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Bienvenue chez Sab

5 septembre 2012

Mythes et légendes de la Grèce Antique : Fondation de Thèbes

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Illustration réalisée par :

Zdeněk Sklenář

 

Ah que coucou !

 

« Fondation de Thèbes »… de quelle ville s’agit-il ? de la Thèbes égyptienne qui est devenue Louxor ? ou de la Thèbes grecque ? En effet, malgré que Eduard Petiška nous narre les mythes et légendes de la Grèce antique, nous pouvons avoir ici un doute car nous savons tous qu’à dater d’Alexandre le Grand, les pharaons d’Egypte étaient grecs…

 

 

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(pour savoir où Thèbes se trouve,

cliquez sur la carte ci-dessus

et vous apercevrez Thèbes entourée en rouge)

 

Et bien, il s’agit là bien de la Thèbes grecque dont nous allons connaître aujourd’hui la légende…

 

La Fondation de Thèbes

 

 

Il y avait une fois un roi nommé Agénor, qui régnait sur la cité phénicienne de Sidon. Sa fille Europe était réputée pour sa beauté dans le monde entier, non seulement chez les hommes mais aussi chez les dieux. Zeus lui-même, le roi des dieux, en tomba amoureux.

Un jour, tôt le matin, la ravissante Europe partit en promenade avec ses suivantes à travers les prés fleuris qui bordaient la mer. Les jeunes filles ramassèrent des fleurs, puis elles s’assirent à l’ombre des arbres pour tresser des couronnes. Lorsqu’elles levèrent les yeux de leur travail, elles poussèrent un cri de surprise : un magnifique taureau, d’une blancheur éblouissante, paré de petites cornes limpides comme du cristal, les regardait.

Il avait un air si doux que bientôt Europe et ses compagnes oublièrent leur frayeur. La princesse lui tendit un gros bouquet tandis qu’on ornait ses cornes de guirlandes.

Le taureau gambada sur ses sabots brillants, baissant le cou et s’agenouillant devant la jeune beauté comme pour l’inviter à monter sur son dos. En riant, elle enfourcha l’étrange animal et invita ses suivantes à faire de même.

Mais le taureau ne les attendit pas, il se leva et, emportant Europe, alla droit dans la mer.

Europe, terrifiée, gémit et pleura mais cela ne la sauva pas. Sa monture gagnait le large et bientôt elle ne vit plus la côte ni les jeunes filles qui criaient. Il n’y avait autour d’elle que la mer.

Le soleil se coucha, les premières étoiles s’allumèrent dans le ciel, se reflétant dans la mer, et le taureau nageait toujours avec sa proie sur le dos. Dans l’obscurité apparut l’ombre d’une côte inconnue. La bête gagna la terre, il déposa doucement sa captive sur l’herbe et disparut.

La déesse de l’amour, Aphrodite, sortit alors des chaudes ténèbres de la nuit et la consola :

« N’aie crainte », lui dit-elle avec douceur, « il ne te sera fait aucun mal. Zeus, roi des dieux, s’est changé en taureau pour t’enlever, car il est amoureux de toi. Ton nom sera immortalisé : la terre qui t’accueille le portera ».

C’est ainsi qu’Europe vécut avec Zeus, cachée dans une contré lointaine. Son père, le roi Agénor, la pleura beaucoup. Il envoya des messagers pour tenter d’avoir des nouvelles de la princesse disparue, mais en vain. Personne ne lui donna le moindre espoir.

Alors il appela son fils Cadmos.

« Va, » lui dit-il, « retrouve ta sœur et ramène-la moi ; cherche dans le monde entier et apaise mon chagrin : ne reviens pas sans elle ! »

Le prince convoqua ses plus braves guerriers, choisit ceux qui l’accompagneraient et se mit en route à la recherche de la jeune fille.

Il erra dans les pays connus, dans ceux qui l’étaient moins et même dans ceux qui lui étaient tout à fait étrangers. Tout le long du chemin, il interrogea les gens mais personne n’avait vu Europe. Il traversa beaucoup de frontières, passa à gué beaucoup de rivières, mais en vain.

Un jour, Cadmos et ses compagnons perdirent leur chemin et se retrouvèrent sur une étrange route. Ils la suivirent et, longtemps après, rencontrèrent un voyageur. Ils lui demandèrent où menait le chemin et apprirent que c’était celui de Delphes.

« Je vois que vous venez de loin, » dit l’homme. « Peut-être cherchez-vous l’aventure, peut-être recherchez-vous quelqu’un. Qu’importe, lorsque vous arriverez à Delphes, prenez conseil de l’oracle. Ce sont peut-être les dieux eux-mêmes qui vous ont montré cette voie. »

Cadmos se réjouit. Il avait entendu parler de Delphes depuis longtemps. La Pythie, prêtresse d’Apollon, siégeait sur un grand trépied au-dessus d’une crevasse de la montagne. Elle respirait les émanations venant du gouffre, puis, intoxiquée par la fumée, criait des prédictions obscures qu’un prêtre rassemblait et interprétait pour ceux qui étaient venu prier l’oracle.

Cadmos remercia le voyageur et poursuivit son chemin. Lorsqu’il arriva à destination, il questionna la diseuse d’augures et obtint cette réponse :

« Ne cherche pas ta sœur et ne retourne pas chez toi. Tu rencontreras une génisse qui n’a jamais connu le joug dans une prairie isolée. Suis-la. A l’endroit où elle s’arrêtera pour se reposer, fonde une ville et nomme-la Thèbes. »

Cadmos s’inclina devant la volonté des dieux. Il chercha avec ses compagnons le pâturage évoqué par la prêtresse. Il le trouva bientôt, ainsi que la jeune vache qui broutait l’herbe gorgé de sève. A sa suite ils traversèrent un torrent et de larges plaines.

Enfin elle s’arrêta, jeta un regard au prince et à sa troupe, leva la tête et poussa un long meuglement. Lorsque la génisse se fut lentement couchée, le jeune héros tomba à genoux et embrassa avec ferveur cette terre étrangère qui était devenue la sienne. Puis il envoya ses guerriers à la recherche d’eau de source pour faire un sacrifice.

La forêt dans laquelle ils venaient de pénétrer n’avait encore jamais connu le tranchant de la hache. Aussi durent-ils se frayer un chemin à travers les buissons en suivant le murmure de la rivière.

Soudain une source, abondante et limpide, jaillit d’un rocher, sautant sur les pierres humides et donnant une agréable sensation de fraîcheur. Ils s’agenouillèrent pour recueillir le précieux liquide.

Tout à coup, un épouvantable fracas se fit entendre, provenant d’une grotte dissimulée dans le roc, Le taillis s’ouvrit devant un gigantesque dragon recouvert d’écailles, avec une crête ensanglantée qui se dressait de sa tête à sa queue. Les yeux du monstre jetaient des flammes et l’animal tout entier semblait l’incarnation du mal.

Il ouvrit grand ses mâchoires, découvrant trois langues énormes et trois rangées de dents, puis il cracha dans leur direction son haleine pestilentielle. Ceux qui survécurent, il les écrasa de son corps et les lacéra de ses griffes.

Le soleil atteignait le zénith et raccourcissait ses ombres, mais les compagnons de Cadmos ne revenaient pas. Cadmos s’inquiéta alors de leur absence. Il craignit qu’un sort malheureux se soit abattu sur eux, aussi prit-il son glaive et sa lance pour partir à leur recherche. Il trouva le sentier pratiqué à travers le taillis et atteignit le rocher où naissait la source. C’était là que gisaient ses camarades, massacrés par le terrible dragon qui secouait sa fête de façon menaçante au-dessus de leurs corps inertes.

Le jeune héros regarda courageusement les yeux injectés de sang du dragon et s’écria :

« Mes fidèles amis, je serai votre vengeur ou votre compagnon dans la mort ! »

Il se baissa, ramassa un énorme fragment de roche et le jeta sur le monstre. Un tel coup aurait sûrement fracassé la plus solide des murailles, pourtant elle ne fit aucun mal au dragon : le rocher glissa sur sa carapace d’écailles et ne fit qu’accroître sa fureur. Il se cabra contre son adversaire, mais Cadmos le piqua de sa lance, qu’il parvint à faire pénétrer sous sa peau. L’animal tourna la tête, mordit la lance et la cassa.

Mais il ne put en retirer la pointe, solidement plantée dans sa chair. Fou de douleur, le dragon attaqua à nouveau son ennemi. Il ouvrit la gueule pour tenter de tuer le héros de son souffle empoisonné.

Ayant percé ses intentions, le jeune homme se cacha précipitamment derrière un gros arbre. Il prit une autre lance et l’expédia dans la gorge de l’animal avec une telle force qu’il cloua le monstre à un chêne voisin. Celui-ci parvint en se secouant à déraciner l’arbre, le sang se mit à gicler de sa gueule et en un instant l’herbe, la mousse et les feuilles, tout devint rouge.

En agonisant, il écrasa de sa queue, qui battait de droite et de gauche, quelques buisons, puis ce fut le silence.

Pendant que, plein d’étonnement, Cadmos examinait le gigantesque cadavre, la déesse Pallas Athéna descendit du ciel.

« Sème les dents du dragon », lui ordonna-t-elle.

Le héros retourna la terre avec sa lance et planta dans les sillons les trois horribles mâchoires de la bête.

Soudain les mottes de terre se mirent à bouger et l’argile fut percée par des glaives, des lances, des casques, des têtes, des cous, des poitrines et des bras brandissant des armes. Toute la plaine se remplit de guerriers.

Cadmos, effrayé par ce cortège armé, saisit son glaive lorsqu’un des guerriers l’interpella :

« Ne te mêle pas de notre combat. Il ne te concerne pas ». Et, se jetant sur son plus proche voisin, il le transperça d’un coup de lance.

La bataille s’engagea sous les yeux de notre héros. Ce fut l’inévitable massacre. Pouvait-il en être autrement alors qu’ils étaient nés des dents du dragon, fils d’Arès, dieu de la guerre ?

La plaine était jonchée de cadavres. Il n’y eut que cinq survivants dans cette multitude et ils firent la paix. Ils étaient forts et braves car ils avaient défendu leurs vies dans un combat.

C’est avec eux que Cadmos fonda la ville de Thèbes.

 

Que nous enseigne cette légende ? la véritable histoire de la fondation de Thèbes ;) ?

 

Nous savons tous qu’une légende est faite pour enjoliver la vérité… pour laisser croire au Thébains qu’ils étaient tous des descendants de valeureux guerriers qui avaient la force d’un dragon (vu qu’ils sont nés de la mâchoire du dragon), mais qu’ils n’ont pas tous des liens de parentés avec Cadmos, le prince fondateur… Cette légende nous apprend aussi pourquoi nous nous trouvons aujourd’hui sur un continent nommé « Europe » ;)… car nous sommes sur la terre où la princesse Europe, kidnappée par Zeus, a été mené et où elle a vécu jusqu’à sa mort…

Certains pourrait confirmer que cette image du taureau, au temps des Grecs anciens, personnifiait la virilité – il est donc logique que Zeus se soit transformé en taureau… et que seule la princesse l’ait « enfourché »… mais cette image est-elle l’ancêtre de celle d’un prince charmant et son destrier blanc qui vient sauver une princesse ? il faudra y réfléchir ;)…

 

Dans un sens il s’agit là de deux belles histoires… dommage qu’elles ne soient pas réelles ;)… car la réalité est moins… comment dire ??? moins enjolivée.

 

Bisous,

@+

Sab

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4 septembre 2012

La généalogie du Soleil…

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Ah que coucou !

 

Aurions-nous trouvé l’origine de l’étoile la plus importante ? C’est ce que révèle le communiqué de presse publié par le CNRS (pour y accéder, cliquez ici). Assez étonnante cette nouvelle-là, n’est-ce pas ? car cela semble scientifiquement impossible à étudier : le soleil était éloigné de notre planète et étant d’un accès impossible car trop « chaude », le résultat de cette recherche ne peut donc être qu’un résultat supposé et non un résultat ferme et définitif…

 

Quoi qu’il en soit, d’après leur nouvelle théorie, l’Univers est supposé alors être plus âgé que ce que nous pensions (si nous suivons leur logique). En effet, si nous admettons que notre soleil est né d’une étoile plus importante disparue naturellement, il faut rajouter quelques milliards d’année entre le « Big bang » et la naissance de notre système solaire… ou alors la théorie du « Big Bang » n’est qu’une erreur… enfin, un peu compliqué quand-même, cette affaire-là ;)…

 

Mais voici donc à nouveau matière à recherche pour les prochaines années, voir les prochains siècles ;)

 

Bisous,

@+

Sab

3 septembre 2012

Edgar Allan Poe : Scarabée d’or

Edgar Allan 

Poe

 

Ah que coucou !

 

Allez, une petite nouvelle traduite par notre Charles Baudelaire national pour remettre nos neurones en mode « MARCHE »…

 

Je vous propose donc la nouvelle suivante tirée du livre Les Histoires extraordinaires :

 

Le Scarabée d’or

Accès au téléchargement et/ou à la lecture en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : Français

 

Serez-vous capable de résoudre l’énigme et de trouver le code sans l’aide de Legrand ?

Legrand, ce mauvais dessinateur réputé, qui dessine sur un parchemin un scarabée reconnu par son visiteur comme étant un crâne de mort… Legrand, ce fou réputé, qui se serait fait mordre à la tête par le scarabée d’après les dires de son serviteur Jupiter… Legrand, ce génial, qui réussit, malgré les sarcasmes, a découvrir le fabuleux trésor du pirate Kidd qui était caché depuis plusieurs siècles…

Mais Legrand a-t-il réellement découvert toutes les réponses à cette formidable énigme ? Ne reste-t-il pas des questions restées « sans réponse » ? Vous le découvrirez en lisant ces quelques pages…

 

Bisous,

@+

Sab

1 septembre 2012

8 septembre 1912 : Page 12 (3/3)

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Il y avait autrefois, dans les armées du Roy, un vaillant capitaine qui s’appelait Colin Maillard. Toujours le premier aux assauts et dans les combats, il s’était fait une réputation de bravoure qui était devenue légendaire.

 

 

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Or, dans une bataille qu’un jour il livrait à des ennemis supérieurs en nombre, il fut aveuglé par un coup de feu.

 

 

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Aussitôt il porta les mains à ses yeux et, comme la douleur qu’il ressentait était excessive, un soldat qui se trouvait près de lui s’empressa de tremper son mouchoir dans l’eau claire et l’appliqua, en le nouant par derrière, sur les paupières meurtries de son capitaine.

 

 

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Tandis que ces premiers soins lui étaient prodigués, les hommes qui composaient sa troupe avaient battu en retraite, et un officier ennemi ayant vu son terrible adversaire mis hors combat, s’approcha de lui, à l’effet de le faire prisonnier.

 

 

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Colin Maillard, les yeux bandés et réduit à l’impuissance, ne put que se résigner à son sort. Alors l’officier ennemi le fit conduire sans tarder sous la tente de son général en chef et lui dit : « - Maintenant que tu ne vois plus, nous n’avons plus rien à craindre de toi ; d’ailleurs tu es à présent en notre pouvoir. »

 

 

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Ce à quoi Colin Maillard répondit : « - Je suis votre prisonnier,, soit, mais sachez que ma cécité ne m’empêche pas de discerner un allié d’un ennemi. « - Oh ! oh ! fit l’autre, c’est beaucoup s’avancer, l’ami ; je veux tenter l’expérience. Que tu devines qui te touchera et que tu me donnes ensuite une somme convenable, et je le promets de te rendre la liberté. – Marché conclu », dit l’intrépide blessé.

 

 

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Retourné et les mains derrière le dos, Colin Maillard attendit que quelqu’un vînt vers lui. Alors un officier appartenant à l’état-major ennemi, et dont le dolman était constellé de décorations, s’approcha du captif, mais au cliquetis des crois, Colin Maillard l’identifia bien vite.

 

 

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« - C’est l’aide de camp, s’écria-t-il. – Bravo ! fit le chef, tu es prompt et précis dans ta réponse ; ainsi que cela t’a été promis, tu vas être reconduit séance tenante auprès de tes soldats. »

 

 

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Ainsi fut fait. La somme exigée fut versée, et Colin Maillard, ramené au camp, fut porté à l’ambulance où on lui prodigua les soins que nécessitait sa blessure. Mais cette aventure fit du bruit, et tout le soir on en parla dans les salons du Roy.

 

 

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Les dames de la cour, toujours en quête de nouveaux jeux de société, créèrent le jeu de colin-maillard : il s’agissait, les yeux bandés, de dire le nom de la personne que la main parvenait à saisir.

 

 

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Ce jeu fit bien vite fureur et ne tarda pas à répandre dans toutes les sociétés : les enfants s’en emparèrent et il devint bientôt universel. Quant au brave capitaine, qui en avait été le parrain…

 

 

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… son infirmité ne lui permit pas de

Carrière, mais son nom n’en est pas

Célèbre et l’aventure dont il fut le héro

Que la postérité en garde la mémoire.

 

[TEXTE MANQUANT à la fin de la cellule :’(]

 

 

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1 septembre 2012

8 septembre 1912 : pages 10 & 11 (2/3)

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Le cirque Caroni, jadis si florissant, est maintenant un établissement de cinquième ordre. Son malheureux propriétaire se rend compte que les belles recettes ne reviendront jamais plus et il se désole ainsi que sa fille Rosette et son clown Badaboum.

 

 

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Caroni est pourtant de première force dans les exercices équestres. Il va caresser son cheval Coco, animal jeune encore, mais moins fringant depuis que l’avoine lui est comptée avec parcimonie et depuis qu’il est forcé de trainer la roulotte à la place d’un vieux camarade mort. Coco semble dire à son maître : « - Trouve un numéro inédit, car tu sais bien qu’il n’y a plus que la nouveauté qui réussit auprès du public. » Du nouveau ! Caroni y songe bien, mais ça n’est pas commode à trouver !

 

 

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C’est aussi l’idée du clown Badaboum. Ce jeune homme de vingt-cinq ans, de son vrai nom Pierre Lefort, est un garçon intelligent et instruit. Il n’avait pas trouvé de position, ses études terminées, et, un jour, las de lutter pour la vie, il allait se pendre, lorsque M. Caroni avait empêché son acte de désespoir et l’avait gardé avec lui.

 

 

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Vêtu, dès lors, d’un vieux costume de clown, et sous le surnom de Badaboum, Pierre amusait le public et était un aide précieux pour M. Caroni. Reconnaissant de ce que son patron avait fait pour lui, il se rendait compte que bientôt le cirque serait saisi et il cherchait un moyen d’éviter ce désastre.

 

 

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Vivant dans l’intimité de Caroni et de sa fille, Pierre n’avait pas tardé à s’éprendre de Rosette, gentille équilibriste, à laquelle il n’était pas indifférent. Mais il n’osait parler de son projet à Caroni, de peur d’empêcher peut-être un mariage plus brillant pour sa fille.

 

 

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Afin de retarder si possible la saisie du cirque, la petite troupe se met en route, un soir, pour une ville voisine et pendant que la voiture roule, Pierre a soudain une idée en regardant une image qui représente un éléphant à la démarche lourde et pesante, Il en fait part à Rosette.

 

 

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Celle-ci, enthousiasmée par l’idée de Badaboum, lui promet sa main s’il réussit et veut bien le seconder dans l’exécution de son plan. Tous deux se mettent au travail et taillent dans de vieilles toiles du cirque hors d’usage, un magnifique complet d’éléphant.

 

 

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Le lendemain, pendant que Pierre habille le cheval Coco avec ce complet, Caroni survient et s’étonne. Pierre lui explique son plan : « - Au lieu d’un éléphant mastoc et lourd comme ils sont tous, nous montrerons au public un animal souple et agile, puisque c’est votre beau coursier qui remplira le rôle. »

 

 

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Très amusé, Caroni oublie pour un instant ses soucis et monte sur la bête. L’éléphant comique rue, saute et piaffe. La répétition est très brillante et fait présumer d’heureuses représentations. « - Le costume d’éléphant sera pour Coco ce que le costume de clown a été pour moi, c’est-à-dire un succès, » explique Pierre.

 

 

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Le brave garçon ne s’était pas trompé. La première représentation avec l’éléphant comique eut un très gros succès qui ne fit que s’accentuer par la suite. Si bien qu’on dut un beau jour refuser du monde, et on augmenta le prix des places.

 

 

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L’argent rentra dans la caisse, les dettes furent payées et le clown Badaboum songea sérieusement cette fois à demander sa récompense. Il pensait bien qu’à présent Caroni lui accorderait la main de sa fille Rosette, mais sa timidité était si forte qu’il n’osait pas parler encore.

 

 

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Un évènement vint le tirer d’embarras quelques jours plus tard. Il y avait dans la ville deux malandrins, anciens forains, qui avaient constaté le succès de l’éléphant comique et avaient projeté de le voler. Ils savaient où on remisait la bête à la fin de la représentation.

 

 

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Mais ce soir-là, Badaboum, après avoir déshabillé le cheval, avait dit à Caroni : « - L’éléphant comique a un gros succès, mais si Coco tombait malade un jour, qui doublerait son drôle ? Nous n’avons pas encore de cheval de rechange.. Si vous m’en croyez, voyons si nous-mêmes nous ne pourrions pas exécuter une scène, moins comique et moins folle certainement, mais présentable néanmoins. »

 

 

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Devant ce raisonnement juste, Caroni et son clown s’étaient placés dans la robe de l’éléphant, lorsqu’on entra dans la remise où ils se trouvaient. Croyant que c’était Rosette qui venait les faire répéter, ils se laissèrent emmener par les deux malandrins que nous connaissons.

 

 

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Ils marchèrent un bout de temps, puis les deux voleurs firent entrer le cheval – car ils savaient parfaitement que l’éléphant était un animal déguisé – dans une écurie qu’ils avaient louée. Mais au moment de déshabiller le cheval, ils s’aperçurent qu’ils ne possédaient pas d’allumettes. «  Bah ! se dirent-ils, fermons la porte à triple tour, dès demain matin nous le débarrasserons de sa robe et déguerpirons avec lui. »

 

 

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Restés seuls, Caroni et Pierre sortirent de l’éléphant et se rendirent compte de leur situation, car ils avaient entendu les dernières paroles des voleurs. Ils étaient enfermés, mais en grimpant le long d’une poutre, ils purent atteindre une lucarne et s’évader.

 

 

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« - Sans toi, Badaboum, notre cheval et son déguisement nous étaient volés. Je te dois une récompense. Que désires-tu ? » dit Caroni au clown, chemin faisant. Pierre s’enhardit alors et demanda à l’écuyer la main de sa fille, qui lui fut accordée de bon cœur. Le lendemain, de bonne heure, les deux malandrins s’aperçurent avec stupéfaction…

 

 

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… que leur écurie était vide. Ils ne s’expliquaient pas comment un cheval avait pu disparaître par une lucarne. « - Il n’y a pas à en douter, dirent-ils, c’était bien un cheval extraordinairement savant. Nous avons raté notre affaire ! » Inutile de dire qu’une heure après ils étaient arrêtés par les gendarmes, sur la dénonciation de Caroni et de son futur gendre.

 

 

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1 septembre 2012

8 septembre 1912 : pages 8 et 9 (1/3)

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Ah que coucou !

 

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je poste toutes les pages restantes de cet illustré ce qui me permettra de vider un peu le disque dur de mon PC avant de scanner le numéro suivant… Donc aujourd’hui il y a 3 billets pour les 5 pages restantes…

 

Parmi celles-ci se trouvent les fameuses pages 8 et 9 (que vous voyez ci-dessus) qui m’ont posé de gros problèmes alors que la solution était toute simple… ce qui me fait poser la question suivante : « Pour quels motifs étranges l’être humain tente-t-il de compliquer une solution qui s’avère être fort simple ? Sommes-nous réellement tous masochistes ???? »

 

En tout cas voici ces 3 histoires (pour les 2 autres, sans présentation ;))

 

Bon courage pour les reconstituer (ne cherchez pas midi à 14 heures ! elles sont aussi simple à refaire qu’il le paraît….

 

Bisous,

@+

Sab

 

 

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« - Voyons, ma petite Blanchette, me dit Mlle Roumiou, il faut avoir plus de courage ! Vous n’êtes plus un Baby, maintenant, car voici que vous allez avoir dix ans ! A tout prendre, votre oncle Camille n’est sans doute pas méchant qu’il en a l’air, et puis, vous finirez bien par retrouver votre oncle Lolo, pour qui vous paraissez avoir une préférence. J’ai cru comprendre que, pour l’heure, il est absent de France, en voyage en Extrême-Orient ; mais il reviendra, et alors, il vous prendra avec lui, et vous serez tran-quille : il faut avoir un peu de patience !

« Et elle m’embrassa pour me donner un peu de courage.

« Mais j’étais toute désespérée.

« Enfin, comme j’étais habillée, mademoiselle me quitta pour aller rejoindre mon oncle, comme il le lui avait commandé, et je demeurai à peu près une demi-heure toute seule, à pleurer, et à regretter les jours passés de ma toute petite enfance qui ne reviendraient plus, pour moi.

« Quand Mlle Roumieu revint, je remarquai qu’elle était tout pâle.

« - Qu’avez-vous ? lui demandai-je.

« - Rien, ma petite !

« - Je parie que mon oncle vous a fait de la peine ?

« Alors elle me gronda :

« - Pourquoi voulez-vous que votre oncle Camille m’ait fait de la peine ? Il faut perdre cette idée préconçue que votre oncle est un méchant homme.

« - Je ne l’aimerai jamais ! fis-je.

« - Comme je vous plains, Blanchette, si vous demeurez avec ces sentiments. Il faut au contraire vous apprendre à le chérir, car vous n’avez plus que lui !

« - Et mon oncle Lolo !

« Elle eut un geste de découragement.

« Puis :

« - En attendant, il va falloir nous dire adieu, petite Blanchette ! fit Mlle Roumieu bien tristement.

« - Nous dire adieu ?... Est-ce que vous allez me quitter, vous aussi ?

« Elle fit oui de la tête.

« Et moi, de me fâcher, lui disant :

« - Vous ne m’aimez plus… personne ne m’aime… que vais-je devenir, si vous ne demeurez plus auprès de moi… avec qui pourrais-je parler de Lucky-Cottage… et de mon papa et de ma maman…

« Et de nouveau mes larmes se mirent à couler.

« - Mon pauvre petit enfant, me dit Mlle Rou-

 

[FIN 1ère colonne]

 

mieu. je n’aurais pas mieux demandé de demeurer toujours avec vous. Mais je ne suis pas la maîtresse, moi ! Votre oncle vient de m’avertir que ni lui ni vous n’étiez assez riches pour garder une institutrice ! Alors, il faut bien que je trouve une autre place pour gagner ma vie.

« - Et moi, m’écriai-je égoïstement, que va-t-il faire de moi. Va-t-il donc me garder constamment avec lui ?

« - Non ! Justement votre oncle vient de me faire part, aussi, de ses projets à votre égard. Il va vous mettre en pension, à Londres ! Demain je partirai pour la France, et votre oncle vous conduira dans quelque Children School londonien, où somme toute, vous serez très heureuse avec des petites filles de votre âge, avec qui vous pourrez jouer tout à votre fantaisie.

« Cette idée de vivre avec des petites filles de mon âge, et surtout de ne pas demeurer avec mon oncle Camille, que décidément j’avais pris en grippe pour de bon, me consola un peu, et je n’éprouvais pas à me séparer de Mlle Roumieu tout le chagrin que j’aurais dû ressentir.

« Pourtant, le lendemain matin, quand, m’ayant habillée pour la dernière fois, elle m’embrassa et que je songeai que de longtemps, longtemps, je ne la reverrais plus, je pleurai bien fort, et, j’étais déjà dans le train, en face de mon oncle, que mes larmes n’étaient pas encore taries.

« Nous arrivâmes à Londres.

« Mon oncle avait sans doute arrêté toutes ses dispositions, car, à la station, il prit un cab, donna une adresse et nous voilà partis à travers la ville.

« Après une course de plus d’une heure, et avoir traversé sur un pont une belle rivière

 

[FIN 2e colonne]

 

que je sus depuis être la Tamise, le cab pénétra dans un quartier fort vilain, très populeux et sale qui était White-Chapel.

« C’était là, dans une noire et étroite ruelle que se trouvait la pension où mon oncle avait projeté de m’enfermer.

« La porte franchie, une petite fille haillonneuse nous introduisit dans une salle obscure et mal meublée, où bientôt, vint nous rejoindre une petite vieille, sèche et maigre, avec un bonnet sale d’où s’échappaient les mèches de ses cheveux grisonnants.

« Elle salua mon oncle, qui lui dit :

« - Miss Shad, voici la petite fille dont je vous ai parlé !

« - Qu’elle est mignonne ! fit Mrs Shad, et elle m’embrassa. Je remarquai qu’elle sentait l’alcool, et que sa joue râpait comme celle de papa, quand il avait oublié, le matin, de se faire la barbe.

« - Comment s’appelle-t-elle ? demanda encore Mrs Shad.

« - Alba Hearth ! répondit gravement mon oncle.

« - Mais non, m’écriai-je. Je m’appelle Blanche Delaire !

« Mon oncle m’écrasa sous un regard terrible et prononça :

« - Vous vous appelerez comme je veux !

« Mais Mrs Shad, passant sa main sale sur me cheveux, d’une voix doucereuse :

« N’est-ce pas la même chose ! (1)

« Puis, regardant mon oncle avec un clignement d’œil dont je ne pus saisir la signification, elle ajouta :

« - Puisque vous devez vivre désormais en Angleterre, ne vaut-il pas mieux anglicaniser votre nom !

« - Oui, fit mon oncle sévèrement et à l’avenir je vous prierai de vous souvenir que vous vous nommez désormais Alba Hearth ! Sans ça…

« Et il esquissa un geste de menace.

« Je baissai la tête, et ne répondis rien.

« Là-dessus, mon oncle, s’adressant à Mrs Shad, dit encore :

« - Alors, vous avez compris, n’est-ce pas, ce que je demande de votre obligeance ?

« - Parfaitement !

« - Je puis compter sur vous ?

« - Certes !

- D’ailleurs, souvenez-vous que mon ami Tom Hurdle me tiendrait au courant, à la moindre… erreur !

« - Votre honneur peut avoir pleine confiance ! répliqua Mrs Shad avec une révérence.

« Et là-dessus, mon oncle me baisa au front, froidement, si froidement que cette caresse me glaça, puis il tourna les talons, après m’avoir dit simplement :

« - Ma chère, tâchez de vous plaire dans cette maison !

« Ah ! Elle n’était guère plaisante, la maison de Mrs Shad. Il y avait une cour qu’on appelait le jardin, et qui avait plutôt l’air d’une

 

(1) En anglais Hearth signifie : Atre.

 

[FIN page 8]

 

 

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puits, tant elle était sombre et humide ; jamais le soleil n’y parvenait, et au milieu, un pauvre tilleul haussait tant qu’il le pouvait ses pauvres petites branches, comme pour monter plus haut que la hauteur des murs et respirer un air meilleur.

« Dans cette cour où Mrs Shad m’introduisit, cinq ou six fillettes de mon âge s’amusaient tristement, et je remarquai qu’elles étaient maigres, chétives, et pâles, aussi, avec des figures moroses et renfrognées.

« Il est vrai que je tombais mal ; la nuit même, une petite pensionnaire de mon âge était morte, et à peine installée, je dus suivre le convoi de cette petite compagne que je ne connaissais point.

« Mais à vrai dire, la pension de Mrs Shad n’était point d’une gaîté folle ; Mrs Shad, pas plus que sa fille miss Dorothea, n’était une méchante femme, mais elles étaient pauvres, n’avaient pas les moyens de se payer une servante, ce qui fait que les élèves étaient obligées de travailler et de s’occuper tour à tour de tous les soins du ménage.

« Comme distraction, on nous conduisait parfois à Victoria Park, et c’était tout.

« Pourtant, je ne m’y ennuyais pas ; tout me paraissait préférable à l’idée d’aller demeurer avec mon oncle Camille, et chaque fois que je voyais arriver à la pension Master Hurdle, que je savais être l’ami de mon oncle, j’avais toujours peur qu’il ne me vînt chercher pour me conduire à lui.

« Pourtant, il n’était pas bien méchant, Master Hurdle, avec sa figure toujours mal rasée, ses grosses besicles, et son nez barbouillé de tabac. Même quelquefois, il m’apportait des bonbons. Une seule fois il se fâcha. Ce fut un jour que, le voyant d’excellente humeur, et tout badin, je lui demandai s’il n’était pas aussi l’ami de mon oncle Lolo.

« Alors, il leva les bras au ciel, fit sa grosse voix et prononça :

« - Miss Hearth, je vous défends de parler de votre oncle Lolo.

« Il y avait à peu près cinq mois que j’étais chez Mrs Shad, quand un matin, c’était il y a tout juste trois jours, miss Dorothea me dit :

« - Alba, mon enfant, vous allez venir avec moi faire une petite course, du côté de la Cité. Cela vous fera du bien !

« Tout heureuse de cette sortie, je courus mettre mon chapeau, et je suivis miss Dorothea.

« Mais au lieu de se diriger vers la Cité, elle prit la direction que je connaissais bien de Victoria Park.

« Nous y arrivâmes bientôt.

« Et là, voici qu’un gentleman, que je ne connaissais pas, et qui paraissait attendre miss Dorothea, vint vers nous, et s’adressant à Miss Dorothea :

 

[FIN 1ère colonne]

 

« - C’est là l’enfant ?

« - C’est elle ! répondit miss Dorothea.

« - All right ! fit-il.

« Puis, s’adressant à moi :

« - Voilà une petite fille, dit-il, qui va être bien contente ! Je suis sûr qu’elle me suivra avec plaisir, quand elle saura que je vais la mener à Paris !

« - A Paris ! fis-je. Non, non, je ne veux pas aller à Paris, si l’on me conduit chez mon oncle Camille !

« - Petite bête ! fit alors miss Dorothea. Ce n’est pas à votre oncle Camille que l’on va vous conduire, mais à votre oncle Lolo !

« Frappée de stupeur, je regardai miss Dorothea :

« - Est-ce possible ?

« Ce fut le gentleman qui répondit :

« - C’est exact ! Je suis un ami de votre oncle Lolo : John Muddy ! Vous ne connaissez pas John Muddy ? Il m’a prié de vous amener à lui, et j’espère que vous n’allez pas faire de difficulté pour me suivre ?

« - Si c’est pour rejoindre mon oncle Lolo, répliquai-je, je vous suivrai jusqu’au bout du monde !

« - Voilà une brave enfant, risposta Muddy. En ce cas, en route !

« - Au revoir, ma petite Blanche, fit miss Dorothea, et soyez toujours sage !

« Et, sans attendre de réponse, m’ayant embrassée, elle fila, ma laissant seule avec ce Muddy, et toute surprise de l’avoir entendue me nommer Blanche, comme autrefois.

« Mais je n’eus pas le temps de m’étonner davantage. Muddy m’avait prise par la main,

 

[FIN 2ème colonne]

 

puis, au sortir de Victoria Park, il héla une voiture et je l’entendis crier au cabman :

« - A Charing-Cross !

« Je savais que c’était le nom d’une station de chemin de fer.

« - Quoi, dis-je, nous allons partir tout de suite !

« - N’êtes-vous pas pressée de voir votre oncle !

« - Mais je n’ai pas dit au revoir à missis Shad, ni à mes petites amies…

« - Bah ! fit-il avec un geste d’insouciance.

« - Et ma malle ?

« - Miss Dorothea l’a déjà fait porter à la gare.

« D’ailleurs, nous arrivions à Charing-Cross.

« Là, comme nous pénétrions sur le quai, un grand garçon, qui fumait flegmatiquement sa pipe, s’approcha de nous, et s’adressant à Muddy :

« - C’est là l’objet ? fit-il.

« - Oui.

« - Tout a donc réussi ?

« - Tu vois !

« - Alors embarque.

« Je sus, pendant le voyage, qu’il s’appelait Paddy.

« Il était très gai, et jusqu’à Douvres, il ne fit que plaisanter et que rire.

« A Douvres, notre train s’arrêta tout juste devant le bateau qui devait nous conduire en France, et, nous allions tous les trois franchir la passerelle, quand un vieillard, passant rapidement près de nous, cria distinctement ces paroles à Muddy, sans même le regarder :

« - Les requins sont dans le port de Calais, et malheur aux thons qui s’y égarent ! Mais la passe de Saint-Valéry est libre et d’Hastings le thon va tout droit à Saint-Valéry !

« A ces mots, Muddy et Paddy se regardèrent.

« Puis, ils virèrent les talons, et, au lieu de s’embarquer dans le bateau, ils m’entraînèrent vers la gare, où, une demi-heure après, ils me firent monter dans un train en partance pour Salisbury. Mais ils s’arrêtèrent à Turnbridge, et là prirent un autre train pour Hastings, où nous n’arrivâmes qu’à la nuit.

« Il fallut donc passer la nuit à Hastings, et ce ne fut que le lendemain, après déjeuner, qu’un bateau de pêche nous conduisit à Saint-Valéry.

« Toutes ces hésitations, tous ces changements d’itinéraire n’étaient pas sans me surprendre un peu. Mais j’étais toute à la joie de revoir bientôt mon cher oncle Lolo et j’avais hâte d’arriver à Paris.

« Il fallait encore coucher à Saint-Valéry, car le train pour Paris était parti quand nous débarquâmes ; mais le lendemain, d’assez bonne heure, m’assura Muddy, nous prendrions le train du matin qui nous amènerait à Paris avant midi.

 

(A suivre.)

 

 

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31 août 2012

8 septembre 1912 : pages 6 et 7

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Ah que coucou !

 

Parce que la mise en page de cette histoire reprend exactement les mêmes spécificités que les pages précédentes, je ne vais pas les remettre ici.

 

Voici donc, suite à ma signature, les images et les textes pour que vous puissiez, vous aussi, reconstruire chez vous ces deux nouvelles pages… ;) – oui, oui, les tricheurs qui commencent à affluer ici avec leur clé USB pour copier mon fichier ;) mdrrrrr !! bossez un peu, vous aussi ;) mdrrrrr !!

 

Bisous,

@+

Sab

 

A_1

A01

Au commencement de l’année dernière, une riche Américaine vint commander à une grande modiste de la rue de la Paix des chapeaux garnis d’oiseaux de paradis, pour elle et ses deux filles, qui étaient invitées à assister au couronnement du roi d’Angleterre. La commande était magnifique. Sa cliente partie, Mme Purchic, la modiste, constata qu’elle n’avait qu’une seule plume en magasin

 

A02

Très perplexe, elle ne savait comment elle allait se tirer de cette affaire, lorsque sa première employée, Mlle Lisette Blanchon, s’offrit d’aller en chercher elle-même, au Congo ou ailleurs, s’il le fallait. En trois mois elle était certaine de faire le voyage et de rapporter le stock nécessaire. Lisette était une Parisienne de vingt-trois ans, débrouillarde et d’une bonne santé. Mme Purchic accepta, lui donna de…

 

A03

… l’argent et lui souhaita bonne réussite. Lisette fit rapidement sa valise et prit le train pour Bordeaux où elle s’embarqua pour le Congo. Arrivée à Boma, à l’embouchure du fleuve Congo, elle prit passage sur un petit steamer qui remontait très avant dans l’intérieur du pays. Après dix jours de navigation, elle arriva à Bonga, au confluent de la Sangha. C’était un centre important. Elle le trouva ravagé par une razzia…

 

A04

… opérée il y avait quelques jours par les fameux Makololos, tribu anthropophage, qui avaient tout pillé et emporté une provision de plumes d’oiseaux de paradis recueillies par les habitants du pays. Ces derniers avaient été tués ou emmenés prisonniers, pour être dévorés par les cannibales. L’administrateur s’était enfui à grand’peine et rassemblait des troupes pour châtier les Makololos.

 

A05

Lisette résolut de se rendre chez ces sauvages et de leur acheter directement, à prix d’or, le stock de plumes volées. Comme le steamer continuait son chemin sur le Congo et que les Makololos habitaient les bords de la Sangha, Lisette acheta au capitaine du bateau un canot à pétrole, des vivres et des munitions. Elles avait remarqué à Bonga deux négrillons du même âge, de la même taille et très intelligents.

 

A06

Connaissant la langue et les mœurs du pays, ils devaient lui être utiles. Elle les engagea, mais comme ils étaient difficiles à reconnaître un de l’autre, elle peignit sur l’un des barres horizontales jaunes, et l’appela Caramel ; sur l’autre, des croisillons verts et rouges, et le nomma Berlingot. Puis, très émue, elle fit ses adieux à ses compagnons de route, qui la saluèrent de leurs hourrahs.

 

A07

Caramel tenait la barre du gouvernail, Berlingot surveillait le moteur. Lisette avait revêtu un costume de flanelle blanche et arboré un masque de velours noir pour garantir son visage des atteintes du soleil. Le lendemain de leur départ ils arrivèrent aux approches d’un grand village nègre d’où partaient des cris, des chants ; c’était la capitale des Makololos. Au milieu des cases, sur une place…

 

A08

… une centaine de noirs dansaient, s’agitaient autour d’un grand feu ; ils étaient à la fin d’un banquet où ils avaient mangé des prisonniers. Leur chef, un sorcier recouvert d’un manteau de plumes, de verroteries, semblait présider la fête. Lorsque le canot accosta, il se leva et s’approcha des voyageurs. A la vue de Lisette, le sorcier hésita, puis s’inclina jusqu’à terre avec des marques de profonde vénération…

 

A09

… en l’appelant « Macouba, ololo ». Les noirs accoururent à leur tour et se couchèrent à terre comme pour l’adorer. Caramel dit à Lisette que tous la prenaient pour une divinité redoutable qu’ils priaient de rester parmi eux, dans le grand Temple. Le masque noir les trompait sur son origine. Malgré le danger de la situation, Lisette voulut profiter de la méprise. Elle laissa Berlingot à la garde du canot et se rendit à leur désir.

 

A10

Elle fut conduite en grande pompe, sur un palanquin de bambou doré, jusqu’au Temple. C’était un vaste cube de terre battue et séchée, percé d’étroites fenêtre et entouré d’une épaisse palissade. Au milieu de la cour s’élevait une sorte d’autel surmonté d’un parasol rouge. Lisette vint s’y asseoir, tandis que, cérémonieusement, le sorcier lui mettait sur la tête une…

 

A11

Attention pour le texte : la partie en fin de cellule est manquante… :(

… coiffure de plumes d’oiseaux du paradis. Des
mations saluèrent l’intronisation de la nouvelle
des Makolols. Chacun de ces derniers vint d
à ses pieds son offrande : plumes merveilleuse des oiseaux de paradis, fruits des tropiques, jatte
etc… Comme l’heure de la sieste approcha le sorcier ferma les portes de l’enceinte et tous se r

[image et texte manquant]

 

B

B01

Le négrillon fit le trajet sans difficulté ; les noirs, pendant la grande chaleur, dormaient comme des loirs dans leurs cases. Caramel apporta quatre carabines à répétition et plusieurs centaines de cartouches. Une fois ces munitions rangées à côté d’elle, la porte solidement verrouillée, Lisette se sentit un peu plus rassurée ; elle déjeuna avec son compagnon et dormit quelques heures.

 

B02

Vers le soir, le sorcier demanda à voir Lisette. Il venait la prévenir qu’une grande fête se préparait en son honneur pour le lendemain, qu’un festin y serait donné et que les captifs de Bonga seraient immolés et rôtis sur un signe de la déesse Macouba. Par l’intermédiaire de Caramel la jeune fille fit comprendre au sorcier qu’elle se refusait absolument…

 

B03

… à tout sacrifice humain et qu’elle ordonnait de mettre en liberté les prisonniers en question. Le sorcier, très étonné, l’examinait fixement, le masque noir l’intriguait fortement, il soupçonnait là un subterfuge. Brusquement il s’élança et arracha le frêle objet. A la vue du pâle visage de Lisette, il recula et jeta un cri de triomphe et de haine : « - Malheur à toi…

 

B04

… s’écria-t-il, pour nous avoir trompés et profané le temple de la Divinité ! » Et il se retira en la menaçant encore. Derrière lui, Lisette et Caramel barricadèrent la porte de l’enceinte. Décidemment les affaires tournaient mal, il fallait agir rapidement, Caramel reçut l’ordre d’aller au canot prévenir Berlingot de filer à toute vitesse chercher du secours à la…

 

B05

… première station. Cette commission faite, Caramel devait tâcher de savoir ce qui se passait dans le village nègre. Leste comme un singe, Caramel se glissa au dehors et se faufila à plat ventre dans les buissons ; ses rayures jaunes et noires le faisaient prendre pour un boa et à se vue les indigènes s’écartaient de lui avec terreur. Arrivé à la berge du fleuve, il trouva Berlingot…

 

B06

… en lutte avec des Makololos qui buvaient son pétrole à pleins bidons ; le canot était éventré. Berlingot sauta dans une pirogue et, à l’aide de pagaies, fila rapidement, emporté par le courant descendant. Resté seul, Caramel reprit son chemin à plat ventre et arriva au centre du village. Le sorcier haranguait la foule, lui révélait la présence d’une étrangère dans le Temple et proposait d’y mettre le feu sans délai…

 

B07

… pour purifier le Temple et anéantir ses hôtes sacrilèges. Il fit entasser des fagots tout autour de la palissade et y mit le feu. Une grande lueur rouge illumina la forêt, un cercle de flammes entouraient le temple. Lisette et Caramel (ce dernier était rentré aussitôt) s’armèrent chacun d’une carabine et attendirent les événements. La palissade brûlée, les noirs, brandissant leurs sagaies, s’avancèrent à l’assaut du Temple.

 

B08

Des coups de feu réguliers les abattaient à chaque pas ; il y en avait déjà une trentaine tués ; les autres, se protégeant des balles par des bourrées de joncs, arrivèrent au mur du Temple et allumèrent ces fagots. Une fumée épaisse pénétra dans l’intérieur, suffoquant Lisette et Caramel, qui se crurent perdus. Tout à coup une fusillade éclata dans le village, les noirs s’enfuirent en hurlant.

 

B09

Une voix bien connue appela Caramel et Lisette. C’était Berlingot, suivi de l’administrateur colonial et de miliciens qu’il avait rencontrés sur la Sangha. Il lui avait raconté l’étrange situation de Lisette et désigné le campement des Makolols. L’administrateur, qui avait à venger l’agression de Bonga, fit forcer la vitesse de sa canonnière et arriva à temps pour sauver les deux prisonniers.

 

B10

Le village fut rasé et le sorcier pendu à un palmier. Les exécutions terminées, tout le monde remonta dans la canonnière et rentra à Bonga. Lisette, qui n’avait pas oublié le but de son voyage, emportait un stock magnifique de plumes. Après deux jours de repos à Bonga, où elle fut fêtée par la colonie européenne, elle reprit un streamer qui descendait à Bona et Libreville. Quinze jours après, elle s’embarquait pour Bordeaux, où elle arrivait trois semaines plus tard…

 

B11

… avec son précieux ballot et ses deux négrillons. A la gare d’Orléans, toute la maison Purchic l’attendait, Mme Purchic en tête, qui l’embrassa avec effusion. Il restait encore dix jours pour confectionner les fameux chapeaux : ils furent livrés en temps voulu et fort admirés à la cour d’Angleterre. Les frais de voyage de Lisette payés, il resta encore un beau bénéfice à Mme Purchic. Quelques mois plus tard, Lisette Blanchon épousait le fils de Mme Purchic…

 

B12

… très heureuse d’avoir pour bru et successeur une jeune fille aussi intelligente qu’énergique et qui apportait comme dot une provision inestimable de plumes d’oiseaux de paradis. Caramel et Berlingot revêtirent l’uniforme rouge et or des grooms et firent l’admiration des passants. Lisette n’oublia pas son masque noir qui l’avait fait prendre pour la déesse Macouba. Elle l’adopta comme enseigne de son magasin, surmonté d’une belle couronne de plumes d’oiseaux de paradis.

30 août 2012

Mythes et Légendes de la Grèce antique : Orphée

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui, pour nous reposer un peu, je vous propose le mythe grec Orphée, traduit du Grec par Eduard Petiška.

 

Orphée

 

Dans une région de Grèce appelée la Thrace vivait, il y a très longtemps, un fameux aède : Orphée. Il accompagnait avec une lyre et chantait si merveilleusement que personne ne pouvait résister à sa musique. Les oiseaux eux-mêmes l’écoutaient en silence et les animaux quittaient la forêt pour le suivre. Le loup trottait à côté de l’agneau, le renard suivait le lièvre, sans qu’aucun animal cherchât querelle à un autre. Même les serpents quittaient leurs trous et les pierres s’écartaient pour faire un chemin devant Orphée. Ses chansons arrêtaient le cours des rivières et les poissons sortaient de l’eau pour l’écouter…

Les hommes riaient ou pleuraient, selon que le chant était gai ou triste. Ils oubliaient tous leurs soucis. Les dieux, attirés eux aussi par la voix d’Orphée, se rendaient en suivant la Voie Lactée aux endroits où il chantait.

De même les naïades quittèrent les vagues dès qu’elles entendirent les sons mélodieux. Orphée tomba amoureux de l’une d’elles, l’emmena avec lui et l’épousa. La nymphe Eurydice était aussi jolie que ses chansons et pendant quelques temps ils vécurent très heureux. Un jour, Orphée dut s’absenter et Eurydice resta seule. Dans sa solitude lui vint la nostalgie des prairies vertes et douces où murmuraient les rivières et les sources. Là-bas, dans les eaux scintillantes, vivaient ses sœurs les naïades. Eurydice pensait souvent à elles ; aussi décida-t-elle de leur rendre visite. Elle partit en courant chez elle, tant elle était pressée de les surprendre. Elle se hâtait par les raccourcis quand, soudain, elle ressentit une douleur aiguë au pied, qui inonda bientôt tout son corps. A terre, elle aperçut un serpent venimeux qui rampait dans l’herbe. Elle tomba évanouie dans l’herbe. La morsure était mortelle, son cœur cessa de battre. Eurydice était morte, et ni les pleurs de ses sœurs, ni le désespoir d’Orphée, qui était accouru, ne purent la ramener à la vie.

Orphée enterra Eurydice, et, avec elle, toutes les chansons gaies. Tristement il erra par le monde, et ceux qui écoutaient ses nouvelles paroles avaient le visage ruisselant de larmes. , Les feuilles des arbres soupiraient et les bêtes sauvages, les yeux humides, sortaient des profondeurs des forêts

Orphée ne trouva la paix nulle part sur terre : il ne cessait de penser à Eurydice et à la joie qu’il avait perdue. Le temps n’adoucissait pas sa peine. Aussi, après sa longue marche, il décida de descendre sous terre, dans le monde inférieur où s’étendait l’ombre de la mort. Le dieu Hadès et sa femme Perséphone gouvernaient ce royaume des âmes des défunts. Orphée voulait convaincre les dieux des Enfers de lui rendre son Eurydice, de lui permettre d’enfreindre la loi de la mort en la laissant revivre sur terre.

Il marcha vers l’Ouest, car c’était là que se trouvait, cachée sous de noirs rochers, l’entrée du royaume. Il s’avançait inlassablement, mais, ne trouvant rien, crut avoir perdu son chemin et se mit à chanter tristement son amour pour Eurydice.

Les arbres eux-mêmes furent émus : ils lui montrèrent le chemin avec leurs branches et l’herbe, saisie de pitié, courba ses brins dans la direction du monde des ténèbres.

 

Enfin, Orphée vit une rangée de cyprès immobiles et un amoncellement de noirs rochers disparaissant presque dans un épais brouillard gris. Il pénétra dans ce nuage de mort. Soudain, trois paires d’yeux flamboyants scintillèrent devant lui et un aboiement sauvage retentit. C’était Cerbère, le chien à trois têtes, l’effrayant gardien des portes du royaume, capable de reconnaître l’odeur des vivants. Orphée se mit à chanter et les trois gueules ensanglantées se turent. Le gigantesque chien se coucha et laissa passer Orphée. Tout en chantant, celui-ci descendit un sentier escarpé, évitant les endroits d’où jaillissaient des flammes, bien qu’en l’entendant les flammes elles-mêmes se soient raidies et aient perdu de leur éclat.

L’intrépide voyageur se joignit à la foule silencieuse des ombres qui se pressaient sur les rives du Styx. Bientôt apparut la barque menée par le vieux Charon pour faire traverser le fleuve aux silhouettes grises. Orphée sauta à leur suite dans le bateau, mais Charon l’aperçut et refusa de l’emmener sur l’autre rive. Le malheureux Orphée se mit à chanter et fit pleurer le vieux rocher qui ne put se résoudre à l’abandonner. La barque fit la traversée et les âmes des morts allèrent se faire juger. Orphée, lui, partit à la recherche du roi du monde des profondeurs.

Il traversa une prairie hantée par les ombres de ceux qui, durant leur vie, n’avaient été ni bons ni mauvais ; il vit la région bénie des champs Elysées où se réjouissaient les âmes des hommes de bien, et il finit par arriver dans le lugubre Tartare. Les morts s’y repentaient de leurs mauvaises actions dans la souffrance et la torture. Sur le passage d’Orphée, la douleur disparaissait au son de sa voix. Les âmes tourmentées oubliaient leur peine en écoutant son chant. L’ombre du roi Tantale ne pensait plus à l’éternelle faim et à l’éternelle soif auxquelles les dieux l’avaient condamné. Celle de Sisyphe se reposait un moment de son vain travail, qui était de pousser un rocher au sommet d’une colline pour la voir ensuite dévaler la pente… et recommencer éternellement.

Au milieu de ce royaume, assis sur un trône noir, on pouvait voir le roi du monde souterrain, l’impitoyable Hadès. Ses cheveux noirs tombaient sur son front et ses yeux froids brillaient dans sa figure blanche. Perséphone était à ses côtés, sa face blanche émergeant d’un vêtement noir, telle la lune pâle qui apparaît derrière un nuage. Cette vision fit trembler Orphée, mais son amour fut plus fort que sa peur et il se mit à chanter devant les souverains.

Il raconta son amour pour Eurydice et la mort qui l’avait fauchée en pleine jeunesse ; il dit sa peine et son immense chagrin, puis supplia les dieux de lui rendre sa femme. De toutes manières, nul n’échappe au dernier voyage, et ils reviendraient un jour, ensemble, au royaume des morts.

Emus, Hadès et Perséphone écoutèrent son chant.

« J’exaucerai ton vœux », dit le roi, quand Orphée eut fini de chanter. « Eurydice peut retourner parmi les vivants. Mais ne te retourne pas pour voir ta femme tant que tu n’auras pas quitté le royaume des ombres. Si tu la regardes avant d’atteindre la surface, elle retournera dans les ténèbres et disparaîtra pour toujours. »

Orphée remercia chaleureusement, et, sur l’ordre du dieu Hadès, l’ombre d’Eurydice s’approcha doucement pour suivre son mari.

Ils empruntèrent le sentier qui accédait à la terre et remontèrent dans la barque de Charon pour traverser le Styx.

Tous deux, ils s’avancèrent à travers une zone où régnait un silence impressionnant. Orphée marchait devant, essayant d’entendre les pas d’Eurydice. Comme il ne pouvait percevoir aucun bruit, il fut saisi d’une crainte terrible. Il pensa qu’Eurydice avait pu tomber, qu’elle avait pu perdre son chemin ou avoir été frappée par un diabolique coup du sort.

Tout à sa peur, Orphée oublia sa promesse et se retourna. L’image d’Eurydice se brouilla devant ses yeux et sa femme bien-aimée mourut une seconde fois. Comme un dernier baiser, une brise légère toucha le front d’Orphée, le laissant pétrifié d’horreur, tout seul sur le sentier, entouré de silence. Le désespoir submergea Orphée, il courut comme un fou au bas du sentier en appelant Eurydice. Mais ce fut en vain, cette fois, qu’il supplia le rocher de lui faire traverser le fleuve.

Pendant sept jours, Orphée erra le long du Styx, espérant pénétrer encore dans le royaume des morts. Sept jours, il vécut de ses seules larmes ; en vain. Tristement il revint sur terre et se réfugia dans une région montagneuse désolée. Il chanta son malheur aux rochers et au vent. Les arbres des vallées l’entendirent et se mirent en mouvement au son de sa voix. Avant qu’il ait fini, un épais buisson l’entourait. La nudité de la montagne s’était recouverte du vert des fourrés, et des oiseaux sauvages, suivis d’autres animaux, élisaient domiciles dans la nouvelle forêt. Sa chanson atteignait même, grâce au vent, les habitations des hommes, qui, l’entendant, l’écoutaient avec sympathie.

Pendant ce temps, un groupe de Ménades, prêtresse de Dionysos, dieu du vin et de la vigne, se promenaient à travers la campagne. Ivres et à moitié folles, ces femmes surgirent dans le bosquet où Orphée exhalait sa plainte. Ses lamentations mirent en colère les exubérantes prêtresses, et l’une d’elles lui jeta son thyrse, bâton entouré de feuilles de vigne, tandis qu’une autre le visait avec une pierre.

Mais ni le thyrse ni la pierre n’atteignirent l’aède. Saisies de frénésie, les Ménades se mirent l’une après l’autre à ramasser et à lui jeter des pierres, et sous leurs cris la chanson d’Orphée faiblit. C’est seulement alors que les pierres atteignirent leur cible, prenant la couleur de son sang. Il cessa de chanter et il cessa de vivre. Quant aux Ménades, tout à leur œuvre démoniaque, elles massacrèrent aussi les animaux, encore sous le charme, qui entouraient Orphée.

L’annonce de la mort d’Orphée se répandit partout. Non seulement les hommes mais toute la nature furent en deuil. Les arbres perdirent leurs feuilles en témoignage de leur peine, les rochers pleurèrent et le niveau des eaux monta à cause de toutes les larmes versées. Les nymphes des forêts et des eaux dénouèrent leurs cheveux et mirent des vêtements noirs.

L’âme d’Orphée descendit dans le royaume des ténèbres. Cette fois, Charon ne lui refusa pas le passage. L’ombre d’Orphée rejoignait celle des autres morts. Orphée reconnut de loin son Eurydice et se hâta à sa rencontre. Il pourrait maintenant la regarder et même se retourner pour l’admirer : elle ne disparaîtrait plus.

Le dieu Dionysos ne laissa pas ce crime impuni. Il changea les jambes des Ménades en racines, leurs corps en troncs d’arbres et leurs branches furent à jamais secouées par le vent.

Les Muses, déesse de l’art et de la sagesse, enterrèrent le corps d’Orphée. Sa tête, arrachée par les Ménades, flotta avec sa lyre au fil des eaux du fleuve Hebros jusqu’à la mer, où elle atteignit l’île de Lesbos.

Depuis ce jour, les rossignols y chantent le plus merveilleusement du monde et l’île a vu naître des aèdes renommés ainsi que la fameuse poétesse Sapho. Comme elle descendait le cours de la rivière, la lyre d’Orphée continuait à jouer doucement et sa tête murmurait une chanson dont, pour la dernière fois, les eaux et les rives se faisaient l’écho.

C’est ainsi qu’aujourd’hui encore les rivières gardent le souvenir d’Orphée et chantent sa chanson.

 

Que nous apprend ce mythe ?

Une première chose, nous y trouvons la description de l’Après-Mort (les âmes des défunts empruntent la barque pour traverser le Styx afin d’être jugé devant le tribunal – ça ne vous rappelle pas quelque chose ;) ? – après le jugement les âmes vont soit au Paradis représenté par les Champs Elysées, soit dans une zone neutre représentée par une prairie, soit aux enfers où les âmes sont tourmentées.) où les défunts sont regroupés dans un royaume interdit aux vivants et dont les portes sont non seulement dissimulés aux Hommes mais aussi gardées par un énorme chien à 3 têtes.

Seconde chose, nous apprenons aussi quelles étaient la réputation des prêtresses du dieu du vin, assez mauvaise ma foi (« ivres et un peu folles »)

Et pour finir ce mythe nous enseigne que retrouver un mort, le plus simple, est d’être soi-même décédé… Attention, on ne vante pas dans ce mythe le suicide, mais plutôt on cherche ici à consoler ceux qui ont perdu un être cher en l’informant qu’une fois mort, il reverra ceux qu’il aime…

 

Bisous,

@+

Sab

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29 août 2012

Thomas Mann : Tristan

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Ah que coucou !

 

Aujourd’hui je vous propose de changer un peu de langue et de pratiquer votre allemand en lisant cette splendide nouvelle écrite par Thomas Mann en 1903 :

 

Tristan

accessible au téléchargement et/ou lecture en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : Allemand

 

Vous connaissez tous cette histoire médiévale de Tristan & Iseult… eh bien cette histoire a inspiré Thomas Mann pour écrire ce livre (d’où le titre : Tristan). Ne vous attendez pas à du plagiat, ni à une adaptation plus moderne, mais à une réflexion sur les sentiments humains. Nous y voyons l’amour (Spinell & Gabriele, sans toutefois qu’on sache si Gabriele aimait Spinell aussi) et la haine (Spinell & Klöterjahn, époux de Gabriele).

 

Cette histoire se situe dans le sanatorium ‘Einfried’ dirigé par le docteur Leander où sont soignées différentes personnes (on y trouve un général, un écrivain, …) souffrant de maladies différentes (souvent d’origine nerveuse). Dans cet établissement arrive un jour une jeune femme très belle amenée par Mr Klöterjahn que Spinell remarque tout de suite. En liant connaissance avec elle, il apprend qu’elle se nomme Gabriele Eckhof, qu’elle est l’épouse de Klöterjahn avec lequel elle a eu un fils : Anton…

Gabriele est si malade qu’on rappelle son mari à son chevet et… je vous laisse découvrir la suite de cette nouvelle ;)

 

Au cas où vous ignoreriez qui est ce célèbre écrivain du 20e siècle, je vous propose de lire la présentation qu’il a faite en 1929 quand il a reçu le prix Nobel de la littérature (en cliquant ici), à condition que vous ayez révisé votre anglais avant… eh oui… Pour recevoir ce célèbre prix, il faut se présenter… en anglais ;) !!

 

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

28 août 2012

Arthur Conan Doyle : The Adventure of the Dying Detective

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Ah que coucou !

 

Voici une nouvelle aventure de notre héro anglais : Sherlock Holmes tirée de l’ouvrage écrit par Sir Arthur Conan Doyle His last Bow (traduit en français par Son dernier coup)

 

The Adventure of the Dying Detective

Accessible à la lecture et/ou téléchargement en cliquant ici

Format : pdf

(logiciel fourni gratuitement par Adobe)

Langue : Anglais

 

Dans cette aventure nous voyons Sherlock Holmes agonisé suite à une maladie asiatique qu’il aurait attrapée lors d’une enquête sur les docks londoniens. Un seul homme, dans tout Londres, est susceptible de sauver la vie de notre héro. Cet homme n’est nullement médecin mais propriétaire d’une plantation qui, par obligation, fait des recherches sur des microbes qui ont ravagé ses plantations… Mr Culverton Smith – c’est son nom – arrive tout de suite au chevet de Sherlock Holmes quand il apprend, de la bouche du Dr Watson lui-même, que le plus brillant des détectives l’appelle à l’aide. Parviendra-t-il à diagnostiquer cette maladie que Holmes soupçonne être rare et mortelle ? Arrivera-t-il à temps pour sauver Holmes ? et Holmes parviendra-t-il a reprendre l’enquête sur laquelle il était pour aider son ami l’inspecteur Morton ? Le responsable de la mort de Victor Savage pourra-t-il être attrapé et puni avant qu’Holmes ne meurt ? Vous le saurez en lisant cette courte nouvelle palpitante.

Bonne lecture !

 

Bisous,

@+

Sab

 

 

 

Sherlock-

Holmes

27 août 2012

La Gaule…

 

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Ah que coucou!

 

 

 

Nos ancêtres, les Gaulois

Mais sont-ils réellement les ancêtres de TOUS les Français (exception faite de ceux qui sont issus de l’immigration) comme nous le chante Henry Salvador ? Regardons cela d’un peu plus près…

 

Bon, admettons pour commencer que la France s’appelle encore la Gaule et qu’elle n’a jamais subi les invasions successives qui ont construit notre pays. Un petit tour dans l’Atlas et observons la gravure suivante représentant la Gaule avant l’invasion romaine :

 

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Nous voyons du Nord au Sud :

 

1. les tribus belges

2. les tribus celtes (celles que nous avons l’habitude de nommer « Gaulois »)

3. les tribus helvétiques

4. le peuple d’Aquitaine

5. les Romains

6. les Grecs (il ne faut pas oublier les Marseillais ;))

 

et nous voyons que l’Italie du Nord se nomme la Gaule Cisalpine… alors cette carte sensée représenter la Gaule, représente-t-elle vraiment juste la Gaule ou plutôt la France telle qu’elle était au temps des Gaulois ??? Car, qui oserait prétendre que les Romains sont une tribu gauloise ??? tout comme les Grecs, fondateurs de Marseille ???

 

Alors, la Gaule, c’est quoi ? réellement l’ancienne France comme on nous l’apprend à l’école ? De quoi en douter tant que nous croyons que toute l’Italie était le point de départ de l’Empire romain ;)… surtout quand on sait qu’on retrouve des traces de la civilisation gauloise jusqu’en Roumanie ;)… alors les Roumains sont-ils aussi des descendants de Gaulois ??? ;)

 

Ces dernières années, les recherches concernant ce peuple dont l’histoire est difficile à retracer (leur tradition étant orale et non écrite), tend à nous faire croire que les Gaulois ont, eux aussi, envahi la Gaule et les Îles britanniques… ou est-ce l’inverse ? Qui étaient ces Gaulois donc ? Un casse-tête chinois ;) ???

 

En ce qui me concerne, au regard de la géographie de l’époque et si j’admets que mes ancêtres n’ont pas bougé (ce qui, connaissant leurs descendants, m’étonnerait très fortement) entre l’époque de l’ère gauloise jusqu’à celle du XVIIIe siècle, je constate qu’ils sont Belges (Mediomatrices, Verodunois et Suessions) pour la majorité d’entre eux, puis Celtes (Lemovices, Insurbes et Invernes) pour une petite minorité… Alors en tant que Française puis-je affirmer que je suis une descendante pure des Gaulois ? Non ! sauf si les tribus belges peuvent être considérées comme étant des tribus gauloises ;)… ce que je ne crois pas du tout : le mot « celte » étant différent du mot « belge »…

Honnêtement je ne crois pas qu’un Français puisse affirmer que toute son ascendance est gauloise à 100%, surtout avec toutes les invasions que la France a connues durant toute son histoire. Alors pourquoi tenter le faire croire ??? En tout cas moi, je me sens plus proche des Francs que des Gaulois (ne serait-ce que par ma nationalité française qui indique à tout le monde que je suis née dans l’ancien empire des Francs et que, par ce fait, j’appartiens à la descendance de cette tribu germanique, originaire de la Bavière actuelle, et qui a donné son nom à notre pays et à notre ancienne monnaie nationale. D’ailleurs France en allemand se traduit par Frankreich qui signifie mot à mot : l’Empire des Francs : Reich = Empire & Frank = Franc). Oui, oui, j’éclate de rire en entendant les germanophobes prouver sans cesse leur stupidité grossière en affirmant qu’ils sont Français ! mdrrrr !!!!!!! Ce n’est pas possible d’être autant ignares et débiles qu’eux (pour rester polie) ;) mdrrrrrrr !!!! plus, je crois que là, on meurt ;) mdrrrr !!!!!

 

Bisous,

@+

Sab

26 août 2012

8 septembre 1912 : page 5

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Ah que coucou !:

 

Comme vous le lirez, nous abordons ici la partie scientifique de l’illustré où vous vous apercevrez que nos connaissances concernant ces 3 domaines n’ont pas énormément évolué car on ne narre là qu’une explication de base pour jeunes enfants français ;) mdrrrr ! et comme les bases n’ont pas changé ;) mdrrrr !!! nous avons donc cette impression de non avancée scientifique depuis le siècle dernier ;)…

 

Mais comme vous le constatez, avec cette page, les difficultés commencent réellement car de nombreux passages se sont retrouvés déchirés et ont disparus de l’illustré, de plus et cela malgré que nous adoptions les mêmes dimensions de page, nous voilà à devoir redimensionner les images (le type de caractères n’étant pas celui utilisé en 1912 et les obligations du logiciel de traitement de textes nous forçant à adopter une certaine technique qui ne nous permet pas entièrement de reproduire la mise en page originale.

 

Comme vous le constatez ci-dessus, je n’ai pas pu adopter le système de tableau à plusieurs colonnes qui ne permettait pas une aisance suffisante pour refaire au plus identique possible la mise en page telle qu’elle l’avait été faite en 1912… Non, il a fallu jongler avec les insertions de « zone de texte » pour pouvoir insérer les images et donner à nouveau cette impression qu’elles sont inclues dans le texte… Il a fallut aussi insérer des formes existantes, etc. et tout ceci en jonglant avec le format paragraphe pour les marges… Toutefois, je suis parvenue à respecter l’équilibre de la mise en page (ce n’est qu’avec les dimensions des images qu’il y a un ‘hic !’).

 

Bref, pour ceux qui veulent refaire la mise en page :

 

AMUSEZ-VOUS BIEN ! mdrrrr !!

 

Et désolée, mais cette fois-ci je ne peux pas trop vous dire comment vous en sortir, because : nous n’avons pas tous les mêmes logiciels de traitements de texte !

Quoi qu’il en soit je vous souhaite bon courage !!

 

Maintenant question comment vous permettre d’avoir le texte et les images ? Et bien je vais mettre au-dessous de ma signature tout le texte accompagné à la fin par les images qui lui sont liées. A vous de refaire le puzzle ;) !

 

Bisous,

@+

Sab

PS : quant à la page 8 et 9, je n’ai pas encore découvert comment il fallait que je m’y prenne… mais je finirai par trouver ;) !!

 

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Le grillon thermomètre.

 

Parmi les insectes, l’un des ordres renfermant la plus grande variété de types est celui des « orthoptères », qui comprend, depuis les lépismes, fléau des bibliothèques où ils rongent les feuillets, jusqu’aux gracieuses libellules.

L’entomologie assure que cette famille ne compte aucun représentant utile, et que, par contre, on y trouve les insectes les plus nuisibles, notamment les sauterelles et les criquets dont les ravages annuels sont considérables.

Parmi les variétés des orthoptères, le groupe des grillidés présent une particularité curieuse : celle de produire un bruit très caractéristique appelé stridulation, en frottant leurs élytres l’une contre l’autre.

Les cigales, qui appartiennent à la famille des hémiptères, possèdent, elles aussi, un puissant appareil stridulatoire, mais qui consiste dans un appendice styliforme faisant vibrer une membrane tendue à la base de l’abdomen de l’insecte, et que l’on appelle timbale.

Chose curieuse, on a observé que le cri des grillons était soumis à un rythme régulier, et que ceux-ci accordaient synchroniquement leur chant d’un bout à l’autre d’un pays, comme obéissant au bâton de mesure d’un chef d’orchestre invisible.

Mais ce qui est le plus étrange encore, c’est que le rythme de cette chanson, paraît-il, varie selon la température et que le nombre des manifestations sonores du grillon est, ainsi qu’on l’a constaté, en raison directe de l’élévation de la température.

A 15 degré le nombre de ses stridulations est environ de 80 par 120, et chaque élévation de un degré correspond à une accélération de 4 cris. C’est ainsi qu’un observateur, possédant une oreille suffisamment musicale, pourrait mesurer la température rien qu’en écoutant chanter les grillons

 

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Les cailloux du ciel

 

 

Les anciens considéraient les météorites comme des pierres tombées de la lune et la science nia pendant longtemps leur origine. Ce n’est guère qu’à la fin du XVIIIe siècle, grâce à Laplace et à Schiaparelli, que l’on commença à se faire des idées justes sur les origines des météores.

Ceux-ci sont constitués, disent les savants, par les infinités de débris planétaires circulant autour du soleil et qui en pénétrant dans notre atmosphère, s’échappent et se précipitent à la surface de notre globe, soit isolément, soit en pluie, comme par exemple en 1803 à Laigle (Orne) où les météorites tombèrent au nombre de plusieurs milliers dans un rayon de 12 kilomètres.

Récemment, dans une de ses séances, l’Académie des sciences examina des météorites provenant d’une pluie de ce genre, ayant eu lieu en Egypte au moi de [texte manquant] l’an dernier.

 

[texte manquant]

Fin partie gauche

 

ne et sa composition était de 92% de fer et de 80% de nickel.

En arrivant sur le sol groenlandais il avait fait un tel trou dans la terre qu’il fallut employer des vérins hydrauliques pour l’arracher de cette alvéole, et construire un plan incliné pour l’amener à bord du navire Peary.

On s’imagine ce que pourrait produire une pluie de tels cailloux tombant sur une grande cité !

 

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Peinture japonaise

 

Si l’extraordinaire évolution du Japon est toute moderne, et si son rang parmi les nations dites civilisées, tant au point de vue industriel que militaire, date d’hier, il y a plusieurs siècles qu’il peut être regardé comme l’un des berceaux de l’art extrême-oriental.

Dérivé de l’art chinois, il prit peu à peu son caractère puisant son inspiration dans l’observation et l’étude de la nature sous ses formes infinies, tandis que le premier devenait surtout imaginatif et traditionnel.

Un sens étonnant de l’harmonie des lignes et des couleurs fit des Japonais les premiers décorateurs du monde, mais à côté de cela ils sont aussi de merveilleux peintres, ou plutôt dessinateurs, car leur art synthétique s’exprime surtout par le trait et leur peinture consiste en teintes légères d’aquarelle, qui laissent à celui-ci toute sa puissance expressive.

Dès le VIIIe siècle et jusqu’au Xe, sous la période des Foujiwara, il y eut au Japon toute une série d’artistes dont Ros Kanaoka fut la plus remarquable. Mais le grand élan artistique se produisit surtout au XVe siècle avec la période des Askikaga. L’un des plus fameux dessinateurs d’alors fut Kano Motonobon. L’école des Kano s’opposa à l’école de Tosa qui faisait de la peinture japonaise une sorte de miniature rappelant l’art chinois ; le coup de pinceau devint plus libre et plus large, le dessin se transforma en une notation étonnante de la nature à la fois simple ou vivante, qui aboutit aux chefs-d’œuvre d’une suite d’admirables artitstes tels que Souke-Kobon, Hok-Ki, Outamaro et Okousaï.

Les artistes japonais modernes ont gardé les traditions de leurs ancêtres et les peintres du Mikado ont une manière tout à fait originale d’enseigner les secrets de leur art.

Une Italienne passionnée pour la peinture, profitant d’un séjour qu’elle faisait au Japon, demanda à prendre quelques leçons à l’un des artistes les plus réputés du pays.

Celui-ci consentit à lui donner trois leçons :

La première fut pour ainsi dire psychologique. Le professeur parla à son élève de l’état d’esprit où elle devait se mettre pour se préparer à peindre. Il parait qu’on doit avoir l’âme allègre et pleine de confiance.

La deuxième leçon porta sur la façon de respirer : pendant le travail on doit faire des inspirations et des expirations lentes et prolongées, on arrive ainsi à avoir la main sûre et à dessiner des lignes nettes.

Enfin à la troisième, le maître conduisit son élève devant un bambin, l’engagea à l’observer attentivement puis à reproduire ses traits de mémoire.

« Il faut, ajouta-t-il, continuer à observer d’abord, à reproduire ensuite de mémoire. C’est ainsi qu’on devient peintre. »

 

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25 août 2012

Détourner le virus du SIDA pour lutter contre le cancer ???

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Ah que coucou !

 

Pour accéder à l’article, cliquez ici.

 

Bon, est-ce moi qui ai un problème de compréhension à cause de la fatigue ou les chercheurs ont-ils oublié quelque chose dans leur projet… une toute petite chose, certes ! mais qui est toutefois hyper-importante pour moi : le SIDA est une maladie mortelle ;) !!! alors vouloir soigner une maladie mortelle par une autre maladie mortelle, euhhhhh… est-ce prudent ? Bon, il est vrai qu’ils veulent reproduire une spécificité de la maladie du SIDA qui pourrait permettre des meilleurs soins aux malades de cancer, mais n’est-ce pas là jouer encore une fois aux apprentis sorciers tant que nous ne connaissons pas suffisamment le SIDA pour l’éradiquer ??? Si nous étions capables de soigner TOUS les malades du SIDA, l’idée serait brillante et il nous faudrait féliciter chaleureusement l’instigateur de cette recherche ; mais nous sommes actuellement INCAPABLES d’éradiquer cette maladie de la surface de la planète, alors moi je pense que c’est beaucoup trop « casse-couille » car nous ne savons pas réellement ce que cela pourrait entrainer comme mutation chez le malade car on parle quand-même d’insérer un matériel génétique dans le génome des cellules hôtes ! De plus, serions-nous capable de maitriser toutes les phases successives de mutation quand on ignore jusqu’où ces mutations pourront aller ???

 

Soignons déjà à 100% les malades du SIDA avant de vouloir utiliser le virus de cette maladie pour supprimer une autre maladie mortelle afin d’éviter de rendre malade encore plus ceux qui souffrent du cancer ! Soyons humains !

 

Bisous,

@+

Sab

25 août 2012

8 septembre 1912 : Page 4

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Ah que coucou !

 

Ci-dessus la copie écran de la page 4 de ce numéro. Pour recréer cette page vous constatez qu’il s’agit d’un tableau à 3 colonnes et à 9 lignes dont la première les 3 cellules ont été fusionnées en une seule. La police et les marges des cellules sont les mêmes que pour les pages précédentes, seul changement : la hauteur des images… en effet, pour que tout tienne sur une unique page, comme cela l’est pour l’original, il a fallu que je réduise les images à 5,2 cm et non 7 cm comme pour les pages précédente.

 

Sous ma signature, vous trouvez les images à télécharger et les textes à copier pour ceux qui veulent recréer ce numéro chez eux…

 

Bisous,

@+

Sab

 

 

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Les frères Jean et Jacques Belling étaient des savants. Tout entiers à leurs recherches scientifiques ils avaient toujours vécu dans un complet isolement. Aussi, en dehors du monde savant, leur nom était peu connu. Tout naturellement, ils étaient restés célibataire, mais comme ils avaient un excellent cœur, ils reportaient tous leurs trésors d’affection sur leur nièce, la charmante Wilhelmine.

 

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Wilhelmine, qui était demoiselle d’honneur de la reine, était fiancée au jeune Van der Cools, de la garde royale. Malheureusement, un garde du roi ne pouvait épouser qu’une femme apportant la dot réglementaire de 30,000 francs et les oncles de Wilhelmine étaient bien loi, hélas ! de posséder cette somme. Le premier ministre, le baron Olms, séduit par la grâce de Wilhelmine, lui avait offert son nom, mais un refus catégorique lui avait enlevé toute espérance. Courroucé de se voir dédaigné, lui, le puissant du royaume, il avait juré de se venger.

 

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Le bibliothécaire royal vint à mourir. Pour la première fois de sa vie, Jean Belling, un peu moins timide que son frère, mais auquel cependant l’esprit d’intrigue manquait totalement, pensa à solliciter cet emploi. Ayant endossé son plus bel habit, mais fort peu rassuré, il se dirigea vers le palais royal, afin d’obtenir une audience du premier ministre.

 

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Arrivé au palais, le grand chambellan, qui le connaissait, l’introduisit dans un salon, en le priant d’attendre. Mais après un long moment, absorbé par ses pensées scientifiques, le vieux savant se leva et traversa machinalement plusieurs salles. Il se trouva alors, sans s’en douter, à côté du cabinet ministériel, dans lequel, à ce moment, le roi et le baron Olms avaient un entretien très animé.

 

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Il s’agissait, en effet, d’un secret d’Etat de la plus haute importance. Soudain, la conférence fut interrompue par un bruit venant du salon. « Il y a quelqu’un là ? On nous écoutait ! » s’écria le baron en ouvrant. Il aperçut alors Belling plongé dans ses réflexions. « C’est le diable qui me l’amène, se dit-il, je tiens ma vengeance. »

 

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« Que faisiez-vous là ? cria-t-il au savant ; vous nous espionnez ! – Cet homme n’a guère la mine d’un conspirateur, fit le roi. Quel intérêt aurait-il à nous espionner ? Ne pourrait-on pas l’interroger ? – Sire, quand il s’agit d’un secret d’Etat, n’importe qui devient suspect. Cet homme a pu entendre et être à présent maître de notre secret. Je dois ordonner son arrestation. »

 

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Il sonna, un laquais parut, sortit et rentra aussitôt suivi de plusieurs gardes. « Que l’on conduise cet homme à la forteresse, commanda le baron, et que l’on veille sur lui étroitement. – Soit, ajouta le roi ; mais je veux qu’on ait pour lui les plus grands égards. » Complètement stupéfait par la rapidité et l’imprévu de cette scène, le pauvre vieux savant fut emmené avant qu’il eût esquissé la moindre protestation.

 

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Ayant appris cette arrestation, Jacques Belling vint voir son frère, qui lui assura ne pouvoir s’expliquer son emprissonnement. Jacques lui promit de s’informer, mais quand il se présenta pour sortir de la forteresse, on lui répondit qu’il était prisonnier lui-même, par cette seule raison qu’ayant communiqué avec son frère, il pouvait avoir connaissance du secret d’Etat. Le même sort fur réservé à Van der Cools qui alla rendre visite aux deux savants.

 

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Wilhelmine, en apprenant la cause de la captivité de son oncle, se mit à la recherche du roi, qu’elle trouva précisément dans le salon où avait eu lieu l’arrestation. « Sire, dit-elle, est-on certain que mon oncle ait pu entendre votre conversation avec M. Olms ? – Mademoiselle, j’avoue n’avoir aucune certititude. C’est mon ministre qui a prétendu… - Sire, permettez-moi d’expérimenter immédiatement si l’on peut entendre d’une pièce à l’autre ? – Oui, mademoiselle.

 

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- Sire, reprit-elle à voix haute, je viens vous apprendre qu’une bande d’anarchiste vient de détruire complètement la demeure de M. Olms, et l’on dit que des fanatiques guettent sa sortie du palais, pour l’assassiner. » Comme Wilhelmine faisait signe au roi que de tout cela rien n’était vrai, la porte du cabinet ministériel s’ouvrit et le baron parut. L’aspect fort calme du ministre indiquait clairement qu’il n’avait rien entendu des terribles nouvelles le concernant.

 

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« M. Olms, dit le roi, vous n’avez rien entendu de ce que vient de dire mademoiselle ? – Mais non… sire… - Parfait ! Sachez que votre réponse prouve l’innocence de M. Belling, votre victime ! Allez, monsieur, et attendez mes ordres. Demain, nous reparlerons de votre rôle dans cette affaire, rôle qui me paraît fort louche ! »

 

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Le roi se fit amener les trois prisonniers et ayant appris que le vieux savant était venu au palais pour solliciter la place de bibliothécaire, il le nomma sur-le-champ à ce poste. Et voulant faire oublier tout à fait le vilain rôle de son ministre, il dota royalement la charmante fiancée du jeune Van der Cools.

24 août 2012

Christophe : Le sapeur Camember

Ah que coucou !

 

Et non, je n’oublie pas, pour preuve voici une nouvelle aventure de notre héro Sapeur Camember ayant pour titre :

 

Camember tente de se rendre utile.

 

Bonne pause kwa !

 

Bisous,

@+

Sab

 

 

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Au grand désespoir aussi du chat de la mère Paulot, à qui Ephraïm enseigne les principes élémentaires de la natation gratuite et obligatoire

 

 

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Puis il s’exerce au métier de loustic en jouant quelques farces spirituelles aux amis, comme par exemple de leur glisser une grenouille dans la poche ou une guêpe dans le cou. A moins que ce ne soit un lézard ou un bourdon

 

 

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Camember, qui aimait beaucoup voir travailler les autres, regardait un jour deux maçons qui hissaient à grand’peine deux lourdes poutres au sommet d’une maison en construction.

 

 

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« Spèce de poireau ! dit élégamment l’un d’eux. Est-ce que tu ne pourrais pas venir nous donner un coup de main, plutôt que de rester planté là comme l’as de pique ? »

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Vexé de la comparaison, mais intimidé par une mise en demeure aussi littéraire, Camember apporte aussitôt aux deux ouvriers le concours de son inexpérience.

 

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Les maçons s’étant aperçus de la mollesse avec laquelle le jeune Camember vient à leur aide, entreprennent de lui donner une leçon de choses en lâchant la corde avec une remarquable simultanéité

 

 

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Camenber passe aussitôt à l’état de contrepoids. Mais Camember étant, comme feu Balthazar, beaucoup trop léger, exécute une ascension rapide…

 

 

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… Tandis que les poutres font exactement le contraire ; Camember, suspendu, ayant fait d’amères réflexions sur les dangers que l’on court quand on travaille, persista de plus belle à faire le désespoir de sa famille.

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24 août 2012

La Genèse dans l’égyptologie (1)

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Ah que coucou !

 

La religion au temps des pharaons nous narre 2 grandes versions où dans la première le monde est créé par Atoum et dans la seconde, le dieu créateur est Ptah… Mais avant d’aborder ces deux créations, nous allons aborder ensemble ce que nous pourrions nommer l’Avant-création… Oui, contrairement à notre culture occidentale, nous retrouvons dans les croyances de l’Egypte dans l’Antiquité cette notion philosophique du « avant tout, il n’y avait rien qui a créé un tout »… ah… cela peut paraître difficile à comprendre pour des esprits trop cartésiens, je le conçois pleinement mais vous vous apercevrez que ce « rien qui forme un tout » est une notion très logique car vous n’êtes plus des petits enfants mais des adultes ;)…

Donc, comme nous allons prendre tout cela dans l’ordre chronologique, nous allons commencer par ce néant, le rien, soit le dieu nommé l’Incréé : Noun… et la prochaine fois nous ferons la connaissance d’Apopis

 

Toutes civilisations doit expliquer l’inexistant car l’Homme est ainsi fait, quand nous lui disons que cela a commencé ainsi, nous rétorquons toujours et encore : « Mais avant ? Il a bien fallu quelque chose, il y a bien fallu une base… » ;)

Les Egyptiens de l’Antiquité ont résolu ce casse-tête humain perpétuel en nommant ce fait par Noun et en le mettant en haut du panthéon des dieux égyptiens… Attention, cela ne répond pas à une question scientifique mais à une question d’ordre philosophique, c’est-à-dire que ce dieu permet momentanément de répondre à la question « d’où venons-nous ? »…

 

Faisons maintenant connaissance de ce dieu…

 

Comme le monde n’était pas encore créé, Noun régnait seul, mais cela ne signifiait pas qu’il régnait sur le néant, mais sur « une sorte d’un océan primordial duquel naquit le premier dieu, le Noun était une soupe originelle renfermant tous les possibles. La tâche du créateur consista à en différencier les divers éléments pour créer le monde, les dieux, les hommes, etc., en un mot, le cosmos. Le Noun était donc à l’origine de toute chose, tout en constituant le principal obstacle à la création. En effet, celle-ci ne l’avait pas complètement détruit. Elle l’avait seulement relégué aux confins du monde, et il avait donc naturellement tendance à vouloir récupérer du terrain sur l’univers organisé. Il était d’ailleurs impensable que le Noun fût détruit ! Source de toute vie, c’est aussi en lui que la vie se régénérait perpétuellement : la crue bienfaisante du Nil en était une émanation ; les défunts faisaient aussi un court séjour dans le Noun, sorte de gestation avant la renaissance. Le mort passait ainsi par un stade de non-existence, étape périlleuse car la désagrégation dans le Noun, si elle était indispensable, ne devait en aucun cas – à l’image du soleil qui chaque nuit plongeait dans l’océan primordial avant de renaître chaque matin – se prolonger. Il importait donc que le défunt regagne rapidement la sphère de l’existant, l’immersion définitive dans le chaos impliquant la perte de l’individualité, le non-existant : la seconde mort définitive, irréversible. »

Pour éviter toute erreur de « traduction » j’ai recopié un passage d’un de mes livres consacrés aux dieux égyptiens, mais j’avoue qu’il est assez compliqué de comprendre cette notion de « rien » qui n’est toutefois pas le « néant » et qui est peuplé de « tout le nécessaire pour créer le monde », mais comme Noun n’est pas créé, il ne peut pas utiliser ce rien pour créer ce tout ;)…

Bon, je vais tenter d’être plus claire dans cette histoire-là ;) et de l’adapter à ce que nous concevons de notre monde ;)… pas une tâche simple, ça ;)…

 

Pour ce faire nous allons entrer ici quelques petites notions de physique ;)… allez, après la philo, de la physique, nos neurones ne peuvent qu’apprécier ;).

Vous savez que tout corps est composé de matière, que cette matière est composée de molécules qui elle-même est composée d’un noyau autour duquel gravitent un ou plusieurs électrons, etc., etc., etc. vers le monde de l’infiniment petit et vers le boson de Higgs ;)…

Et bien maintenant imaginez que vous ayez entre vos doigts la plus infime partie d’une molécule, si petite que nous ne pouvons plus la diviser, ce petit morceau n’est « rien » en lui-même, mais devient quelque chose quand il rejoint plusieurs milliards d’autres minuscules parties d’une molécule, qui elle-même, ne représente rien tant qu’elle n’est pas avec d’autres molécules… et bien, c’est ce que les Egyptiens ont tenté d’expliquer grâce à leur dieu Noun : avant toute création, il n’y avait rien de ce que nous pouvons concevoir, mais il existait déjà toutes ces particules infiniment petites qui, lorsqu’elles sont regroupées, forment quelque chose…

 

Mais bon, si vous rencontrez encore quelques difficultés à concevoir ce « rien ». Transformons-nous en pâtissiers/pâtissières ! Qu’avez-vous besoin pour faire une bonne galette ? Cela nécessite des ingrédients, des outils comme le bol pour y mettre tous les ingrédients, d’une cuillère pour les mélanger, d’un rouleau à pâtisserie pour étaler la pate, d’un four pour cuire votre galette, etc. Et bien si nous transposons ceci à la Genèse telle qu’elle est narrée dans la mythologie égyptienne. Noun représente l’ensemble des ingrédients nécessaires à fabriquer la galette ;). Plus clair, là ;) ?

 

En conclusion, il va falloir maintenant expliquer comment est née la matière, comment toutes ces particules, toutes ces molécules, tous ces ingrédients ont été reliés entre eux. C’est pour cela que le prochain volet consacré à cette Genèse parlera d’un autre dieu, l’ennemi de la Création, je veux parler d’Apopis (ce serpent représenté le plus souvent le corps criblé de couteaux).

 

Bisous,

@+

Sab

23 août 2012

Art de l’écriture (5 : Thot, l’inventeur)

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Ah que coucou !

 

Maintenant que nous savons lire les hiéroglyphes, nous sommes capables d’apprendre que le dieu inventeur des hiéroglyphes, est Thot, le dieu des Sages et des Savants (oui, parce qu’il faut être un scribe pour connaître l’art de l’écriture au temps des Pharaons, il faut donc être un savant ;)) Bref, c’est lui qui incarne le scribe supérieur du ciel. Il incarne donc la sagesse le savoir et la science (il est donc aussi le dieu de la rubrique « sciences » de centerblog ;) et nous lui devons donc allégeance mdrrrrrr !).

 

Parce qu’il incarne tout ce que je viens de vous dire plus haut, il était considéré aussi comme le dieu de l’ordre, de la mesure et de l’équilibre… parce qu’il est responsable de l’équilibre (donc y compris l’équilibre cosmique), et parce que les Egyptiens avaient remarqué les décroissances cycliques de la Lune (enfin, façon de parler ;), mais c’est ainsi qu’étaient qualifiée la Lune en ce temps-là et dans ce royaume-là, Thot remédiait inévitablement aux décroissances cycliques de notre satellite naturel. C’est-à-dire que lorsque la Lune monte, le dieu a pour tache de « remplir » progressivement « l’œil de la nuit ». Symboliquement, et par expansion, il poursuit les êtres malfaisants et les châtie. Oui, pour les Egyptiens, la nuit était remplie d’êtres malfaisants…

 

Mais à l’origine, qui était Thot ?

Suite à notre lecture des textes sacrés, nous apprenons qu’il est à l’origine le dieu local d’Hermopolis, l’actuel Touna-el-Gebel, dans le delta du Nil, d’où il prend, au fil du temps, de plus en plus d’influence sur tout le reste du royaume pharaonique d’Egypte.

 

Dans la mythologie égyptienne, Thot est marié à Seshat (déesse de l’écriture et des annales) avec qui il veille sur les bibliothèques…

 

Mais comme tout Dieu, Thot a des responsabilités dans le panthéon des dieux égyptiens. Il est leur greffier : c’est lui qui est chargé d’inscrire tous les noms des pharaons d’Egypte et de compter leurs années de règne sur l’arbre sacré ished. Il est responsable donc aussi des annales narrant l’Histoire…

En tant que Dieu de la science, il est le maitre du temps en comptant les heures, les années et les crues du Nil. Il est aussi le dieu de la médecine et est, de ce fait, le plus grand spécialiste de la magie et l’auteur de nombreux ouvrages sur ce sujet. De ce fait, c’est lui qui aide Anobis à reconstituer et à embaumer le corps d’Osiris.

 

Dans le monde après la mort, il est le seul à pouvoir peser les cœurs des Hommes. Ceci nous est appris dans les textes écrits à partir de la 18e Dynastie en notant scrupuleusement le résultat de la pesée, il fixe le destin et garantit l’équité du jugement des défunts.

Mais Thot est aussi le dieu chargé de faire passer les âmes des morts de vie à trépas en conduisant la barque sacrée.

 

Thot,

un modèle pour les Hommes

 

Son savoir universel, sa sagesse et ses lourdes responsabilités font de Thot le modèle divin par excellence. De pharaon aux plus humbles scribes, savants et lettrés s’en inspirent et font de leurs mieux pour lui ressembler. Les compétences et l’étendue infinie des connaissances de Thot le rendent indispensable aux divinités comme aux hommes. Sur la statue du futur roi Horemheb en scribe, exposée au Metropolitan Museum de New-York, une inscription présente le dieu comme inégalable, au chapitre de tant de l’érudition que de l’équité, du discernement, du bon sens ou de la clairvoyance. Thot est décrit comme le « peson exact de la balance, qui méprise le criminel mais accueille celui qui a refusé de mal agir, vizir qui juge les procès, qui calme les troubles comme il faut, qui se souvient du temps et annonce l’heure du soir, dont les paroles sont stables à jamais, qui pénètre dans l’au-delà et sait ce qui s’y trouve. »

 

Maintenant vous savez tout sur Thot, tout comme sur l’écriture hiéroglyphique… A vous maintenant d’accroître cette connaissance ;) !

 

Bisous,

@+

Sab

22 août 2012

Mythes et Légendes de la Grèce antique : Phaéton

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Illustration réalisée par :

Zdeněk Sklenář

 

 

 

Ah que coucou !

 

Aujourd’hui, pour nous reposer un peu, je vous propose le mythe grec Phaéton, traduit du Grec par Eduard Petiška.

 

Phaéton

 

Un jour, le jeune Phaéton accourut en larmes vers sa mère.

« Personne ne veut croire que mon père est un dieu », sanglotait-il, « les garçons avec qui je joue se moquent de moi en disant que je me vante ».

Sa mère l’embrassa et le consola :

« Mon petit garçon, ton père est vraiment un dieu. Regarde le ciel. Ce soleil éblouissant et brûlant qui l’illumine, c’est ton père. Il te voit jouer et nager dans la rivière, il voit tout ce qui se passe sur la terre. Ton père est Hélios, le dieu Soleil ».

Phaéton regarda le ciel et eut envie de rejoindre son père.

« Je vais le voir », dit-il à sa mère, « j’ai envie de connaître mon père ».

Sa mère ne le lui interdit pas.

« Va, » dit-elle en lui caressant les cheveux, « il sera sûrement heureux de te voir. Tu dois aller droit vers l’est jusqu’à un grand rocher. Un sentier grimpe au flanc du rocher et, tout au bout de ce sentier, dominant le ravin, est bâti le palais de ton père, Hélios. »

L’impatient Phaéton se prépara bien vite à ce voyage. Il marcha inlassablement vers l’est, et parvint au grand rocher. Le palais du dieu Soleil brillait au loin et les colonnes d’or qui le supportaient s’embrassaient dans le ciel. Les doubles barrières qui, forgées dans des rayons d’argent, se dressaient devant le palais étaient éclairées pour accueillir Phaéton bien que, en vas, sur la terre, la nuit soit tombée depuis longtemps déjà.

Phaéton entra, mais dut bientôt s’arrêter et fermer les yeux, tant la lumière était éblouissante.

Au milieu de la galerie était assis le dieu Hélios lui-même, sur un trône serti de pierres précieuses. Les Heures, les Jours, les Mois, les Années et les Siècles l’entouraient. Lorsque les yeux de Phaéton se furent accoutumés à tant d’éclat, il distingua d’étranges silhouettes derrière le trône de son père. Il y avait le jeune Printemps avec une guirlande dans les cheveux, l’Eté avec une couronne d’épis de blé, l’Automne à la robe maculée de jus de raisin et l’Hiver avec ses cheveux gris ébouriffés. C’est alors que la voix du dieu Hélios retentit dans le palais :

« Sois le bienvenu, mon fils Phaéton. Pourquoi as-tu fait tout ce chemin pour me voir ? »

Phaéton surmonta sa timidité et s’avança bravement en face de son père.

« Sur terre, les hommes se moquent de moi, ils disent que je mens et que je me vante et que mon père n’est pas un dieu. Peux-tu, s’il te plaît, montrer vraiment à tous que je suis ton fils ? »

Hélios rejeta les rayons étincelants qui entouraient sa tête et, attirant Phaéton, l’embrassa et lui dit :

« Tu es mon fils, Phaéton, et je veux te le prouver. Demande-moi n’importe quoi et je te l’accorderai ».

Phaéton sourit fièrement.

« Je sais que tu conduis chaque jour à travers le ciel, de l’Est à l’Ouest, un char d’or tiré par des chevaux extraordinaires. J’aimerais, juste un fois, le conduire moi-même ». Hélios s’effraya et regretta sa promesse. Il essaya de raisonner son fils :

« Demande-moi autre chose. Tu es jeune et ne peux tenir les rênes des coursiers sauvages. Le voyage du char est périlleux. Le matin, il s’élève tout droit vers le ciel et lorsqu’il est tout en haut, même moi je me sens étourdi par la hauteur du midi. Puis le sentier descend à pic vers la mer. Il faut une main très forte pour éviter que le char, le conducteur et les chevaux aillent se jeter la tête la première dans les profondeurs ».

Malgré tous ces arguments, Hélios ne put dissuader Phaéton, trop impatient de montrer à ses amis et à tout le monde qu’il était le fils du dieu. Hélios dut se résoudre à tenir sa promesse.

Avec un soupir, le dieu mit son bras autour des épaules de son fils et le conduisit vers le char doré qui envoyait ses rayons dans toutes les directions.

Pendant que Phaéton s’émerveillait, l’Etoile du matin ouvrait les barrières pourpres de l’Est et montrait des salles pleines de roses. La Nuit s’envolait devant le ciel rougissant et le moment approchait d’atteler les coursiers impétueux.

Le dieu Soleil mit un onguent magique sur les joues de Phaéton pour le protéger de la chaleur et lui donna ce dernier conseil :

« Mon cher fils, puisque rien ne peut te dissuader d’entreprendre ce périlleux voyage, aie au moins la prudence de ne pas emmener le char trop haut, pour ne pas brûler les cieux, ou trop bas, pour ne pas consumer la terre. N’utilise pas le fouet : les chevaux galopent d’eux-mêmes. Tu trouveras facilement le chemin d’après les traces de mes roues : suis-les. »

Phaéton acquiesça, bien qu’il écoutât à peine les paroles de son père. Il sauta dans le char, prit les rênes et partit au galop. L’équipage étincelant s’enleva dans les airs à travers le brouillard. Au début, les chevaux suivirent le chemin habituel. Les cheveux de Phaéton voltigeaient autour de sa tête. Puis les coursiers s’aperçurent qu’ils étaient conduits par une main étrangère et malhabile et que le char était plus léger que d’habitude. Ils se secouèrent de façon à faire lâcher prise à leur jeune maître et quittèrent le sentier. Le char vacilla tandis qu’ils se précipitaient où bon leur semblait. Terrifié, Phaéton regarda la terre du haut des cieux. Loin au-dessous de lui, il vit les montagnes, les rivières et les villes qu’illuminait son char. Il trembla et fut saisi de vertige. Les rênes glissèrent de ses doigts et se mirent à flotter librement sur le dos des chevaux. Ceux-ci se cabrèrent et se précipitèrent vers les étoiles, puis ils traversèrent les nuages en direction de la terre. Lorsque le char fut près du sol, celui-ci devint aussitôt aride et des flammes s’élevèrent. L’argile se fissura, provoquant l’inquiétude du roi des profondeurs, surpris de voir la lumière violer son royaume de ténèbres infinies. L’herbe, le blé, les arbres, tout était en feu et les villes n’étaient plus qu’un monceau de cendres. Les rivières sifflèrent et s’évaporèrent, les montages rougirent avant de s’écrouler, en cendres. Les poumons et la bouche irrités par l’air chaud, Phaéton comprit sa faute, tandis que sous lui le char rougeoyait. En Afrique, où l’attelage frôla la terre, la peau des nations entières noircit et d’immenses déserts se formaient. La mer elle-même se mit à bouillir et les poissons durent se réfugier dans les profondeurs. La terre torturée supplia Zeus d’arrêter ses souffrances et Zeus l’exauça en précipitant la foudre sous Phaéton. Les chevaux s’échappèrent de l’attelage et se jetèrent de côté, tandis que le char allait s’écraser dans la direction opposée. Quant à Phaéton, il fit une chute vertigineuse à travers l’espace brûlant et alla s’écraser à terre, sans vie.

Quelques nymphes des eaux trouvèrent son corps et l’enterrèrent. Accablé de chagrin, son père Hélios se voila la face et, au milieu du jour, ce fut la nuit, éclairée uniquement par la lueur des feux qui embrassaient encore la terre.

La mère de Phaéton erra longtemps à la recherche de la tombe de son fils et, lorsqu’elle la trouva, elle pleura et embrassa l’argile sous laquelle il reposait. Ses sœurs aussi eurent beaucoup de peine : elles se lamentèrent et portèrent le deuil pendant des mois entiers. Puis, un jour, elles sentirent qu’elles étaient enracinées dans le sol ; elles tordirent leurs cheveux, mais ce furent les feuilles qu’ils froissèrent entre leurs doigts.

Leur mère, pour les sauver, attacha les branches portant des bourgeons. Des gouttes s’échappèrent des blessures, le soleil les durcit et elles devinrent de l’ambre. La douleur avait changé en aunes les sœurs de Phaéton.

De nos jours encore, le soleil pleure son fils : le soir, après son coucher, des larmes coulent des étoiles, ces yeux argentés de la nuit. Les hommes les nomment la rosée.

 

Que nous enseigne ce mythe ?

 

Abordons déjà ce qu’il nous apprend sur les Grecs de l’Antiquité…

Au moment où ce mythe est né, nous constatons qu’ils avaient déjà une bonne connaissance du continent africain (on nous parle de la naissance du désert, de la couleur plus foncée de la peau des hommes vivant dans cette partie du monde, …) Nous apprenons aussi qu’ils ne craignaient pas les éclipses du soleil (contrairement à la croyance populaire) qu’ils expliquaient par la tristesse d’Hélios, visible encore aujourd’hui par « la rosée »… Ce mythe leur donne l’opportunité d’expliquer le monde tel qu’il était à leur époque…

 

Voyons maintenant pour quels motifs les Grecs ont-ils eu besoin de mettre en scène un demi-dieu et sa famille. Abordons donc ce mythe de façon plus philosophique ;)…

Là nous constatons qu’il nous met en garde contre les exigences et les caprices de nos enfants et que même un dieu aussi puissant que Hélios (qui incarnait aussi pour les Grecs le savoir universel) ne put empêcher les funestes conséquences des exigences de son fils (la mort de Phaéton, le chagrin d’Hélios, de sa mère et de ses sœurs qui se transforment en aunes). En effet, si Phaéton n’avait pas exiger de conduire le char en présumant de ses forces et si Hélios s’était montré un peu plus ferme devant ce caprice, le chagrin d’une famille entière aurait pu être évité… à méditer, donc !

 

Bisous,

@+

Sab

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21 août 2012

Attention : CANICULE !

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Ah que coucou !

 

On ne le dira jamais assez !

 

Ces jours de canicule, pour protéger votre santé et celle des vôtres, veillez :

 

                   1. que tous ceux que vous aimez se réhydratent correctement en buvant de l’eau régulièrement, même s’ils n’ont pas forcément soif (les personnes âgées et les jeunes enfants). !

                    2 .mettez-vous à l’ombre le plus possible !

                    3. évitez les chocs thermiques ; entre les climatisations et la T°C extérieure ! (il est inutile de mettre les clim à 12°C !! ;) La différence de température entre clim et extérieur doit être au maximum de 6°C pour éviter tout choc thermique, qui peut entrainer la mort des plus faibles…

                  4. si vous devez faire de la route, faites souvent des pauses réhydratation (attention pour le transport des boissons et par cette chaleur, préférez les bouteilles en verre à celles en plastique).

 

Bon courage ! ça ne devrait plus être trop long maintenant…

 

Bisous,

@+

Sab

21 août 2012

Environnement : consultation publique

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Ah que coucou !

 

Nos plages, nos mers, nos fonds marins nous intéressent tous. Nous en avons tous une approche différente. Pour certains c’est la mitoyenneté, pour les uns il s’agit d’un loisir, pour les autres d’un lieu d’étude… pour les générations futures, ils nous faut préserver aussi tous ces éco-systèmes. Pour réussir cette mission importante et titanesque, les scientifiques ont besoin d’un coup de main c’est pour cela que le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a ouvert le 16 juillet dernier une consultation publique qui prendra fin le 16 octobre 2012.

 

Je vous invite donc tous à remplir à remplir au minimum 1 des 4 questionnaires mis en ligne auxquels vous pouvez accéder en cliquant ici (et n'hésitez surtout pas à faire circuler l'information).

 

Par avance, notre environnement et notre monde sous-marin vous en remercie !

 

Bisous,

@+

Sab

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