Christophe : Le Sapeur Camember
Ah que coucou !
Voici la première petite histoire dont le titre est :
La première enfance de Camember
Bisous,
@+
Sab
Le 29 février 1844, fut déclarée à la mairie de Gleux-lès-Lure (Saône-Supérieure), la naissance d’un enfant du sexe masculin, fils d’Anatole Camember, cultivateur, et de Polyminie Cancoyotte, son épouse. L’enfant fut inscrit sous les noms de François-Baptiste-Ephraïm.
Consulté à son sujet, l’aimable et savant docteur Breuvage conseilla de le nourrir exclusivement de charcuterie et de farineux. Grâce à ce substantiel et hygiénique régime, Ephraïm devint rapidement un solide gaillard.
Aussi, dès l’âge de deux ans avait-il assez de vigueur pour tirer, dans le jardin paternel, les plus énormes carottes. Ces dispositions étonnantes n’auraient pas manqué d’inquiéter M. Camember père, si celui-ci avait été le moins du monde superstitieux.
A sept ans, il commença ses études. Mais, dès le début, il manifesta le plus complet dédain pour la lecture. La lettre H fut longtemps, ô prédestination ! la seul qu’il reconnût sans hésiter. On verra plus loin pourquoi nous disons : « O prédestination ! » Mais n’anticipons pas !
Si ces progrès dans les belles-lettres étaient plutôt lents, il avait, par contre, à force d’application, acquis les talents naturels aux singes et dont il profitait pour se livrer avec ardeur à l’ornithologie, à laquelle il consacrait les nombreux loisirs qu’il savait se créer.
Mais, comme il sacrifiait généralement ses fonds de culotte à cette science remarquable, sa vocation se trouva contrariée par M. Camember père, dont l’intelligence, obscurcie par le terre-à-terre des occupations agricoles, ne comprenait rien aux spéculations scientifiques.