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17 février 2012

Les emprunts russes (une obligation parmi tant d’autres)

Emprunt Russe 1

Ah que coucou !

 

Pour ceux et celles qui n’en ont jamais vus, voici comment ils se présentent :

Emprunt Russe 2

Emprunt Russe 3

 

Nous allons maintenant le dépiauter…

 

Nota : mon scanner n’étant pas un scanner pour professionnel, il ne fait que du format A4, il a donc fallu que je m’y prenne à plusieurs reprises pour assembler cette obligation en une seule image au détriment de l’image. Maintenant pour que vous puissiez lire vous aussi, je les remets au zoom normal ;)

 

D’abord cette première page avec ce bel encadré ;)

Emprunt Russe 4

Pour ceux et celles qui comprennent le russe, voici le texte :

Emprunt Russe 5

 

Vous ne comprenez pas le russe ??? pas grave, la traduction française est fournie au verso ainsi que les traductions en anglais et en allemand…

Emprunt Russe 6

 

Dans la France de 1909 où l’inflation est de 0%, cet intérêt de 4,5% l’an est très appréciable, en effet, cela représente 2x11,25 FF l’an alors qu’ont été déboursé seulement 500 FF…

 

Pour recevoir l’argent annuellement, attachés à la feuille il y avait une série de 20 coupons que l’on découpait en échange de l’argent (ci-dessous le coupon n° 19)

Emprunt Russe 7

Emprunt Russe 8

 

Comme nous pouvons le constater, pour cette obligation, mes ancêtres n’avaient plus que 2 coupons à toucher… sur d’autres, les coupons restants à découper sont plus nombreux…

 

Comme nous le savons, à partir de 1918, les traites pour cet emprunt russe pour construire le chemin de fer en Russie, n’ont plus été honorées par les Bolchéviques et de nombreuses personnes ont été ruinées.

 

Dans la famille, il devait rester encore de l’argent car cette mésaventure n’a pas refroidi la famille qui a investi dans le chemin de fer… ROUMAIN !!! je vous laisse deviner ce qui s’est passé en 1945 quand les communistes ont pris le pouvoir en Roumanie ;)… et oui, c’est ça aussi d’avoir des ancêtres qui travaillent et investissent dans le chemin de fer ;)… Ensuite, je n’ai pas entendu parler d’une nouvelle tentative d’investissement en bourse…

 

Il y a quelques années une de mes amies russes m’avait proposé d’échanger les obligations qui avaient survécu au temps contre de l’argent car, suite à la chute du communisme en URSS et à son démantèlement, il avait été promis aux soviétiques de leur rembourser les différents emprunts qui avaient été « refusés » par le gouvernement communiste. Cette proposition je l’avais refusée à l’époque et continuerai à refuser de vouloir échanger les quelques actions restantes en ma possession car :

 

1. Jamais ces obligations ne pourront être remboursées avec « intérêts de retard » compris

2. Ces feuilles de papier ont maintenant plus de valeur que ce que celle proposée pour les racheter

3. C’est un héritage familial qu’il faut préserver et qui nous enseigne aussi la prudence en bourse…

 

Bisous,

@+

Sab

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Commentaires
S
Ah que coucou!<br /> <br /> <br /> <br /> Merci, tout ceci est très intéressant et même si je dis souvent que pour apprendre et pour trouver des solutions innovantes sans faire les mêmes erreurs que par le passé (riche en leçon de toute chose) il faut étudier le passé, je pense qu'il ne faut cette fois-ci pas chercher dans l'histoire mais dans le présent... et celui-ci concerne malheureusement notre pays: la France où nos emprunteurs (gouvernements de tout bord) ont si endetté la France qu'on ignore aujourd'hui combien de temps nous pourrons encore honorer toutes les échéances... Des emprunts français, il en circule encore vieux de plus de 30 ans... Aucun emprunt français depuis 1960 n'a été honoré encore dans sa totalité (sauf certains qui ont été faits sur 5 ans)... l'économie française est à bout de souffle... pourra-t-elle payer l'échéance du trimestre à venir? Bien malin qui saurait répondre... en tant que citoyen, il nous faut l'espérer... et les épargnants qui ont donné leur argent pour aider la France doivent actuellement avoir des sueurs froides en constatant que notre gouvernement gaspille tout cet argent qu'ils leur ont prêté au lieu de le faire fructifier afin d'honorer leurs dettes...<br /> <br /> <br /> <br /> Nos descendants dans 100 ans seront-ils tenus pour responsables des dettes créées bien avant leur naissance?<br /> <br /> Il s'agit là d'une question bien difficile... d'un côté on comprend facilement qu'ils ne sont nullement responsables de toute ce gaspillage financier fait par ces hommes et femmes politiques français de notre époque que la majorité des votants français ont élu... d'un autre côté on comprend que tous les descendants des prêteurs voudront récupérer le moindre cents que leurs ancêtres auront prêté... <br /> <br /> Pour le cas russe, en plus, l'économie de la Russie n'est pas si florissante que certains le prétendent: car il y a malheureusement beaucoup trop de corruption pour qu'elle le soit... Depuis 1918 je crois que le problème principal des Russes c'est cette corruption à tous les niveaux de leur administration... et tant qu'ils ne parviendront pas à s'en débarrasser la situation économique et financière de la population sera toujours exécrable... et leur économie ne pourra pas boomer comme elle le pourrait encore aujourd'hui...<br /> <br /> <br /> <br /> Quant à l'exemple allemand il ne faut certes pas oublier que ce n'est qu'une partie de l'Allemagne qui a remboursé officiellement toutes les dettes (d'ailleurs il y a une dizaine d'années il y avait encore une guéguerre entre Allemands de l'Ouest et Allemands de l'Est à cause de ça entre autre chose)... et que parmi ces "dettes" certaines ont été oubliées/effacées... par exemple: tous les petits épargnants allemands n'ont pas pu récupérer leur argent... tout comme d'autres petits épargnants éparpillés sur toute la planète... seul les gros ont pu avoir l'argent... et petite erreur que tous francophones font en oubliant que la RFA a coupé tous les ponts avec son passé le liant au 3e Reich en créant l'an 0 (on entend d'ailleurs parler en Allemagne de la génération de l'an 0). Les sociétés du 3e Reich qui se sont retrouvées en RFA ont changé de raison sociale pour montrer cette volonté de se couper de ce passif (même si pour certaines, elles ont gardé leur logo ;) mais là, c'est un tout autre problème)... et les Allemands qui ont vécu cette période de 1945 à 1992 considéraient ne pas être les seuls Allemands au monde et reconnaissaient les Allemands de l'autre bloc. Quant à la RDA, quelque part, elle aussi a remboursé certaines dettes par son pillage économique fait par les Soviétiques jusque dans les années 80 (ils s'en servaient comme argumentaire pour se défendre il y a quelques années ;))...<br /> <br /> <br /> <br /> Il est vrai qu'en économie quand on parle d'"obligations" on ne parle pas d'"action" et que les "obligations" est un prêt alors que l'"action" est un investissement... mais comme tous les prêts, il y a des risques de non-remboursement car l'Etat est en faillite (ex.: les épargnants qui ont mis leur argent dans des obligations grecques récupèrent-ils tous leur argent?) ou la ville (ex. les épargnant qui ont prêté à la ville de Détroit vont-ils pouvoir récupérer leur argent?).<br /> <br /> <br /> <br /> Mes ancêtres considéraient qu'il n'y avait aucun danger à prêter de l'argent à un Etat... il y a quelques années, ma mère le pensait aussi malgré les déboires familiaux à cause de cette confiance aveugle en un pays...<br /> <br /> Moi, dans mes cours d'économie, on nous a appris qu'il y avait de très nombreux risques à prêter de l'argent sur une longue période à un Etat... car rien ne dit qu'en 10 ans, il n'y aura ni révolution, ni catastrophe naturelle, ni forte baisse du PIB résultant d'une politique économique aussi mauvaise que celle qui sort des dossiers de notre gouvernement français...<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense donc que si vous voulez récupérer de l'argent des Russes, vous pouvez facilement en récupérer mais qu'une infime partie car ils n'auront malheureusement jamais les moyens de rembourser les intérêts de retard, même si on leur prêtait de l'argent ou qu'on leur donnait de nouvelles échéances... l'économie russe n'est malheureusement pas assez solide (à cause de toute cette corruption) pour garantir le remboursement pour tous les épargnants... par contre, au pénal, peut-être qu'en citant à comparaître les héritiers de Lénine, Rykov, Molotov, Staline, Malenkov, Boulganine, Khrouchtchev, Kossyguine, et MM. Tikhonov, Rykov, Gorbatchev, Eltsine, Poutine, il serait possible de récupérer presque l'ensemble de la somme...<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous,<br /> <br /> @+<br /> <br /> Sab<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous,<br /> <br /> @+<br /> <br /> Sab
L
Oui nos emprunts russes, c'est l'affaire de nos grands-parents d'accord. Mais des obligations d'Etat ce n'est pas simplement l'affaire d'une génération : les Allemands ont célébré le dimanche 3 octobre 2010 , le 20e anniversaire de la réunification. <br /> <br /> Mais le lendemain ils pourront fêter un autre événement : la République fédérale aura officiellement soldé ses obligations financières issues indirectement du Traité de Versailles. Les détenteurs des dernières obligations en lien avec les réparations exigées par les alliés toucheront 100 millions d'euros de capital et 1,5 million d'euros d'intérêts. Retour sur une dette à rebondissements qui a marqué l'histoire du siècle dernier.<br /> <br /> Tout commence donc le 28 juin 1919. En signant ce jour-là, non sans protestation, le traité de paix, la jeune République de Weimar reconnaît la responsabilité principale de l'Allemagne dans le déclenchement de la première guerre mondiale et en accepte les conséquences : le paiement de réparations pour dommages de guerre. Quoique divisés sur le sujet, les alliés ont finalement accepté ce principe de la réparation financière à la responsabilité morale. C'est une victoire pour la France de Clemenceau. Le ministre des Finances de l'époque, Louis Lucien Klotz, se félicite : " les contribuables n'ont pas à s'inquiéter, l'Allemagne paiera ". Sûr de son fait, le gouvernement français a avancé plusieurs arguments : le territoire français ravagé par la guerre, ses huit départements occupés pendant quatre ans. Il a rappelé qu'en 1815 comme en 1871, la France avait dû elle-même accepter le paiement de lourdes indemnités de guerre et qu'elle les avait payées par anticipation. Pourquoi l'Allemagne de 1919, dont le territoire n'a pas été touché par les combats, ne pourrait-elle relever un défi si brillamment surmonté par la France de 1871, frappée par l'occupation et la guerre civile ? Clemenceau qui était déjà homme politique à l'époque, n'a pas oublié les 5 milliards de francs-or réclamés alors par Bismarck. Il n'a pas non plus oublié qu'alors, on jugeait la facture insurmontable pour la France. Il ne s'en laisse donc pas conter par les mises en garde des Anglo-américains inquiets de trop pénaliser l'économie allemande. John Maynard Keynes qui publie Les Conséquences Economiques de la Paix à l'automne 1919 et critique les concessions faites aux Français résumera ces inquiétudes. Selon lui, les réparations sont une chimère qui empêcheront la reconstruction économiques de l'Allemagne et, donc, rendra impossible le paiement de toute indemnité. La commission des réparations qui, en avril 1921, évalue le montant à payer à 132 milliards de marks-or n'est cependant pas totalement sourde à ces arguments. Si la facture est très lourde, elle est aménageable. L'Allemagne devra d'abord payer 50 milliards de marks sous forme d'annuités de 2 milliards, puis la commission évaluera l'état de l'économie allemande avant de mettre en place la suite du paiement<br /> <br /> -----------------------------<br /> <br /> Avant 1929, la France aligne les excédents budgétaires grâce à l'Allemagne<br /> <br /> <br /> <br /> Pourtant, à peine fixées, ces conditions sont déjà impraticables : l'Allemagne est ruinée et dépourvue de réserves d'or et de devises. Tout paiement des réparations induit le recours à la planche à billets pour les dépenses courantes. Il alimente les attaques contre le mark et l'hyperinflation. En 1922, un moratoire partiel est instauré, mais Berlin refuse de payer pour 1923. Le président du conseil français, Raymond Poincaré, décide alors de « se servir en nature » et occupe la Ruhr. Mais la manœuvre ne contribue qu'à affaiblir encore l'Allemagne. Sous la pression anglo-américaine et sous la menace d'une attaque contre le franc, Poincaré doit accepter de négocier un réaménagement des réparations. Un plan est alors proposé par Charles Dawes, un banquier américain. Ce dernier a l'idée d'aménager les annuités en les abaissant et d'assurer par des emprunts internationaux la capacité future de paiement de l'Allemagne. Il entend donc faire du paiement des réparations une question financière et non plus purement politique. Pour cela, il propose le lancement de dix emprunts à 7 % d'une maturité de 25 ans et d'un montant global de 800 millions de marks. Les réserves de la Reichsbank sont reconstituées : le nouveau mark est stabilisé. L'économie allemande peut repartir, dopée par la reprise de la deuxième partie des années 1920, et notamment par les exportations vers les Etats-Unis. L'Allemagne finalement paie. Et la France en profite. « Les réparations ont alimenté la prospérité budgétaire de la France à la fin des années 1920 », souligne Olivier Feiertag, professeur d'histoire économique à l'université de Rouen. En effet : de 1926 à 1929, Paris aligne des excédents budgétaires, celui de 1929 atteignant 5 milliards de francs, un record. <br /> <br /> <br /> <br /> Mais cette prospérité dure peu. Conformément au plan Dawes, les paiements s'alourdissent et vident les caisses de l'Allemagne. « Coté allemand, les réparations ont eu un impact énorme : à la fin des années 20, l'Allemagne est devenue le premier débiteur net du monde », relève Olivier Feiertag. L'excédent commercial encore fragile ne peut alors compenser durablement une telle charge. En 1930, les réserves de la Reichsbank ne dépassent plus 3 milliards de marks. Il faut donc renégocier. Cette fois, c'est le président de General Electric, Owen Young, qui fait de nouvelles propositions, dans le même esprit que Charles Dawes : dépolitiser les réparations. Le montant à payer est alors réduit d'un tiers et étalé sur 59 ans. Une nouvelle institution est créée pour gérer les paiements : la banque des règlements internationaux, la BRI. Basée à Bale, elle a vocation à être plus indépendante que la commission alliée des réparations. Pierre Quesnay, un jeune fonctionnaire français et déjà brillant expert financier, est nommé à sa tête. Il a participé avec la Délégation française à la préparation du plan Young et joué un rôle de premier plan dans l'élaboration du statut définitif de la Banque des Règlements internationaux. <br /> <br /> <br /> <br /> Parallèlement, comme en 1924, on lance une série d'emprunts en huit devises pour apporter un peu d'air frais au gouvernement allemand. Les « emprunts Young » se montent à 1,2 milliard de marks. Leur intérêt de 5,5 % et leur maturité de 35 ans n'attirent guère les investisseurs quelques semaines après le krach d'octobre 1929, à Wall Street. Il faut ajouter une garantie : le remboursement en or. Finalement, les Français se montrent les moins frileux. Il est vrai que l'onde de choc de la crise est encore loin de l'Hexagone. La part des Français dans les souscriptions s'élèvent ainsi à 28 %, soit presque autant que les Américains. <br /> <br /> <br /> <br /> En 1932, les alliés renoncent à toute indemnité de guerre<br /> <br /> <br /> <br /> La vie du plan Young sera pourtant éphémère. En 1931, la crise financière et économique frappe l'Allemagne de plein fouet. La dépendance du pays vis-à-vis des exportations américaines et ses faibles réserves en devises la rendent très vulnérable. Rapidement, on se rend compte que tout paiement des réparations serait suicidaire. La communauté internationale décide alors de renoncer aux réparations. Keynes avait finalement eu raison. Après le moratoire d'un an décidé en juin 1931 par le président américain Hoover, les alliés décident de renoncer à Lausanne en juillet 1932 à toute indemnité de guerre. Voilà donc l'Allemagne libérée des réparations. Elle aura finalement payée 23 milliards de marks, soit 17 % du montant prévu en 1921. Mais le sujet aura empoisonné ses relations avec le monde et sa politique économique.<br /> <br /> <br /> <br /> Berlin doit encore rembourser ses emprunts<br /> <br /> <br /> <br /> Quitte des réparations, l'Allemagne n'en doit pas moins honorer les dettes qu'elle a contractées sur les marchés lors des emprunts Young et Dawes. Mais en ce début des années 1930, elle en est bien incapable. Les réserves de devises et d'or fondent comme neige au soleil. En juillet 1931, le chancelier Brüning instaure le contrôle des changes, ce qui limite les sorties de devises et les versements aux débiteurs internationaux du Reich. L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir en janvier 1933 ajoute la mauvaise volonté aux difficultés financières. En mai 1934, les réserves de la Reichsbank ne dépassent pas 220 millions de marks. Le paiement des dettes internationales est suspendu. Le Reich propose alors de reprendre partiellement les paiements, mais en échange de bénéfices commerciaux pour les produits allemands. Les nations concernées acceptent, mais la guerre met fin aux versements. Seuls les créanciers « neutres » suédois ou suisse seront payés jusqu'en 1945.<br /> <br /> <br /> <br /> La victoire des alliés en mai 1945 transforme l'Allemagne en territoire occupé. Le pays n'existe plus, il ne peut donc honorer sa dette. La création de la RFA en 1949 et de la RDA la même année relance la question de l'héritage de la dette du Reich. Le chancelier ouest-allemand Konrad Adenauer, conseillé par le banquier Hermann Abs, décide alors de reprendre la responsabilité de la dette d'avant-guerre. Il le déclare en 1951 aux alliés et des négociations s'engagent alors à Londres pour définir le mode de remboursement de cette dette. Que veut Adenauer ? Montrer la continuité entre l'Allemagne et la RFA, mais aussi et surtout donner à la RFA une valeur exemplaire sur la scène financière internationale. Prouver que l'Allemagne paie ses dettes pour pouvoir à nouveau emprunter et alimenter ainsi le miracle économique naissant. Evidemment, ce mouvement doit se faire à moindre coût pour ne pas gêner l'essor du pays. <br /> <br /> <br /> <br /> Adenauer réussit son pari<br /> <br /> <br /> <br /> Le 27 février 1953, un accord est signé à Londres, qui donne satisfaction à Adenauer. La dette allemande d'avant-guerre sera honorée, mais de nouvelles obligations seront émises. Les emprunts Dawes seront remboursés en 1969, les emprunts Young en 1980. Les taux versés sont réduits de 7 à 5 % pour les emprunts Dawes, de 5,5 à 4,5 % pour les titres Young. Mais l'Allemagne a posé ses conditions : la clause « or » est supprimée et le paiement se fera en dollars au taux du 1er août 1952. C'est 40 % de moins que le taux de change de 1924. Un tour de passe-passe auquel s'ajoute une procédure de « validation ». Les Allemands prétendent en effet que, lors du siège de Berlin, les Russes ont dérobé les titres rachetés par les nazis sur les marchés internationaux. Afin d'éviter de subventionner l'ennemi rouge, on demande aux porteurs de prouver que les titres n'étaient pas sur le territoire allemand en 1945. Une démarche parfois difficile, puisque il s'agit de titres au porteur. Mais selon Hans-Georg Glasemann, expert auprès de la chambre de commerce de Francfort et spécialiste de la question, les refus de validation sont restés rares. Pour les emprunts européens, les validations ont été globales, mais pour, les Américains, elles doivent être individuelle. 1 % des titres américains présentés n'auraient alors pas été validés. <br /> <br /> <br /> <br /> Au total, selon Thimoty Guinanne, de l'université de Yale, les accords de Londres ont pourtant permis de réduire de moitié le poids total de la dette d'avant-guerre. Adenauer a réussi son pari : gagner la confiance des marchés et réduire la dette d'avant-guerre. L'Allemagne se conformera scrupuleusement aux accords de Londres. Son immense excédent budgétaire transformera les sommes à payer (350 millions de marks en 1958, correspondant aux dettes d'avant guerre) en bagatelles. D'autant que les surplus commerciaux allemands ne cessent de gonfler, passant de 5 à 18,4 milliards de marks entre 1958 et 1968. Cette année là, les remboursements liés aux accords de Londres représentent moins de 2% de l'excédent commercial... En 1983, les derniers emprunts d'après-guerre sont remboursés. L'affaire des réparations semble close. Elle ne l'est pas encore.<br /> <br /> <br /> <br /> La RFA avait refusé à Londres de payer les intérêts des emprunts d'avant-guerre entre 1945 et 1952. Elle se voulait bien l'héritière du Reich, mais ne voulait pas seule assumer le paiement de sommes qu'elle estimait dues par elle et par la zone d'occupation soviétique devenue RDA. Pour sauver la face, on ajouta donc aux accords de 1953 une clause qui avait alors l'apparence d'une plaisanterie. Le paiement des intérêts concernés était soumis à la « réunification de l'Allemagne ». Des certificats <br /> <br /> donnant droit à cet invraisemblable paiement était distribué aux porteurs. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Avec la réunification, les paiements reprennent<br /> <br /> <br /> <br /> Le 3 octobre 1990, l'Allemagne retrouvant son unité, le gouvernement de Bonn considère pourtant que la condition est remplie. C'était aussi une façon, devant certaines inquiétudes européennes, de prouver que par « réunification », l'Allemagne n'entendait pas le retour aux frontières de 1937. Des titres nouveaux sont donc émis pour les porteurs de certificats. Portant intérêt à 3 %, ils regroupent le montant des huit années d'intérêts non versés, le taux ayant été revus à la baisse. C'est cet emprunt, dernier rejeton des obligations Dawes et Young des années 1920, qui sera finalement remboursé ce lundi 3 octobre 2010.<br /> <br /> <br /> <br /> Le rideau est-il baissé ? L'Allemagne veut y croire. En 1997, elle a cessé d'accepter a conversion des certificats et avait auparavant mené une intense campagne publicitaire aux Etats-Unis pour retrouver les porteurs de bons Young et Dawes. Mais il y aura bien un épilogue à cette longue histoire car plusieurs questions restent en suspens. Hans-Georg Glasemann exhibe ainsi un emprunt Young en francs français que la république fédérale refuse d'honorer. Ce titre n'a pas été invalidé, mais Berlin estime qu'il n'a pas fait l'objet d'une procédure de validation individuelle. « Pour les titres français, aucune procédure individuelle n'a jamais été prévue après les accords de Londres », remarque l'expert qui estime que l'attitude de l'Etat fédéral est, dans ce cas, « illégale ». Aux Etats-Unis, l'affaire revient régulièrement sur le devant de la scène depuis quinze ans. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Quand les Américains rechignent<br /> <br /> <br /> <br /> Plusieurs porteurs américains ont en effet refusé les accords de Londres, comme ils en avaient le droit. A partir de 1994, il leur était permis de réclamer leur paiement. Mais ils n'acceptent pas la procédure de validation mise en place par la RFA et le refus de cette dernière de payer en valeur en or actualisée. En 2004, un certain Jeffrey Weston, de Las Vegas, publiait un ouvrage, « la bombe à retardement financière de l'Allemagne » où il affirmait, documents à l'appui, que les Russes n'avaient pu voler les titres rachetés par l'Allemagne. Selon l'Américain, la procédure de validation mise en place après les accords de Londres ne visait qu'à supprimer de la dette. Il réclamait donc le paiement de la valeur en or des emprunts. Selon ses calculs, la dette encore pendante de l'Allemagne dépasserait les 600 milliards de dollars! Prêt à en découdre, Jeffrey Weston tente alors de lever de lever des fonds pour acheter des emprunts et partager les gains d'un procès qu'il se dit sûr de gagner. Il parviendra ainsi à glaner 7,7 millions de dollars. <br /> <br /> <br /> <br /> Mais en 2006, la SEC met fin à ses activités : Jeffrey Wilson avait utilisé pas moins de 600.000 dollars pour s'acheter quelques « cadeaux personnels ». Reste qu'au-delà de l'anecdote, la théorie défendue par Jeffrey Weston reste d'actualité aux Etats-Unis. En août dernier, un tribunal de Floride a reconnu la recevabilité d'une plainte de la compagnie World Holdings qui réclame 400 millions d'euros à l'Allemagne. Son avocat, Mike Elsner, du cabinet Motley Rice, estime que « les porteurs américains n'ont pas à se soumettre à une procédure de validation de leurs débiteurs ». Il s'appuie sur une déclaration du gouvernement américain de 1993 qui défend cette interprétation et prévient que ce jugement, qui pourrait intervenir dès l'an prochain, sera celui de la « capacité de l'Allemagne à honorer ses dettes ». Décidément, l'ombre des réparations n'a pas encore complètement disparu au-dessus de la tête du gouvernement allemand. D'autant que, comme le remarque Hans-Georg Glasemann, « il n'existe pas de date de prescription pour ces emprunts ».<br /> <br /> Présentés, ils doivent être remboursés. Le dernier combat de la première guerre mondiale sera jouera donc devant les tribunaux américains.
L
300 000 Français possèdent des « emprunts russes » . Cet article est destiné à tous les autres, pour leur expliquer notre revendication d’une indemnisation décente depuis de longues années. Hier la Russie était pauvre. Aujourd’hui elle est riche par son pétrole et son gaz qui font rentrer par milliards les dollars dans les caisses de la Banque de Russie.<br /> <br /> L’histoire des emprunts russes<br /> <br /> Qui n’a pas eu un père, un grand-père, un arrière grand-père qui avait dans ses papiers des emprunts russes ? Qui n’a jamais entendu comment un membre de sa famille avait perdu toute sa fortune après la grande guerre ? Après une guerre de quatre ans, beaucoup de Français se sont retrouvés ruinés après avoir "un peu trop" écouté les propos angéliques de l’Etat, des banques et des médias financiers.<br /> <br /> Nous essaierons dans cette fiche d’expliquer les raisons de cet engouement pour une épargne venue du froid, et comment cet épargne a disparu d’un trait de plume en 1918. Les étapes d’après spoliation seront également étudiées avec le "remboursement symbolique" ces dernières années de l’Etat russe aux porteurs d’emprunts.<br /> <br /> De 1867 à 1917. Prêter à la Russie, c’est prêter à la France. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la France est isolée à tout point de vue en Europe. Les tensions avec son voisin allemand se font sentir davantage chaque jour. La France tout logiquement cherche donc à développer une alliance de poids sur le territoire européen. C’est la Russie de l’époque qui deviendra cette "bouée de sauvetage" diplomatique.<br /> <br /> En 1867, les compagnies de chemins de fer russes lancent en France un emprunt nommé "Nicolas" pour la construction de nouvelles voies en Russie. Rappelons que la Russie de l’époque avait un besoin important de capitaux, lié à des investissements forts coûteux. Cet emprunt n’a pas été le premier. En 1822, l’Etat russe avait émis en son propre nom un emprunt en France.<br /> <br /> 1870. La France est en guerre contre l’Allemagne. Les tensions qui s’étaient accentuées entre les deux pays ont trouvé leur point de non-retour avec l’annexion de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne. Outre cette annexion militaire (Traité de Francfort - mai 1871), la France a été contrainte de verser à l’Allemagne, au titre des indemnités de guerre, cinq milliards de francs or. A l’époque, il était de coutume d’humilier le perdant. La France fera de même après la Première Guerre mondiale avec l’Allemagne. Cette défaite militaire et la volonté de reconquérir l’Alsace-Lorraine incitent les gouvernement français successifs à chercher les bonnes grâces de la Russie. Cette dernière est d’autant plus réceptive que leur source principale de capitaux, l’Allemagne, s’est tarie. Les Allemands investissent désormais sur leur territoire et les exportations de capitaux se font plus rares. A l’époque, la Russie était aussi considérée comme un pays très peu solvable par les autorités.<br /> <br /> 1882 : signature de l’alliance tripartique Allemagne - Autriche Hongrie - Italie. La France est définitivement isolée en Europe continentale. Elle doit à tout prix obtenir une alliance avec la Russie pour éviter tout conflit armé qui serait dévastateur pour son territoire. Ce rapprochement aboutira en 1892 à la signature d’une convention militaire entre la Russie et la France. En cas d’invasion de la France par l’Allemagne, la Russie devra ouvrir un front à l’Est.<br /> <br /> Durant toute la fin du XIXe siècle, le gouvernement français mettra tout en œuvre pour nouer de bonnes relations avec l’Etat russe. Comment ? En prêtant d’importants capitaux à la Russie prélevée sur le budget de l’Etat français ? Non. L’Etat français qui, à l’époque, devait supporter son propre développement économique a choisi de consolider les relations avec la Russie avec l’argent des épargnants français.<br /> <br /> La Russie va émettre sur le territoire français un nombre incalculable d’emprunts, soit des emprunts d’Etat, soit des emprunts de collectivités, soit des emprunts liés aux compagnies de chemins de fer. Ces emprunts permettront à la Russie de créer des dizaines de milliers de kilomètres de lignes de chemin de fer, d’ouvrir le Transsibérien, de développer de nouvelles industries (chimie) et de plus anciennes (mines). Des entreprises françaises renommées investissaient dans les états satellites de la Russie, marché d’avenir. L’argent français a permis à la Russie de se développer très fortement en quelques années. Sans cet argent, l’Etat russe n’aurait pu atteindre un bon niveau technologique.<br /> <br /> Pendant trente ans, le gouvernement et les médias français vont encourager les épargnants français à investir un total de près d’un tiers de l’épargne française en Russie. Un tiers de l’épargne française était placé en Russie pour un montant d’environ 15 milliards de francs or. De 1887 à 1913, l’exportation nette de capitaux correspondait à 3,5% du PNB de la France. A l’époque, l’expression "ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier" ne concernait pas les "emprunts russes". Le livret d'épargne n'existait pas : un emprunt d'Etat n'est pas une spéculation : un Etat ne peut faire faillite.<br /> <br /> "Prêter à la Russie, c’est prêter à la France !" Cette phrase est tirée d’affiches publicitaires incitant les épargnants à acheter des emprunts russes. Les risques de solvabilité de l’Etat russe qui avaient conduit l’Allemagne à arrêter tout prêt à la Russie ne semblaient pas entacher l’optimisme des gouvernements français. 1897 accentua même le phénomène. Le rouble se rattache à l’or et accroît ce caractère de sécurité.<br /> <br /> Outre une campagne gouvernementale massive pour favoriser les emprunts russes, les médias français ont insisté lourdement sur l’intérêt d’aider la Russie. Plus tard, on apprendra que ces mêmes médias ont été grassement payés pendant plusieurs années par l’Etat russe qui leur versait de très agréables commissions. Les banques n’étaient pas en reste. Lors de toute émission d’emprunt, la banque est rémunérée via des frais qu’elle perçoit à chaque fois qu’un investisseur décide de participer à cet emprunt. Pour le seul Crédit Lyonnais, on estime que 30% des profits réalisés avant 1914 l’étaient grâce aux seuls emprunts russes. De telles sommes expliquent, en grande partie, la surdité des établissements bancaires et leur manque de communication et de transparence financières.<br /> <br /> Les emprunts russes garantissaient à leur détenteur une "sécurité à 100%" (soutenus par l’Etat Français) et aussi un petit avantage : 4% d'intêrét par an comme un livret d'épargne. Les émissions des emprunts se sont accélérées pour ralentir au début du XXe siècle. A l’époque, l’épargne d’un Français était sa bouée de sauvetage pour ce que l’on n’appelait pas encore retraite. Il n’était ainsi pas rare de voir une famille placer toutes ses économies dans des emprunts russes, comme on les aurait placées dans des emprunts d’Etat français. En 1999 la Russie nous a octroyé une aumône de 280 francs pour chacun de nos titres. Depuis cette date, l'association représentative des porteurs français : La Voix des Emprunts Russes s’efforce d'obtenir une indemnisation décente pour ses adhérents. Mais la Russie freine des 4 fers.....
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