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25 juin 2012

Deshuraux, Marie Françoise (1702 – 1775)

55e05c09

 

sa généalogie…

cliquez sur l’image pour l’agrandir

 

Ah que coucou !

 

Dans la commune de l’Aisne, située à quelques kilomètres au sud de Soissons, appelée Arcy-sainte-Restitue, est née le 9 septembre 1702 mon aïeule Marie Françoise Deshuraux dont je vais vous parler aujourd’hui. Elle n’a pas joué un rôle dans l’histoire de France, elle n’était qu’une enfant, qu’une femme, qu’une épouse, qu’une mère, qu’une grand-mère comme de nombreuses autres. Pourtant en parcourant les archives de cette commune d’Arcy-sainte-Restitue, je dois avouer qu’elle m’a plusieurs fois épatée. Si je l’avais connue, je l’aurais adorée même s’il m’aurait fallu faire très attention car elle semblait mener tout son monde, et surtout ses enfants et le pauvre curé du coin, à la baguette…

 

Dans ce billet je vais donc tenter de retracer le fil de son existence avec ce que j’en ai appris sur tous les actes que j’ai compulsés et sur lesquels elle apparaissait, ainsi qu’en me basant sur mes petites connaissances de l’histoire de France…

 

Le jour de sa naissance la France était encore gouvernée par Louis XIV pendant encore quelques années et les historiens vous apprendront, si ce n’est pas encore fait, que la France était ruinée, la misère et la pauvreté étaient courantes chez les gens du peuple. Pourtant chez ce jeune couple (ses parents se sont mariés l’année d’avant sa naissance), rien n’indique que leur vie fut difficile, tout au contraire car, fait rare pour l’époque, ils sont tous les deux lettrés et, d’après la rédaction des actes concernant leurs parents et leurs familles, leurs finances devaient être au beau fixe (j’ai lu dans un des actes que son grand-père maternel, Etienne Chayère, avait participé financièrement à la « modernisation » de l’église du village et avait fait un pèlerinage à Rome). Mais voilà, elle n’est pas encore majeure quand son père décède prématurément le 31 janvier 1716…

 

Des frères, des sœurs, je ne le lui en ai pas trouvé. Donc la voilà, maintenant seule avec sa mère, jusqu’à son mariage en 1718 avec mon aïeul Pierre Drout… Ensembles ils ont eu 11 enfants (les grosses familles étaient monnaie courante à l’époque) dont 5 sont morts en bas âge. Veuve, il a donc fallu qu’elle subvienne seule au bien-être de sa famille…

 

C’est à partir du décès de son époux que j’ai appris à mieux la connaître…

 

Certes, elle avait déjà fait parler d’elle plusieurs fois à cause de ses relations « houleuses » avec le vieux curé du village qui, si j’ai bien compris, voulait cantonner la femme à un rôle de servante et d’usine à fabriquer des petits français contrairement à l’esprit libéré que montrait mon aïeule et ceci malgré l’éducation catholique stricte dont elle a été l’objet. Et en prenant de l’âge, en prenant de plus en plus d’autorité, ces relations continuèrent de plus belles au grand damne de ce malheureux curé, qui, j’avais l’impression, commençait à ne plus avoir son mot à dire…

 

Je crois que ce qui l’avait mise réellement très en colère et qui a fait grimper de plusieurs tons la « gentille » bagarre qui l’opposait au curé, fut qu’elle n’eut pas le droit de signer l’acte de décès de son mari. Mais bon, comme on peut le constater sur l’acte de décès de Pierre Drout en date du 15 avril 1747, elle eut gain de cause et apposa sa croix (chose qui ne s’était jamais faite jusque là) sur ce document officiel…

Mais la hache de guerre ne fut pas enterrée pour autant… et les choses s’envenimèrent même quand elle devint grand-mère…

 

Ayant eu 11 enfants, elle savait très bien comment faire pour accoucher et, de ce fait, aida brus et filles à mettre au monde la descendance quand leur moment fut venu. Cela suscita quelques grincements de dent du curé qui, un jour, explosa, quand il constata que, profitant de sa situation de grand-mère, elle avait ondoyé un de ses petits fils qui, somme tout, semblait fort bien vivant… Là-dessus il rappela à l’ordre mon aïeule qui, suite à cette mise en garde religieuse, décida de poursuivre au lieu de s’arrêter… Et c’est ainsi qu’elle devint sage-femme et qu’elle apprit à lire et à écrire tel que cela était exigé pour avoir le droit d’exercer cette profession. A partir de ce moment, on constate dans les archives qu’il y eut un nombre fort impressionnant d’enfants ondoyés à leur naissance, dont tous les petits enfants de mon aïeule… ce qui a dû énerver le curé plus d’une fois… mais là, il n’en a rien laissé paraitre dans les archives…

 

Elle mourut à l’âge de 73 ans le 14 février 1775 à Arcy-sainte-Restitue… et elle est, je crois, l’ancêtre qui m’a la plus marquée depuis que j’ai commencé mes recherches généalogiques…

 

Bisous,

@+

Sab

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