du bélier d’or, il fut impatient de le voir. Le jeune homme l’emmena à la prairie où paissait l’animal. Il brillait tellement que les arbres, l’herbe et les buissons semblaient être dorées eux aussi. Quant au roi, il dut se voiler les yeux avec sa main.

« Je sacrifierai le bélier à Zeus pour le remercier, mais la toison, je te l’offrirai, ô roi. »

L’hôte fut charmé par ce précieux cadeau. Dès que l’immolation fut accomplie, il transporta la toison d’or dans un bosquet dédié au dieu de la guerre, Arès, et la cloua aux branches d’un chêne géant. Puis il demanda à sa fille Médée, qui pratiquait la magie, d’appeler des profondeurs de la terre un gardien pour ce trésor. Celle-ci se mit à faire des incantations et soudain apparut un énorme dragon, rampant parmi les taillis. Son dos était orné d’une crête acérée et dans sa gueule sanglante s’agitaient trois langues empoisonnées. Le monstre s’enroula docilement autour de l’arbre et depuis lors en surveilla l’approche jour et nuit.

Le jeune rescapé vécut chez le roi Aiétès et finit par épouser une de ses filles. Les années passèrent. Phrixos mourut, mais la renommée de la toison d’or s’étendit dans le monde entier. Le vieux roi venait souvent contempler la merveille. Un oracle lui prédit que le malheur frapperait la famille s’il perdait la toison, c’est pourquoi il était heureux d’avoir un gardien aussi horrible.

Bien des fous tentèrent de voler le trésor. Mais ceux qui vinrent à pied moururent dans le sable brûlant du désert qui séparait le royaume du reste du monde. Ceux qui voulurent arriver par la mer périrent noyés pendant leur long voyage.

Quant à ceux qui arrivèrent à bon port, ils n’échappèrent pas au terrible dragon.

Pendant toutes ces années, la Toison d’or illumina le pays du roi Aiétès, semblable au soleil pendant la journée et à la lune pendant la nuit.

Plus tard, elle devait être l’objet de la fameuse quête de Jason.

 

Allez, maintenant la question habituelle : Que nous enseigne ce mythe où nous voyons un roi à qui tout souriait, éternel insatisfait qui répudie (ce que nous nommerions aujourd’hui : divorce de) sa femme divine pour épouser « son contraire » qui mène son royaume à la ruine pour se débarrasser des deux enfants aînés du roi…

 

Nous croyons souvent que l’herbe est meilleure dans le pré du voisin, mais là, les sages grecs nous enseignent que, même si elle est tentante, cette fameuse herbe, elle dissimule des mauvaises herbes parmi ses brins (la seconde épouse répond aux critères de beauté de l’époque avec son visage blanc, mais elle est en réalité très méchante)…

 

Ce mythe enseigne aussi qu’il ne faut jamais désespérer même dans les situations les plus graves (la mère des enfants envoie un bélier d’or pour sauver ses deux enfants du sacrifice).

 

Il enseigne aussi qu’il ne faut pas être trop curieux et douté (Hellê s’imaginant que le bélier ne volait plus, regarde en bas et tombe dans la mer).

 

Il nous enseigne aussi quand nous ne sommes pas heureux quelque part, il ne faut pas hésiter à s’envoler vers d’autres cieux pour y vivre heureux (Phrixo découvrit un pays merveilleux alimenté par des sources magiques où il épousa la fille du roi).

 

Mais ce mythe ne nous enseigne-t-il pas aussi une coutume des grecs anciens : celle de vouloir resté sur les terres qui nous ont vu naître ??? Allez savoir ! ;)

 

La prochaine fois nous verrons ce que nous enseigne le mythe de Jason et Médée

 

Bisous,

@+

Sab

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